François Bernadi
François Louis Adrien Bernadi, né le à Collioure[1] et mort le à Perpignan[2], est un écrivain, peintre et sculpteur français.
Biographie
Issu d'une famille de pêcheurs-vignerons, métier qu'il exerce d'abord après avoir fait l'école des mousses de Brest[3], il participe à la Seconde Guerre mondiale comme sous-marinier sur L'Espadon et le rejoint sur celui-ci Toulon lors du débarquement des Alliés[4]. Il devient ensuite dessinateur à la Dépêche du Midi. En 1951, il décore l'église Sainte-Apollonie à Aurin (Haute-Garonne), église dont il sera chargé en 1996 de restaurer les fresques de Carlos Pradal[5].
Il épouse en 1953 Clotilde Pradal (1926-1975), fille de Gabriel Pradal et s'installe à La Franqui où il écrit et illustre son Rue du Soleil « avec une tige de bambou appointée qu'[il] trempai[t] dans l'encre de Chine »[6]. En 1947, il gagne le prix de l'affiche lors de la première foire-exposition de Perpignan grâce à une fresque aujourd'hui conservée dans le hall de la gare de Collioure.
Alors qu'il travaille à la décoration de l'église de Préserville (1954), il est contacté par Albert Camus[7], qui fait publier chez Gallimard au printemps 1955 son premier roman Rue du Soleil[8]. La même année l'ouvrage est proposé au Prix du roman populiste[9]. Robert Mallet le reçoit aussi à la RTF dans son émission Belles Lettres[10]. Au printemps 1959, une des nouvelles de Rue du Soleil, La boîte de carton est traduite en Anglais et est publiée dans l'ouvrage Nouvelles françaises (19e-20e siècle) dirigé par Marie-Louise Michaud Hall[11]. Bernadi se trouve ainsi aux côtés d'Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, André Maurois, Jean Giraudoux, Julien Green, Jacques Perret, Marcel Aymé, Hervé Bazin, Albert Camus et Félicien Marceau[12].
Installé à Toulouse, il travaille ensuite à la décoration du dôme de l'église de Saint-Paul-lès-Dax endommagé par un incendie, réalise des tableaux pour le réfectoire du séminaire et sculpte un christ. La Chalosse l'inspire pour son nouvel ouvrage[13]. Le Vin de lune paraît chez Gallimard au deuxième trimestre 1957.
En 1959, Le Vin de lune est publié en allemand sous le titre Mond Wein[14] ainsi que Rue du Soleil, sous le titre Taïo[15].
Après quelques corrections de Jacques Lemarchand, L'Œil de mer sort en janvier 1962 toujours chez Gallimard[16]. Après la mort de Camus, Bernadi vit essentiellement de restaurations et décorations d'églises. En 1956-1957, il devient enseignant vacataire de dessin au collège Bellevue puis au lycée Raymond Nave à Toulouse. Il collabore aussi à La Dépêche du Midi comme dessinateur et y produit quelques bandes-dessinées (Marco Polo) et des feuilletons illustrés (Les aventures de Lazarillo de Tormes, Les Chevaliers de la Table Ronde etc.). Titularisé comme journaliste-dessinateur le , il prend sa retraite en 1984 et décide de reprendre l'écriture en 1989[17].
Ĺ’uvres
- Rue du Soleil, nouvelles, Gallimard, 1955, rééd. L'Olivier, 1997[18]
- Le rabouilleur des mers, nouvelle, La DĂ©pĂŞche Bleue, 1957
- Le Vin de lune, Gallimard, 1957, rééd. L'Olivier, 2006
- L’Œil de la mer, Gallimard, 1962, rééd. L'Olivier, 2012
- Matisse et Derain à Collioure, été 1905, Les Amis du Musée de Collioure, 1989
- Au temps des Mongols, L'Olivier, 1990
- Mes trois rencontres avec Albert Camus, in Rue du Soleil, L'Olivier, 2013
Peintures
En outre des décorations des églises d'Aurin et de Préserville, on lui doit aussi les décorations de celle de Tarabel[19] et de Montgiscard, ainsi que celles de la chapelle Notre-Dame de Roqueville dans la même commune[20].
Ses toiles sont pour la plupart conservées au Musée d'Art Moderne de Collioure[21].
- Marchande d’œufs ou Saleuse d'anchois
- Quais de la Garonne, 1972
- Le de mon enfance, 2011
Sculptures
- Maternité (statuette taillée dans une bûche de chêne)[22]
- Mère ou Vierge ? Mère et vierge Voir la sculpture
Famille
Le fils de François Bernadi, portant le même nom que son père, travaille dans la production cinématographique aux Etats-Unis et a réalisé le documentaire suivant :
- La dernière barque, film de François Bernadi (fils), France 3 Corse/Stella Productions, 2013 Voir le film
Bibliographie
- France illustration, Vol.8, 1952, p. 576
- Les Cahiers du Sud, Vol.43 Ă 44, 1956, p. 140 (sur Rue du Soleil)
- Max Primault, Henry Lhong, Jean Malrieu, Terres de l'enfance, 1961, p. 83
- Maryse Bertrand de Muñoz, La guerre civile espagnole et la littérature française, 1972, p. 209 (à propos de L'Œil de mer)
- Michel Roquebert, François Bernadi, Elne, Cite administrative,
- Michel Jacques Viegnes, L'Esthétique de la nouvelle française au vingtième siècle, 1989, p. 92 (à propos de la nouvelle La Boîte de carton)
- Collectif, Les non-publics: Les arts en réceptions, Vol.2, 2004, p. 23
- Dean King, Patrick O'Brian: A Life Revealed, 2012 (Lire en ligne)
Notes et références
- Autorité BnF
- « Pyrénées-Orientales : le peintre et poète colliourenc François Bernadi s'en est allé », sur lindependant.fr,
- Mes trois rencontres avec Albert Camus, L'Olivier, 2013, p.16-18
- Mes trois rencontres..., p.47
- L'église et ses peintures murales de Pradal et Bernadi sont inscrites sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2001.
- Mes trois rencontres..., op.cit, p.21
- Qui par l'entremise d'un journaliste avait découvert son ouvrage.
- « Je ne croyais pas qu'il existait encore des fous pour faire des choses pareilles. » (Albert Camus, cité in Mes trois rencontres..., p.27)
- Mes trois rencontres..., p.25
- INA, 1955, durée 7 min 35 s, identifiant PHD89015753
- Nouvelles françaises (19e-20e siècle), The Odyssey Press, New York, 1959
- Dans l'ordre de la table des matières de l'ouvrage dont il occupe les pages 196 à 213.
- Mes trois rencontres..., p.42
- Zurich-Munich, Speer-Verlag, 1959
- Chez le mĂŞme Ă©diteur.
- En juillet 2012, l'ouvrage est repris aux Publications de l'Olivier avec des illustrations originales de Bernadi.
- Mes trois rencontres..., p.48
- La réédition comporte quelques nouvelles inédites.
- « A la découverte de nos églises n° 13 » [PDF], sur toulouse.catholique.fr (consulté le )
- Il est aussi l'auteur du décor du restaurant Le Puits à Collioure, toujours visibles de nos jours.
- Œuvres de Bernadi au Musée d'Art Moderne de Collioure
- Offerte à Danielle Delorme lors d'une séance de dédicaces de Rue du Soleil à Paris en 1955.