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Fouga CM-175 ZĂ©phyr

Le Fouga CM-175 Zéphyr est un avion d'entraînement militaire biplace en tandem ayant servi dans l'aéronavale française de 1959 à 1994[2]. Il fut développé à partir du Fouga CM-170 Magister dont il diffère sur certains points[1] :

  • une crosse d’appontage, deux crocs de catapultage ;
  • des renforcements structuraux ;
  • RĂ©servoirs de bout d'aile amovibles (mais non largables en vol) de 122 l de capacitĂ©, en lieu et place des 230 l Ă©quipant les Magister de l’ArmĂ©e de l’Air.
  • un renforcement du train d’atterrissage avec amortisseurs longue course surĂ©levĂ© de 15 cm avec surgonflage de l’amortisseur avant ;
  • des verrières coulissantes pour catapultage et appontage verrières ouvertes ;
  • deux rĂ©acteurs MarborĂ© II G3 moins puissants que la version « VI » de l'ArmĂ©e de l'Air, d'une poussĂ©e de 3,9 kN Ă  22 600 tr/min est Ă©quipĂ© d'un compresseur centrifuge monocorps, dont la consommation de carburant s'Ă©tablit Ă  412,6 l/h[3].
Fouga CM-175 ZĂ©phyr
Vue de l'avion.
Fouga CM.175 Zéphyr no 21, restauré et exposé au seuil de la piste 31 de la BAN de Hyères, (mai 2012).

Constructeur Éts Fouga/Air-Fouga absorbé par

Drapeau de la France Potez

Rôle Avion d'entraînement embarqué
Statut Retiré du service.
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 30
Équipage
2 (biplace)
Motorisation
Moteur Turbomeca Marboré IIA
Nombre 2
Type Turboréacteur sans postcombustion
PoussĂ©e unitaire 400 kgp
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 12,15 [1] m
Longueur 10,21 [1] m
Hauteur 2,80 m
Surface alaire 17,30 m2
Masses
Ă€ vide 2 350 [1] kg
Maximale 3 400 [1] kg
Performances
Vitesse maximale 740 [1] km/h (Mach 0,82 ( 22000 pieds) [1])
Plafond 11 000 m
Rayon d'action 1 200 km
Armement
Interne 2 mitrailleuses de calibre 7,62 mm
Externe 2 paniers Ă  roquettes de 68 mm

Origines

En 1953 l'état major de la Marine nationale fit savoir qu'il recherchait un avion d'entraînement apte à pouvoir former les futurs pilotes de jets. En effet celle-ci venait d'acquérir ses premiers avions à réaction, les Aquilon et ne pouvait plus faire reposer la formation de ses pilotes sur les seuls North American SNJ, des avions désormais obsolètes. Elle envisagea donc de se tourner vers les États-Unis afin d'y acquérir un tel appareil.

À la même époque la société Fouga proposa de développer une version spécifique de son CM-170 Magister destiné spécifiquement à la marine. Celui-ci fut d'ailleurs tout d'abord nommé CM-170M Esquif. Par rapport à son « grand frère » terrestre il se distinguait par un renforcement général de la structure et des attributs typiquement marins, comme des verrières coulissantes, la crosse d'appontage, l'élingue, ou encore le train d'atterrissage renforcé.

DĂ©veloppement

Le programme du CM-170M Esquif fut mené conjointement par le ministère de la défense nationale et Fouga, avec le concours extérieur du Royal Aircraft Establishment de Bedford qui disposait des équipements nécessaires aux tests sur jets embarqués. C'est la Direction technique et industrielle de l'aéronautique qui fut chargée par le ministère de la défense nationale de préfigurer l'avion. L'ensemble du programme était placé sous l'autorité et le contrôle de Paul Anxionnaz[4].

Son développement industriel fut très rapide[5] et le pilote d'essai Léon Bourrieau[6] lui fit prendre les airs pour la première fois en juillet 1956. Pour les essais de validation le Royal Aircraft Establishment mit à disposition des Français un porte-avions britannique : le HMS Bulwark (R08). C'est à partir de ce bâtiment, mouillant au large de Cherbourg que les essais d'appontages et de décollages furent menés en août 1957. Les deux Esquif utilisés portaient les immatriculations F-ZWUD et F-ZWUZ. Après le Bulwark, ce fut le HMS Eagle qui fut utilisé au large de Toulon pour des essais similaires. Ces derniers eurent lieu en mars 1958. En octobre 1958, premier appontage d'un CM-170M Esquif sur l'Arromanches doté d'une piste oblique à 4° depuis sa grande refonte de 1957-58.

