Épibatidine
L'épibatidine est un alcaloïde naturellement présent dans la peau de plusieurs clades de grenouilles. Elle a été découverte en 1974 chez Epipedobates tricolor[2] par John Daly, qui l'a nommée mais n'a pu déterminer sa structure (en vue notamment de la synthétiser) qu'au début des années 1990 grâce aux progrès de la chimie analytique[3]. C'est un agoniste des récepteurs de la nicotine, avec une action analgésique environ deux cents fois plus puissante que celle de la morphine[4].
Épibatidine | |
Identification | |
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Nom UICPA | (1R,2R,4S)-(+)-6-(6-chloro-3-pyridyl)-7-azabicyclo[2.2.1]heptane |
No CAS | |
No ECHA | 100.162.281 |
DrugBank | DB07720 |
PubChem | 11031065 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C11H13ClN2 |
Masse molaire[1] | 208,687 ± 0,012 g/mol C 63,31 %, H 6,28 %, Cl 16,99 %, N 13,42 %, |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
La résistance des grenouilles à leur propre venin est due à des mutations du gène codant le récepteur ordinairement sensible à la toxine[5].
L'épibatidine est inutilisable comme anesthésique en raison de sa forte toxicité[2], mais des dérivés moins toxiques ont été synthétisés avec un effet analgésique sur les mêmes récepteurs[4]. L'un d'entre eux, ABT-594, est à la fois efficace contre la douleur (même rebelle aux opiacés - cinquante fois plus efficace que la morphine) et d'une relative innocuité[6]. Un autre dérivé, l'épiboxidine, reste efficace tout en étant vingt fois moins toxique que l'épibatidine[7].
Depuis la détermination de la structure de l'épibatidine en 1992 et en raison de sa rareté, de nombreuses synthèses totales de l'épibatidine ont vu le jour[8].
Références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Mise au point de méthodes d'arylation des hydrates de carbone -application dans l'approche des synthèses énantiospécifiques de l'épibatidine ou de ses analogues, thèse d'Isabelle Hladezuk
- Le magasin du bon Dieu, par Pierre Potier
- Les substances agonistes du récepteur nicotinique
- (en) R. D. Tarvin, C. M. Borghese, W. Sachs, J. C. Santos, Y. Lu Y, L. A. O'Connell, D. C. Cannatella, R. A. Harris et H. H. Zakon HH, « Interacting amino acid replacements allow poison frogs to evolve epibatidine resistance », Science, vol. 357, no 6357,‎ , p. 1261-1266 (DOI 10.1126/science.aan5061).
- Les nouveaux remèdes naturels : Quand la nature guérit…, par Jean-Marie Pelt
- Structures des dérivés, figure 70 page 54 de la thèse de Carine Lévesque
- Sandrine Ing, « Epibatidine - Focus sur les méthodes de synthèse », sur CHEMCREATIVITY, (consulté le )