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Frances Perkins

Frances Perkins, surnommĂ©e Fanny ou Fannie par ses parents, nĂ©e Frances Coralie Perkins, le 10 avril 1880 dans le quartier de Beacon Hill Ă  Boston (Massachusetts) et morte le 14 mai 1965 Ă  New York, est une femme politique, professeure, haut fonctionnaire et femme d'État amĂ©ricaine. Membre du Parti dĂ©mocrate, elle est secrĂ©taire au Travail sous la prĂ©sidence de Franklin Delano Roosevelt, de 1933 Ă  1945.

Frances Perkins
Illustration.
Frances Perkins vers 1932.
Fonctions
4e secrĂ©taire au Travail des États-Unis
–
(12 ans, 3 mois et 26 jours)
Président Franklin Delano Roosevelt
Harry S. Truman
Gouvernement Administration F. D. Roosevelt
Administration Truman
Prédécesseur William N. Doak
Successeur Lewis B. Schwellenbach
Biographie
Nom de naissance Fannie Coralie Perkins
Date de naissance
Lieu de naissance Boston (Massachusetts)
(États-Unis)
Date de décÚs
Lieu de dĂ©cĂšs New York (États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
PĂšre Frederick W. Perkins
MÚre Susan E. Perkins, née Bean
Fratrie Ethel Perkins
Conjoint Paul Caldwell Wilson
Enfants Susanna Wilson
DiplÎmé de Mount Holyoke College
Université Columbia

Frances Perkins
Secrétaires au Travail
des États-Unis

Elle est la premiĂšre femme de l'histoire des États-Unis Ă  siĂ©ger dans un cabinet prĂ©sidentiel et, avec le secrĂ©taire Ă  l'IntĂ©rieur Harold Ickes, la seule membre du cabinet Ă  ĂȘtre prĂ©sente durant la totalitĂ© de la prĂ©sidence de Roosevelt. Elle siĂšge ensuite briĂšvement dans l'administration de son successeur Harry S. Truman.

Durant ses fonctions, Frances Perkins mĂšne de grandes rĂ©formes sociales dans l'État de New York et aux États-Unis. Importante architecte du New Deal, elle a participĂ© Ă  la crĂ©ation du programme Civilian Conservation Corps et a Ă©tabli le premier systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale aux États-Unis en ayant dirigĂ© et supervisĂ© le rapport du Committee on Economic Security remis au prĂ©sident Franklin Delano Roosevelt, qui a largement inspirĂ© la rĂ©daction du Social Security Act de 1935. Elle a Ă©galement contribuĂ© Ă  l'amĂ©lioration des conditions de travail des ouvriers dans les usines amĂ©ricaines. Si aux États-Unis, Franklin Delano Roosevelt est appelĂ© le « pĂšre de la sĂ©curitĂ© sociale », Frances Perkins est appelĂ©e la « mĂšre de la sĂ©curitĂ© sociale ».

DĂšs 1905, elle s'engage dans le combat pour les droits des femmes, dont elle deviendra une des figures Ă©minentes de l'État de New York.

Biographie

Portrait officiel de Frances Perkins, par Jean MacLane, accroché au département du Travail.

Origines familiales et jeunesse

Fannie Coralie Perkins naĂźt le Ă  Boston dans le Massachusetts. Elle est la fille aĂźnĂ©e de Susan E. Perkins, nĂ©e Bean, et Frederick W. Perkins, propriĂ©taires d'une papeterie. Tous deux originaires du Maine, ils ont dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Boston Ă  la suite de la Guerre de SĂ©cession en quĂȘte de meilleures opportunitĂ©s Ă©conomiques. En 1882, ils dĂ©mĂ©nagent Ă  Worcester oĂč Fannie passe son enfance. En 1884 naĂźt Ethel, sa sƓur cadette[1].

BaptisĂ©e Fannie Coralie Perkins, elle change son prĂ©nom en « Frances » en 1904, dĂ©sireuse d’un prĂ©nom moins sujet Ă  moqueries. En juin 1905, elle rejette l’Église congrĂ©gationaliste, Ă  laquelle appartenait sa famille, et rejoint l’Église Ă©piscopalienne, recherchant une religion plus structurĂ©e avec une cĂ©rĂ©monie plus formelle[2].

