Faculté de théologie protestante de Paris
La faculté de théologie protestante de Paris est l'une des deux composantes de l'Institut protestant de théologie, avec la faculté de théologie protestante de Montpellier[1].
Fondation |
---|
Type | |
---|---|
Disciplines |
Théologie, histoire, langues bibliques |
Doyenne |
Valérie Nicolet (depuis 2019) |
Membre de |
Institut protestant de théologie. |
Site web |
Pays | |
---|---|
Campus | |
Localisation |
Elle forme les pasteurs de traditions réformée et luthérienne, notamment ceux de l’Église protestante unie de France, et reçoit des étudiants par le biais d'échanges multilatéraux avec d'autres universités.
La faculté délivre des diplômes de niveau licence, master et doctorat. Une convention avec la faculté de théologie protestante de Strasbourg, université d’État, permet, depuis 2008, de faire reconnaitre les diplômes de licence par l'État.
Elle est située no 83, boulevard Arago dans le 14e arrondissement de Paris.
Histoire
Après la signature du traité de Francfort, le , entraînant la perte de l'Alsace-Lorraine, la faculté de théologie protestante de Strasbourg doit être remplacée. L'État, qui a autorité puisqu'il s'agit d'une faculté d'État, souhaite transférer la faculté à Paris. Le décret du prévoit que « la faculté mixte de théologie protestante dont le siège était à Strasbourg est transférée à Paris »[2] - [3].
La faculté ouvre en novembre 1877, et sont nommés deux professeurs titulaires de chaire de théologie protestante de Strasbourg, Frédéric Lichtenberger, qui devient doyen, et Auguste Sabatier. Ils sont rejoints par quatre maîtres de conférences à la rentrée universitaire. En 1879, deux professeurs directement nommés par le gouvernement, Ariste Viguié et Gaston Bonet-Maury, les rejoignent.
Durant deux années académiques, la faculté a occupé les locaux de l'ancien collège Rollin, rue Lhomond. En 1878, le ministère de l'instruction publique acquiert un ensemble immobilier à l'angle du boulevard Arago et de la rue du Faubourg-Saint-Jacques afin d'y loger la nouvelle faculté et y fait aménager un amphithéâtre. Les nouveaux bâtiments sont inaugurés le par Jules Ferry[4]. Elle accueille 22 étudiants en 1877 et 30 étudiants en 1882[2].
Jusqu'en 1905, la faculté fait partie de l'université de Paris[5]. Après la séparation des Églises et de l'État, en 1905, elle passe sous la direction des Églises protestantes[6], et prend l'intitulé de « faculté libre de théologie protestante ».
En 1973, les facultés de théologie protestantes de Paris et de Montpellier se regroupent sous une structure unique, l’Institut protestant de théologie.
Enseignants actuels
- Corinne Lanoir : Ancien Testament
- Valérie Nicolet : Nouveau Testament
- Anna van den Kerchove : histoire du christianisme ancien et patristique
- Pierre-Olivier Léchot : histoire du christianisme à l'époque moderne
- Frédéric Chavel: dogmatique
- Marc Boss : philosophie et éthique
- Nicolas Cochand : théologie pratique
Docteurs honoris causa
- James H. Cone, théologien américain.
- Madeleine Barot, secrétaire générale de la Cimade, Juste parmi les nations,
- André Encrevé, professeur d'histoire moderne, université Paris-Est Créteil Val-de-Marne,
- Élisabeth Labrousse, philosophe et historienne de la Réforme,
- Jean Zumstein, théologien et professeur de théologie, université de Zurich
Anciens enseignants et étudiants
Anciens enseignants
- Olivier Abel (1953-), professeur et doyen
- Raoul Allier (1862-1939), professeur, doyen
- Jean Baubérot, professeur d'histoire du protestantisme contemporain
- Gaston Bonet-Maury (1842-1919), professeur[7]
- Marianne Carbonnier-Burkard (1949-), professeur et doyenne
- Maurice Carrez (1922-2002), professeur de Nouveau Testament et de grec biblique
- Georges Casalis (1917-1987), étudiant, professeur et doyen
- Oscar Cullmann (1902-1999), étudiant, professeur invité (1954-1968)
- Jean-Daniel Dubois (1946-), professeur d'histoire de l'Église ancienne
- André Dumas (1918-1996), professeur de philosophie et d'éthique, doyen
- Philippe de Félice (1880-1964), professeur
- Laurent Gagnebin (1939-), professeur et doyen
- Maurice Goguel (1880-1955), professeur et doyen
- André Jundt, (1877-1947), professeur de dogmatique luthérienne
- Auguste Lecerf (1872-1943), professeur de dogmatique réformée
- Frédéric Lichtenberger (1832-1899) professeur et doyen
- Adolphe Lods, (1867-1948), professeur d'Ancien Testament, Académie des inscriptions et belles lettres
- Marc Lods (1908-1988) professeur et doyen
- Louis Massebieau (1840-1904), professeur adjoint, maître de conférences à l'École des hautes études[8]
- Pierre Maury (1890-1956), professeur
- Eugène Ménégoz (1838-1921), professeur, doyen
