Gilles Millet
Gilles Millet, né le à Orléans et mort le au Plessis-Robinson[1] - [2], est un journaliste français.
Gilles Millet | |
Naissance | Orléans |
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Décès | Le Plessis-Robinson |
Nationalité | Française |
Profession | Journaliste |
Spécialité | Journalisme d'enquête |
Autres activités | 1973-2018 |
MĂ©dias actuels | |
Pays | France |
Historique | |
Presse écrite | Libération L'Événement du jeudi Corsica In Corsica |
En 1973, ancien mao, libertaire, il est parmi les fondateurs du journal Libération dont il est l'un des piliers. En 1979, il est l'auteur d'un des premiers scoops retentissants du journal, un entretien avec Jacques Mesrine, quelques mois avant sa mort.
Biographie
Issu d'une famille de classe moyenne[3], Gilles Millet étudie au lycée de Melun où il milite en 1970, pour l'organisation d'extrême gauche de la Gauche prolétarienne[1]. Ensuite, il intègre la faculté de philosophie de Créteil ; ses principales lectures sont les ouvrages de Michel Foucault, Gilles Deleuze, Félix Guattari et surtout Albert Camus[1] - [4].
Ayant abandonné ses études, il rejoint la « bande de Melun » et son fanzine Pirate[3]. Durant l'année 1973, à sa création, il intègre le journal Libération et la rubrique Justice où il consacre de nombreux articles aux luttes des détenus, aux répressions policières, aux dysfonctionnements de la justice[5]. Il signe aussi des papiers d'investigations et des enquêtes sur notamment le Service d'action civique (SAC), l'assassinat de Pierre Goldman, les attentats d'Action directe ou encore sur le Groupe information asiles (GIA)[3] - [6]. En 1979, il réalise une interview exclusive du célèbre criminel Jacques Mesrine[7] - [8]. Il devient ensuite grand reporter au service Étranger où il se passionne pour l'histoire politique de l'Algérie[4]. Féru de musiques du monde et de raï, il est l'auteur des paroles Ne m'en voulez pas, chanson de Khaled sortie en 1992[9] et interroge plusieurs fois Serge Gainsbourg pour le journal[4].
De 1984 à 1985, alors qu'il s'occupe du service Société de Libération, il est placé sur écoute par les hommes du préfet Christian Prouteau dans l'affaire appelée « des écoutes de l'Élysée »[10].
En 1987, avec Patrick Denaud pour Télélibération (Doc Reporter) et Libération il interview sans l'autorisation des autorités algérienne Aabdenour Yahiaoui et Mohamed Louli, des hommes prétendants avoir été torturés par Jean-Marie Le Pen. Ce reportage relance en France le débat sur la torture.
En , alors qu'il collabore avec L'Événement du jeudi, il est placé en garde à vue au sujet de la fuite dans la presse, d'un « rapport d'étape » entre l'inspection générale des Finances (IGF) et le Crédit agricole de Corse[11]. Il sera mis en examen pour « recel de violation du droit du secret professionnel, du secret de l'instruction et recel » par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière[12] - [13].
Gilles Millet quitte Libé au début des années 2000[4] pour rejoindre la Corse et le magazine mensuel Corsica[14]. Il s'intéresse notamment aux sujets politiques de l'île[6], au nationalisme et aux clandestins[15]. En 2014, Corsica cesse de paraître, il devient alors journaliste pour In Corsica[14].
En , il publie le livre Mesrine aux EPA Editions, avec des photographies d'Alain Bizos[16].
Hospitalisé depuis près de deux mois, il meurt le au Plessis-Robinson, à l'âge de 66 ans.
Publications
Ouvrage
- Gilles Millet (photogr. Alain Bizos), Mesrine, Paris, EPA Editions, , 61 p. (ISBN 978-2-85120-703-6).
Presse Ă©crite
Documentariste
- En 1984, il contribue au scénario de Jacques Mesrine : profession ennemi public, film documentaire réalisé par Hervé Palud, (BNF 40171634)[17].
- En 2003, il fait une apparition dans son propre rôle dans le documentaire sur Alain Pacadis : Alain Pacadis, un héros in[17].
Notes et références
- Yves Bordenave, « La mort du journaliste Gilles Millet » sur Le Monde, 24 avril 2018
- Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 4 janvier 2020)
- A. A., « Gilles Millet, un spécialiste de la Corse au paradis des reporters » sur Corse-Matin, 23 avril 2018
- Laurent Joffrin, « Gilles Millet, l'amour des marges » sur Libération, 24 avril 2018
- Jean-Claude Vimont, « Un ado condamné à mort en 1975. L'affaire Bruno T. au milieu des années soixante-dix » sur Criminocorpus, 20 février 2014
- De Mesrine aux affaires corses, décès du journaliste Gilles Millet sur le site de France 3 Corse, 22 avril 2018
- Gilles Millet, « Jacques Mesrine : "La société assassine des détenus" » sur Libération, 3 janvier 1979
- Arnaud Sagnard, « Gilles, un cow-boy chez les pieds-tendres » sur L'Obs, 4 mai 2018
- Bayon, « Le raid raï du caïd Khaled » sur Libération, 12 novembre 1996
- Alain Leauthier, « Un ex-journaliste de "Libération" victime des écoutes » sur Libération, 21 juin 1997
- Franck Johannès et Patricia Tourancheau, « Corse : le journaliste Gilles Millet en garde à vue » sur Libération, 1er juillet 1998
- Mise en examen du journaliste Gilles Millet sur L'Humanité, 4 juillet 1998
- Franck Johannès, « Gilles Millet remis en liberté » sur Libération, 3 juillet 1998
- Corse – « Si n'hè andatu u ghjurnalistu Gilles Millet » sur corsicainfurmazione.org, 21 avril 2018
- Gilles Millet s’en est allé… sur corsenetinfos.corsica, 22 avril 2018
- Michel Puech, « Quand Mesrine jouait sa tête en photo... » sur Mediapart, 15 octobre 2008
- (en) Gilles Millet sur l’Internet Movie Database.
Liens externes
- Christian Poulin, « Iconographie - Gilles Millet » sur Libération (1973/1983).