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Fosse n° 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Marles

La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter dite Saint-Firmin et Saint-Abel ou de la Direction de la Compagnie des mines de Marles est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Auchel. La fosse no 3 est commencée en 1863, et les travaux de son puits sont terminés en 1865. La fosse est mise en production l'année suivante, lorsque le puits de la fosse no 2 s'est effondré. La fosse no 3 a permis à la Compagnie de Marles de perdurer. Très vite, la production de la fosse no 3 dépasse les espérances. Un puits no 3 bis, ou Saint-Abel, est commencé en février ou en . Parallèlement, des cités sont édifiées, ainsi que des terrils. Le puits no 3 ter est commencé en 1922.

Fosse no 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Marles dite Saint-Firmin et Saint-Abel ou de la Direction
La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter.
La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter.
Puits n° 3 Saint-Firmin
Coordonnées 50,510164, 2,479425[BRGM 1]
Début du fonçage 1863
Mise en service 1865
Profondeur 544 mètres
Étages des accrochages 220, 260, 308, 425 et 522 mètres
ArrĂŞt 1962 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1963
Puits n° 3 bis Saint-Abel
Coordonnées 50,51045, 2,479708[BRGM 2]
Début du fonçage février ou
Profondeur 675 mètres
Étages des accrochages 220, 260, 308, 425, 522 et 650 mètres
ArrĂŞt 1962 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1966
Puits n° 3 ter
Coordonnées 50,509575, 2,479544[BRGM 3]
Début du fonçage 1922
Profondeur 680 mètres
Étages des accrochages 220, 260, 308, 425, 522 et 650 mètres
Arrêt 1962 (aérage)
1965 (service)
Remblaiement ou serrement 1965
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Auchel
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Marles
Groupe Groupe d'Auchel
Groupe d'Auchel-Bruay
Unité de production UP de Bruay
Ressources Houille
Concession Marles

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Marles dite Saint-Firmin et Saint-Abel ou de la Direction
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Marles dite Saint-Firmin et Saint-Abel ou de la Direction

La Compagnie des mines de Marles est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel. L'extraction est assurée par les puits nos 3 et 3 ter, alors que le puits no 3 bis est affecté à l'aérage. Les puits d'extraction sont approfondis en 1961. Après avoir été concentrée sur la fosse no 2 bis - 2 ter en 1962, la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter cesse d'extraire. Les puits nos 3, 3 bis et 3 ter sont respectivement remblayés en 1963, 1966 et 1965. Le chevalement du puits no 3 ter a après la fermeture de la fosse été remonté sur le puits no 8 de la fosse no 8 - 8 bis des mines de Dourges à Évin-Malmaison.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3, 3 bis et 3 ter. Une partie des cités a été détruite, l'autre a été rénovée. Les terrils nos 13 et 23, à l'origine coniques, sont exploités, le terril no 8 est un cavalier minier.

La fosse

Alors que la Compagnie de Marles extrait depuis 1858 Ă  la fosse no 2[A 1], elle dĂ©cide d'ouvrir un nouveau puits Ă  Auchel, Ă  2 070 mètres Ă  l'ouest-nord-ouest[note 1] de la fosse no 2.

Fonçage

Un troisième puits, dit Saint-Firmin ou no 3, a Ă©tĂ© ouvert Ă  Auchel, en 1862[C 1] ou 1863[A 2] - [SA 1]. Il est baptisĂ© en l'honneur de Firmin Rainbeaux, fils de feu Émile Rainbeaux. La fosse est Ă©galement nommĂ©e fosse de la Direction[JC 1]. La fosse no 3 est entreprise Ă  1 100 mètres du clocher du village et Ă  une centaine de mètres du chemin de grande communication du RĂ©veillon Ă  Cauchy-Ă -la-Tour[SA 1]. L'orifice du puits est Ă  l'altitude de 84 mètres[JC 1]. Le passage du niveau a Ă©tĂ© facile, et il a atteint promptement le terrain houiller. Mais Ă  225 mètres, il a rencontrĂ© un banc de grès qui fournit un volume d'eau assez considĂ©rable pour qu'on soit obligĂ© de suspendre l'approfondissement avec de simples tonneaux[C 1]. La venue d'eau s'Ă©lève Ă  3 000 hectolitres par 24 heures. On monte les guides, et Ă  l'aide des cages on parvient Ă  Ă©puiser les eaux. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 128 mètres[JC 1]. Le puits est cuvelĂ© en bois de 30,40 mètres jusqu'Ă  124,90 mètres de profondeur. le puits est profond de 271 mètres. Son diamètre utile est de quatre mètres[SA 1].

