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Fansub

Un fansub ou fan-sub (contraction de l'anglais « fan » et « subtitle » pour « sous-titre ») est une copie illĂ©gale d'un film, d'une sĂ©rie ou d'une Émission tĂ©lĂ©visĂ©e, sous-titrĂ©e par des fans dans une langue donnĂ©e[1]. Les personnes travaillant Ă  la rĂ©alisation de fansubs sont appelĂ©es fansubbers, subbers, ou tout simplement sous-titreurs ; elles peuvent se regrouper en Ă©quipes appelĂ©es team[2].

Reproduction d'un générique avec fansub

But des fansubs

Le but des Ă©quipes de fansubs est de faire connaĂźtre Ă  leur public les Ɠuvres vidĂ©o non disponibles dans leur pays. À l'origine, il s'agissait du cinĂ©ma d'animation (dessin animĂ©) mais le phĂ©nomĂšne s'est Ă©largi aux sĂ©ries, aux feuilletons tĂ©lĂ©visĂ©s et aux films de tous genres[1].

MĂ©thodes de distribution

Originellement les fansubs étaient enregistrés soit depuis les diffusions télévisées, soit depuis des laserdiscs. Utilisant un appareil nommé genlock, la source était alors associée à un script synchronisé par ordinateur puis copié sur une cassette Super VHS « maßtre ». Les copies VHS de la version maßtre étaient alors ensuite distribuées via un distributeur de fansub. Les cassettes VHS étant par la suite copiées encore et encore, dégradant au fur et à mesure la qualité de la vidéo.

Ces derniĂšres annĂ©es, avec la dĂ©mocratisation de l'informatique, de l'arrivĂ©e des accĂšs Internet Ă  haut dĂ©bit et des lecteurs de DVD et DivX, la pratique a largement Ă©tĂ© abandonnĂ©e au profit des fansubs numĂ©riques, parfois appelĂ©s digisubs. Les premiĂšres formes numĂ©riques utilisĂ©es par les fansubbers datent d'avant l'invention du codec DivX. Il Ă©tait alors possible de trouver en ligne des fansubs sortis sous le format VCD et, quelque temps plus tard, sous le format SVCD. Il est clair cependant que, depuis la propagation des codecs DivX et Xvid, il s'agit bien des formats de prĂ©dilection pour la distribution de fansubs. Ceux-ci commencent nĂ©anmoins Ă  ĂȘtre supplantĂ©s par le h264. Un Ă©pisode fansubbĂ© se caractĂ©rise par une vidĂ©o brut (RAW) et un fichier de sous titres (.ass) le tout est souvent dĂ©livrĂ© compilĂ© en une seule vidĂ©o.

Généralement, les groupes de fansub travaillent via IRC et coordonnent l'acquisition du raw[3], la traduction, l'édition, la composition, l'encodage, le contrÎle qualité et, finalement, la distribution du produit. Ils sont habituellement distribués au travers d'IRC et des réseaux de poste à poste (Bittorrent, FastTrack, eMule, etc.). Quelques irréductibles fansubbers insistent sur le fait que la grande qualité des fansubs numériques est non conformiste, et donc continuent à créer et distribuer des cassettes.

Ces réseaux peer to peer étant peu voire pas sécurisés, de nombreuses équipes se dirigent vers du téléchargement direct via des sites et plateformes web ou directement depuis des serveurs propres entretenus par les dons des fans.

Animations japonaises et fansub

Le fansub a donc surtout été employé historiquement dans le milieu des animations japonaises (série animée, film d'animation et OAV).

Il existe de trĂšs nombreux groupes de fansub produisant des vidĂ©os de qualitĂ© trĂšs variable, le fansub français ne s'Ă©tant dĂ©veloppĂ© que rĂ©cemment, la quasi-totalitĂ© des Ă©quipes françaises ne traduisent pas directement depuis le japonais, mais Ă  partir de l'anglais. Seuls quelques rares traducteurs japonais→français travaillent dans quelques rares Ă©quipes. Cela est bien sĂ»r dĂ» au fait que trĂšs peu de bĂ©nĂ©voles capables de traduire le japonais en français sont disponibles.

