Georges Matisse
Georges Matisse est un physicien, philosophe, épistémologue et traducteur français, né le à Nevers[1] et mort le à Paris[2].
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(Ă 87 ans) Paris |
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Biographie
Il débute en 1906 en collaborant à diverses revues, en particulier au Mercure de France et à la Revue des idées, de 1906 à 1911. Son intérêt pour l'énergétique et pour les phénomènes de la vie l'amène à conduire des expériences, dans le cadre de la station biologique d'Arcachon, qui se traduisent par une première publication et lui permettront, après la Guerre, de soutenir une thèse de doctorat d'État en biophysique intitulée Action de la chaleur et du froid sur l'activité motrice des êtres vivant, présentée à la Faculté des sciences de Paris en 1919.
Il s'engage aussi dans une activité militante de libre-penseur qui se manifeste notamment par deux articles paraissant sous le même titre dans le Mercure de France et la Revue des idées : Les ruines de l'idée de Dieu. Pendant la Première Guerre mondiale, il publie, dans la Bibliothèque de la Libre pensée internationale, un essai historique et politique : Aux Allemands. Pourquoi n'êtes-vous pas aimés dans le monde?, puis Le Nouvel Ecclésiaste, pour lequel il utilise le pseudonyme anagrammatique Astemis.
Entre 1919 et 1924, il publie des traductions de textes scientifiques et en même temps multiplie les analyses et mises au point relatives aux domaines les plus divers de la science, en particulier une revue très complète du Mouvement scientifique contemporain en France en quatre volumes (Les sciences naturelles, Les sciences physiologiques, Les sciences physico-chimiques, Les sciences mathématiques) parus chez Payot entre 1921 et 1925. En collaboration avec sa femme, Madeleine Matisse[3], il compose aussi des essais et drames de nature poétique et philosophique.
Dans les années trente, il s'oriente davantage vers l'épistémologie et la philosophie des sciences, s'intéressant aux grands problèmes du moment, qui demeurent de grands problèmes encore aujourd'hui : cosmogonie, questions de finalité en physique et en biologie, principe d'émergence, relations d'incertitude, problématique du hasard. Dès 1938, il souligne que l'expression principe d'incertitude est malheureuse et qu'il vaudrait mieux utiliser principe d'imprécision ou, mieux, principe de précision antagoniste.
Il s'engage alors dans l'édification d'une véritable somme encyclopédique, projet qu'il réussira à mener jusqu'à son terme, en 1956. Il est alors âgé de 82 ans[4].
Il meurt à Paris en décembre 1961 à l'âge de 87 ans.
Citation
« On s’est parfois étonné d’une mystérieuse harmonie du monde et de la pensée. En admettant qu'elle existe réellement en toutes choses - ce qui est loin d'être - il n'y aurait là qu'un ajustement de la pensée de l'homme à l'expérience sensible et intellectuelle, une adaptation de l'esprit au milieu où il se développe et qui le façonne. » (Georges Matisse)[5]
Publications
- Les méthodes de la psychologie, Paris, Revue des idées, 1906.
- Le talent musical et ses conditions anatomiques, Paris, 1907.
- Le principe de la conservation de l'assise et ses applications, Paris, Librairie Hermann, 1907.
- Histoire extraordinaire des Ă©lectrons, Mercure de France, 1908.
- Les sens créateurs des aptitudes, Paris, Aux bureaux de la revue, 1909.
- L'intelligence et le cerveau, Paris, Mercure de France, 1909.
- Les Ruines de l'idée de Dieu, Paris, Bureaux de la Revue des idées, 1911.
- La Pensée répond-elle à une mise en jeu d'énergie?, Bologne, Zanichelli, 1912.
- Aux Allemands. Pourquoi n'êtes-vous pas aimés dans le monde?, Lausanne, Suisse, Bibliothèque de la Libre pensée internationale, 1915[6].
- Action de la chaleur et du froid sur l'activité motrice des êtres vivants, thèse de doctorat, Faculté des sciences de Paris, 1919.
- Interprétation philosophique du principe de la relativité d'Einstein, 1921.
- La transmutation de la sociologie, Paris, Mercure de France, 1921.
- La loi d'Arrhénius contre la règle du coefficient de température, Liège, Vaillant-Carmanne, 1921.
- Le mouvement scientifique contemporain en France, Paris, Payot, 1921.
- I. Les sciences naturelles, Paris, Payot, 1921.
- II. Les sciences physiologiques, Paris, Payot, 1924.
- III-IV. Les sciences physico-chimiques, Les sciences mathématiques, Paris, Payot, 1925.
- Paris, centre de culture intellectuelle, avec Leopold Cardon, New York, Holt, 1925.