Par la branche familiale de sa grand-mĂšre, Cynthia Otis Perkins, qui l’influence fortement lors de sa jeunesse, l’ascendance de Frances Perkins est composĂ©e d’ancĂȘtres illustres dans l’histoire amĂ©ricaine, dont James Otis Jr. Celui-ci, avocat et militant politique, a vigoureusement luttĂ© pendant la guerre d'indĂ©pendance contre les impĂŽts qu'il trouvait imposĂ©s de façon tyrannique en l'absence d'Ă©lus, et serait Ă  l’origine du slogan « Taxation without Representation is Tyranny » (« La taxation sans reprĂ©sentation est une tyrannie »)[3].

Le cousin de Cynthia Otis Perkins est le GĂ©nĂ©ral Oliver Otis Howard, gĂ©nĂ©ral de l’Union lors de la guerre de SĂ©cession, chef du Freedmen’s Bureau dĂšs la fin de la guerre (de 1865 Ă  1872) et fondateur de l'UniversitĂ© Howard. L’étĂ© de ses 15 ans, Frances lui sert de secrĂ©taire lors de vacances passĂ©es par Oliver Howard chez Cynthia Perkins[3].

Études et formation

AprĂšs avoir frĂ©quentĂ© la Worcester's Classical High School, elle intĂšgre le Mount Holyoke College en 1898 et en est diplĂŽmĂ©e en 1902. Bien que faisant sa major en physique et ses minors en chimie et en biologie, Perkins est particuliĂšrement marquĂ©e par le cours d’histoire Ă©conomique amĂ©ricaine donnĂ© par l’historienne Annah May Soule. C’est la constatation, Ă  travers ce cours, des conditions de travail des femmes et des enfants qui lui donne envie de venir en aide Ă  ces personnes[4]. Lors d’une confĂ©rence Ă  Mount Holyoke Perkins rencontre Florence Kelley, secrĂ©taire exĂ©cutive de la National Consumers League, qui deviendra par la suite sa mentor.

De 1907 Ă  1909, Perkins Ă©tudie la sociologie et l’économie Ă  la Wharton School de l’universitĂ© de Pennsylvanie. Elle a notamment comme professeur l’économiste progressiste Simon N. Patten, qui l’aide ensuite Ă  obtenir une bourse pour Ă©tudier la science politique Ă  l’universitĂ© Columbia Ă  New York. Perkins y fait sa thĂšse sur la malnutrition chez les enfants d’une Ă©cole publique de la ville, et obtient son master en 1910[1].

Vie privée

En septembre 1913, Frances Perkins Ă©pouse Paul Caldwell Wilson (1876-1952) et choisit de garder son nom de jeune fille (allant ainsi contre l'usage de l'Ă©poque) afin, dit-elle, de ne pas entacher le nom de son mari par sa politique[5]. Le couple a une fille, Susanna (1916-2003). Paul est frĂ©quemment internĂ© pour troubles mentaux, notamment maniaco-dĂ©pressifs. Leur fille Susanna aurait Ă©galement souffert de ce genre de troubles[6]. Cette derniĂšre se mariera et aura un enfant, Tomlin. Frances Perkins regrette d’avoir Ă©tĂ© trop peu prĂ©sente pour Susanna, et de ne pas lui avoir assez donnĂ© de libertĂ© financiĂšrement[7].

En 1952, Paul devient fortement malade, touchĂ© par l’alcoolisme ainsi que de nombreuses dĂ©pressions nerveuses. Il meurt le [8]. Frances Perkins se retire alors de la vie politique et se consacre Ă  des activitĂ©s acadĂ©miques, qu’elle exercera jusqu’à la fin de sa vie.

CarriĂšre

Travail social Ă  Chicago et Philadelphie (1904-1909)

AprĂšs deux annĂ©es oĂč elle travaille comme professeure dans diverses Ă©coles secondaires (High School) et durant lesquelles elle fait du bĂ©nĂ©volat avec sa sƓur Ă  la Union Gospel Mission, une settlement house de Worcester, Frances Perkins se rend Ă  Chicago en 1904 pour devenir professeure de sciences Ă  la Ferry Hall School, une Ă©cole prĂ©paratoire pour filles situĂ©e Ă  Lake Forest, en banlieue cossue de Chicago. SimultanĂ©ment, elle s’investit Ă  Hull House, la plus grande settlement house du pays, crĂ©Ă©e par Jane Addams. Perkins en devient par la suite une rĂ©sidente. Elle fait de nombreuses rencontres Ă  Hull House, parmi lesquelles le futur premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King, l’architecte Frank Lloyd Wright et le journaliste et Ă©crivain socialiste Upton Sinclair[9].

