FĂ©lix de Beaujour
Louis-Auguste Félix de Beaujour, de son nom de naissance Louis-Auguste Féris et connu le plus souvent sous le nom de Félix de Beaujour, né à Callas (Var) le et mort à Paris le , est un diplomate, homme politique et historien français.
Biographie
Il fait ses études à Aix-en-Provence, puis à Paris, et entre dans la carrière diplomatique. Il est successivement secrétaire de légation à Munich en 1790 et à Dresde en 1791, puis consul général en Grèce en 1794 et consul général chargé d'affaires en Suède en 1799[1]. De retour en France en 1800, il se lie avec l'abbé Sieyès, qui le fait nommer membre du Tribunat. Il est successivement secrétaire puis président du Tribunat en 1803. Lors de la dissolution de l'assemblée, il se rend aux États-Unis en qualité de commissaire général, avec pour mission de faire passer au gouvernement français les sommes qui lui avaient été déléguées sur le Mexique par l'Espagne en acquit de subsides. Après avoir été consul général à Washington de 1804 à 1811, il revient en France en 1814. Talleyrand lui fait obtenir le poste de consul général à Smyrne en 1816, puis d'inspecteur général des Établissements français dans le Levant en 1817. En 1818, Louis XVIII lui confère le titre de baron et il transforme alors son nom (Féris) en prénom (Félix).
Il est ensuite député des Bouches-du-Rhône de 1831 à 1834 et pair de France en 1835. En 1836, il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Il fonde un prix quinquennal, appelé prix Félix de Beaujour et attribué pour la première fois en 1832, décerné par l'Académie à l'auteur du meilleur mémoire sur les moyens de prévenir ou de soulager la misère.
La tombe de Félix de Beaujour se trouve au sein de la 48e division du cimetière du Père-Lachaise. Sa partie visible émergée figure une colonne de 22 mètres de haut en forme de phare ou de « lanterne des morts » ; elle culmine le « Tout-Paris » [2].
Principales publications
- Tableau du commerce de la Grèce, formé d'après une année moyenne, depuis 1787 jusqu'en 1797 (2 volumes, 1799) Texte en ligne 2
- Du traité de Lunéville (1801)
- Du traité d'Amiens (1802)
- Aperçu des États-Unis, au commencement du XIXe siècle, depuis 1800 jusqu'en 1810, avec des tables statistiques (1 volume, 1814)
- Théorie des gouvernements, ou Exposition simple de la manière dont on peut les organiser et les conserver dans l'état présent de la civilisation en Europe (2 volumes, 1823)
- Tableau des Révolutions de la France depuis la conquête des Francs jusqu'à l'établissement de la Charte, ou Examen critique des causes qui ont changé le Gouvernement français (1825)
- Voyage militaire dans l'Empire othoman, ou Description de ses frontières et de ses principales défenses, soit naturelles, soit artificielles (2 volumes, 1829)
- De l'Expédition d'Annibal en Italie, et de la meilleure manière d'attaquer et de défendre la péninsule italienne, avec une carte (1832)
Notes et références
- - Adolphe Robert, Edgar Bourloton, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889, vol. 1, Bourloton, Paris, 1889, p. 221.
- A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 5, [détail de l’édition] (BNF 37273876), p. 307 . Selon cette deuxième source, Beaujour est le fils d'un commerçant qui le destine à l'Église. Il fait ses études au séminaire de Fréjus, puis au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, où il est ordonné prêtre. Lorsque survient la Révolution, il trouve un emploi dans les bureaux de la commune et entre ensuite au Comité de salut public avant de devenir commissaire des relations commerciales à Salonique en 1799. Les deux sources concordent ou se complètent quant aux autres éléments de sa biographie. - Voir Michel Dansel, Les Excentriques, Laffont Bouquins , 2012, p. 237-238 :
- « Au cimetière du Père Lachaise, la sépulture de Félix Beaujour porte témoignage, parmi d'autres tombeaux dans le même esprit, de l'excentricité funéraire dont le XXe siècle était si friand... Cette forme d’exhibitionnisme porte ses fruits car au Père Lachaise le tombeau de Beaujour suscite curiosité... Toutefois sur le plan érotique funéraire, "la grande B" comme certain l'appellent, n'est plus à l'ordre du jour. Les chevaliers de la volupté qui sillonnent ce vaste terrain feuillus... Il est vrai qu'entre les années 1960 à 1980 le phare Beaujour jouissait dans les milieux les plus fripons, d'une haute réputation.Des personnes du meilleur monde se retrouvaient la nuit dans la crypte et s'y adonnaient à des partis fines suivies de bacchanales... »