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Gare d'Amagne - Lucquy

La gare d'Amagne - Lucquy est une gare ferroviaire française des lignes de Soissons à Givet, d'Hirson à Amagne - Lucquy et d'Amagne - Lucquy à Revigny. Elle est située sur le territoire de la commune de Lucquy, à proximité d'Amagne, dans le département des Ardennes en région Grand Est.

Amagne - Lucquy
Image illustrative de l’article Gare d'Amagne - Lucquy
Bâtiment voyageurs et entrée de la gare en 2014.
Localisation
Pays France
Commune Lucquy
Hameau Amagne-Lucquy
Adresse Place de la Gare
08300 Lucquy
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 49° 31′ 26″ nord, 4° 28′ 26″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87172262
Site Internet La gare d'Amagne - Lucquy, sur le site de la SNCF
Services TER Grand Est
Caractéristiques
Ligne(s) Soissons Ă  Givet
Hirson Ă  Amagne - Lucquy
Amagne - Lucquy Ă  Revigny
Voies 2 (+ voies de service)
Quais 2
Transit annuel 52 065 voyageurs (2019)
Altitude 82 m
Historique
Mise en service

C'est une halte voyageurs de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains régionaux TER Grand Est.

Situation ferroviaire

Établie Ă  82 mètres d'altitude, la gare d'Amagne - Lucquy est situĂ©e au point kilomĂ©trique (PK) 101,957 de la ligne de Soissons Ă  Givet, entre les gares en service de Rethel et de Poix-Terron[alpha 1] ; s'intercalent les gares fermĂ©es de Saulces-Monclin et Launois[1].

Gare de bifurcation, elle est également située au PK 61,8 de la ligne d'Hirson à Amagne - Lucquy (partiellement déclassée) et est l'origine, au PK 0,0, de la ligne d'Amagne - Lucquy à Revigny (partiellement déclassée)[1].

Histoire

Gare de la compagnie des Ardennes

Situation de la station (1863).

Lors de l'assemblée générale de la compagnie des chemins de fer des Ardennes, le , le conseil de surveillance indique dans son rapport l'état des travaux sur la ligne de Reims à Charleville. Sur la section de Rethel à Charleville, il est prévu sept stations : Amagne est située entre Rethel et Saulces-Montelin, les chantiers des bâtiments, sont tous en cours, ils en sont au stade des fondations[2].

La compagnie ouvre Ă  l'exploitation les 48 km entre RĂ©thel et MĂ©zières-Charleville, le . Les stations, dont Amagne, sont « convenablement installĂ©es » mais ne sont pas terminĂ©es, donc seuls le service des voyageurs et celui des marchandises Ă  grande vitesse sont ouverts. Le service des marchandises Ă  petite vitesse ne doit pas tarder Ă  ouvrir[3]. La station est situĂ©e « aux abords d'Amagne »[4], Ă  une certaine distance du village[alpha 2].

Gare de la compagnie de l'Est

En 1864, la gare d'Amagne passe dans le réseau de la compagnie des chemins de fer de l'Est lorsqu'à lieu l'absorption, par fusion, de la compagnie des Ardennes le , comme il était prévu par une convention de 1859[5].

Au mois d', au début de la guerre franco-allemande de 1870, la gare se retrouve sur la ligne de front. Le , vers 17 heures, un « escadron de dragons prussiens » arrive en gare et s'attèle à couper la voie ferrée[6]. Le le commandant Noyez, du 6e régiment de marche, sélectionne une centaine d'hommes dont des sapeurs du génie, et fait une reconnaissance jusqu'à la gare. N'ayant pas rencontré d'ennemis, les sapeurs réparent la voie et le groupe retourne à Rethel. Les trains circulent de nouveau entre Rethel et Mézières. Les jours suivants, les faits se reproduisent avec destruction de la voie par les prussiens et réparation par les français[7].

La station d'Amagne devient une gare de bifurcation lors de l'inauguration, le lundi , de la ligne d'intĂ©rĂŞt local d'Amagne Ă  Vouziers, par Attigny[8]. En 1874, la compagnie de l'Est dĂ©bute l'installation d'un chantier de crĂ©osotage, pour les traverses en bois, Ă  proximitĂ© de la gare. Elle y installe notamment deux voies de manĹ“uvre. En 1877, elle double l'installation, et, en 1879, l'agrandit de manière importante, lui donnant sa configuration finale avec, sur cinq hectares, quatre sĂ©choirs, un grand hangar, un petit atelier avec un magasin et un laboratoire[9]. Il y a Ă©galement un rĂ©fectoire pour les ouvriers, une maison servant de logement pour deux surveillants, les voies de manĹ“uvres ont une longueur totale de 3 000 mètres[10].

La gare dans les années 1900.

En 1883, la compagnie de l'Est ouvre au service son nouveau dépôt d'Amagne, situé au PK 102 de la ligne de Paris à Longwy[11].

