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GĂ©ologie de Malte

Falaises Ă  Marsaxlokk

Tectonique

L'archipel maltais repose sur le plateau pĂ©lagien, une partie assez stable du plateau continental africain. Les Ă®les sont situĂ©es environ 200 km au sud de la faille de subduction entre les plaques africaine et eurasiatique. Le plateau pĂ©lagien forme une plateforme peu profonde, sĂ©parant le bassin ionien du bassin MĂ©diterranĂ©e occidentale, et situĂ© approximativement sous le canal de Sicile. Le plateau est traversĂ© par une zone de rift formĂ©e de trois grabens : le graben de Pantelleria, celui de Malte et celui de Linosa. Ces grabens sont reliĂ©s Ă  un système de failles d'orientation NO-SE (et parfois O-E) Ă  dĂ©crochement dextre, qui sont les responsables des principaux sĂ©ismes pouvant affecter l'archipel[1].

Formation des îles

L'archipel maltais, situé entre la Sicile et la Tunisie, est né du soulèvement des roches sédimentaires qui se sont formées sous l'eau. Ce soulèvement date d'une extension entre le miocène et le pliocène. Malte est le sommet d'un bloc qui s'est incliné, au bord d'un rift[2] continental. L'île de Lampedusa constitue une structure identique de l'autre côté de ce rift.

Nature du sous-sol

Les roches sont exclusivement sédimentaires. Il y a beaucoup de calcaires qui ont contribué à l'édification des bâtiments anciens de l'île . Elles sont issues de dépôts marins (essentiellement lagunaires) datant de 25 à 5 millions d'années[3].

Les diverses couches géologiques

5 couches stratigraphiques se succèdent de haut (la plus jeune) en bas (la plus ancienne)[4] :

Falaises de Dingli mettant Ă  jour la stratification

Calcaire corallien supérieur (en maltais Il-Qawwi)

La couche supĂ©rieure, la plus rĂ©cente (environ 5 millions d'annĂ©es), mesure jusqu'Ă  140 m d'Ă©paisseur. Surtout prĂ©sent dans le nord-ouest de l'Ă®le de Malte, Ă  Comino, et dans l'est de Gozo. Il s'agit d'un calcaire dur, de couleur gris clair. Il fut très utilisĂ© pour les constructions nĂ©cessitant des contraintes importantes, en particulier les fortifications.

Sable vert (Il-Gebla s-Safra)

Friable et impropre Ă  la construction, de couleur jaune-vert, il prend Ă  l'air une teinte orangĂ©e. C'est la couche la plus fine de l'archipel. Son Ă©paisseur maximale est de 12 m (11 m Ă  Gozo). Sa nature poreuse et sa position superposĂ©e Ă  l'argile permet un filtrage des eaux de pluie.

Argile (Tafal)

Couche impermĂ©able situĂ©e sous la couche de sable, mesure jusqu'Ă  65 m d'Ă©paisseur. Surtout visible dans le nord-ouest de Malte et le nord-est de Gozo. Elle permet d'emprisonner les eaux provenant de prĂ©cipitations et de crĂ©er des nappes aquifères. L'eau est extraite par des puits ou sort par des rares sources quand le sol supĂ©rieur a Ă©tĂ© Ă©rodĂ©[5].

Calcaire à globigérine (Il-Franka)

Mur en calcaire à Malte dégradé en nid de guêpe

Calcaire tendre, de couleur dorĂ©e, contenant de très nombreux fossiles, en particulier de globigĂ©rine, cette couche mesure de 23 Ă  207 m d'Ă©paisseur. Principalement retrouvĂ©e en surface du sol, dans la moitiĂ© est de l'Ă®le de Malte. Depuis la PrĂ©histoire, ce calcaire constitue la majeure partie du matĂ©riel de construction utilisĂ© Ă  Malte. ExposĂ©e Ă  l'air, la pierre prend une couleur rosĂ©e ou marron, avec la formation d'une patine de protection. Des roches de moins bonne qualitĂ© peuvent cependant s'Ă©roder facilement et prĂ©senter alors une dĂ©gradation rapide en nid de guĂŞpe. La presque totalitĂ© des bâtiments maltais ont Ă©tĂ© et sont encore construits avec cette roche, donnant sa couleur caractĂ©ristique aux villes de Malte. La roche a aussi Ă©tĂ© exportĂ©e, elle a servi par exemple comme matĂ©riau de construction du palais du gouvernement Ă  Corfou[3].

tour de Gardjola à Senglea, construite en calcaire à globigérine

Calcaire corallien inférieur (Zonqor)

Couche infĂ©rieure, la plus ancienne (environ 25 millions d'annĂ©es), elle mesure jusqu'Ă  162 m d'Ă©paisseur. RetrouvĂ© dans la base des falaises du sud-ouest de l'archipel, et Ă©galement le long des failles, en particulier près de Mosta et Naxxar. Calcaire dur, de couleur gris clair, comparable au calcaire corallien supĂ©rieur.

Failles et orientation

Cette configuration se prĂ©sente dans une configuration approximativement horizontale, sauf dans des zones oĂą la roche a Ă©tĂ© plissĂ©e en failles. Les failles suivent une orientation approximativement parallèle, d'orientation nord-est/sud-ouest. Le plissement le plus important, connu sous le nom de grande faille relie la baie de Baħar iÄ‹-ÄŠagħaq (sur la cĂ´te nord) Ă  la baie de Formm Ir-Riħ (sur la cĂ´te nord-est). La grande faille prĂ©sente un escarpement jusqu'Ă  60 m par endroits[5].

Globalement, l'archipel présente une inclinaison nord-est/sud-est, avec des falaises sur la côte sud-ouest et une pente descendante vers le nord-est.

Histoire géologique récente

L'archipel maltais est reliĂ© Ă  la Sicile par un plateau sous-marin dont les profondeurs sont infĂ©rieures Ă  100 m. Lors des diffĂ©rentes rĂ©gressions marines de la MĂ©diterranĂ©e, Malte a Ă©tĂ© reliĂ©e Ă  la Sicile par un isthme Ă©mergĂ©, par lequel a pu transiter une faune qui sera atteinte par la suite de nanisme insulaire (fossiles d'hippopotames et d'Ă©lĂ©phants nains[6]) mais aussi de gigantisme insulaire (fossiles de Leithia melitensis, une espèce de loir).

Notes et références

  1. (en) Pauline Galea, « Seismic history of the Maltese islands and considerations on seismic risk », Annals of Geophysics, vol. 50, no 6,‎ , p. 725-740 (lire en ligne)
  2. (it) « CENNI SUL MEDITERRANEO MARINO », sur Siripro (consulté le )
  3. John Samut Tagliafero, Malte, Archéologie et Histoire, Casa Editrice Perseus, (ISBN 978-88-7280-705-7)
  4. (en) Joe Sultana et Victor Falzon, Wildlife of the Maltese Islands, Environment Protection Department (OCLC 53485528)
  5. (en) Brian Blouet, The Story of Malta, Progress Press Publication,
  6. Jean Courtin, Le Carrefour Maltais, Edisud, (ISBN 2-85744-801-5), « Malte préhistorique, une île de Paques méditerranéenne ? »
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