Fédération des étudiants nationalistes
La Fédération des étudiants nationalistes (FEN) est une ancienne organisation étudiante française d'extrême droite.
Fondation |
1er mai 1960 |
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Dissolution |
1967 |
Type | |
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Pays |
Positionnement |
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Historique
La Fédération des étudiants nationalistes fut constituée le par des étudiants – généralement issus de Jeune Nation – favorables à l'Algérie française et hostiles au texte appelant le gouvernement français à engager des pourparlers avec le FLN que l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) avait voté un mois plus tôt lors de son congrès annuel. À sa direction, figuraient Pierre Poichet, Georges Schmelz, Jacques Vernin, François d'Orcival (Amaury de Chaunac-Lanzac) et Fabrice Laroche (Alain de Benoist, qui fut introduit dans l'organisation par François d'Orcival en 1961). Parmi les objectifs fixés par la direction de la FEN, outre la lutte contre la « marxisation de l'Union nationale des étudiants de France » :
- « faire entendre la voix des étudiants qui refusent à l'U.N.E.F., devenue un fief marxiste, le droit de parler en leur nom » ;
- « chasser le marxisme des universités et des lycées de France » ;
- « opposer au syndicalisme marxiste de l'U.N.E.F. un syndicalisme corporatif » ;
- « préparer l'avenir français par l'étude des grands problèmes nationaux et la diffusion du nationalisme français » ;
- « soutenir l'action des défenseurs de l'intégration territoriale de l'Algérie française à la Mère Patrie[1] ».
Le mouvement appelle l'armée à opérer un coup de force « face aux immenses périls qui menacent la civilisation blanche, européenne et française[2]. » La FEN voue une haine particulière au général de Gaulle[2].
Les dirigeants de la FEN rédigent un document intitulé Le Manifeste de la classe 60 – en écho à la Lettre à un soldat de la classe 60 de Robert Brasillach –, publié pour la première fois en 1960 (des extraits en étant reproduits dans les Cahiers universitaires, mensuel de la FEN[3]), puis republié à l'automne 1962. Ce manifeste devint une charte idéologique et un point de repère important du « néofascisme » français d'après-guerre[4].
Implantée dans de nombreuses facultés, elle fut à l'origine de la revue et du mouvement Europe-Action (créés en 1963) qui, dirigés par Dominique Venner, contribueront à diffuser les thèmes du nationalisme européen.
Le 18 février 1964, une partie des cadres et des militants est exclue de la FEN et fondera par la suite le mouvement Occident[5].
En 1965, la FEN apporte son soutien à la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour lors de l'élection présidentielle.
La FEN s'auto-dissout en 1967. L'année suivante, une partie de ses responsables se retrouvera, acquise à l'idée d'une Europe unie, pour créer le Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE).
Publications
La FEN disposait d'un réseau de journaux étudiants et Lycéens répartis à travers le territoire français.
- FEN Presse
- Le fer de Lance
- Cite Forum horizons nouveaux
- Dijon université (université de Dijon)
- Avenir
- Position nationalistes (Sciences po)
- Sorbonne nationaliste (Sorbonne)
- Brest nationaliste (université de Brest)
- Flamme (Pyrénées)
- L'alcazar de Bordeaux (université de Bordeaux)
- Midi nationaliste
- Perspectives (Polytechnique)
- Militant (Lycée Parisiens)[6]
Bibliographie
Témoignages
- Frédéric Chatillon, Thomas Lagane et Jack Marchal (dir.), Les Rats maudits. Histoire des étudiants nationalistes 1965-1995, Éditions des Monts d'Arrée, 1995 (ISBN 2-911387-00-7). Le premier chapitre évoque la FEN
Travaux
- Frédéric Charpier, Génération Occident : de l'extrême droite à la droite, éd. du Seuil, 2005.
Notes et références
- Henry Coston, Partis, Journaux et Hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, numéro spécial des Lectures françaises, La Librairie française, 1960, p. 229.
- Jean-Pierre Rioux, Histoire de l’extrême droite en France, Points, , p. 233
- À côté des Cahiers universitaires, la FEN publie F.E.N.-Presse, bulletin d'informations confidentielles et, dans sa dernière année, Militant.
- Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France de 1944 à 1965, Fayard, 1984, p. 192.
- Lebourg Nicolas, « L’affrontement des étudiants extrémistes, dans les années 1960 », Études, 2018/5 (Mai), p. 45-58.
- Frédéric Charpier, Génération Occident, Éditions du seuil, , 506 p. (ISBN 978-2-02-115751-2), p. 88