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Fosse n° 1 des mines d'Auchy-au-Bois

La fosse no 1 de la Compagnie des mines d'Auchy-au-Bois est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situĂ© Ă  Lières. Le fonçage du puits commence en et la fosse commence Ă  extraire en 1859. Le gisement Ă©tant limitĂ©, un bure d'une hauteur de 80 mètres est entrepris en 1867 et 1868 Ă  488 mètres du puits, permettant de crĂ©er deux accrochages supplĂ©mentaires. Les dĂ©chets de l'extraction forment le terril no 203. L'extraction est arrĂŞtĂ©e en et le puits serrementĂ© en 1884, deux ans avant la mise en liquidation de la compagnie. Le terril a Ă©tĂ© exploitĂ©.

Fosse no 1 des mines d'Auchy-au-Bois
Le carreau de fosse en 2012.
Le carreau de fosse en 2012.
Puits n° 1
Coordonnées 50,551583, 2,398828[BRGM 1] - [BRGM 2]
Début du fonçage
Mise en service 1859
Profondeur 267 mètres
Étages des accrochages 162 et 196 mètres
ArrĂŞt
Remblaiement ou serrement 1884
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Lières
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Auchy-au-Bois
Ressources Houille
Concession Auchy-au-Bois

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 1 des mines d'Auchy-au-Bois
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 1 des mines d'Auchy-au-Bois

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits no 1, il ne subsiste rien de la fosse.

La fosse

Fonçage

La fosse no 1 est commencĂ©e en Ă  Lières, près du chemin de Fromenel, Ă  un kilomètre et demi de la limite commune avec la concession de Ferfay[SA 1]. Le puits, d'un diamètre de quatre mètres[A 1] - [SA 2], rencontre le terrain houiller Ă  141,48 mètres, et le calcaire carbonifère Ă  201 mètres[C 1], il n'a donc traversĂ© que soixante mètres de strates houillères avant de toucher le calcaire[SA 1] - [Z 1]. Il est placĂ© sur la lisière nord du bassin, Ă  une centaine de mètres seulement de l'affleurement dont la position n'est alors pas exactement connu[SA 1]. La cote de l'orifice du puits est Ă  84 mètres par rapport au niveau de la mer[SA 2].

Exploitation

Des accrochages sont Ă©tablis Ă  159 et 194 mètres[C 1], 162 et 196 mètres d'après Soubeiran[SA 1] - [SA 2]. L'exploitation commence en 1859[A 1]. Le fonçage du puits est alors arrĂŞtĂ© Ă  la profondeur de 201,34 mètres[SA 2], par crainte des venues d'eau[SA 1]. Une petite quantitĂ© d'eau est venue, insignifiante, mais elle ne s'est pas tarie[Z 1]. Un puits intĂ©rieur Ă  488 mètres au sud de la fosse qui exploite jusqu'Ă  la profondeur de 267 mètres est exĂ©cutĂ© en 1867 et 1868[C 1], Ă  partir de l'Ă©tage de 196 mètres[SA 1]. Ce grand bure de 80 mètres de hauteur verticale a permis la crĂ©ation de deux faux niveaux d'exploitation, Ă  241 et 270 mètres de profondeur[SA 1].

Relations entre la fosse no 1 et la fosse no 2

Relations entre les veines des fosses nos 1 et 2.

Dans plusieurs mines du Pas-de-Calais, telles que la fosse no 2 Ă  Billy-Montigny et no 3 Ă  MĂ©ricourt (Compagnie de Courrières), nos 1 et 4 Ă  Lens (Compagnie de Lens), les fosses sont communiquĂ©es par une galerie dans la mĂŞme veine, on a un point de dĂ©part pour relier entre elles les veines supĂ©rieures Ă  cette veine et celles infĂ©rieures[Z 2] ; mais la grande distance de 1 940 mètres[note 1] qui sĂ©pare les deux premières fosses d'Auchy-au-Bois, ne permet pas d'attendre que cette communication soit Ă©tablie pour relier entre eux les deux faisceaux de veines en exploitation au no 1 et au no 2[Z 2]. Il a fallu chercher une autre base de comparaison.

Le calcaire carbonifère sur lequel repose la formation houillère est rencontrĂ© Ă  la fosse no 1, dans le puits mĂŞme, Ă  201 mètres de profondeur[Z 3] ; Ă  la fosse no 2, Ă  205 mètres au nord du puits, dans la galerie Ă  travers bancs, niveau de 395 mètres. Les deux cents premiers mètres de terrain houiller Ă  la fosse no 1 sont parfaitement connus, ils comprennent les diffĂ©rentes couches, depuis le calcaire jusqu'Ă  la veine Saint-Augustin ; les deux cents premiers mètres, Ă  la fosse no 2, sont aussi bien connus ; ils comprennent les couches depuis le calcaire jusqu'Ă  la veine Jean-Bart[Z 3]. Pour comparer entre elles ces deux Ă©paisseurs de terrain houiller, explorĂ©es Ă  1 940 mètres de distance, l'hypothèse est que le calcaire, qui forme la base du terrain houiller, est au mĂŞme niveau aux deux fosses quand la formation houillère a commencĂ©[Z 3].

