FĂȘte des Mayos (Galice)
Los Mayos (en galicien Os Maios) est le nom d'une fĂȘte populaire de Galice en Espagne qui fait partie du cycle de mai, une pĂ©riode d'exaltation de la nature au dĂ©but du printemps, dont les origines remontent aux civilisations prĂ©-romaines.
Los Mayos | |
FĂȘte de Os Maios Ă Pontevedra | |
Nom officiel | Os Maios |
---|---|
Type | FĂȘte paĂŻenne |
Signification | exaltation de la nature au début du printemps |
Date | autour du premier mai |
Célébrations | spectacles, danses et chants autour des Mayos |
Lié à | Galice, Espagne |
La fĂȘte est gĂ©nĂ©ralement cĂ©lĂ©brĂ©e autour du 1er mai. Pendant les festivitĂ©s, il y a des spectacles, des danses et des chants autour des Mayos, structures traditionnellement inspirĂ©es des figures d'arbres mais qui aujourd'hui prennent des formes plus variĂ©es, avec des dĂ©corations de fleurs, de feuilles et de fruits.
Célébration
La fĂȘte des Mayos a lieu entre la fin avril et le dĂ©but mai, bien que le cycle se dĂ©roule jusqu'au tout dĂ©but de l'Ă©tĂ©, la nuit de la Saint-Jean. Dans la plupart des villes, elle est cĂ©lĂ©brĂ©e le 1er mai, bien qu'Ă Ourense, elle ait lieu le 3, jour de la Sainte-Croix, qui, dans la tradition chrĂ©tienne, reprĂ©sente l'arbre d'oĂč proviennent la vie, la santĂ© et la rĂ©surrection, comme le dit l'introduction de la cĂ©lĂ©bration de la messe de ce jour[1].
Dans sa manifestation la plus courante, la fĂȘte consiste en diverses reprĂ©sentations autour d'un arbre ou d'une sculpture, appelĂ©e Maio ou Mayo, constituĂ©e d'un cadre ou d'un squelette de bĂątons ou de planches de forme conique ou pyramidale, recouvert d'un grillage ou d'une toile de jute, qui est recouvert de mousse, de fenouil ou d'herbe. Le cadre est construit sur une plate-forme qui, en tant que brancard, permettait de transporter le Mayo dans les rues de la ville. Sur cette structure, diffĂ©rents motifs sont dessinĂ©s avec des fleurs, des feuilles, du fenouil, des fougĂšres, des galles, des fruits ou mĂȘme des Ćufs, comme matĂ©riaux les plus courants. Le sommet est terminĂ© ou "couronnĂ©" par une croix. Aujourd'hui, l'imagination populaire construit aussi des Mayos avec les figures les plus variĂ©es : ponts, greniers Ă grains, calvaires, maisons, animaux, figures humaines, etc. Dans les villes cĂŽtiĂšres, comme Ă MarĂn, les Mayos sont Ă©galement fabriquĂ©s en forme de bateau.
- Mayo Ă Pontevedra
- Maios Ă Combarro Poio
- Mayo traditionnel Ourense.
- Mayos Ă Combarro Poio
- Mayo en forme de pont
Il existe Ă©galement la coutume de placer des branches de gĂȘnet Ă balais (appelĂ©es aussi, pour cette raison, Mayos) sur les portes de la maison et de l'Ă©curie, sur les fenĂȘtres, les voitures, les fermes et les bateaux, et actuellement sur les voitures, le soir du dernier jour d'avril, afin que le mois de mai protĂšge la maison, les personnes qui y vivent et leurs biens. D'autres ethnographes le rapportent au rituel qui consiste Ă "allumer les propriĂ©tĂ©s rustiques" dans la nuit du 30 ou 29 avril, afin de protĂ©ger les champs et de commencer le mois de mai libres de tout mal.
Accompagnant les Mayos, il y a des groupes de personnes, souvent des filles ou des garçons déguisés - également appelés Mayas et Mayos - ornés de fleurs, de feuilles ou de branches et d'une couronne de fleurs, qui dansent et chantent des chansons populaires ou "cantigas", parfois en dialogue, en se promenant autour de la sculpture, accompagnés par la percussion de deux bùtons. Il est habituel de demander une gratification aux assistants. Il est d'usage de faire des concours, récompensant les meilleures sculptures et les meilleures chansons.
