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François Albert-Buisson

François Albert-Buisson, né le à Issoire et mort le à Aix-en-Provence, fut tour à tour ou simultanément entrepreneur, industriel, magistrat consulaire, économiste, homme politique, historien français, membre de l'Académie française, et premier chancelier de l'Institut, poste créé pour lui en 1952.

François Albert-Buisson
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Aix-en-Provence
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
signature de François Albert-Buisson
Signature de François Albert-Buisson.
Tombe de François Albert-Buisson au cimetière de Passy.

Biographie

Fils d'artisans et petit-fils de paysans originaires d'Issoire, il part pour Paris après ses études secondaires et s'inscrit successivement à la faculté de pharmacie puis à celle de droit. Docteur en pharmacie, il obtient le prix Jules-Lefort de l'Académie française. Combattant de la Première Guerre mondiale de 1914 à 1916, il soutient ensuite une thèse de droit sur Le chèque et sa fonction économique qui remporte le prix des thèses.

Nommé juge suppléant au tribunal de commerce de la Seine en 1913, il en devient président (1930-1934). Durant sa présidence, il y développe les conciliations, obtient des pouvoirs publics l'éligibilité des femmes à la charge de juge consulaire et la création du port de la robe rouge pour le Président du tribunal de commerce lors des audiences solennelles, usage devenu pérenne à Paris.

Créateur du laboratoire pharmaceutique Théraplix (via l'entreprise Chimie et Atomistique), il est administrateur dans plusieurs entreprises industrielles et bancaires, devenant notamment président de la Banque nationale française pour le Commerce extérieur (BNFCE) et président fondateur de la BNCI, mais surtout président du conseil d'administration de Rhône-Poulenc de 1935[1] à 1959, après avoir été administrateur de Poulenc frères (1923) puis de Rhône-Poulenc (1928).

Directeur de cabinet d'Étienne Clémentel au ministère des Finances pendant le Cartel des gauches en 1924-1925, il participe à plusieurs conférences économiques internationales, à Londres en août 1924 comme chef de la délégation financière, à Paris en janvier 1925, en 1926 comme délégué à la conférence économique franco-allemande.

Élu dans la foulée de la victoire du Cartel, en 1925, maire d'Issoire, il occupe cette fonction jusqu'en 1941. Élu conseiller général du canton d'Issoire le , il devient vice-président du Conseil général du Puy-de-Dôme.

EntrĂ© en janvier 1926 dans le conseil directeur du journal Le Moniteur du Puy-de-DĂ´me avant son rachat en 1927 par Pierre Laval, il se rapproche de ce dernier, l'accompagnant quand, prĂ©sident du Conseil, il fait un voyage aux États-Unis en 1931. Candidat de la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine, radicale et radicale-socialiste du dĂ©partement lors des sĂ©natorielles partielles du , il est Ă©lu au premier tour de scrutin, avec le soutien de Laval, par 603 voix contre 394 Ă  son principal adversaire, Georges Moreau, sur 1 105 suffrages exprimĂ©s, en remplacement de Malsang, sĂ©nateur radical du Puy-de-DĂ´me dĂ©cĂ©dĂ© le 29 mai. Il occupe ces fonctions officiellement jusqu'en 1944. Lors de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du , il est Ă©lu prĂ©sident d'honneur de la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine, radicale et radicale-socialiste du Puy-de-DĂ´me.

Siégeant au groupe de la Gauche démocratique, il appartient à la commission de la législation civile et criminelle et à celle des affaires étrangères, où il apporte ses compétences en matière de droit et d'économie politique. Le , il vote les pleins pouvoirs à Pétain.

Sous le régime de Vichy, il se démet de sa fonction de maire (1941), mais préside de 1941 à 1942 la Commission administrative du Puy-de-Dôme. Puis il est nommé, avec Jacques Bardoux, vice-président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, présidé par le Dr Raymond Grasset, lui aussi radical et ancien fidèle de Clémentel à Riom lié à Laval.

À la Libération, le jury d'honneur présidé par René Cassin le relève de son inéligibilité « pour avoir participé à la lutte contre l'ennemi ou l'usurpateur ». La décision du 9 décembre 1945 publiée au JO du 28 décembre 1945 relève en effet « qu'il est établi que l'intéressé s'est employé, avec succès, à protéger contre l'emprise de l'ennemi une importante firme industrielle dont la sauvegarde était d'un grand intérêt pour l'économie française, que sur ses instructions des fournitures diverses et fréquentes ont été faites aux groupes de la Résistance, qu'il a aidé, personnellement, l'action de réseaux de renseignements, et protégé de nombreux réfractaires, qu'enfin, il a, en diverses circonstances, manifesté son opposition politique à l'usurpateur »[2].

