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Enteropneusta

Étymologie

Leur nom est formé des mots grecs "entero" ("intestin") et "pneu-" (préfixe pour "respirer")[1].

Description

Un ver entéropneuste de la famille des Ptychoderidae, dans son environnement naturel à La Réunion.

Leur corps est divisé en trois parties : le probiscis, le col et le tronc. Leur système circulatoire est ouvert (comme les échinodermes), et leur système digestif est assez avancé, quoique équipé de muscles très peu développés (la nourriture est essentiellement poussée par l'épiderme cilié). La respiration est assurée par des fentes branchiales ouvertes dans le pharynx (d'où le nom d'entéropneuste : les poumons dans l'intestin). Les entéropneustes sont essentiellement visibles par les imposants tas de déjections que les gros individus expulsent du sable, formant des boudins de sable fin aggloméré[2].

La phylogĂ©nie des torquaratoridae indique que ce groupe a commencĂ© par Ă©voluer Ă  partir d'ancĂŞtres vivant dans des eaux marines peu profondes, pour ensuite rayonner abondamment dans les eaux profondes[3]. Certaines espèces peuvent atteindre jusqu'Ă  2,50 m de long[2]. D'autres peuvent se dĂ©placer sur de longues distances, tout en Ă©tant capables de s'enfouir dans les sĂ©diments pour se cacher des prĂ©dateurs. Certains utilisent leur intestin comme ballast, le remplissant de sĂ©diments ou le vidant selon qu'ils veulent se poser sur le fond marin ou flotter dans l'eau et dĂ©river avec les courants. L'un d'eux a Ă©tĂ© vu Ă  20 mètres au-dessus du fond marin (Ă©quipe de Karen Osborn, Institut de recherche de l'aquarium de Monterey, Californie, U.S.A.)[4].
Le proboscis sécrète un mucus qui bloque les proies ce qui permet par la suite de les avaler.

Anatomie d'un Saccoglossus sp.

Reproduction

La reproduction se fait sur les plages et la ponte se fait en mer. On obtient alors des larves planctoniques pélagiques.

Habitat

Bien qu'étudiés de façon extensive à cause de leur relation proche aux Chordata (voir les Hémichordatas), on a longtemps cru qu'ils ne vivaient que dans l'estran et les eaux peu profondes (zones accessibles aux humains), et enterrés. Une étude publiée en 2011 montre qu'il en existe de nombreuses espèces dans les bas-fonds marins, et qu'ils sont des membres importants des communautés épibenthiques des eaux profondes[3].

Taxonomie

On a longtemps placé dans la classification du vivant les hémichordés à la base des chordés, mais on les pense désormais plus proches des échinodermes, les ares étant particulièrement ressemblantes[2].

Malgré leur grande diversité morphologique, la plupart des entéropneustes des eaux profondes forment un clade unique (la famille remaniée des Torquaratoridae) sur la base de leur séquences d'ARNr et la morphologie du squelette de leur proboscis et de leur stomochorde[3]. La classe des entéropneustes n'est pas monophylétique, mais les familles de cette classe le sont[1].

Liste des familles

Selon ITIS (4 mars 2016)[5] :

  • famille Harrimaniidae Spengel, 1901
  • famille Ptychoderidae Spengel, 1893
  • famille Spengelidae Willey, 1899
  • famille Torquaratoridae Holland, Clague, Gordon, Gebruk, Pawson & Vecchione, 2005
  • Enteropneusta incertae sedis



Paléontologie

Le genre Oesia, fossile datant du Cambrien des schistes de Burgess, est interprété par certains auteurs comme un entéropneuste.

Références taxinomiques

Notes et références

  1. (en) Banque de données mondiale sur les espèces marines.
  2. (en) « Marine Worms - Hemichordata (Acorn worms) », sur mesa.edu.au.
  3. (en)Diversification of acorn worms (Hemichordata, Enteropneusta) revealed in the deep sea, par Karen J. Osborn, Linda A. Kuhnz, Imants G. Priede, Makoto Urata, Andrey V. Gebruk et Nicholas D. Holland, du Department of Invertebrate Zoology, Smithsonian Institution, National Museum of Natural History, Washington, DC, USA. Publié dans Proceedings of the Royal Society, Biological Sciences. 2011.
  4. « Ce ver bouge grâce Ă  ses intestins Â» par R.B., article dans Sciences & Vie n° 1133, fĂ©vrier 2012, p. 16.
  5. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 4 mars 2016
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