Parfois, le processus complet de réalisation d'un fansub pour les plus célÚbres animations et par les équipes les plus actives est réalisé en moins de seize heures (entre sa diffusion et sa disponibilité sur Internet), on parle alors de « speedsub » ou « fastsub » (ces productions sont souvent de trÚs faible qualité vidéo ou de sous-titre).

Aujourd'hui le fansub s'est dĂ©mocratisĂ© et les sĂ©ries de trĂšs nombreux pays, États-Unis en tĂȘte sont sous titrĂ©s par des Ă©quipes dĂ©diĂ©es aux sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es.

Légalité et éthique

Le fansub d'Ɠuvres protĂ©gĂ©es par les droits d'auteur est illĂ©gal. Selon la loi française, le fait de traduire une Ɠuvre sans autorisation des auteurs ou ayants droit constitue une violation de l’article L 122-4 du Code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, et diffuser cette Ɠuvre sur internet (accompagnĂ©e ou non de la traduction) et ce, toujours sans autorisation, est assimilĂ© Ă  de la contrefaçon[4]. Également, la pratique du fansub reste illĂ©gale mĂȘme lorsqu'il s'agit d'une Ɠuvre qui n'est pas officiellement exploitĂ©e dans un pays donnĂ©[4].

Certaines conditions ont favorisĂ© l'essor du fansub illĂ©gal dans le passĂ© : une certaine passivitĂ© des ayants droit japonais Ă  dĂ©fendre leur droit sur les marchĂ©s extĂ©rieurs au Japon[5], notamment avant les annĂ©es 2004, une attitude plus passive des distributeurs amĂ©ricains que celle de leurs homologues de la MPAA et RIAA, oĂč ces premiers se contentent d'envoyer des lettres annonçant ou rappelant l'acquisition d'une licence pour un titre donnĂ©[6]. La plupart des Ă©quipes de fansub ont pour Ă©thique et rĂšgle internes de faire cesser la circulation de leur travail[7] dĂšs qu'un Ă©diteur a acquis la licence de l'Ɠuvre en question dans le pays dans lequel ils officient (par exemple, une Ă©quipe de fansub amĂ©ricaine cessera la distribution de sa production dĂšs qu'un Ă©diteur officiel amĂ©ricain aura achetĂ© les droits d'Ă©dition et/ou de diffusion de l'Ɠuvre en question), de maniĂšre Ă  ne pas nuire au marchĂ© lĂ©gal.

Dans les faits, la plupart des groupes s'affichent publiquement sans pour autant ĂȘtre inquiĂ©tĂ©s ni mĂȘme contactĂ©s par les sociĂ©tĂ©s de distribution.

Toutefois, ces derniĂšres annĂ©es, le nombre de dĂ©tenteurs de droits japonais mĂ©contents des fansubbers s’est multipliĂ©, car la circulation de versions gratuites de ces sĂ©ries reprĂ©sente un manque Ă  gagner pour les sociĂ©tĂ©s de distribution de plus en plus grandes, et possĂ©dant leurs propres moyens de promotion.

Les fansubs affectent aussi les ventes dans la rĂ©gion Asie-Pacifique Ă  cause de trafiquants vendant des fansubs dans des emballages apparemment lĂ©gitimes. À cause de cela, plusieurs compagnies japonaises ont menacĂ© de ne plus passer par des distributeurs locaux et de prendre des actions lĂ©gales directes contre les fansubbers dans certains pays. Les fansubbers et leurs supporteurs arguent que les fansubs sont la plupart du temps le seul moyen pour le public occidental de voir ces dessins animĂ©s. Dans de trĂšs rares cas, mĂȘme si des versions occidentales voient le jour, elles sont altĂ©rĂ©es afin de satisfaire les censures strictes (selon les pays). Les partisans des fansubs avancent donc que, au contraire de ces rares versions lĂ©gales Ă  ĂȘtre censurĂ©es, les fansubs respectent les versions originales japonaises.

En , un cabinet juridique de Tokyo reprĂ©sentant Media Factory Inc., une compagnie japonaise d’animation, envoya des lettres et courriels au portail AnimeSuki et aux Ă©quipes de Lunar Anime et de Wannabe Fansubs demandant qu’ils arrĂȘtent la crĂ©ation de fansubs et leur hĂ©bergement des productions prĂ©sentes et futures de MFI. AnimeSuki et Lunar Anime honorĂšrent la requĂȘte, et d’autres Ă©quipes suivirent aussitĂŽt. Toutefois, d'autres Ă©quipes continuent de produire ces fansubs.