En particulier, dès 1942, son appartement personnel servait de lieux de réunion régulier au réseau Vaudevire dirigé entre autres par le capitaine Jean-Baptiste Biaggi, membre avec Alain Griotteray du réseau Orion[3].

Abandonnant ensuite toute vie politique, il se consacre alors aux affaires privées et poursuit une carrière d'économiste et d'historien. Élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1936, il y occupe pendant cinq ans, à partir de 1951, les fonctions de secrétaire perpétuel. De même, il représente à partir de 1948 l'Institut de France à la délégation française de l'UNESCO. En 1953, les cinq académies de l'Institut créent en son honneur le poste de chancelier, dont il est le premier dignitaire. Enfin, le , il est élu à l'Académie française, le même jour que Jean Cocteau et Daniel-Rops.

Il est élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'Honneur par le Général de Gaulle le 17 mai 1960[4].

Il meurt subitement Ă  Aix-en-Provence, oĂą il se trouvait depuis une semaine, le , Ă  l'âge de 80 ans. Il est enterrĂ© au cimetière de Passy (Paris). Son Ă©pouse est dĂ©cĂ©dĂ©e en 1942.

Publications

Droit commercial et Ă©conomie politique

  • Le Problème des poudres, au point de vue technique, Ă©conomique et national (1913)
  • Le Chèque et sa fonction Ă©conomique (1923)
  • Les Crises Ă©conomiques (1926)
  • De la validitĂ© des clauses tendant Ă  parer, dans les contrats, aux inconvĂ©nients de l'instabilitĂ© monĂ©taire (1926)
  • Le Nouveau RĂ©gime de l'administration municipale (1926)
  • De la nature juridique des groupements d’obligataires et de la validitĂ© de leurs actes (1927)
  • La Transmission des « billets » de fonds et le privilège du vendeur (1928)
  • Les Groupements d'obligataires. Étude juridique, Ă©conomique et lĂ©gislative (1930)
  • La Morale et les Affaires (1931)
  • Le Statut de la faillite (1932)
  • La DĂ©viation du droit en pĂ©riode de crise Ă©conomique (1932)
  • Dynamisme Ă©conomique et stabilitĂ© des lois (1933)
  • La SĂ©curitĂ© juridique, condition de la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique (1934)
  • Le Statut lĂ©gal des fonds de commerce (1934)

Histoire

Distinctions

DĂ©corations

Notes et références

  1. Désigné par le conseil d'administration lors de la séance du 21 décembre 1934.
  2. Journal officiel du 28 décembre 1945
  3. Charles-Albert Lucas et Pierre Pascallon, Albert-Buisson, un destin au XXe siècle (1881-1961) Essai sur une prodigieuse réussite sociale française, Paris, Éditions L'Harmattan, dans la collection Graveurs de mémoire, 2012
  4. Lettre du Général de Gaulle du 17 mai 1960

Sources partielles

  • « François Albert-Buisson », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
  • Guy Rousseau, Étienne ClĂ©mentel (1864-1936) : entre idĂ©alisme et rĂ©alisme, une vie politique : essai biographique, Clermont-Ferrand, Archives dĂ©partementales du Puy-de-DĂ´me, , 184 p..

Bibliographie

  • Jean-Claude Daumas (dir.), Dictionnaire historique des patrons français, Paris, Flammarion, , 1613 p. (ISBN 978-2-08-122834-4), p. 21 et index.
  • Charles-Albert Lucas, Trajectoire d'un entrepreneur, François-Albert Buisson, ou la construction d'une carrière (1881-1961), Arcachon, C.-A. Lucas, , 452 p. (ISBN 978-2-9528505-0-6) (thèse de doctorat en histoire contemporaine soutenue Ă  l'UniversitĂ© Michel de Montaigne-Bordeaux III en 2006).
  • Charles-Albert Lucas et Pierre Pascallon, Albert-Buisson, un destin au XXe siècle (1881-1961) Essai sur une prodigieuse rĂ©ussite sociale française, Paris, Éditions L'Harmattan, dans la collection Graveurs de mĂ©moire, 2012

Liens externes

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