En mai 1959 le premier appareil de sĂ©rie faisait son entrĂ©e en service opĂ©rationnel. La Marine nationale prit la dĂ©cision de rebaptiser l'Esquif en ZĂ©phyr car les aĂ©ronefs embarquĂ©s de l'Ă©poque portaient le nom de vents, tandis que Potez qui avait repris les activitĂ©s de Fouga changea la dĂ©signation constructeur en CM-175 car les modifications successives pour la navalisation en avait fait un appareil diffĂ©rent du CM-170 mĂŞme si l'aspect extĂ©rieur Ă©tait assez voisin. La livraison des 30 exemplaires s'Ă©chelonne de 1959 Ă  1961[1].

Engagements

Jamais exporté, le Fouga CM-175 Zéphyr ne servit qu'au sein de l'Aéronautique navale française. Lorsqu'il arriva en unité les Aquilon équipaient deux flottilles (11F et 16F), l'Étendard IV-M étant en phase d'entrée en service pour remplacer les Corsair. La Marine nationale entrait pleinement dans l'ère des avions à réaction[7].

Les Fouga CM-175 Zéphyr furent également employés pour la formation avancée des pilotes destinés à voler sur l'avion de lutte ASM Breguet Alizé. Par la suite ils formèrent les futurs pilotes d'Étendard IV-P et de Super-Étendard. Les Zéphyr volèrent durant leur carrière à partir des trois porte-avions français[8] : l'Arromanches, le Clemenceau et le Foch.

Les Fouga CM-175 Zéphyr furent finalement retirés du service actif le 25 novembre 1994. Dès lors la formation sur porte-avions des pilotes de l'Aéronautique navale se fait avec l'US Navy[9] et ses McDonnell Douglas T-45 Goshawk. Au cours de leur carrière la plupart des Zéphyr eurent également à remplir des missions de liaisons rapides et de transport de personnalités, à l'instar des MS-760 Paris.

Utilisateurs

Accidents

DateLieuTypeNuméro de série

Immatriculation

OpérateurCommentairesNombre de victimes
18 août 1960 Drapeau du Maroc Base Aéronavale de Khouribga CM-175 n°8 Escadrille 57S de l'aéronavale Perdu à la suite d'une collision avec un MS-733. ?
9 novembre 1973 Drapeau de la France Toulon CM-175 n°13 Force maritime de l'aéronautique navale Tombe du pont de l'Arromanches après la rupture du câble censé le stopper. 1 mort et 1 blessé + 1 mort au sol
14 février 1991 Drapeau de la France île du Levant CM-175 n°29 Escadrille 59S de l'aéronavale perdu au cours d’une mission de tir de roquettes dans la zone de tir du Titan ?
11 fĂ©vrier 1992 Drapeau de la France Presqu'Ă®le de Giens CM-175 n°3 Escadrille 59S de l'aĂ©ronavale perdu en mer lors d’un vol d’entrainement de nuit, avec  l’enseigne de vaisseau de première classe Cherrey aux commandes. 1 mort
22 octobre 1992 Drapeau de la France Signes CM-175 n°6 Escadrille 59S de l'aéronavale Crashé alors qu’il était piloté par le second-maître pilote Cyrille LOISEAU. 1 mort
26 octobre 1993 Drapeau de la France Porquerolles CM-175 n°22 Escadrille 59S de l'aéronavale perdu en mer avec à son bord l’Enseigne de Vaisseau pilote Yann FRANGEUL et le Lieutenant de Vaisseau pilote Désiré LE GOFF 2 morts
7 septembre 2003 Drapeau de la France Aéroport d'Ajaccio Campo dell'Oro CM-175 n°5 collectionneur privé basé à Cuers. Avion sous immatriculation F-AZPI Crash lors du meeting Corsicaria 2003. 1 mort


Versions

  • CM-170M Esquif : DĂ©signation attribuĂ©e aux deux prototypes.
  • CM-175 ZĂ©phyr : DĂ©signation attribuĂ©e aux trente avions de sĂ©rie.

Préservation

Fouga CM-175 Zéphyr du musée de l'air et de l'espace vu ici dans les réserves de Dugny.
Fouga Zéphyr no 28 de l'association "Zéphyr 28" au Meeting de la Ferté Alais

Plusieurs Fouga CM-175 Zéphyr étaient début 2012 encore préservés dans des musées[10] ou dans des bases françaises.