C'est la seule action légale d'une entreprise japonaise contre la communauté de fansubbers à ce jour.

Depuis quelques années, le mouvement a pris de l'ampleur avec des séries et feuilletons américains non encore diffusés en Europe ou sur des saisons en cours de diffusion dans le pays d'origine alors que la diffusion locale tarde à venir.

C'est prĂ©cisĂ©ment la lenteur de l'arrivĂ©e d'une version officielle qui motive certaines Teams Ă  continuer mĂȘme aprĂšs l'acquisition d'une licence. Ainsi la Team Dattebayo qui s'est essentiellement fait connaĂźtre en sous-titrant la sĂ©rie Naruto a continuĂ© de le faire mĂȘme aprĂšs l'acquisition des droits pour le territoire amĂ©ricain par Viz. Au bout de sept ans, Viz a proposĂ© un systĂšme qui permettait de voir pendant une semaine et gratuitement un Ă©pisode Ă  peine trois jours aprĂšs sa diffusion au Japon. Par la suite, la Team Dattebayo a spontanĂ©ment arrĂȘtĂ© de sous-titrer Naruto pour ne pas faire obstacle Ă  ce nouveau service Ă©mergeant[8].

Dybex a voulu aussi tenter l'expérience en 2009 en proposant gratuitement en streaming les épisodes de Fullmetal Alchemist: Brotherhood sous-titré en français quelques jours aprÚs leur diffusion au Japon.

Lexique spécifique fansub

Raw
Terme anglais signifiant « brut ». Utilisé par les fansubbers pour désigner une vidéo sans sous-titre. On notera l'utilisation du masculin ou du féminin pour ce terme, suivant les personnes et suivant en pratique que l'on qualifie un fichier ou une vidéo.
Sub
Abréviation anglaise de subtitle (sous-titre). Désigne le fichier contenant uniquement les sous-titres correspondant à la Raw utilisé. En formats SubRip avec l'extension « .srt », ou SubStation Alpha, extension « .ass », le plus souvent.
Dub
Doublage. DĂ©signe le processus consistant Ă  remplacer la piste audio originale par une nouvelle version dans une autre langue.
Hardsub
Désigne des sous-titres ayant été incrustés dans l'image de la vidéo.
Softsub
DĂ©signe des sous-titres sĂ©parĂ©s de la vidĂ©o. Ils sont donc gĂ©nĂ©ralement restituĂ©s au moment de la lecture de la vidĂ©o et peuvent ĂȘtre dĂ©sactivĂ©s.
Transcript
Transcription des dialogues originaux en fichier texte permettant la traduction.


Les définitions des termes suivants empruntés à l'anglais et sont donc évidentes :

Fansub
Action de sous-titrer une vidéo à titre personnel et non professionnel.
Fandub
Action de doubler une vidéo (toujours à titre personnel et non professionnel).
Fansubber/Fandubber
Personne pratiquant le fansub ou le fandub.
Team
Groupe de fansubber qui s'organise le travail, en fonction des capacités de chacun.
Release
Produit final d'une team, en hardsub (généralement) ou en softsub.
Time
Procédure consistant à aligner les sous titres sur les bandes audio et vidéo, nécessite une certaine maßtrise pour un travail propre. C'est le timeur qui s'en charge.
Check
Étape consistant Ă  Ă©liminer un maximum de fautes d'orthographe dans les sous-titres. Le spĂ©cialiste de cette Ă©tape est appelĂ© checkeur.
Karamakeur
Membre de l'équipe responsable du karaoké, les animés japonais comportent trÚs souvent un générique d'introduction musical (appelé "opening"), ainsi qu'un générique de fin, musical également, (appelé "ending"). En plus de la réalisation d'un karaoké bien synchronisé avec le son, le karamakeur doit se charger de l'ajout d'animations et d'effets qui suivent le rythme de la musique et/ou le contenu de la vidéo.
Edit
Action spécifique consistant à remplacer au sein de l'image les textes dans une langue par une autre (exemple les sms sur un téléphone ou une enseigne de magasin) il existe 2 techniques, la 1re consiste à ajouter un sous titre spécifique. La seconde plus complexe nécessite de cacher le texte afin de rajouter par-dessus un texte dans la langue désirée.
Adapt
Travail - parfois de groupe - permettant d'ajuster le travail de traduction afin de correspondre, par exemple, Ă  la philosophie du personnage ou Ă  la situation. Cette Ă©tape est souvent obligatoire lorsque les sous-titres proviennent d'une premiĂšre traduction, anglaise par exemple, Ă  cause du passage entre plusieurs langues.
QC (Quality Check)
Étape consistant Ă  rechercher les petites fautes, erreurs ou oublis des Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes afin d'obtenir la meilleure qualitĂ© possible. Contrairement au Check, le QC ne se limite pas qu'aux fautes d'orthographes et un "Q-Checkeur" peut avoir Ă  modifier le karaokĂ©, le time, etc.