Il y avait deux types de chants autour des Mayos. Les compositions traditionnelles sont rares (elles ne survivent qu'Ă PortomarĂn et LourenzĂĄ), et sont apprises et rĂ©pĂ©tĂ©es annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Plus courants sont les textes qui ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s pour chaque annĂ©e, recueillant l'actualitĂ© et, de plus en plus, la critique politique.
Ces chants sont imprimés sur des feuilles séparées qui sont vendues aux participants. Le musée de Pontevedra et la bibliothÚque Ben-Cho-Shey (dans le députation d'Orense) conservent de vastes collections de ceux qui ont été chantés au cours du XXe siÚcle. Dans certains d'entre eux, on peut voir les effets de la censure qui a barré ou modifié les textes que l'autorité du moment jugeait inappropriés.
Origine
La cĂ©lĂ©bration des festivitĂ©s de mai est courante dans de nombreuses autres rĂ©gions d'Espagne et d'Europe, oĂč il existe des variantes similaires de la mĂȘme fĂȘte. Son origine est nĂ©cessairement liĂ©e Ă la manipulation de la nature par l'homme ; en ce sens, elle pourrait bien remonter Ă la pĂ©riode magdalĂ©nienne, avec l'apparition des premiers rituels associĂ©s Ă la rĂ©colte, ou au nĂ©olithique, avec la consolidation de l'agriculture et des modes de vie sĂ©dentaires.
Les origines des festivitĂ©s actuelles remontent aux manifestations spĂ©cifiques des civilisations romaines et prĂ©-romaines. La fĂȘte celtique de Beltaine marquait le dĂ©but de l'Ă©tĂ© pastoral, lorsque les troupeaux de bĂ©tail Ă©taient amenĂ©s dans les estives et les alpages. D'oĂč le culte des phĂ©nomĂšnes terrestres : la terre, la mer et l'air. L'une des principales activitĂ©s de la festivitĂ© consistait Ă allumer des torches dans les montagnes et les collines avec des rituels et des significations politiques.
La tradition Ă©tait prĂ©sente Ă Rome, parmi le culte de nombreux dieux. Les Romains ont Ă©galement assimilĂ© cette tradition en l'honneur de l'arrivĂ©e du printemps et des premiĂšres fleurs de l'annĂ©e, le jour qui correspond Ă l'actuel 1er mai. Et chaque colonie romaine avait, en plus des dieux officiels, les populations autochtones elles-mĂȘmes.
En Hispanie, on vĂ©nĂ©rait la dĂ©esse Bona Dea, qui n'Ă©tait autre que la dĂ©esse de la fertilitĂ© Maia ou Faune dans la mythologie romaine, avec laquelle on cĂ©lĂ©brait l'arrivĂ©e du printemps dans une fĂȘte qui s'appelait Floralia. Cette tradition a certainement subi des variations avec l'arrivĂ©e de la civilisation arabe dans les champs de Castille, comme la manifestation dans les chants ou les rondes Ă la personne aimĂ©e.
Enfin, le christianisme a assimilĂ© une multitude de festivals paĂŻens professĂ©s avant son apparition en festivals religieux, ceci Ă©tant un exemple clair : la plupart d'entre eux sont devenus des fĂȘtes en l'honneur de la Vierge Marie.
Références
- Da invenciĂłn da Santa Cruz.
Bibliographie
- As festas tradicionais galegas. Onte e hoxe: da aldea ao centre xuvenil, Monographique 5 de Brincadeira (Revista galega d'animation xuvenil), FĂ©dĂ©ration de Centres XuvenĂs Monsieur Bosco de la Galice / Xunta de Galicia, s.L., S.F.
- GonzĂĄlez PĂ©rez, Clodio (1989): A festa dos maios, Ir Indo Ăditions, Vigo. (ISBN 84-7680-014-2).
- GonzĂĄlez PĂ©rez, Clodio (1989): A festa dos maios en Galicia: unha aproximaciĂłn histĂłrico-antropolĂłxica Ăł ciclo de maio, Prix de la Recherche, 1987, DĂ©putation P. de Pontevedra. (ISBN 84-86845-17-3).
- QuintĂĄns SuĂĄrez, Manuel: Anuario de tradiciĂłns galegas, Tambre Editorial, Oleiros 1994.
- GonzĂĄlez PĂ©rez, Clodio et RodrĂguez Cruz, J. (2014). A festa os maios de MarĂn. Pontevedra, DĂ©putation de Pontevedra. (ISBN 978-84-8457-414-9)
Liens externes
- "Les mayos en Galice", article en Galice desperdigada (Article en Galicien)