  • Appareil no 1 (prototype Esquif) : MusĂ©e de l'aĂ©ronautique navale de Rochefort (17). FerraillĂ©.
  • Appareil no 2 (prototype Esquif) : MusĂ©e de Savigny-lès-Beaune.
  • Appareil n°4 : En exposition statique sur l'aĂ©rodrome de Grimbergen (EBGB).
  • Appareil n°11 : Actuellement en cours de restauration par l'association Armor Aero Passion, il est actuellement conservĂ© dans un hangar de l'aĂ©roport de Morlaix pour une prochaine remise en vol.
  • Appareil n°12 : dĂ©montĂ© et en restauration Ă  Orange.
  • Appareil no 14 : versĂ© Ă  l'ASPAA sur l’aĂ©rodrome de Brive-Laroche. Maintenu en Ă©tat de vol par un collectionneur privĂ© immatriculĂ© F-AZMO Ă  Villeneuve-sur-lot[11].
  • Appareil no 16 et no 20 : musĂ©e de l'AĂ©ronautique navale de Rochefort.
  • Appareil no 17 : dans les rĂ©serves du MusĂ©e de l’air et de l’espace. Il Ă©tait encore stockĂ© Ă  Dugny en 2010.
  • Appareil no 18 : Il est actuellement exposĂ© sur stèle devant un magasin de surplus militaire Le Surplus, en bordure de l’autoroute A7, au sud de Valence[12].
  • Appareil no 21 : exposĂ© Ă  l'intĂ©rieur de l'enceinte de la BAN de Hyères (aĂ©roport de Toulon-Hyères), au bout de la piste 32 (face Ă  la plage).
  • Appareil no 23 : dans les rĂ©serves du musĂ©e de l'Air et de l'Espace.
  • Appareil no 24 : MusĂ©e de l'aĂ©ronautique navale de Rochefort (17).
  • Appareil no 27 : ExposĂ© au musĂ©e de l'Air et de l'Espace.
  • Appareil no 28 : immatriculation F-AZPF, rachetĂ© Ă  la Marine nationale en aoĂ»t 1995 avec le soutien du contre-amiral Jean Wild par l'association ZĂ©phyr du capitaine de frĂ©gate Ramon Josa. Le ZĂ©phyr 28 a Ă©tĂ© basĂ© au Castellet et ensuite Ă  Avignon-Caumont et a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© 350 fois en Meeting par Ramon Josa (6700 heures de vol et 800 appontages de nuit et de jour[13] - [14]). En septembre 1998, l'atelier de la base aĂ©ronavale de Hyères redonne au Zephyr 28 la robe de la patrouille de prĂ©sentation de 6 ZĂ©phyr (la flottille 59S de 1961) selon les plans de peinture imaginĂ©s par le pilote Michel Cousyn et dont l’emblème est un loup noir qui rappelle une des missions de la 59S de l’époque: la chasse de nuit d’abord sur F6F puis sur Aquilon[1]. En 2015 le ZĂ©phyr 28 est revendu repris par l'association Zephyr 28 avec le soutien de l'association Cocardes Marine. Il est maintenant conservĂ© dans un hangar de l'aĂ©roport de NĂ®mes-Garons.
  • Appareil no 30 : En exposition statique sur la BAN Landivisiau (Finistère 29400).

Appareils similaires

Notes et références

  1. Ackwa.fr, « Un peu d'histoire... Zéphyr N°28 de Zephyr28.com », sur Zephyr28.com (consulté le )
  2. Pierre Gaillard, Les multimoteurs de servitude français, Guides Larivières, (ISBN 2-914205-80-5)
  3. « Fouga CM-175 Zephir », sur Minijets, (consulté le ).
  4. Jean-Loup Rambaud, Le Fouga sous toutes ses couleurs, ADDIM, (ISBN 2-907341-11-1)
  5. (en) David Donald, Carrier Aviation Air Power Directory, The World's carrier and their aircraft 1950 : Present, Airtime Publishing, (ISBN 1-880588-43-9)
  6. (fr) http://pdennez.free.fr/hommes/html/h065a.html
  7. Jean-Pierre Montbazet, L'aéronavale, Boulogne-Billancourt, MDM, , 48 p. (ISBN 2-909313-00-X)
  8. (fr)http://www.netmarine.net/aero/aeronefs/fougazep/index.htm
  9. Jean Moulin, L'aéronavale française : les avions embarqués, Rennes, Marines éditions, , 93 p. (ISBN 2-915379-43-2)
  10. (fr)http://www.ffaa.net/aircraft/zephyr/zephyr_fr.htm
  11. (fr)http://www.pictaero.com/fr/pictures/picture,32436
  12. « Nos avions - Surplus Militaire de Portes-lès-Valences », sur Surplus Militaire de Portes-lès-Valences (consulté le ).
  13. « Ramon Josa quitte la scène du spectacle aérien », sur Aerobuzz, (consulté le )
  14. Ramon Josa, MARIN & PILOTE : servir en mer et dans les airs, Levallois-Perret, Éditions JPO, , 311 p. (ISBN 978-2-37301-088-6), Couverture

Annexes

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi (trad. de l'italien), Les avions, t. 5 : L'ère des engins Ă  rĂ©action, Paris/Bruxelles, Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », , 316 p. (ISBN 2-8003-0344-1), p. 248.

Liens externes

  • Jacques NĹ“tinger, Service CinĂ©matographique des ArmĂ©es, « Quand souffle le ZĂ©phyr (8'24) », VidĂ©o de prĂ©sentation du Fouga CM.175 ZĂ©phyr, sur Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la DĂ©fense (ECPAD), (consultĂ© en )
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