Processus techniques associés à la création d'un fansub

Le processus de fansubbing se décompose en plusieurs étapes[9] dont certaines recoupent celles du sous-titrage traditionnel :

  • La recherche de sources (raw hunting) consiste Ă  rĂ©cupĂ©rer la vidĂ©o dans sa version originale. Il s'agit gĂ©nĂ©ralement de DVD ou de fichiers informatiques issus de la capture d'une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e, et maintenant beaucoup plus rarement, de cassettes vidĂ©o ou de Laserdisc. Certains groupes se sont spĂ©cialisĂ©s dans la recherche, le tri, le traitement et la diffusion de fichiers vidĂ©o prĂȘts Ă  l'emploi Ă  destination des Ă©quipes de fansub, leur simplifiant la phase ultĂ©rieure de transcodage.
  • La transcription du film, phrase par phrase, dans sa langue originale. Elle sert ensuite de support pour la traduction. Certaines Ă©quipes n'en font pas, prĂ©fĂ©rant traduire directement Ă  l'oreille. Il se peut que la transcription ait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© effectuĂ©e en amont, par exemple dans le cadre d'une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e avec sous-titres tĂ©lĂ©texte.
  • La traduction, idĂ©alement rĂ©alisĂ©e de la langue originale de l'Ɠuvre vers la langue cible. Il arrive toutefois que les sources utilisĂ©es soient dĂ©jĂ  des traductions, ce qui peut dĂ©grader la fidĂ©litĂ© du rĂ©sultat.
  • L'adaptation de la traduction. Il s'agit de la correction des tournures inadaptĂ©es ou incorrectes dans la langue utilisĂ©e pour traduire l'Ɠuvre. En d'autres termes, il s'agit de traduire gĂ©nĂ©ralement en bon français une version originale, tout en essayant de respecter le sens et le contexte originaux. Cela s'applique tout particuliĂšrement pour les dictons ou les jeux de mots. Dans le domaine du fansub, il est courant que les personnes responsables de la traduction et de l'adaptation soient diffĂ©rentes.
  • La relecture (Check), souvent assimilĂ©e Ă  l'adaptation, consiste Ă  Ă©liminer les fautes d'orthographe, de grammaire et de typographie. L'Ă©tape de relecture sert Ă©galement Ă  s'assurer que la traduction correspond au texte original, que les conventions choisies sont bien respectĂ©es et que le texte final est cohĂ©rent (par exemple, l'homogĂ©nĂ©itĂ© des tutoiements ou vouvoiements entre deux personnages).
  • La synchronisation (timing) des sous-titres consiste Ă  synchroniser le texte avec la bande son et les Ă©lĂ©ments visuels de la vidĂ©o, Ă  l'aide de logiciels spĂ©cialisĂ©s (tel Aegisub). Il est d'usage de commencer par faire un repĂ©rage (ou prĂ©-synchronisation) approximatif, gĂ©nĂ©ralement avec la transcription, puis, une fois la traduction faite, de confier ce repĂ©rage Ă  un des membres pour rĂ©ajuster chaque rĂ©plique de façon plus prĂ©cise.
