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Georges de La Fouchardière

Georges Alphonse de La Fouchardière, né le à Châtellerault (Vienne) et mort le à Saint-Brieuc (à l'époque Côtes-du-Nord, dorénavant Côtes-d'Armor), est un journaliste au Canard enchaîné (créateur de la « Chronique du Bouif »), à L'Œuvre, ainsi qu'auteur de plusieurs ouvrages littéraires, notamment La Chienne, un récit adapté au cinéma par Jean Renoir sous le même titre et par Fritz Lang (La Rue rouge).

Georges de La Fouchardière
Georges de La Fouchardière (1920).
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Genre artistique

Biographie

Famille

D'origine poitevine, il est le fils de Delphin Arthur de La Fouchardière (1846-1923), avocat, et de Gabrielle Conty (1854-1939), sœur du diplomate Alexandre-Robert Conty. Il est le père d'Annick (Madame Jean-Jacques Schwing) et de Guy. Son arrière petit-fils Mathieu de la Fouchardière est auteur de bande dessinée sous le nom Mattt Konture. Il est également le cousin de Pierre de La Fouchardière.

Carrière

Georges de la Fouchardière est Licencié ès lettres après des études au collège Stanislas à Paris. Il est également diplômé des Hautes Études Commerciales en 1901[1]. Il raconte à Frédéric Lefèvre, dans un entretien en 1930, comment la chanson Montmartre, en 1905, le tira d'un emploi de bureaucrate qu'il occupait depuis 1895 dans une grande banque parisienne. Il fait ses débuts à Paris-Sport de Louis Aubineau en 1908, puis à La Liberté en 1909, avant de collaborer à L'Œuvre à partir de 1916.

Il anime dans Paris-Sport une chronique fantaisiste chaque semaine. Il collabore pendant la Première Guerre mondiale au journal La Vague de Pierre Brizon. Il rejoint le Canard enchaîné en 1916, où il devient chroniqueur. Il y crée un personnage quasi-légendaire : Alfred Bicard dit « Le Bouif ». Il rejoint le journal Le Merle blanc en 1920.

Il revient par la suite au Canard enchaîné, dont il sera renvoyé par Maurice Maréchal en 1934, pour avoir défendu le préfet de police Jean Chiappe après sa mise à pied par Daladier.

Durant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, cet ancien dreyfusard Ă©crit dans des journaux collaborationnistes, Paris-Soir et L'Ĺ’uvre de Marcel DĂ©at[2]. Il publie aussi dans La Semaine

Cité à plusieurs reprises par François Mitterrand lors de l'émission littéraire Apostrophes en , Georges de la Fouchardière est surtout un écrivain satirique et polémique très réputé dans la première moitié du XXe siècle. De conviction anarchiste et profondément pacifiste, il est en son temps un adversaire endurci du clergé, de l'armée et du militarisme.

Anecdote

En 1927, l’humoriste, dĂ©couvrant le nom de la rue AndrĂ©-Pascal, dans le 16e arrondissement de Paris, s’exclame : « Rue AndrĂ© Pascal ? Mais c’est une erreur, Pascal, le grand Pascal, s’appelait Blaise ! », et se rend sur place en compagnie de 300 Ă  400 personnes dans l’intention d’en changer le nom, invitant d’ailleurs le baron Henri de Rothschild, AndrĂ© Pascal de son nom de plume, Ă  assister Ă  la cĂ©rĂ©monie de baptĂŞme. Mais ce dernier, goĂ»tant peu la plaisanterie, demande aide et protection au prĂ©fet de police Jean Chiappe et la cĂ©rĂ©monie tourne court[3].

Ĺ’uvre

En littérature, plusieurs de ses œuvres sont des romans humoristiques qu'il écrit en collaboration, dont Le Diable dans un bénitier (1898) et Le Bouif chez mon curé (1928), avec Clément Vautel. Certains d'entre eux sont des romans policiers humoristiques, souvent teintés d'humour noir, notamment La Machine à galoper (1910) et Le Crime du Bouif (1914), qui « débute avec la découverte du cadavre d'un homme écorché et décapité, perché dans un arbre, près d'un champ de course parisien »[4], ou encore La Grande Rafle (1929), une « parodie manifeste des romans de mystère chers à Gaston Leroux »[4].

Dans le genre policier, il est aussi connu pour avoir écrit un texte plus grave, La Chienne (1929), où un simple employé tue la prostituée dont il est tombé amoureux parce qu'elle se moque de lui, un récit adapté au cinéma par Jean Renoir sous le même titre en 1931, puis par Fritz Lang, sous le titre Scarlet Street (en français La Rue rouge), en 1945.