- Les Sortilèges de l'esprit : Les Nuées changeantes, drame philosophique. Songe d'une nuit de printemps, dialogue philosophique. Le Bonheur, dialogue philosophique, avec Madeleine Matisse, Paris, Éditions du Nouveau monde, 1924.
- Le Nouvel Ecclésiaste, Paris, Les éditions du monde moderne, 1928.
- Le Domaine de la connaissance et celui du sentiment, réponse à la Lettre d'un libre penseur aux Libres penseurs de Pierre Jouvet, Lausanne, Libre pensée internationale, 1929.
- L'espace universel est-il fini ou infini?, Paris, Doin, 1933.
- Interprétation philosophique des relations d'incertitude et déterminisme, Paris, Hermann, 1936.
- La question de la finalité en physique et en biologie, Paris, Hermann, 1937.
- I. Principes généraux : Lois d'économie, d'extremum, de simplicité, Paris, Hermann, 1937.
- II. Faits particuliers : dispositifs et phénomènes présentés par les êtres vivants, examen critique des théories, Paris, Hermann, 1937.
- La philosophie de la nature, Paris, Alcan, 1937-1938.
- I. Identité du monde et de la connaissance, Paris, Alcan, 1938.
- II. Le primat du phénomène dans la connaissance, Paris, Librairie Félix Alcan, 1938.
- III. L'arrangement de l'univers par l'esprit, Paris, Alcan, 1938.
- L'éternelle illusion : les métaphysiques de la vie et de l'esprit, Paris, Les éditions d'art et d'histoire, 1942[7].
- Monde vivant, monde minéral et principe d'émergence : attitude mentale et méthodes différentes dans l'étude des deux domaines, Paris, Hermann, 1943.
- Causalité et finalité, avec Jean Mariani, Paul Masson-Oursel, Jean Przyluski, Alexandru Proca et Jean-Louis Destouches, Paris, Presses universitaires de France, 1944.
- Impassible univers : La question de la finalité dans le monde des êtres vivants. Sur l'invention dans la nature, Paris, Van Oest, 1944.
- Le rameau vivant du monde, Paris, Presses universitaires de France, 1947-1949.
- I. Le déchiffrement des faits, Paris, Presses universitaires de France, 1947[8].
- II. Philosophie biologique, Paris, Presses universitaires de France, 1949.
- III. Perspectives nouvelles du monde animé, Paris, Presses universitaires de France, 1949.
- Qu'est-ce que le matérialisme?, Herblay, Editions de l'idée libre, 1949.
- A la source des phénomènes vitaux : vers une bio-thermodynamique, Paris, Hermann, 1951.
- L'incohérence universelle, Paris, Presses Universitaires de France, 1953-1956[9].
- I. Les logiques du réel et les lois de la nature, Paris, Presses Universitaires de France, 1953.
- II. Le principe d'émergence et le compartimentage du déterminisme, Paris, Presses universitaires de France, 1956.
- III. Le mirage de l'ordre, Paris, Presses universitaires de France, 1956[10].
Traductions de l'anglais
- L'équilibre des substances hétérogènes : exposé abrégé, par Willard Gibbs, Paris, Gauthier-Villars, 1919.
- La conduction de l'influx nerveux, par Keith Lucas (en), publié par Edgar Douglas Adrian, Paris, Gauthier-Villars, 1920.
- Éléments d'algèbre vectorielle et d'analyse vectorielle, par Ludwik Silberstein, Paris, Gauthier-Villars, 1921.
- Éléments de la théorie électromagnétique de la lumière, par Ludwik Silberstein, Paris, Gauthier-Villars, 1923.
Références
- Georges Matisse n'avait pas de lien de parenté avec le peintre Henri Matisse. Voir à ce sujet : (en) Old and new radical constructivism, par Paul Braffort, sur paulbraffort.free.fr, 2004.
- Georges Matisse, sur data.bnf.fr.
- Madeleine Matisse, sur le site VIAF.
- Un autre Matisse : Georges, par Paul Braffort, sur le site paulbraffort.net, 2002.
- (it) Vecchio e nuovo costruttivismo radicale, par Paul Braffort, sur methodologia.it, version italienne de l'article cité précédemment, 2004.
- Cité dans (en) Logical empiricism’s philosophy of biology 1934-1936 (Prague/Paris/Copenhagen), par Gereon Wolters, Philosophia Scientiæ, 2018, sur OpenEdition.
- L'éternelle illusion, Les Éditions d'art et d'histoire, 1942, 75 pages, sur Google Livres.
- Le rameau vivant du monde I. Le déchiffrement des faits, à consulter en ligne sur Google Livres.
- L'incohérence universelle, recension par Simon Decloux, Revue philosophique de Louvain, 1967, sur Persée.
- Georges Matisse, sur le Sudoc.