  • Le karaoke (karamaking). Beaucoup d'Ă©quipes de fansub, en particulier dans l'animation japonaise, ont l'habitude d'ajouter des sous-titres stylisĂ©s ou animĂ©s sur les chants, que ce soit dans les gĂ©nĂ©riques ou dans le corps de l'Ɠuvre. Cette tĂąche est longue et gĂ©nĂ©ralement jugĂ©e fastidieuse mĂȘme si depuis quelques annĂ©es des scripts diffusĂ©s sur internet contenant divers effets permettent de rĂ©duire grandement le temps de crĂ©ation d'un karaokĂ©.
  • L'incrustation (ou Ă©dition, edit) regroupe tout ce qui concerne l’habillage graphique d'un fansub. Lorsqu'un terme apparaĂźt sur un Ă©lĂ©ment du dĂ©cor, sur une pancarte, un panneau, ou encore le titre de l'Ă©pisode dans le gĂ©nĂ©rique, des Ă©quipes choisissent d'insĂ©rer la traduction directement sur l'image plutĂŽt que dans les sous-titres. Cette insertion doit alors souvent se fondre dans son environnement, remplaçant ou s'ajoutant au texte original. Le travail infographique liĂ© Ă  l'incrustation est rendu complexe par la mobilitĂ© de l'image.
  • Le transcodage (ou encodage) rassemble les Ă©lĂ©ments Ă©laborĂ©s par l'Ă©quipe au sein d'un produit fini directement utilisable par le public. Il s'agit essentiellement de partir de la vidĂ©o originale, de lui ajouter les sous-titres et effets visuels afin de produire une nouvelle vidĂ©o Ă  un format adaptĂ© au mode de diffusion prĂ©vu. Les sous-titres peuvent ĂȘtre incrustĂ©s directement dans l'image (en dur, ou hardsub) ou, Ă  condition que cela soit possible, codĂ©s sĂ©parĂ©ment (softsub). L'opĂ©ration de transcodage peut inclure Ă©galement l'application de filtres numĂ©riques afin de rehausser la qualitĂ© de l'image. Cette Ă©tape correspond Ă  celle de gravure ou incrustation dans le sous-titrage professionnel.
  • Le contrĂŽle de qualitĂ© (ou simulation, Quality - Check) sert Ă  dĂ©tecter et corriger les erreurs ou imperfections Ă  partir d'une vidĂ©o transcodĂ©e. À la maniĂšre du gĂ©nie logiciel, le contrĂŽle de qualitĂ© procĂšde itĂ©rativement. Une version Release Candidate (RC) Ă  usage interne est transcodĂ©e puis visionnĂ©e par les personnes affectĂ©es au contrĂŽle. Si des dĂ©fauts sont dĂ©tectĂ©s, ils sont corrigĂ©s par les personnes compĂ©tentes et une autre RC est Ă©mise. Le cycle est reconduit jusqu'Ă  ce que l'Ă©quipe juge le rĂ©sultat acceptable. La derniĂšre RC devient alors la version finale prĂȘte Ă  ĂȘtre diffusĂ©e.
  • La sortie (release) et la diffusion des fansubs n'ont pas de spĂ©cificitĂ© propre. Tous les moyens de communication et de diffusion peuvent ĂȘtre utilisĂ©s ou observĂ©s : la sortie peut ĂȘtre annoncĂ©e sur des sites Web, forums, blogs, canaux IRC, etc. De son cĂŽtĂ© la diffusion peut se faire sur les rĂ©seaux pair-Ă -pair tel que BitTorrent ou eDonkey, sur des serveurs plus classiques utilisant les protocoles FTP ou HTTP, en streaming


Chaque Ă©tape peut ĂȘtre effectuĂ©e par une ou plusieurs personnes, et une personne donnĂ©e peut participer Ă  plusieurs Ă©tapes. Il n'y a pas de norme en la matiĂšre, d'autant plus que les dĂ©nominations des rĂŽles varient d'une Ă©quipe Ă  l'autre.