En 1907, elle dĂ©mĂ©nage Ă  Philadelphie pour Ă©tudier Ă  l’UniversitĂ© de Pennsylvanie, et devient Ă©galement secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la Philadelphia Research and Protective Association fondĂ©e par Frances Kellor, elle aussi ancienne membre de Hull House. Perkins y est chargĂ©e de repĂ©rer et tenter de mettre hors service les proxĂ©nĂštes et trafiquants de drogues exploitant des immigrantes. Aucune formation pour le travail social n’existant Ă  l’époque, elle doit apprendre sur le terrain et trouver des moyens innovants pour endiguer l’exploitation sexuelle. Elle observe et diagnostique trĂšs vite une liste de moyens pour remĂ©dier Ă  cette problĂ©matique, dont un meilleur accĂšs au logement et aux emplois, ainsi que de meilleurs moyens de transports. Elle transmet ces conclusions dans des rapports remis aux dignitaires politiques de Philadelphie[10].

New York, incendie de l'usine Triangle Shirtwaist et fonctions dans le gouvernement Ă©tatique (1909-1933)

Alors qu’elle Ă©tudie Ă  l’universitĂ© Columbia Ă  New York, Frances Perkins prend en avril 1910 la tĂȘte des bureaux new-yorkais de la ligue nationale des consommateurs (National Consumers League), oĂč elle travaille avec Florence Kelley. Elle milite vigoureusement pour une amĂ©lioration des conditions de travail. Elle se fait de nombreuses et influentes relations, notamment parmi les familles Astor, Vanderbilt, Cutting et Livingston, mais aussi l’urbaniste Robert Moses et l’écrivain Sinclair Lewis.

Le 25 mars 1911, elle est tĂ©moin du tragique incendie de l'usine « Triangle Shirtwaist », qui fait 146 mortes. Un comitĂ© pour la sĂ©curitĂ© industrielle de la ville de New York (Committee on the Safety of the City of New York) est mis en place et, sur recommandation de ThĂ©odore Roosevelt, Perkins est choisie comme SecrĂ©taire exĂ©cutive. Les deux se sont connus lorsqu’en janvier 1911 Frances Perkins a invitĂ© ThĂ©odore Roosevelt Ă  un meeting de la National Consumers League. L’ancien prĂ©sident ne peut s’y rendre mais envoie une lettre Ă  Perkins l'assurant son soutien envers la ligue. Le comitĂ© contribue Ă  la crĂ©ation de la Commission d’enquĂȘte sur les usines (Factory Investigating Commission), un panel lĂ©gislatif chargĂ© d'enquĂȘter sur les conditions de travail problĂ©matiques dans l'ensemble de l'État et de recommander des mesures lĂ©gislatives pour y remĂ©dier. La commission ne se limite pas Ă  Ă©tudier la sĂ©curitĂ© incendie des usines, mais elle s’intĂ©resse Ă  tous les risques pour la santĂ© et le bien-ĂȘtre des travailleurs industriels et Ă  l’impact de ces risques sur les familles. Le travail de la commission conduit Ă  l’adoption d’un des premiers ensembles de lois sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail des États-Unis[11].

Avant de partir travailler pour Washington D.C., elle occupe diffĂ©rents postes dans le gouvernement de l'État de New York. En 1919, elle accepte sur offre du gouverneur Al Smith de rentrer dans la Commission industrielle de l'État de New York (New York State Industrial Commission), devenant ainsi son premier membre fĂ©minin. En 1921 elle devient secrĂ©taire exĂ©cutive du Conseil de l’Éducation des ImmigrĂ©s (Council on Immigrant Education). En 1922 elle est nommĂ©e par Al Smith commissaire au Conseil Industriel de l’État de New York (New York State Industrial Board) dont elle devient prĂ©sidente en 1926[12].

En 1929, le gouverneur de New York nouvellement Ă©lu, Franklin D. Roosevelt, nomme Frances Perkins Commissaire industriel public (New York State Industrial Commissioner)[12]. À la suite du krach boursier d’octobre 1929, les États-Unis entrent dans la Grande DĂ©pression. Frances dĂ©sire redresser la situation Ă  son niveau. Faisant coopĂ©rer habilement les oppositions politiques sur le plan du droit du travail, elle dĂ©veloppe au sein de l’État de New York les enquĂȘtes d'usine, rĂ©duit la semaine de travail pour les femmes Ă  48 heures, crĂ©e un salaire minimum et des lois d'assurance chĂŽmage, ainsi que de la coopĂ©ration interĂ©tatique sur ce sujet.

