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GĂ©za Zichy

Géza Zichy, né le au château de Sztára et mort à Budapest le , est un pianiste et compositeur hongrois. Membre de la famille Zichy, il fait partie de la noblesse hongroise et reste célèbre dans l'histoire de la musique en tant que premier pianiste manchot et gaucher, avant Paul Wittgenstein.

GĂ©za Zichy
Description de l'image Zichy GĂ©za.jpg.
Naissance
Château de Sztára, Hongrie,
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Décès
Budapest, Drapeau de la Hongrie Hongrie
Activité principale Pianiste, compositeur
Style Musique romantique
Maîtres Franz Liszt, Robert Volkmann
Famille Famille Zichy

Biographie

Géza Zichy naît au château de Sztára le [1]. Il appartient à la noblesse hongroise en tant que représentant de la famille Zichy. À sa naissance, il porte le titre de comte de Vásonykeő[2]. Il subit une amputation du bras droit à la suite d'un accident de chasse, à l'âge de 14 ou 15 ans[3]. Déterminé, malgré tout, à devenir pianiste, il développe une technique personnelle en jouant et en composant de la musique de piano pour la main gauche seule. « J'ai fermé la porte », écrit-il dans ses mémoires, « et je me suis habillé seul. La poignée de porte, les meubles, mes jambes, mes dents ont tous aidé. Au déjeuner, je n'ai pas mangé de nourriture que je ne pouvais pas couper moi-même et je n'ai pas accepté le moindre service. Aujourd'hui, j'épluche des pommes, je me coupe les ongles moi-même, je m'habille tout seul, je monte à cheval, je conduis un attelage à quatre, je suis un bon chasseur à la balle comme à la chevrotine, et j'ai même appris un peu à jouer du piano. Vous pouvez être autonome d'une seule main, il suffit de savoir comment s'y prendre[4] ». En 1873, il entreprend un programme de six années d'études auprès de Franz Liszt. Il a également étudié sous la direction de Robert Volkmann.

Le , il épouse la comtesse Melania Karátsonyi[5]. Le couple a trois enfants, dont un fils également prénommé Géza, né le [6].

Geza Zichy et Franz Liszt en 1881.
Programme de concerts de Géza Zichy en 1881 à Sopron. Liszt et Zichy ont interprété la dernière pièce ensemble.

En dépit de son handicap, Zichy rencontre immédiatement le succès en tant que pianiste de concert et compositeur, sur une carrière de plus de quarante ans. Il donne des concerts entiers en jouant de la musique avec piano pour la main gauche, les recettes étant systématiquement versées à des œuvres de charité puisqu'il dispose d'une fortune personnelle[7]. Zichy devient vite célèbre, tant pour sa sensibilité d'artiste que pour sa technique impeccable. Liszt rend compte de manière élogieuse de ses performances dans des lettres à ses amis : « Ses Six Études pour la main gauche sont de bon goût, de grand style et plus abouties que bien des compositions de ce genre composées pour deux et même quatre mains. Mais elles sont si difficiles que leur auteur seul peut réaliser cet exploit qui consiste à les jouer[5] ». Parmi ses admirateurs, le critique Eduard Hanslick, connu pour sa sévérité envers les musiciens, déclare que le jeu de Zichy constitue « la plus grande merveille des temps modernes au piano[7] ».

De 1891 Ă  1894, il occupe le poste d'intendant de l'OpĂ©ra royal hongrois. Sa nomination marque la fin du mandat de Gustav Mahler en tant que directeur musical[8]. Membre de la Chambre haute, il devient Ă©galement directeur du Conservatoire de Budapest. Le musicologue Marc Vignal prĂ©sente le comte Zichy comme « compositeur Ă  ses heures, et nationaliste Ă©troit » : dès sa prise de fonction, le , il reproche Ă  Mahler « son goĂ»t « immodĂ©rĂ© Â» pour les opĂ©ras allemands, c'est-Ă -dire pour Wagner, et modifie unilatĂ©ralement les statuts du théâtre. Mahler, privĂ© de la moindre parcelle d'« autoritĂ© Â», trouve ainsi son bureau fermĂ© Ă  clef : violation de contrat qui l'amène Ă  dĂ©missionner dès le [9] ».

Le comte Zichy meurt Ă  Budapest le [10]. Il a Ă©galement composĂ© de la poĂ©sie et laisse une importante autobiographie, Aus meinem Leben (« De ma vie Â») en trois volumes publiĂ©s de 1911 Ă  1924[8], dans laquelle il fournit de nombreux conseils pour ceux qui, comme lui, ont Ă©tĂ© forcĂ©s de vivre avec un seul bras[11].