En 1885, les Chemins de fer de l'Est mettent en service la ligne d'Hirson Ă  Amagne - Lucquy via Wasigny - La Neuville et Liart.

La gare a possédé un buffet, situé dans un bâtiment séparé comportant deux niveaux, lequel a depuis été démoli[12].

Gare de la SNCF

Elle est fermée au trafic du fret le [13].

Fréquentation

Selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare figure dans le tableau ci-dessous [14].

2019 2018 2017 2016 2015
Nombre de voyageurs 52 065 48 163 47 918 37 854 40 539

Service des voyageurs

Accueil

Bâtiment voyageurs et quai.

Halte[15] SNCF, c'est un point d'arrêt non géré (PANG) à accès libre. Les voyageurs ont à leur disposition un abri sur chaque quai et des indicateurs d'horaires.

Desserte

Amagne - Lucquy est desservie[15] par des trains TER Grand Est, qui effectuent des missions entre les gares : de Reims et de Metz-Ville ; d'Épernay et de Sedan ; de Reims et de Charleville-Mézières, ou Sedan, ou Carignan.

Intermodalité

Le parking des véhicules est possible à proximité de l'ancien bâtiment voyageurs.

Service de l'infrastructure

Disposant de nombreuses voies de service elle est ouverte et utilisée par le service infrastructure de la SNCF[16].

Anciennes activités ferroviaires annexes

Atelier de créosotage d'Amagne

L'atelier au début des années 1900.

C'est en 1874 que la compagnie des chemins de fer de l'Est décide d'installer un atelier à Amagne. Le choix du site est dû au fait qu'il y a une grande surface de terrain libre éloigné des habitations, du fait des risques sanitaires de cette activité[17]. Néanmoins, la main-d'œuvre est disponible[9].

L'installation dĂ©bute sur un terrain d'une surface de 150 ares, sur lequel sont construits : un atelier, un sĂ©choir, 800 mètres de voies divisĂ©s en deux unitĂ©s de manĹ“uvre reliĂ©es par deux transversales, et des plaques tournantes installĂ©es aux croisements. L'atelier dispose : d'un cylindre fixe d'injection de 11 mètres de long, d'une pompe Ă  air pneumatique, d'une pompe aspirante/refoulante Ă  crĂ©osote, d'une saboteuse et d'une locomobile de 12 chevaux de marque Calla. Ce chantier dispose Ă©galement de matĂ©riel de manutention et d'un espace pour entreposer 75 000 traverses. D'importants complĂ©ments sont apportĂ©s en 1877 et 1879[9].

En 1898, la surface utilisĂ©e est de 5 hectares, dont un est utilisĂ© pour l'activitĂ© et les manutentions, et quatre autres pour le stockage des traverses avant et après le traitement. C'est dans un grand hangar, d'une surface totale de plus de 1 000 m2, que l'on trouve l'outillage mĂ©canique, et, en annexes, un petit atelier, un magasin ainsi que des bureaux. IsolĂ©s, il y a quatre sĂ©choirs Ă  air chaud et un petit laboratoire[9]. Sur un autre emplacement du site, ont Ă©tĂ© construits un rĂ©fectoire pour les ouvriers et une maison servant d'habitation pour deux surveillants[10].

DĂ©pĂ´t d'Amagne

La rotonde du dépôt, au début des années 1900.

Un dĂ©pĂ´t ferroviaire, avec des ateliers de rĂ©paration, avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  Amagne en 1883 pour assurer la traction des marchandises et omnibus voyageurs sur l'Ă©toile ferroviaire Ă  quatre branches existant en ce lieu[18]. Ce dĂ©pĂ´t Ă©tait Ă©galement Ă  proximitĂ© d'un tronçon apprĂ©hendĂ© par les tractionnaires, au temps des locomotives Ă  vapeur, particulièrement en pĂ©riode hivernale. La portion de voie ferrĂ©e entre Amagne-Lucquy et Launois-sur-Vence se caractĂ©risait par une rampe continue sur 13 km Ă  la dĂ©clivitĂ© moyenne de 10 â€°[19].

Pour abriter et rĂ©parer les locomotives, le dĂ©pĂ´t disposait d'une rotonde[20] - [12] munie de 30 voies et d'un pont tournant de 19 mètres. Un centre d'apprentissage existait Ă©galement sur place, alimentĂ© par la jeunesse des villages environnants. Cette rotonde a Ă©tĂ© bombardĂ©e les 11 et 15 mai 1944 par les alliĂ©s, causant des dĂ©gâts considĂ©rables. Après la Seconde Guerre mondiale, le centre vivote puis est dĂ©finitivement fermĂ© en 1969, et ces installations d'entretiens des locomotives sont rasĂ©es[18].