En janvier 1930, elle rĂ©agit Ă  un communiquĂ© du prĂ©sident Herbert Hoover se basant sur une augmentation du taux d’emploi pour dĂ©clarer que la dĂ©pression arrive Ă  sa fin. Perkins dĂ©clare lors d’une confĂ©rence de presse que cette hausse n’est que momentanĂ©e Ă  cause des fĂȘtes de fin d’annĂ©e mais que l’économie est toujours aussi bancale. Ces dĂ©clarations sont largement relayĂ©es par les mĂ©dias de l’époque[13].

Secrétaire fédérale au Travail (1933-1945)

Le président Roosevelt, Frances Perkins et d'autres membres de l'administration sur un navire militaire.

En 1933, le prĂ©sident des États-Unis Franklin D. Roosevelt, formant son gouvernement, sollicite Frances Perkins pour devenir SecrĂ©taire fĂ©dĂ©rale au Travail. Cette derniĂšre accepte la fonction, mais seulement Ă  condition que le prĂ©sident l’appuie pour l’intĂ©gralitĂ© des mesures sociales qu’elle compte implĂ©menter, ce que Franklin D. Roosevelt accepte[14]. Le , Frances Perkins prĂȘte serment en tant que SecrĂ©taire fĂ©dĂ©rale au Travail, poste qu’elle occupera plus de douze ans. Elle est jusqu'Ă  ce jour la personnalitĂ© politique ayant gardĂ© cette fonction le plus longtemps. Elle est Ă©galement la premiĂšre femme Ă  siĂ©ger au gouvernement des États-Unis et, par lĂ -mĂȘme, la premiĂšre femme Ă  entrer dans la ligne de succession prĂ©sidentielle.

Du fait de son sexe, Frances Perkins fait l’objet des principales critiques adressĂ©es au cabinet Roosevelt, ce qui la rend sujette Ă  de grandes pressions mĂ©diatiques[15]. Au dĂ©but de ses fonctions, elle tente de faire bonne impression auprĂšs de ses congĂ©nĂšres masculins du cabinet, prĂ©fĂ©rant se faire discrĂšte aux premiĂšres rĂ©unions[16]. Vis-Ă -vis de ses collĂšgues masculins, elle fait preuve d’une certaine psychologie pratique, adoptant un comportement maternel Ă  leur Ă©gard[17] et portant des vĂȘtements amples et sombres pour dissimuler son corps de femme. Gagnant rapidement la confiance de ses pairs, elle parvient ensuite Ă  s’imposer au sein du cabinet prĂ©sidentiel, et Ă  dĂ©ployer les mesures sociales qu’elle entendait appliquer. En 1933 et 1934, elle plaide auprĂšs du prĂ©sident pour une adhĂ©sion des États-Unis Ă  l'Organisation Internationale du Travail, faisant ensuite campagne avec le SecrĂ©taire d'État adjoint Francis B. Sayre auprĂšs des parlementaires amĂ©ricains et de l'opinion publique. Elle argumente notamment que cela permettrait de favoriser la mise en Ɠuvre du New Deal.

Tout au long de son mandat de secrĂ©taire au Travail, Perkins est particuliĂšrement engagĂ©e envers les minoritĂ©s. Ainsi, dĂ©but 1933, lorsque les Juifs d’Allemagne commencent Ă  ĂȘtre fortement discriminĂ©s, Roosevelt est plutĂŽt rĂ©ticent Ă  l’idĂ©e de favoriser leur immigration Ă©tant donnĂ© que l’opinion publique n’y est pas particuliĂšrement favorable[18]. Ce n’est pas du tout le cas pour Perkins qui, en avril 1933, fait de l’immigration des Juifs d’Allemagne une de ses grandes prioritĂ©s[18]. GrĂące Ă  une clause de l’Immigration Act de 1917, mise en Ă©vidence par le juge Julian Mack, il devient possible pour la SecrĂ©taire au Travail d’accepter une caution garantissant qu’un rĂ©fugiĂ© ne devienne pas une « charge publique ». Perkins dĂ©cide de faire usage de cette clause pour faire entrer des Juifs adultes ainsi que, Ă  partir de 1934, des Juifs enfants, aux États-Unis[19]. Frances Perkins est Ă©galement fortement engagĂ©e envers la population noire des États-Unis. Cet engagement, qui trouve sa source dans ses rencontres avec des personnes noires en situation de pauvretĂ© lorsqu’elle Ă©tait travailleuse sociale Ă  la Philadelphia Protective Association, la mĂšne notamment, en tant que SecrĂ©taire au Travail, Ă  engager 78 personnes noires supplĂ©mentaires au Service de l’Emploi, Ă  ordonner aux agents d’exĂ©cution des contrats publiques de ne plus licencier leurs employĂ©s noirs et Ă  crĂ©er la Division of Negro Labour pour lutter contre le chĂŽmage excessif chez les personnes de couleur[20].