On notera aussi :

  • Que certains termes employĂ©s pour dĂ©finir un poste varient selon les Ă©quipes ou les personnes.
  • L'ordre des Ă©tapes peut varier, tout dĂ©pend alors des prĂ©fĂ©rences des personnes qui les rĂ©alisent.
  • Chaque Ă©tape peut reprĂ©senter plusieurs heures de travail, totalement variables selon une multitude de paramĂštres significatifs : nombre de personnes dans l'Ă©quipe ; niveau de langue ; rapiditĂ© et expĂ©rience ; durĂ©e de l'Ă©pisode ; niveau et registre de langue de l'Ă©pisode, etc.
  • Certains groupes ne font pas, ou peu de contrĂŽle de qualitĂ©. Ils gagnent alors du temps, mais gĂ©nĂ©ralement au dĂ©triment de la qualitĂ©, d'oĂč l'emploi des termes speedsubs et fastsubs de maniĂšre pĂ©jorative. Par opposition, les Ă©quipes qui prennent le temps de fignoler leur production sont dites de qualitysub.
  • Une des raisons initiales du hardsub est que, Ă  la base, il est plus difficile d'altĂ©rer des hardsubs que des softsubs. Cela permet d'une part de ne pas trop faciliter la vie aux compagnies pratiquant le piratage de DVD d'anime (Hong Kong) qui pourraient ĂȘtre tentĂ©es de vendre des copies pirates basĂ©es sur des fansubs. D'autre part, cela permet d'utiliser des effets graphiques qui seraient irrĂ©alisables avec du softsub. Cela permet aussi d'avoir 1 fichier seul plutĂŽt que 2 disponible Ă  la lecture instantanĂ©ment.

Le speedsub peut ĂȘtre couplĂ© au qualitysub, dans le cadre oĂč certains subbers veulent fournir des sous-titres de qualitĂ© dans les meilleurs dĂ©lais possibles. Certains sites distribuant des fansubs mettent d'ailleurs en place des normes et des critĂšres de qualitĂ© trĂšs sĂ©vĂšres[10], dans le souci de s'approcher au maximum du sous-titre professionnel.

  • Tenter de juger de la qualitĂ© des fansubs est hautement subjectif :
    • Il est possible que certains styles d'Ă©criture, registres de langage ou encore choix de termes plaisent Ă  certains et dĂ©plaisent Ă  d'autres (cas typique de comparaison entre fansubs).
    • Avancer qu'un fansub est meilleur qu'une release commerciale n'est tout simplement pas une comparaison appropriĂ©e :
      • Les releases commerciales ont des contraintes techniques (nombre de caractĂšres par ligne, nombre de lignes par rĂ©plique, temps minimum et maximum d'apparition des sous-titres, temps minimum de blanc entre deux sous-titres
) que n'ont pas les fansubs. Cependant, certains sites de distributions de fansubs se soumettent aux mĂȘmes normes pour fournir le confort de la qualitĂ© professionnelle.
      • Ils sont par ailleurs souvent contraints par les ayants droit Ă  certaines facĂ©ties : l'imposition d'utiliser telle ou telle image pour les jaquettes, telle ou telle orthographe pour des noms de personnages ou de lieux, etc.
      • Il arrive aussi que la qualitĂ© vidĂ©o des masters originaux ne soit pas Ă  la hauteur.
      • Également, les traductions des fansubs sont aussi parfois (voire souvent) excentriques et/ou inadaptĂ©es, Ă©tant donnĂ© que le traducteur ne maĂźtrise pas forcĂ©ment parfaitement la langue (phĂ©nomĂšne accentuĂ© par le fait que la plupart des Ă©quipes francophones se basent sur des fansubs en anglais). Le mĂȘme argument peut ĂȘtre utilisĂ© vis-Ă -vis de tous les rĂŽles prĂ©sents dans la rĂ©alisation d'un fansub (mauvais minutage, mauvais encodage
). Cependant, les traductions des fansubs essaient d'ĂȘtre dĂ©taillĂ©es et il arrive souvent que des notes soient ajoutĂ©es afin d'aider le spectateur Ă  mieux comprendre certaines expressions, comportement ou trait de culture propre au Japon. De plus, il arrive parfois que certains groupes de fansubs cherchant une prĂ©cision importante traduisent des petits dĂ©tails pas toujours traduits dans les versions ensuite commercialisĂ©es.
      • On peut aussi se demander si l'utilisation de nombreuses couleurs diffĂ©rentes et pas forcĂ©ment bien choisies apporte rĂ©ellement quelque chose (cas des animes nippons). De mĂȘme, on peut pondĂ©rer l'utilitĂ© du karaoke.
      • Certes, les releases commerciales peuvent prĂ©senter moins d'attraits, par leur sobriĂ©tĂ© et leur manque de style, mais elles ont l'avantage d'ĂȘtre parfaitement lĂ©gales et d'offrir une qualitĂ© minimale (si l'on excepte certains doublages français) Ă  laquelle ne peuvent pas prĂ©tendre tous les fansubs.