Ĺ’uvres

Opéras

  • A vár törtĂ©nete (« L'Histoire du château Â», 1888)
  • Alár (« L'Alarme Â», crĂ©Ă© Ă  Budapest en 1896)
  • Roland mester (« MaĂ®tre Roland », crĂ©Ă© Ă  Budapest le )
  • La « trilogie RákĂłczi », d'après la vie de François RákĂłczi[12] :
    • Nemo (crĂ©Ă© Ă  Budapest en 1905)
    • RákĂłczi Ferenz (crĂ©Ă© Ă  Budapest en 1909)
    • RodostĂł (crĂ©Ă© Ă  Budapest en 1912)

Ballet

  • Gemma, ballet

Musique vocale

Ĺ’uvres pour piano pour la main gauche

Ĺ’uvres pour piano Ă  deux mains

  • Liszt-Marsch,
  • Idylle,
  • Nász-Gavotte,
  • Cortège et hymne royal, extraits de son opĂ©ra Alár.

Transcriptions d'Ĺ“uvres pour piano pour la main gauche

Postérité

Distinctions

Le comte Géza Zichy a été décoré, entre autres, des ordres suivants :

Hommages

Franz Liszt a dĂ©diĂ© Ă  GĂ©za Zichy — qu'il prĂ©sente Ă  Richard Wagner comme « son meilleur ami » — la mĂ©lodie A magyarok Istene (« Un Dieu hongrois Â») S.339, sur un poème de Sándor PetĹ‘fi, en 1881[13]. Emil von Sauer, autre Ă©lève de Liszt, lui dĂ©die la pièce intitulĂ©e Waldandacht (« Recueillement dans les bois Â») en la bĂ©mol majeur, no 28 de ses Études de concert[14].

Ferdinand Thieriot a dédié son Quatuor pour piano et cordes no 2 op.30 au comte Géza Zichy. Charles-Marie Widor lui a également dédié son Quintette pour piano et cordes no 2, op.68.

Discographie

En 2016, le pianiste brésilien Artur Cimirro (en) a enregistré une intégrale des pièces pour piano de Zichy :

  • GĂ©za Zichy : « Sonate, Deux pièces, Quatre Études de concert et Six Études pour la main gauche Â» par Artur Cimirro (2016, Acte PrĂ©alable AP0371[15]),
  • GĂ©za Zichy : « Transcriptions d'Ĺ“uvres pour piano pour la main gauche » par Artur Cimirro (2016, Acte PrĂ©alable AP0372[16]).

Bibliographie

Liens externes

Références

  1. Constantin von Wurzbach 1891, p. 25.
  2. (en) Compositeur d'opéras, Z sur le site .
  3. (en) Piano Music for the Left Hand Alone de Hans Brofeldt.
  4. (hu) « Ötven év », Szinházi élet, vol. 5, no 20,‎ (lire en ligne, consulté le ) :
    « „Bezártam az ajtót — mondja emlékirataiban — és felöltöztem egyedül. Az ajtókilincs, a bútorok, lábam, fogaim mind segítségül szolgáltak. Az ebédnél nem ettem olyan ételből, melyet magam felvágni nem bírtam s a legcsekélyebb szolgálatot sem fogadtam el. Ma már almát hámozok, magam vágom le a körmeimet, egyedül öltözködöm, lovagolok, négyes fogatot hajtok, golyóval, söréttel jó vadász vagyok, sőt kissé zongorázni is megtanultam. Az ember egy kézzel is lehet független, csak tudni kell, hogyan. »
  5. Constantin von Wurzbach 1891, p. 26.
  6. Constantin von Wurzbach 1891, p. 27.
  7. Harold C. Schonberg 1987, p. 252.
  8. Grove & Blom 1954, p. 414.
  9. Marc Vignal 1966, p. 43.
  10. Baker & Slonimsky 1954, p. 1945.
  11. Géza Zichy : Intégrale de l'œuvre pour piano. Cimirro sur Clic Musique!.
  12. (de) Graf GĂ©za Zichy sur le site www.operone.de.
  13. (en) GĂ©za Zichy complete works for piano (mostly for left hand) sur le site Pianostreet.
  14. (en) Piano Music for the Left Hand Alone, Saar-Swinstead.
  15. (en) GĂ©za Zichy (1849-1924) Complete Piano Works
  16. (en) GĂ©za Zichy (1849-1924) Complete Piano Transcriptions
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