SecrĂ©taire au Travail dans l'administration Roosevelt, Frances Perkins se rend Ă  GenĂšve, entre le 11 et 18 juin 1938. Le , elle prononce un discours Ă  l'Organisation internationale du travail (OIT) dans lequel elle appelle cette organisation Ă  apporter sa contribution Ă  la reprise Ă©conomique mondiale, en Ă©vitant d'ĂȘtre entraĂźnĂ©e dans des problĂšmes de caractĂšre politique. Elle y dĂ©fend Ă©galement la participation des États-Unis Ă  l'OIT, qui y ont adhĂ©rĂ© en 1934[21] - [NoteA 1].

Commissaire de la fonction publique (1946-1952)

En 1945, Ă  la suite de sa dĂ©mission du poste de SecrĂ©taire au Travail, le nouveau prĂ©sident Ă©lu Harry Truman lui propose d'entrer dans la Commission de la fonction publique amĂ©ricaine, poste qu'elle occupe jusqu'en 1952, annĂ©e de la mort de son mari . C’est notamment durant cette pĂ©riode, en 1946, qu’elle Ă©crit ses mĂ©moires sur le dĂ©funt prĂ©sident Franklin D. Roosevelt, dans The Roosevelt I Knew[22].

Professeure Ă  la Cornell University (1957-1965)

À partir de 1957, Frances Perkins reste active comme professeure et confĂ©renciĂšre Ă  l'universitĂ© Cornell (Ă  la New York State School of Industrial and Labor Relations), oĂč elle enseigne l'histoire du travail aux États-Unis ainsi que l’hĂ©ritage du New Deal[23]. Elle donnera cours jusqu'Ă  sa mort, en 1965, Ă  l'Ăąge de 85 ans[23].

Contribution au New Deal

Les idĂ©es de Frances Perkins ont Ă©tĂ© fondamentales Ă  l’élaboration du New Deal. En effet, lorsque, en 1933, Franklin Roosevelt lui propose le poste de SecrĂ©taire au Travail, Perkins accepte seulement Ă  condition qu’une sĂ©rie de mesures sociales soient poursuivies[14] :

  • semaine de travail de 40 heures ;
  • mise en place d’un salaire minimum ;
  • crĂ©ation d’indemnitĂ©s de chĂŽmage et pour les accidents de travail ;
  • abolition du travail des enfants ;
  • crĂ©ation d’une aide fĂ©dĂ©rale directe aux États et pour lutter contre le chĂŽmage ;
  • crĂ©ation d’un systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale ;
  • revitalisation du Service FĂ©dĂ©ral de l’Emploi ;
  • crĂ©ation d’une assurance-maladie universelle.

Roosevelt accepte ces conditions. Mis Ă  part l’accĂšs universel aux soins de santĂ©, tous ces objectifs seront atteints et ce, essentiellement Ă  travers quatre lĂ©gislations.

Dans un premier temps, le Wagner-Peyser Act est adoptĂ© en 1933. Cette loi, Ă  laquelle Perkins a fortement contribuĂ©, Ă©tablit des systĂšmes d’emplois publics (Civil Works Administration et Civilian Conservation Corps, pour les jeunes travailleurs) et crĂ©e le Service de l’Emploi des États-Unis[24]. Il s’agit d’une rĂ©ponse au chĂŽmage massif causĂ© par la Grande DĂ©pression, et la loi a Ă©galement pour but d’empĂȘcher les pratiques d’extorsion des agences privĂ©es d’emploi.

