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Epipedobates anthonyi

Epipedobates anthonyi est une espèce d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae ou « poison-dart frogs » (en français grenouilles à flèches empoisonnées)[1]. Les grenouilles de cette famille sont toutes capables de produire un mucus toxique sur leur peau, en l'occurrence une toxine lipophile à base de l'alcaloïde pipéridinique "épibatidine".

Selon les conclusions des chercheurs, l'epibatidine semble être une toxine générée entièrement à partir des sources alimentaires de cette grenouille à l'état sauvage, particulièrement dans les plantations de cacao abritant les fameux "arbres à piment". Ce serait pour cette raison que les grenouilles élevées en captivité ne produiraient pas d'épibatidine[2]. C'est pourquoi, dans la limite de 40 individus, le Certificat de Capacité (CDC) mention détention et élevage (à but non lucratif) délivré par la Préfecture après avis de la Direction Départementale de Protection des Populations (DDPP, anciennement Direction des Services Vétérinaires), n'est pas requis pour la détention de cette espèce[3].

Étymologie

Cette espèce est nommée en l'honneur du mammalogiste Harold Elmer Anthony qui a découvert l'holotype[4].

Caractéristiques

Epipedobates anthonyi
Epipedobates anthonyi

Les mâles mesurent de 19,0 Ă  24,5 mm et les femelles de 21,5 Ă  26,5 mm[5].

Epipedobates anthonyi produit un mucus toxique sur la peau, qui contient de l'épibatidine (un alcaloïde)[5]. La résistance de cette grenouille à son propre venin est due à des mutations du gène codant le récepteur ordinairement sensible à la toxine[6].

Écologie et comportement

Alimentation

Les adultes se nourrissent de petits arthropodes, principalement d'insectes[5].

Reproduction

La femelle pond de 15 à 40 œufs de 2 mm de diamètre environ. Ils sont déposés sur la litière de feuilles. Le mâle surveille les œufs pendant 2 semaines jusqu'à ce qu'ils éclosent. Il les humidifie régulièrement et les défend contre les prédateurs. Après l'éclosion, le mâle transporte sur son dos les têtards jusqu'à un cours d'eau. Les têtards finiront seuls leur développement[5].

Habitat et répartition

Cette espèce se rencontre de 150 Ă  1 400 m d'altitude sur le versant Ouest de la cordillère Occidentale en Équateur[7] dans les provinces d'Azuay, de El Oro et de Loja, et au PĂ©rou dans les rĂ©gions de Piura, de Tumbes et d'Ancash.

C'est une espèce terrestre qui vit dans les forêts tropicales sèches et les plaines humides[5].

Taxinomie

Elle a été relevée de sa synonymie avec Epipedobates tricolor par Schulte en 1999[8] ou elle avait été placée par Henle en 1992[9] - [10].

Notes et références

Publication originale

  • Noble, 1921 : Five new species of Salientia from South America. American Museum novitates, no 29, p. 1-7 (texte intĂ©gral).

Références

  1. Amphibian Species of the World, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. plus d'infos sur https://www.aquaportail.com/topic-4437-8-epipedobates-anthonyi-la-dendrobate-d-anthony.html
  3. cf arrêté du 12 décembre 2000 (modifié)
  4. Noble, 1921 : Five new species of Salientia from South America. American Museum novitates, no 29, p. 1-7 (texte intégral).
  5. AmphibiaWeb. <https://amphibiaweb.org> University of California, Berkeley, CA, USA, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  6. (en) R. D. Tarvin, C. M. Borghese, W. Sachs, J. C. Santos, Y. Lu Y, L. A. O'Connell, D. C. Cannatella, R. A. Harris et H. H. Zakon HH, « Interacting amino acid replacements allow poison frogs to evolve epibatidine resistance », Science, vol. 357, no 6357,‎ , p. 1261-1266 (DOI 10.1126/science.aan5061).
  7. description de Epipedobates anthonyi avec cartographie.
  8. Schulte, 1999 : Pfeilgiftfrösche. Artenteil—Peru Karl Hauck.
  9. Henle 1992 : Zur Amphibienfauna Perus nebst Beschreibung eines neuen Eleutherodactylus (Leptodactylidae). Bonner Zoologische Beiträge, vol. 43, no 1, p. 79-129 (texte intégral).
  10. Graham, Ron, Santos, Schneider & Moritz, 2004 : Integrating phylogenetics and environmental niche models to explore speciation mechanisms in dendrobatid frogs. Evolution vol. 58, p. 1781-1793 (texte intégral).

Voir aussi

Liens externes

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