En 1865, on peut mettre le puits en extraction. Cependant, on décide l'établissement d'une machine d'épuisement, qui commence à fonctionner fin 1867[C 1].

Exploitation

L'écroulement du puits no 2 vient de se produire fin . Heureusement, les travaux du puits no 3 sont suffisamment préparés pour recevoir le personnel et mettre en pleine exploitation ce dernier puits dont les produits remplacent ceux du premier[C 1]. La production de la Compagnie de Marles, malgré le désastre qu'elle vient d'éprouver, dépasse en 1866 de 30 % celle de l'année précédente, et les années suivantes, grâce aux grandes demandes de houille, elle atteint des chiffres inespérés, et bien supérieurs à ceux fournis par le puits no 2[C 1].

Le dĂ©couragement qu'a causĂ© la catastrophe de 1866, fait bientĂ´t place Ă  la confiance que justifient les magnifiques rĂ©sultats de ce mĂŞme exercice. Il a Ă©tĂ© distribuĂ© aux actionnaires l'intĂ©rĂŞt de 5 % des fonds dĂ©pensĂ©s, et le surplus, formant une somme de près de 300 000 francs, a Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  l'ouverture d'un quatrième puits qui a Ă©tĂ© commencĂ© en [C 1]. Le puits de la fosse no 3 est très productif, puisqu'on y a extrait 141 133 tonnes en 1872 et 162 153 tonnes en 1873[C 2].

Le puits no 3 dit Saint-Abel est ajoutĂ© en 1875[A 2], en fĂ©vrier[SA 2] ou en avril[C 2], Ă  37 mètres[C 2] au nord-est[note 1] du puits no 3. Le niveau a Ă©tĂ© passĂ© sans l'aide de pompes[C 2]. Le puits Saint-Abel est cuvelĂ© en bois de 29.60 Ă  119 mètres, son diamètre utile est de quatre mètres, et sa profondeur de 319 mètres. Les accrochages sont Ă©tablis Ă  219, 260 et 308 mètres de profondeur[SA 2]. Les accrochages du puits no 3 sont Ă©tablis Ă  219, 260 et 308 mètres de profondeur[SA 1].

Le puits no 3 ter est commencĂ© en 1922[A 2], Ă  65 mètres au sud[note 1] du puits no 3. En 1922, le puits no 3 ter en fonçage est poussĂ© jusque trente mètres[1]. Il l'est jusque 162 mètres en 1923, 317 mètres en 1924 et 370 mètres en 1925. En 1928, le puits approfondi au-dessous de 355 mètres prolongĂ© de 27 mètres[1]. Il en cours d'approfondissement en 1929, et en 1931, il est approfondi Ă  559 mètres entre accrochage 28 mètres. Le guidage est posĂ© en 1933 de 308 Ă  425 mètres[1]. En 1935, le puits no 3 ter est approfondi de 558 Ă  600 mètres et dotĂ© d'un revĂŞtement en maçonnerie. En 1936, il est approfondi de 600 Ă  680 mètres, et la longueur revĂŞtue de 80,50 mètres l'est en briques de schistes. Un guidage en bois est posĂ© entre les Ă©tages de 425 et 522 mètres[1].

La Compagnie des mines de Marles est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe d'Auchel[B 1]. Le puits no 3 ter est fini, et Ă©quipĂ© d'un nouveau chevalement. En 1955, les puits nos 3 et 3 ter servent Ă  l'extraction, alors que le puits no 3 bis est affectĂ© Ă  l'aĂ©rage. En 1961, les puits nos 3 et 3 ter sont respectivement approfondis et accrochĂ©s Ă  522 et 650 mètres. Après avoir Ă©tĂ© concentrĂ©e sur la fosse no 2 bis - 2 ter en 1962, la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter cesse d'extraire[B 1]. Le puits no 3, profond de 544 mètres, est remblayĂ© en 1963, le puits no 3 ter assure le service de la concentration jusqu'en 1965, date Ă  laquelle ses 680 mètres sont remblayĂ©s, et le puits no 3 bis, profond de 675 mètres, est remblayĂ© en 1966. Le chevalement du puits no 3 ter a Ă©tĂ© dĂ©montĂ© en 1968 et a Ă©tĂ© remontĂ© Ă  la fosse no 8 - 8 bis des mines de Dourges Ă  Évin-Malmaison, une des fosses de la concentration du 10 du Groupe d'Oignies[B 1].