SĂ©rie Le Bouif

  • Le Crime du Bouif, Librairie des Lettres, 1914
  • Le Bouif errant, La Renaissance du Livre, coll. « In Extenso » no 98, 1918 (en collaboration avec FĂ©lix Celval)
  • La RĂ©surrection du Bouif, Ferenczi & fils, 1922
  • Bicard dit Le Bouif, poilu de 2e classe, E. Mignot, coll. « In Extenso » no 66, 1923
  • Son Excellence Le Bouif, Ferenczi & fils, 1923
  • Le Bouif chez mon curĂ©, Albin Michel, 1928 (en collaboration avec ClĂ©ment Vautel)
  • Le Bouif tient, La Renaissance du Livre, 1928

Autre romans

  • Le Diable dans le bĂ©nitier, Montaigne, 1898 (en collaboration avec ClĂ©ment Vautel)
  • La Machine Ă  galoper, Éditions L. Tournayre, 1910 ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre L'Affaire Peau-de-Balle, Librairie des Lettres, 1919
  • L'AraignĂ©e du Kaiser, Payot, 1916
  • Les Millions de monsieur Tripette, L'Édition, 1917
  • L'Homme qui rĂ©veille les morts, Albin Michel, 1918 (en collaboration avec Rodolphe Bringer)
  • Didi, Fiquette et Cie, Librairie des Lettres, 1921
  • Tifs d'Ă©toupe et nib de tifs. Roman de mĹ“urs théâtrales et ecclĂ©siastiques, Ferenczi & fils, 1924
  • Au pays des chameaux, Albin Michel, 1925
  • Le Bistro de la chambre, Ferenczi & fils, 1925 (en collaboration avec FĂ©lix Celval)
  • Une poule au volant, Ferenczi & fils, 1926 (en collaboration avec FĂ©lix Celval)
  • Vive l'armĂ©e !, Montaigne, 1926
  • Cherchez la femme, Montaigne, 1927
  • Les Oies du Capitole, Montaigne, 1928
  • Les MĂ©decins malgrĂ© nous, Montaigne, 1928
  • Au temps pour les crosses, Montaigne, 1929
  • La Grande Rafle, Albin Michel, 1929
  • La Chienne, Albin Michel, 1930
  • L'HĂ©ritier de Don Quichotte, Ferenczi & fils, 1930
  • Balles sans rĂ©sultat, Montaigne, 1931
  • La Prochaine Dernière, Aubier-Montaigne, 1932
  • Amours... toujours, Aubier, 1932
  • Affaires de mĹ“urs, Aubier, 1933
  • Joseph Pantos, fils de gendarme, Albin Michel, 1933
  • Mouise Ă  tous les Ă©tages, Aubier-Montaigne, 1935
  • Foutez-nous la paix !, Montaigne, 1937
  • Histoire d'un petit juif, Montaigne, 1938

SĂ©rie Le Bouif

Revue

Autres pièces de théâtre

  • Armand, prince des poètes, 1912 (pièce en trois actes)
  • Villon de Paris près Pontoise, 1930

Autres publications

  • Hors-d'Ĺ’uvre, Payot & Cie 1919
  • Petit guide du parfait parieur aux courses, Éditions du siècle, 1923 - RĂ©-Ă©dition en 2022 aux Éditions de la Germonière, (ISBN 979-8363630095)
  • Circeuses, 1924 (extraits d'articles de presse)
  • Ă€ la recherche d'un dieu. Albin Michel, 1926
  • Cent Blagues, Montaigne, 1930
  • Aventures cocasses de Boulot aviateur, Albin Michel, 1931 (avec Alain Laubreaux)

Filmographie

Le Bouif

Son très populaire personnage du Bouif, plusieurs fois porté à l'écran, a été principalement incarné par le comédien Félicien Tramel qui endossera le rôle à 9 reprises de 1922 à 1926 à l'époque du muet, puis de 1931 à 1935 après l'arrivée du cinéma parlant :

Le rôle a aussi été repris par l'acteur Champi:

Autres films

Notes et références

  1. « En janvier 1916 « l'odeur boche » envahit les journaux », La Nouvelle RĂ©publique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel de l'histoire », 2001
  3. Le Populaire, 24 octobre 1927, sur retronews.fr.
  4. Dictionnaire des littératures policières, volume 2, p. 131.
  5. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )

Sources

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