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Gerome Fassio

Gerome Fassio[N 1], nĂ© vers 1789 Ă  Rome et mort le Ă  Bytown, aujourd'hui Ottawa, est un peintre canadien-italien.

Gerome Fassio

Biographie

Gerome Fassio naĂ®t vers 1789 Ă  Rome[1]. Il serait cependant d'origine corse, de la ville de Bonifacio, mais s'identifiait plus Ă  la culture italienne[2]. Il effectue soi-disant des Ă©tudes en arts en Italie avant d'aller s'installer Ă  New York, oĂą il pratique la peinture sur Broadway pendant un an. LĂ -bas, il y fait la rencontre de l'homme d'affaires de Trois-Rivières Moses Hart, pour qui il rĂ©alise un portrait. Il a un fils vers 1925, qu'il nomme Eugenio. Il arrive Ă  MontrĂ©al au printemps 1934 Ă  l'âge de 45 ans et contacte Hart. Il rĂ©alise quelques miniatures avant d'aller rejoindre Hart Ă  Trois-Rivières l'annĂ©e suivante. Il y aurait vĂ©cu pendant une courte durĂ©e avec l'homme d'affaires avant de s'installer Ă  QuĂ©bec en aoĂ»t de la mĂŞme annĂ©e. Il y vit comme peintre itinĂ©rant et offre des cours de peintures jusqu'en mai 1836. En aoĂ»t, il est de retour Ă  MontrĂ©al. Il y rĂ©essaie d'attirer de la clientèle avec des cours pour dĂ©butants, mais la compĂ©tition est trop grande et il retourne Ă  QuĂ©bec vers l'Ă©tĂ© 1838, oĂą il jouissait d'une plus grande popularitĂ© de la presse et de la population[1].

Il vit courtement sur la rue Saint-Jean, mais dĂ©mĂ©nage dans les quartiers de Jonathan Sewell, juge en chef du Bas-Canada. Il reçoit alors encore des clients, mais arrĂŞte de donner des cours de peinture. Au contraire, il expose une grande peinture portant le thème de la Grande-Bretagne et du Canada Ă  la galerie de Joseph LĂ©garĂ©, mais cette expĂ©rience s'avère elle aussi infructueuse, Fassio ne recommençant pas. Fassio est professeur de dessin au Petit SĂ©minaire de QuĂ©bec en 1839-1840, puis ouvre un nouvel atelier en 1842, qui attire l'attention de l'historien Michel Bibaud. En 1843, le peintre dĂ©bute en lithographie, rĂ©alisant un portrait du pape GrĂ©goire XVI pour l'Ă©vĂŞque de QuĂ©bec Joseph Signay. La lithographie circule pendant un certain temps, jusqu'Ă  un incendie qui dĂ©truit les presses de l'imprimerie qui la distribuait. Peu après, la maison de Fassio elle-mĂŞme brĂ»le et l'arrivĂ©e du daguerrĂ©otype le force Ă  couper ses prix de moitiĂ©[1].

La presse rouvre rapidement et Fassio recommence avec une nouvelle sĂ©rie de lithographies collectables rĂ©alisĂ©es avec l'imprimeur NapolĂ©on Aubin, lui-mĂŞme lithographe. Les portraits incluent ceux de Louis-Joseph Papineau, François de Laval, Joseph-François Perrault ou encore Robert Baldwin. Le projet n'aboutit, faute d'acheteurs, et Aubin l'arrĂŞte. Son fils Eugenio avait signĂ© un contrat pour devenir matelot, et son père en a dĂ©cidĂ© de revenir au pays. Le sĂ©jour n'est pas long, et Gerome est rapidement de retour Ă  QuĂ©bec, oĂą il recommence Ă  offrir des cours de peinture, mais Ă  un prix plus bas, tout en gardant la qualitĂ© de son Ĺ“uvre. En 1847, après la complĂ©tion du stage en mer de son fils, le peintre dĂ©cide Ă  nouveau de retourner en Italie, et offre une « dernière » fois ses cours au grand public. Il ne peut cependant pas y retourner, mentionnant des circonstances inopportunes, probablement faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la situation politique en Italie Ă  l'Ă©poque, et retourne s'installer Ă  QuĂ©bec, oĂą il offre des cours de dessins de natures mortes et de fleurs[1].

Il retourne finalement au pays en juin 1849, mais la situation est trop instable pour lui. Le peintre est finalement de retour à Québec en octobre 1850. La firme L.-A. Lemire vient alors d'ouvrir, spécialisée dans le daguerréotype. Ne pouvant pas tenir face à la compétition, l'italien est forcé de quitter la ville. Fassio choisit Bytown, où il réutilise la même formule du « peintre nouvellement arrivé d'Europe » pour vendre des cours de groupes et individuels[1]. Alors que son annonce est encore en place, il meurt subitement le [1] - [2]. Il avait comme élève Antoine-Sébastien Falardeau[3].

Ĺ’uvres

Les miniatures de Gerome Fassio étaient considérées comme d'une grande qualité, puisque la précision des détails ne pouvaient être remarquée qu'avec une loupe. Il maîtrisait aussi très bien les couleurs, et sa composition était toujours bien ordonnée, comme pouvait le démontrer son paysage « Genève vu des Paquis », comparable à l'œuvre de Georges Seurat. Même s'il maîtrisait bien les éléments esthétiques, il avait tendance à peindre des visages raides et statiques, que l'on peut remarquer sur son portrait de Grégoire XVI[1] - [2].

Il était un artiste prolifique, et aurait réalisé un nombre important de miniatures, surtout pour les gens fortunés. Il finit par devoir offrir ses services à la classe régulière et ses dernières œuvres seront le témoin de la vie quotidienne des Canadiens français[1].

Collections

On retrouve ses Ĺ“uvres dans la Burnaby Art Gallery (en), situĂ©e dans le Burnaby Village Museum (en), le MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec[4], le musĂ©e du SĂ©minaire de Chicoutimi et au MusĂ©e des beaux-arts du Canada entre autres[1]. On retrouve au MusĂ©e national des beaux-arts du QuĂ©bec une douzaine de ses peintures, dont les miniatures de trois membres de la famille Cazeau, qui l'aurait hĂ©bergĂ© en 1846, ainsi qu'un portrait de Joseph Rouleau datant de 1848[2]. S'y trouve aussi une miniature du marchand d'art italien actif Ă  QuĂ©bec Giovanni Domenico Balzaretti et de sa femme Madeleine Romain, rĂ©alisĂ©e entre 1835 et 1840[3]. On retrouve au MusĂ©e McCord une aquarelle de fleurs et un portrait de Louis Flavian Berthelot rĂ©alisĂ© vers 1834[5].

Notes et références

Notes

  1. Certaines sources lui donnent aussi le nom de famille de Fascio, mais il signait du nom de Fassio. On lui donne aussi le prénom Giuseppe.

Références

  1. Karel 1985.
  2. BĂ©land 2004.
  3. Drouin 2018, p. 84.
  4. « Fassio, Gerome », sur Collections | MNBAQ (consulté le )
  5. « Œuvres de Gerome Fassio », sur Musée McCord, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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