Ernst von Althaus
Ernst Freiherr[note 1] von Althaus ( - ) est un as de l'aviation allemand de la Première Guerre mondiale, crédité de neuf victoires aériennes confirmées, ainsi que de huit autres non confirmées. Il est l'un des premiers pilotes de Fokker Eindecker, lors de la période du fléau Fokker (en).
Biographie
Jeunesse
Ernst von Althaus naît à Cobourg[1], d'un père adjudant dans l'armée saxonne[2]. Il intègre en le 18e régiment de hussards basé à Großenhain en tant qu'enseigne[2]. Althaus est promu Leutnant en et sert dans le même régiment lorsque la Première Guerre mondiale éclate[2].
Débuts dans la cavalerie
Ernst von Althaus prend part aux combats lors des premiers mois de la guerre dans son unité de cavalerie. Il s'illustre particulièrement en menant une patrouille de 15 hussards dans un village français dans lequel il se heurte à une forte résistance[1]. Dans le violent combat qui s'ensuit, Althaus réussit à faire 22 prisonniers, ce qui lui vaut la croix de chevalier de l'ordre militaire de Saint-Henri[1] - [2]. Face à l'inutilité des unités de cavalerie dans la guerre de tranchée, Ernst von Althaus est transféré dans l'aviation à l'été 1915[1].
Aviation
Althaus passe d'abord par le Flieger Ersatz Abteilung 6, une unité de formation basée à Großenhain[1]. En août, il est promu Oberleutnant et transféré au Feldflieger-Abteilung 23 (FFA 23), au côté de pilotes déjà chevronnés comme Rudolf Berthold ou Hans-Joachim Buddecke[2]. Les trois hommes font partie des tout premiers pilotes à voler sur des Fokker Eindecker à partir d'octobre[2].
Le , il abat un Royal Aircraft Factory BE.2c près de Roye. En février 1916, il remporte deux victoires, une en mars, et le 30 avril, il devient un as en remportant sa cinquième victoire[2] - [3]. Il est cependant blessé à la jambe peu de temps après[2]. Durant son séjour à l'hôpital, Althaus rencontre une infirmière, qu'il épousera après la guerre[2]. Rétabli au début de l'été, Ernst von Althaus est décoré de l'Ordre de Hohenzollern et de la croix Pour le Mérite, les deux distinctions les plus prestigieuses de l'Empire allemand.
Dans la foulée, il intègre la Jagdstaffel 4, toujours sous les ordres de Rudolf Berthold[2]. C'est avec cette unité qu'Althaus sert jusqu'à sa deuxième blessure, le . Une fois rétabli, Althaus prend brièvement le commandement de la Jasta 14 avant que Manfred von Richthofen, le célèbre Baron Rouge, ne le choisisse personnellement pour commander la Jagdstaffel 10 (en), avec laquelle il remporte sa neuvième et dernière victoire le . Quelques jours plus tard, Richthofen le fait remplacer par Werner Voss en raison des problèmes de vue qui commencent à apparaître chez Ernst von Althaus[2]. Ce dernier est affecté comme formateur à une école d'aviation créée le à Valenciennes[4], mais sa vue décline encore, ce qui lui vaut d'être transféré dans l'infanterie en 1918.
Durant sa carrière de pilote, Althaus fut surnommé « hussar Althaus » en raison de son parcours d'avant-guerre. Il décora donc son appareil avec le code morse correspondant aux initiales de ce surnom, HA[2].
Fin de la guerre
Ernst von Althaus sert comme commandant de compagnie dans le 12. Königlich Sächsischen Infanterie-Regiments Nr. 177 après une courte formation. Le , il est fait prisonnier par l'armée américaine dans le secteur de Verdun après de violents combats qui ont réduit la compagnie qu'il commande à une quinzaine d'hommes[2]. Il termine la guerre dans un camp de prisonniers dont il n'est libéré qu'en septembre 1919[2].
Vie civile
Après son retour au pays, Althaus est d'abord membre du conseil d'administration de la Badische Luftverkehrs-GmbH (de) (BALUG), une éphémère compagnie aérienne fondée en 1919, qui voulait créer en 1920 une ligne postale aérienne de Francfort vers la Suisse. La compagnie ne résiste toutefois pas au démembrement complet de l'aviation allemande stipulé par le traité de Versailles, et ferme ses portes en 1921[5].
Althaus étudie ensuite le droit dans les universités de Königsberg, Berlin et Rostock dont il sort diplômé le [6] et devient avocat, puis juge[2]. Il mène une brillante carrière juridique, qui l'amène à devenir président du tribunal de grande instance de Berlin pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, ses problèmes de vision empirent, et Althaus perd complètement la vue en 1937[2].
À la fin de la guerre, il sert comme interprète auprès des Alliés[2], puis tombe gravement malade en [2]. Ernst von Althaus meurt le 29 novembre de la même année, à 56 ans[2].
Notes et références
Notes
- Titre de noblesse équivalent à celui de baron
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ernst Freiherr von Althaus » (voir la liste des auteurs).
- VanWyngarden 2006, p. 19.
- Franks, Bailey et Guest 1993, p. 61.
- « Ernst Freiherr von Althaus », sur www.theaerodrome.com (consulté le )
- « Jagdstaffelschule II », sur www.frontflieger.de (consulté le )
- « Aufwind Ausgabe 2 », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Ernst (Frhr. v. Althaus) Prinz zu Bentheim u. Steinfurt (1922 SS) @ Rostocker Matrikelportal », sur matrikel.uni-rostock.de (consulté le )
Bibliographie
- (en) Norman L. R Franks, Frank W Bailey et Russell Guest, Above the lines: the aces and fighter units of the German Air Service, Naval Air Service and Flanders Marine Corps, 1914-1918, Grub Street, (ISBN 978-0-948817-73-1, OCLC 472550995, lire en ligne)
- (en) Greg VanWyngarden, Early German Aces of World War I, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-84176-997-4, OCLC 791361851, lire en ligne)
- (en) Terry C. Treadwell et Alan C. Wood, German knights of the air, 1914-1918: The Holders of the Orden Pour le Merite, Barnes and Noble, (ISBN 978-0760707906), p. 22-25
Liens externes
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