En partant donc du calcaire et mettant en regard dans deux colonnes sĂ©parĂ©es toutes les couches, soit de grès, soit de schistes, soit de houille, on remarque un ordre presque parfait de formation ; les alternances sont les mĂŞmes Ă  chaque fosse, les Ă©paisseurs de chaque dĂ©pĂ´t sont seulement variables, mais la variation n'est pas tellement grande[Z 3]. Du reste, quand on suit une exploitation dans deux veines superposĂ©es, on observe ces diffĂ©rences de distance, et Ă  plus forte raison quand les points de comparaison sont Ă©loignĂ©s de près de 2 000 mètres[Z 3].

Coupe des terrains passant par les fosses nos 1 et 3.

Par cette comparaison, Ludovic Breton en arrive aux conclusions suivantes : la veine Mérovée, du no 2, n'est autre que la petite veine du no 1 ; la veine Sans Nom et la Passée de dix centimètres sont les veines Saint-Antoine et Méconnue ; la veine Clovis est la veine Maréchale ; la veine Clotilde est la veine Espérance ; les veines Frédégonde, Clotaire et Brunehault sont la veine à trois sillons[Z 3]. Enfin, les veines Turenne et Jean-Bart sont les veines de quarante centimètres et Saint-Augustin. Tout cela dans l'hypothèse que le dépôt houiller a commencé en même temps aux deux fosses nos 1 et 2[Z 3], pour établir la comparaison entre les couches de houille de ces deux fosses, cette comparaison étant concluante[Z 4], il peut donc affirmer que l'hypothèse est exacte, et tirer cette conclusion importante, à cause de la différence de niveau des points où le calcaire carbonifère a été touché, que sur la concession d'Auchy-au-Bois (la partie comprise entre les deux fosses), le terrain houiller est en stratification concordante avec le calcaire de la base. En ayant égard au parallélisme, il est possible de tracer sur la coupe de chaque fosse le fond du bassin houiller modifié par les accidents postérieurs[Z 4]. Cette concordance de stratification du calcaire et du terrain houiller, constatée dans la partie comprise entre les deux puits d'Auchy-au-Bois, n'implique pas qu'il en soit ainsi sur toute la longueur du bassin[Z 4]. Ludovic Breton croit, au contraire, qu'avant la formation houillère, la surface carbonifère était bosselée, et pour ce qui est des concessions de l'ouest, telles que Marles, Ferfay, Auchy, il croit que le fond de la mer houillère est incliné vers l'est, de manière qu'à mesure que la formation s'élève, le rivage gagne à l'ouest[Z 4]. À cause de la connaissance d'un plus grand nombre de veines à la fosse no 2, on peut prendre les veines supérieures à la veine Jean-Bart et les tracer sur la coupe de la fosse no 1, supérieures à la veine Saint-Augustin ; elles viennent occuper des positions non explorées et compléter le faisceau. C'est sur la totalité des veines, et dans la meilleure situation pour les exploiter, qu'ont été placées les fosses nos 3 et 4, en creusement lors de la publication du rapport de Ludovic Breton[Z 4].

Il y a encore bien d'autres conséquences à tirer de cette étude ; les plus frappantes sont premièrement que les failles ou rejets, naturellement postérieurs aux deux formations houillères et du calcaire-carbonifère, affectent le calcaire comme le terrain houiller[Z 4] ; et deuxièmement, qu'il est inutile de chercher des veines exploitables sous les veinules de l'abbraque ; on n'y rencontrera jamais que le calcaire carbonifère, souvent même aquifère[Z 5].

Abandon

Les conditions difficiles liées à une méconnaissance du gisement ne permettent pas à la fosse d'être très productive et l'extraction est arrêtée en [A 1] - [SA 2]. Le puits est abandonné en 1884, soit deux ans avant la mise en liquidation de la Compagnie d'Auchy-au-Bois[A 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits no 1. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. Le carreau de fosse est devenu une pâture.

  • La plaque d'identification.
    La plaque d'identification.
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e.
    La tête de puits matérialisée.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.
  • Des vaches.
    Des vaches.

Le terril

Le terril.
50° 33′ 07″ N, 2° 23′ 59″ E

Le terril no 203, Lières, situé à Lières, est le terril de la fosse n° 1. Exploité, il ne subsiste plus que la base du terril, qui n'est pas dissociable des prairies des alentours[2] - [3].

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. Vuillemin 1880, p. 317
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Soubeiran 1898, p. 336
  2. Soubeiran 1898, p. 366
Références à Ludovic Breton, Étude stratigraphique du terrain houiller d'Auchy-au-Bois, Lille, Imprimerie Danel,
  1. Breton 1877, p. 8
  2. Breton 1877, p. 23
  3. Breton 1877, p. 24
  4. Breton 1877, p. 25
  5. Breton 1877, p. 26

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la dĂ©couverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minĂ©ralogique de BĂ©thune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p., p. 336, 366. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Ludovic Breton, Étude stratigraphique du terrain houiller d'Auchy-au-Bois : ThĂ©orie sur le prolongement au sud de la zone houillère du Pas-de-Calais, et comparaison des terrains houillers d'Auchy-au-Bois et du Boulonnais, Lille, Imprimerie Danel, , 65 p. (lire en ligne), p. 8, 23-26. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article (BNF 30159489)
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