Patrimoine ferroviaire

L'ancien bâtiment voyageurs

Le bâtiment, côté voies, en 2014

Le bâtiment voyageurs est identique à ceux des gares de Bazancourt, d'Onville et de Bologne (Haute-Marne). Il possède des éléments stylistiques de la Compagnie des chemins de fer de l'Est. Il s'agit d'un bâtiment rectangulaire d'un étage, comportant cinq travées sous une toiture à deux croupes ; la travée médiane est séparée des autres par une paire de discrets pilastres[12]. Deux ailes latérales sans étage, sous toiture à deux pans, flanquent ce bâtiment ; elles comportent respectivement deux et cinq travées.

Train touristique

Le Chemin de Fer Touristique du Sud des Ardennes (CFTSA), basé à Attigny, propose ponctuellement des trajets de train touristiques en autorail « Picasso » entre la gare d'Amagne - Lucquy et celle de Challerange[21].

Notes et références

Notes

  1. Sur l'ouvrage Douté, la gare de Poix-Terron est fermée mais elle a été rouverte le , du fait de la création d'un centre de formation d'apprentissage en 2009.
  2. Voir emplacement de la station d'Amagne sur la carte de 1863.

Références

  1. Douté 2011, p. 84.
  2. Journal des chemins de fer 1858, p. 426-427.
  3. Journal des chemins de fer 1858, p. 780.
  4. Palau 2001, p. 48.
  5. Caron 2004, p. 32-33.
  6. David 1870, p. 1.
  7. État-Major de l'Armée 1907, p. 433/28.
  8. Le Petit Journal 1873, p. 3.
  9. Dufaux 1898, p. 10.
  10. Dufaux 1898, p. 11.
  11. Villemaux 1995, p. 506/18.
  12. « Amagne : 51 - Marne - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le ).
  13. Site de Fret SNCF : la gare d'Amagne - Lucquy (consulté le ) ; cette page est une archive.
  14. « Fréquentation en gares », sur ressources.data.sncf.com (consulté le )
  15. Site SNCF TER Champagne-Ardenne, Informations pratiques sur les gares : Halte ferroviaire d'Amagne - Lucquy lire (consulté le 3 février 2011).
  16. Site rff.fr, Document de référence du réseau : annexe 4.6 - 2013
  17. Dufaux 1898, p. 9.
  18. Platel 1988, p. 18-19.
  19. Demoizet 1990, p. 36-41.
  20. Dumont et Geerick 2004, p. 151.
  21. Source site du CFTSA lire (consulté le 25/08/2009).

Voir aussi

Bibliographie

  • Journal des chemins de fer, « Amagne », Journal des chemins de fer, des mines et des travaux publics, vol. XVII,‎ , p. 426-427, 746 et 780 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • P. David, « Le journal des DĂ©bats a reçu une correspondance dont voici un rĂ©sumĂ© », Le Constitutionnel, no 247,‎ , p. 1 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Le Petit Journal, « Petites nouvelles », Le Petit journal, no 3712,‎ , p. 3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • V. Dufaux, « Note sur la prĂ©paration des traverses de la compagnie des chemins de fer de l'Est », Revue gĂ©nĂ©rale des chemins de fer et des tramways, vol. XXI, no 1,‎ , p. 3-14 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • État-Major de l'ArmĂ©e, La Guerre de 1870-71 : L'armĂ©e de Châlons, vol. III : Sedan (documents et annexes), Paris, Revue Histoire / R. Chapelot, , 478 p. (lire en ligne), « JournĂ©e du 31 aoĂ»t : Historique du 6e rĂ©giment de marche », p. 433/28.
  • Dominique Platel, « Le dĂ©pĂ´t d'Amagne », Revue Terres Ardennaises, no 24,‎ , p. 18-19.
  • Claude Demoizet, « Un train en dĂ©tresse Ă  Faissault en janvier 1928 », Revue Terres Ardennaises, no 33,‎ , p. 36-41.
  • Francis Villemaux, « Amagne, l'obscur serviteur ardennais », Loco Revue, no 584,‎ , p. 506/18-509/21 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • François et Maguy Palau, « 3.25 Rethel-Charleville - 15 septembre 1858 », dans Le rail en France Le Second Empire, t. 2 : 1858-1863, Paris, Palau, (BNF 37658881), p. 48.
  • Pascal Dumont et Olivier Geerick, Sur les rails d'Ardennes et de Gaume, Éditions De BorĂ©e, , 175 p. (ISBN 2-84494-269-5, BNF 39233708), p. 151.
  • François Caron, Les grandes compagnies de chemin de fer en France : 1823-1937, Paris, Droz, , 411 p. (ISBN 978-2-600-00942-3, lire en ligne), p. 32-33.
  • Reinhard DoutĂ©, Les 400 profils de lignes voyageurs du rĂ©seau français : lignes 001 Ă  600, vol. 1, Paris, Les Éditions La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [205/2] Reims - Charleville-MĂ©zières », p. 84.

Articles connexes

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