En 1935 est adoptĂ© le Social Security Act. Perkins est nommĂ©e par Roosevelt Ă  la tĂȘte du Committee on economic security et elle en choisit les membres[25]. Cette loi prĂ©voit une assurance chĂŽmage collaborative entre le gouvernement fĂ©dĂ©ral et les États, une assurance pension (qui ne sera toutefois pas Ă©tendue aux catĂ©gories les plus pauvres de la population, en particulier les noirs et les hispaniques), un programme d’aide aux enfants handicapĂ©s, des pensions pour les aveugles et des fonds pour le Child Welfare Service et pour le Public Health Service[26] - [27].

Remarquant que la plupart des entrepreneurs travaillant avec le gouvernement exploitent leurs travailleurs, Roosevelt et Perkins font adopter le Walsh-Healey Act (ou Public Contracts Act) en 1936. Cette loi impose Ă  la plupart des exĂ©cutants de contrats publiques de plus de 10 000 dollars[28] une journĂ©e de huit heures, une semaine de quarante heures, de n’employer que des garçons ĂągĂ©s de plus de 16 ans et des filles de plus de 18 ans ainsi qu’un salaire minimum dĂ©terminĂ© par la SecrĂ©taire au Travail[29] - [30].

Finalement, Ă  la suite de l’annulation du National Industrial Recovery Act par la Cour SuprĂȘme dans l’arrĂȘt Schechter Co. v. United States en 1935 et Ă  l’échec de la Black-Connery Bill en 1937, Perkins retravaille cette derniĂšre avec l’aide de Gerard Reilly et la rĂ©duit de quarante Ă  dix pages. Cette nouvelle version est adoptĂ©e et signĂ©e par Franklin Roosevelt le sous le nom de Fair Labor Standards Act. Cette lĂ©gislation prĂ©voit d’arriver progressivement aux mĂȘmes rĂšgles que celles du Walsh-Healey Act, mais cette fois-ci pour tout type de contrat. Elle ajoute Ă©galement que les heures supplĂ©mentaires doivent ĂȘtre indemnisĂ©es Ă  raison de 150 % du salaire horaire[31] - [32] - [33] - [34].

ƒuvres

People at work (1934)

Concomitamment aux rĂ©formes sociales que Frances Perkins met en place sous la prĂ©sidence de Roosevelt, elle Ă©crit un essai de presque trois cents pages, adressĂ© au peuple amĂ©ricain. En effet, Perkins estime qu’il faut que le peuple amĂ©ricain prenne conscience de ses conditions de vie socio-Ă©conomique, et des possibilitĂ©s Ă©conomiques qu’il lui est possible de dĂ©ployer aprĂšs la Grande DĂ©pression[35].

Pour ce faire, Perkins dĂ©crit d’abord de façon didactique l'histoire Ă©conomique des États-Unis, et s’intĂ©resse Ă  la situation Ă©conomique de l’Ère progressiste de façon empirique. Elle fait ensuite le point sur les nouveaux enjeux Ă©conomiques, financiers et sociaux que la Grande DĂ©pression vient alors de rĂ©vĂ©ler[36]. Finalement, Perkins explique des solutions qui, selon elle, permettront de s’assurer d’une Ă©conomie saine, propre Ă  garantir au peuple amĂ©ricain une certaine aisance de vie[37]. Il s’agit de mesures se retrouvant en bonne partie dans le New Deal : relance Ă©conomique, rĂ©gulation des industries, lois de sĂ©curitĂ© au travail, sĂ©curitĂ© sociale.

The Roosevelt I Knew (1946)

À la suite de la mort de Franklin D. Roosevelt, Frances Perkins publie en 1946 des mĂ©moires Ă©logieux sur le dĂ©funt prĂ©sident, The Roosevelt I Knew. Dans ce livre, l’ex-SecrĂ©taire au Travail y dĂ©peint Roosevelt Ă  partir de son vĂ©cu et de ses souvenirs. Elle dĂ©crit notamment ses rapports politiques avec Roosevelt durant les douze annĂ©es passĂ©es dans son gouvernement.

Invisibilisation, héritage et hommages

Le « Frances Perkins building ».

Le siĂšge du dĂ©partement du Travail (Department of Labor) des États-Unis, Ă  Washington D.C., est aujourd’hui nommĂ© en son honneur.

