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François Bloch-Lainé

Biographie

Famille

François Bloch-Lainé est le fils de Jean Bloch, haut fonctionnaire, inspecteur des finances, banquier, et de Suzanne Lainé. Il est le petit-neveu par alliance de Léon Blum (qui avait épousé la sœur de son grand-père paternel, rapidement décédée); et l'arrière-arrière petit neveu du pédagogue David Lévi Alvarès.

Marié à Anne-Marie d'Abbadie d'Arrast, il est le père de l'inspecteur général des finances Jean-Michel Bloch-Lainé et de trois autres enfants : Jean-François, Jean-Louis et Olivier[2].

Jeunesse et études

Il suit des études à l'école Gerson, puis au lycée Janson-de-Sailly dans le 16e arrondissement de Paris. Très engagé dans le scoutisme, il contribue activement à la troupe des Comédiens routiers pour laquelle il adapte en 1932 Les Olives, d'après Lope de Rueda[3]. Il est commissaire Route aux Scouts de France.

Diplômé de l'École libre des sciences politiques, il obtient ensuite un doctorat en droit avec une thèse sur l’emploi des loisirs ouvriers et à l’éducation populaire[4].

Parcours professionnel

Il est reçu au concours de l'Inspection générale des finances en 1936. En 1942, Il a tout juste 30 ans et c’est lui qui va diriger les finances de la Résistance sous le pseudonyme collectif de Bossuet. Début 1944, à l’approche du débarquement, il est chargé de coordonner le financement de l’appareil clandestin. Il travaille avec d’autres résistants de la Banque de France et du Trésor ainsi qu’avec le N.A.P. (Noyautage des administrations publiques) puis œuvre au sein du Comité de financement (COFI), créé par le C.N.R. Cet organisme est le lieu de convergence des collecteurs de fonds, qu’il coordonne. Dès la Libération de Paris, il est chargé de liquider les comptes de la Résistance.

Directeur de cabinet de Robert Schuman, il est Directeur du Trésor au ministère des Finances en 1947. Il met en place le circuit du Trésor.

De 1952 à 1967, il prend la direction de la Caisse des dépôts et consignations et de la Banque européenne d'investissement et de 1967 à 1974 la présidence du Crédit Lyonnais[4].

Il est limogé par Valéry Giscard d'Estaing à son arrivée au pouvoir. Il ne lui aurait jamais pardonné son appartenance gaulliste, ni que le général l'ait par deux fois sollicité pour le poste ministériel des Finances avant de se résigner à nommer Giscard[5]. Il a participé à la création du réseau des SEM (Sociétés d'Économie Mixte, dont l'actionnariat est à la fois public et privé), et de la SCET (Société centrale pour l'équipement du territoire, chargée du développement et du partenariat avec les SEM), au lendemain de la guerre pour rééquiper le territoire (voiries…) et construire logements et équipements publics qui faisaient défaut.

En 1981, Pierre Mauroy lui confie la présidence de la commission chargée d'établir un bilan de l'état de la France au moment de l'élection de M. François Mitterrand et de l'arrivée des socialistes à la direction du pays[6].

Il préside l'établissement public chargé de la préparation puis de la construction de l'Opéra Bastille (EPOB), de 1983 à 1985.

En 1991 il se voit confier par Jack Lang, ministre de la culture, et Christian Dupavillon, directeur du Patrimoine, une mission totalement novatrice : faire du patrimoine mondial une cause à dimension humaniste voire humanitaire. Il demande alors à Frédéric Edelmann, l’un des membres fondateurs de Aides et Arcat-Sida, de s’associer à ses efforts pour monter l’association Patrimoine sans frontières, dont il prend la présidence.

François Bloch-Lainé apporte ses compétences dans divers secteurs, comme l'aménagement du territoire, l'audiovisuel ou l'industrie des matières premières. À partir des années 1970, il s'engage en faveur de la recherche médicale et notamment à l'Institut Pasteur. Il est membre du comité de direction de la Croix-Rouge française. Il a également été Président du Conseil d'administration de l'Opéra Bastille.

Engagements associatifs

En 1975, François Bloch-Lainé crée l'association « Développement des associations de progrès » (DAP). Cette « association pour les associations » veut faire le point sur le fait associatif en France afin de le promouvoir sur la scène publique. En juin 1981, la Fondation pour la vie associative (La Fonda) prend le relai. Élu la même année président de l'UNIOPPS, il ne fera néanmoins pas partie de son conseil d'administration. En 1986, il prend la présidence du Comité de la Charte sur un constat d'une nécessité d’un contrôle de la collecte des fonds opérées par les associations[7].

Distinctions

Bibliographie

  • Pour une réforme de l'entreprise, Le Seuil, 1963, 157 p.
  • L'entreprise et l'économie au XXe siècle. Étude internationale. Tome 1 : L'entreprise et son environnement. Tome 2 : La formation des décisions de l'entreprise, avec François Perroux, PUF, 2 volumes, 1966-1967, 679 p.
  • Profession fonctionnaire, avec Françoise Carrière, Le Seuil, 1976, 253 p.
  • Quatre voix pour un opéra, avec Urfalino, Audon, Charlet et Dittmann, 1990, Métailié, 310 p.
  • La France restaurée : 1944-1954. Dialogue sur les choix d'une modernisation, avec Jean Bouvier, Fayard, 1986, 338 p.
  • Ce que je crois, Grasset, 1995, 277 p.
  • Hauts fonctionnaires sous l'Occupation, avec Claude Gruson, Éditions Odile Jacob, 1996, 283 p, (ISBN 2-7381-0419-3)
  • François Bloch-Lainé, fonctionnaire, financier, citoyen, ouvrage sous la direction de Michel Margairaz, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2005, 270 p (ISBN 2-11-094797-7)

Références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  3. Répertoire des comédiens routiers, Paris, Éditions La Hutte, avril 1933, p. 61.
  4. « BLOCH-LAINÉ François - Maitron », sur maitron.fr (consulté le ).
  5. Cette interprétation figure dans la notice Universalis consacrée à Bloch-Lainé, sous la signature de Frédéric Pascal
  6. « M. François Bloch-Lainé préside la commission chargée d'établir le "bilan de la situation en France" », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  7. Claire Andrieu, « François Bloch-Lainé, acteur et penseur critique du mouvement associatif », sur Institut de la gestion publique et du développement économique,

Liens externes

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