- Étienne Meyer (1895-1991), pasteur luthérien, directeur du séminaire de la faculté
- Wilfred Monod (1867-1943), professeur
- André Parrot (1901-1980), étudiant, chargé de cours de langue et littérature hébraïques (1937-1949)
- Jacques-Noël Pérès (1949-), professeur et doyen
- Raphaël Picon (1968-2016), professeur et doyen
- Frank Puaux (1844-1922), professeur adjoint (1882), directeur de la Revue chrétienne
- Paul Ricœur (1913-2005), professeur, philosophe[9]
- Auguste Sabatier (1839-1901), professeur et doyen
- Françoise Smyth-Florentin (1931-), professeure
- Richard Stauffer (1921-1984), professeur et directeur d'études à l’École pratique des hautes études
- John Viénot (1859-1933), professeur d'histoire
- Ariste Viguié (1827-1890), professeur
Anciens étudiants
- Paul Arnal(1871-1950), pasteur et spéléologue
- Marc Boegner (1881-1970), pasteur, président de la Fédération protestante de France
- Pierre Courthial (1914-2009), pasteur et théologien
- Henri Roser (1899-1981), pasteur, président du Mouvement international de la Réconciliation
- Laurent Schlumberger (1957-), ancien président de l'Église protestante unie de France
- Emmanuelle Seyboldt (1970-), présidente de l'Église protestante unie de France
- Alfred Wautier d'Aygalliers (1887-1943), bachelier (1909), pasteur[10]
- Charles Wagner (1852-1918)
Bibliothèque Raoul Allier et Fonds Paul Ricœur
Le , les locaux, rénovés et augmentés des installations du Fonds Paul Ricœur, sont inaugurés par le président Nicolas Sarkozy[11]. La faculté héberge le fonds Paul Ricœur, centre de recherche sur la pensée du philosophe, constitué grâce au legs de sa bibliothèque[12].
Activités de recherche et partenariats institutionnels
La faculté héberge les activités du Groupe de recherche en histoire des protestantismes[13], fondé en 2000 à l’initiative de Marianne Carbonnier-Burkard, André Encrevé et Bernard Roussel. Il réunit près de cent chercheurs d'Europe et d'Amérique du Nord, issus des différentes disciplines travaillant sur les champs de l’histoire des protestantismes, du XVIe siècle à nos jours.
La faculté entretient des relations avec l'Institut catholique de Paris, l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, l'École pratique des hautes études et l'université Paris-Sorbonne. Elle est membre de l'Institut supérieur d'études œcuméniques.
Intégrée dans le programme d'échange Erasmus, elle entretient des partenariats d'échange avec plusieurs universités européennes.
Galerie
- Vue sur la cour intérieure.
- Fronton rappelant l'appartenance à l'université de Paris jusqu'en 1905.
Notes et références
- « L’Institut Protestant de Théologie », sur museeprotestant.org, Musée protestant
- André Encrevé, « La fondation et les premières années de la Faculté de théologie protestante de Paris (1877-1882) », Études théologiques et religieuses, vol. 86, no 3, , p. 321-333 (lire en ligne, consulté le ).
- « La faculté de théologie protestante de Paris », sur Musée protestant (consulté le )
- Cadier-Rey 2007, p. 18.
- Cadier-Rey 2007, p. 17.
- Cadier-Rey 2007, p. 20.
- Notice biographique de Gaston Bonet Maury, A. de Gubernatis, Dictionnaire international des écrivains du jour, p. 359
- Louis Massebieau, notice SUDOC.
- Pour ses relations avec la faculté de théologie de Paris, voir notamment l'article d'Olivier Abel, Le Clos et l'ouvert. Ricœur et le néokantisme de l'«école de Paris», Études théologiques et religieuses, 2005/4, 469-482, Article en ligne
- Alfred Wautiers d'Aygalliers soutient en 1909 une thèse de baccalauréat de théologie à la faculté de théologie protestante de Paris, intitulée Vie de Ruysbroeck l'Admirable (1293-1381) (2 volumes), elle est ensuite publiée. Cf. recension dans la Bibliothèque de l'École des chartes, « Wautier D'Aygalliers. Ruysbroeck l'Admirable ». Paris, Perrin, 1925, 2e édition, compte rendu, Bibliothèque de l'École des chartes, 1926, vol. 87, no 1, p. 190-192.
- Discours de Nicolas Sarkozy, président de la république française et de Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, journal Réforme, 1er juin 2010
- Olivier Abel, « L'ouverture du Fonds Ricœur », Esprit, no 372, , p. 56-59 (lire en ligne, consulté le ).
- Site du Groupe de recherche en histoire des protestantismes
Voir aussi
Bibliographie
- Gabrielle Cadier-Rey, « L'impact de la loi de séparation sur la faculté de théologie protestante de Paris », Études théologiques et religieuses, vol. 82, no 1, , p. 17-25 (lire en ligne, consulté le ).
- André Encrevé, « La fondation et les premières années de la Faculté de théologie protestante de Paris (1877-1882) », Études théologiques et religieuses, vol. 86, no 3, , p. 321-333 (lire en ligne, consulté le ).
- « L’Institut protestant de théologie », notice du Musée protestant, [lire en ligne]