Pendant longtemps, malgré son rÎle éminent et pionnier dans la création d'un systÚme de sécurité sociale, et l'instauration d'un salaire minimum dont lui sont redevables les citoyens, elle disparait trÚs vite de la vie officielle américaine, étant gommée des ouvrages ou articles sur l'histoire de l'administration, ou n'y apparaissant à la marge que pour son titre de « premiÚre femme » à servir dans un cabinet présidentiel. Cette marginalisation, cette invisibilisation, serait représentative du sort fait aux femmes en 2008 encore dans l'administration américaine[38].

RedĂ©couverte depuis, elle reste connue aux États-Unis en tant que premiĂšre femme Ă  avoir siĂ©gĂ© dans un cabinet prĂ©sidentiel et pour avoir fondĂ© le systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale amĂ©ricain. De nombreux sites Internet sont consacrĂ©s Ă  sa mĂ©moire et ses actes, dont celui du Frances Perkins Center, association culturelle lui Ă©tant dĂ©diĂ©e[39] - [40].

En 1933, Frances Perkins apparait en couverture du magazine TIME[41]. En 2020, aprĂšs avoir constatĂ© que ses Person of the Year ont presque systĂ©matiquement Ă©tĂ© des hommes, le magazine Time lance le projet 100 Women of the Year. Frances Perkins est choisie pour l’annĂ©e 1933, avec le sous-titre “Architect of the New Deal”[42].

Archives

Les archives de Frances Perkins sont déposées et consultables auprÚs de la bibliothÚque de l'université Columbia de New-York et à la salle des archives du Mount Holyoke College.

MĂ©moire

  • The Roosevelt I Knew, New York, Viking Press,

Prix et distinctions


  • Maison de Frances Perkins, Ă  Washington.
    Maison de Frances Perkins, Ă  Washington.
  • Frances Perkins Ă  la signature par le prĂ©sident Franklin Roosevelt de la crĂ©ation d'une sĂ©curitĂ© sociale.
    Frances Perkins à la signature par le président Franklin Roosevelt de la création d'une sécurité sociale.
  • Frances Perkins Ă  la prestation de serment du prĂ©sident Harry Truman.
    Frances Perkins à la prestation de serment du président Harry Truman.

Notes et références

Notes

  1. L'enregistrement de ce discours (en anglais) du 13 juin 1938, a été numérisé par la plateforme geneveMonde.ch, retranscrit et traduit.

Références

  1. (en) « Perkins : Life ».
  2. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Knopf Doubleday Publishing Group, , 581 p. (ISBN 9780385529501, lire en ligne), p. 16-18.
  3. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Knopf Doubleday Publishing Group, , 581 p. (ISBN 9780385529501, lire en ligne), p. 8 ; 117.
  4. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 22.
  5. (en) Virilia Sapieha, Eminent Women: Recipients of the National Achievement Award, Buffalo/New York, William S. Hein & Co, p. 30.
  6. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 9.
  7. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 485.
  8. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 480 et 481.
  9. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 27 à 31.
  10. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 33 à 36.
  11. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 48 à 51.
  12. (en) « Chronology ».
  13. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 141 à 144.
  14. (en) Kirstin Downey, The Woman behind the New Deal: The Life of Frances Perkins, FDR’s Secretary of Labor and His Moral Conscience, New York, Anchor, , 581 p., p. 150 à 151.
  15. (en) Lillian Holmen Mohr, That woman in FDR’s cabinet, Great Barrington, North River Press, , p. 118.
  16. (en) Lillian Holmen Mohr, hat woman in FDR’s cabinet, Great Barrington, North River Press, , p. 3.
  17. (en) Stephen Paul Miller, The New Deal as a Triumph of Social Work. Frances Perkins and the Confluence of Early Twentieth Century Social Work with Mid-Twentieth Century Politics and Government, New York, Palgrave Macmillan, , p. 32.
  18. (en) Bat-Ami Zucker, « Frances Perkins and the German-Jewish, 1933-1940 », American Jewish History,‎ , p. 37 Ă  38.
  19. (en) Bat-Ami Zucker, « Frances Perkins and the German-Jewish, 1933-1940 », American Jewish History,‎ , p. 39 et 48.
  20. (en) Henry P. Guzda, « Frances Perkins’ Interest in a new deal for blacks », Monthly Labor Review,‎ , p. 31-35.
  21. « Frances Perkins à l'OIT en 1938 geneveMonde.ch », (consulté le )
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Voir aussi

Articles connexes

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