Terminologie

En France, cette activité a été définie comme « sous-titrage sauvage » par la Commission générale de terminologie et de néologie, lors d'une publication au Journal officiel de la République française le [11].

Notes et références

  1. MĂ©lanie Bourdaa et Mona Chollet, « Sous-titrage en sĂ©rie », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  2. L'anglais est - depuis l'avÚnement d'Internet - trÚs souvent utilisé dÚs qu'il s'agit d'une terminologie informatique pour des raisons historiques.
  3. Raw est un terme anglais qui signifie littéralement brut, il désigne la vidéo originale capturée mais non traduite.
  4. « "Fansubing et droit d’auteur : le sous-titrage par les fans d'Ɠuvres protĂ©gĂ©es est-il lĂ©gal ?" »
  5. "For infringements outside of Japan, it is no small wonder that Japanese companies do not bother with the expense of enforcing a right against a group whose infringement affects a distant market with a different legal system" - http://www.law.ed.ac.uk/ahrc/script-ed/vol2-4/hatcher.asp#legal
  6. Of Otakus and Fansubs
  7. Fansubbers additionally will add titles such as “NOT FOR SALE OR RENT” and “CEASE DISTRIBUTION WHEN LICENSED” to their work, indicating that their work is not licensed, that no money should change hands for the fansub, and that viewers should purchase the licensed product once it is available domestically. - http://ocw.mit.edu/NR/rdonlyres/Electrical-Engineering-and-Computer-Science/6-805Fall-2005/F9D805F8-1233-4A02-BF4F-4BFA5C9FBFA5/0/prog_against_law.pdf p. 12
  8. « Fansub : Comment les chaßnes de TV ont indirectement favorisé leur essor »
  9. « Article du blog Pixel (Le Monde) sur le fansub », sur Le Monde,
  10. CritÚres de qualité Subfactory (fansub de séries anglophones)
  11. « Vocabulaire de la culture et de la communication (liste de termes, expressions et dĂ©finitions adoptĂ©s) », sur LĂ©gifrance, (consultĂ© le ) : « sous-titrage sauvage : Établissement d'une version sous-titrĂ©e d'un film ou d'une sĂ©rie, rĂ©alisĂ©e sans autorisation par des amateurs, en marge des circuits commerciaux. »

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) AbĂ© Mark Normes, « For an Abusive Subtitling », dans Film Quarterly, vol. 52, t. 3, University of California Press, (ISSN 0015-1386, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 17-34. — Repris dans AbĂ© Mark Nornes, Cinema Babel: Translating Global Cinema, Minneapolis/Londres, University of Minnesota Press, 2007..
  • (en) Jorge DĂ­az Cintas et Pablo Muñoz SĂĄnchez, « Fansubs: Audiovisual Translation in an Amateur Environment », dans The Journal of Specialised Translation, vol. 6, (lire en ligne).
  • (en) Luis PĂ©rez-GonzĂĄlez, « Fansubbing anime : Insights into the butterfly effect of globalisation on audiovisual translation », dans Perspectives : Studies in Translatology, vol. 14, t. 4, (ISSN 0907-676X, lire en ligne), p. 260-277.
  • Carla Cino, Steve Naumann et Nicolas Penedo, « Le fan-sub : la fin du DVD ? », dans Animeland, vol. 137, (ISSN 1148-0807, OCLC 401811620), p. 46-49.
  • Sylvain Gourgeon et Guillaume Regourd, « Sous-titrage : du travail d’amateur ? », dans GĂ©nĂ©rique(s), vol. 21, (lire en ligne), p. 20-22.
  • (en) Ɓukasz Bogucki, « Amateur Subtitling on the Internet », dans Jorge DĂ­az Cintas, Gunilla Anderman, Audiovisual Translation : Language Transfer on Screen, Basingstoke, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-0-230-01996-6, OCLC 890595779, lire en ligne), p. 49-57.
  • Samuel BrĂ©an, « Amateurisme et sous-titrage : la fortune critique du "fansubbing" », Traduire, n° 230, 2014, p. 22-36. En ligne : https://traduire.revues.org/618

Articles connexes

Liens externes

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