  • Des enfants au travail.
    Des enfants au travail.
  • La fosse no 3 - 3 bis vers 1900, en arrière-plan, le terril no 23.
    La fosse no 3 - 3 bis vers 1900, en arrière-plan, le terril no 23.
  • Le triage et la briqueterie de la fosse.
    Le triage et la briqueterie de la fosse.
  • La fosse no 3 - 3 bis vers 1910.
    La fosse no 3 - 3 bis vers 1910.
  • La fosse no 3 - 3 bis.
    La fosse no 3 - 3 bis.
  • Le chevalement du puits no 3 ter sur le puits no 8 de la fosse no 8 - 8 bis des mines de Dourges.
    Le chevalement du puits no 3 ter sur le puits no 8 de la fosse no 8 - 8 bis des mines de Dourges.

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3, 3 bis et 3 ter. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Seuls deux bâtiments du puits no 3 ter existent encore, des bureaux et des ateliers apparemment[3]. Il subsiste également le chevalement du puits no 3 ter qui avait après la fermeture de la fosse été remonté sur le puits no 8 de la fosse no 8 - 8 bis des mines de Dourges à Évin-Malmaison.

  • Puits Saint-Firmin, 1862-1963.
    Puits Saint-Firmin, 1862-1963.
  • Le puits no 3 dans son environnement.
    Le puits no 3 dans son environnement.
  • Puits Saint-Abel (3 bis), 1875-1966.
    Puits Saint-Abel (3 bis), 1875-1966.
  • Le puits no 3 bis dans son environnement.
    Le puits no 3 bis dans son environnement.
  • Puits no 3 ter, 1838-1845 (dates erronĂ©es).
    Puits no 3 ter, 1838-1845 (dates erronées).
  • Le puits no 3 ter dans son environnement.
    Le puits no 3 ter dans son environnement.
Le terril no 8.
Le terril no 13.
Le terril no 13.
Le terril no 23.
Le terril no 23.
Un front de taille sur le terril no 23.

Les terrils

L'exploitation de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter a généré trois terrils[4].

Terril no 8, 3 ter d'Auchel et mare Ă  boue

50° 30′ 26″ N, 2° 29′ 38″ E

Le terril no 8, 3 ter d'Auchel et mare à boue, situé à Auchel et Marles-les-Mines, est un terril cavalier, haut de treize mètres, attribué au puits no 3 ter des mines de Marles. Il est situé à l'est des terrils nos 14 et 23, et au sud du terril no 13[5].

Terril no 13, 3 d'Auchel Est

50° 30′ 43″ N, 2° 29′ 32″ E

Le terril no 13, 3 d'Auchel Est, situĂ© Ă  Lozinghem, a Ă©tĂ© alimentĂ© par la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter. Il s'agissait d'un terril conique haut de 83 mètres qui a Ă©tĂ© exploitĂ©, il n'en reste plus que l'assise[6].

Terril no 23, 3 d'Auchel ancien Ouest

50° 30′ 30″ N, 2° 29′ 03″ E

Le terril no 23, 3 d'Auchel ancien Ouest, situĂ© Ă  Auchel, est, avec les terrils nos 8 et 13, un des terrils de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter. ExploitĂ©, il n'en subsiste que la base. Il s'agissait d'un terril conique haut de 89 mètres. Le terril Ă©tant entrĂ© en combustion, il offre des paysages très diversifiĂ©s[7].

Les cités

De vastes cités ont été établies à proximité de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter. Une grande partie de ces cités est détruite ou en voie de l'être depuis les années 2000.

  • Un coron.
    Un coron.
  • Un coron destinĂ© Ă  ĂŞtre dĂ©moli.
    Un coron destiné à être démoli.
  • Des habitations groupĂ©es par deux.
    Des habitations groupées par deux.
  • Des habitations de plain-pied groupĂ©es par deux.
    Des habitations de plain-pied groupées par deux.
  • Des habitations en attente de dĂ©molition.
    Des habitations en attente de démolition.
Panorama des Ă©coles.

Les Ă©coles

50° 30′ 29″ N, 2° 28′ 42″ E

Des écoles ont été bâties dans les cités de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter.

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. Vuillemin 1880, p. 237
  2. Vuillemin 1880, p. 255
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1911, p. 146
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Soubeiran 1898, p. 284
  2. Soubeiran 1898, p. 285

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 152-153. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la dĂ©couverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 237, 255. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de BĂ©thune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , p. 146. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minĂ©ralogique de BĂ©thune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 284-285. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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