Enrique Granados
Enrique Granado y Campiña (Enric en catalan), né le à Lleida et mort le en mer, est un compositeur et pianiste espagnol.
Naissance | |
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Décès |
(à 48 ans) Mer |
Nom de naissance |
Enrique Granados y Campiña |
Nationalité | |
Domicile |
Barcelone (- |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
à partir de |
Conjoint |
Amparo Gal Lloberas (d) (à partir de ) |
Enfants |
Membre de |
Escola catalana de piano (d) |
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Instrument | |
Maître |
Francisco Jurnet, Joan Batista Pujo, Felipe Pedrell, Charles Wilfrid de Bériot |
Élève | |
Genres artistiques | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Goyescas pour piano, Partitura (d), Danses espagnoles, María del Carmen, Scènes romantiques |
Biographie
Élève précoce, il étudie le piano à Barcelone sous la direction de Francisco Jurnet et de Juan Baptista Pujol, qui compta également Isaac Albéniz parmi ses élèves. Granados obtient le premier prix de piano au Conservatoire de Barcelone en 1883. Il étudiera également la composition avec Felipe Pedrell, avant de quitter l'Espagne en 1887 pour se rendre à Paris où il suit les cours de Charles Wilfrid de Bériot. C'est là qu'il rencontre la dernière génération de compositeurs français : Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel, Paul Dukas, Vincent d'Indy, Camille Saint-Saëns, etc.
Il revient s'installer à Barcelone en 1889 pour y entamer une brillante carrière d'interprète et de compositeur. Il donne son premier récital en 1890. Par la suite, il partagera la scène avec de nombreuses célébrités de l'époque, dont bien des noms nous sont encore aujourd'hui familiers : Eugène Ysaÿe, Jacques Thibaud, Édouard Risler, etc. Son premier opéra, María del Carmen, lui vaut en 1898 une consécration royale. Néanmoins, les quatre opéras suivants, composés entre 1901 et 1911, n'auront guère de succès.
En 1901, il fonde l'Academia Granados. Il se consacre dès cette date à l'enseignement du piano et de l'interprétation pianistique. Il fut professeur, entre autres, du compositeur Roberto Gerhard. S'il poursuit parallèlement sa carrière de compositeur, il ne reviendra en tant que tel sur le devant de la scène qu'en 1911, à la faveur des premières auditions de sa suite pour piano, Goyescas. Le titre de l'œuvre qui assura sa notoriété est un hommage au peintre Francisco de Goya, pour qui Granados éprouvait une vive admiration : « Goya est le génie représentatif de l'Espagne... Nous devons, à l'exemple de cette belle figure, tenter de contribuer à la grandeur de notre pays ».
En 1916, il effectue un voyage à New York pour assister à la première américaine de son opéra Goyescas, inspiré de la suite du même nom. Les représentations sont un succès. Granados achève sa tournée américaine dans l'enthousiasme. Au mois de mars, sur le chemin du retour, il embarque avec sa femme à bord du Sussex, qui fait la liaison de Londres à Barcelone. Le 24 mars 1916, le navire est torpillé par un sous-marin allemand UB-29. Il réussit à rejoindre un canot de sauvetage mais, apercevant sa femme qui se noyait, il sauta à nouveau à la mer. Tous deux se noyèrent.
Commentaires
Enric Granados forme, avec Isaac Albéniz, Manuel de Falla, Joaquin Turina et Joaquín Rodrigo, le quintette emblématique du renouveau de la musique espagnole à la fin du XIXe siècle. Sur la Péninsule, les dernières décennies avaient en effet plutôt été marquées, dans le domaine musical, par l'extinction progressive de la tradition classique. La mode italienne, du reste, avait peu à peu vidé les productions espagnoles de leur "génie national". Seul le flamenco perpétuait sur la scène ibère une tradition vivante et dynamique. L'influence de Felipe Pedrell et de son Cancionero Musical Popular Español fut déterminante pour le réveil musical d'une musique espagnole à la fois savante et enracinée. Granados fera de nombreux emprunts rythmiques, mélodiques et harmoniques, à la musique populaire de son pays.
Granados n'a jamais écrit pour la guitare, malgré le caractère éminemment national de cet instrument. De nombreuses adaptations de son œuvre ont été réalisées au XXe siècle pour cet instrument, sous la forme de pièces pour guitare seule, ou bien pour deux ou quatre guitares. Diverses transcriptions de ses Danses espagnoles (Danzas españolas, op. 37) ont également été effectuées pour la harpe.
Il a parmi ses élèves, l'artiste Elisabeth Mulder[1].
Œuvres
Musique de chambre
- Intermezzo pour violoncelle et piano
- Trio pour violon, violoncelle et piano
Musique vocale
- Trois zarzuelas
- Canciones españolas, pour voix et piano
- Cançons catalanes, pour voix et piano
Liste
Période | Titre | Instrumentation | Mouvements / Indications | Création |
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Œuvres pour le piano | ||||
1885 | Elvira: mazurka | |||
1888 | Dans le bois | |||
1888 ca. | Álbum París 1888 /Álbum de melodias | Comprend 22 pièces brèves | ||
1888 | En la aldea | Salida del sol - Maitines - El cortejo (marcha nupcial) - La oración - Regreso (marcha nupcial) - Canto recitado - La siesta - Danza pastoril - Final - La puesta de sol | Barcelone, Conservatorio Superior de Música de Barcelone, | |
1885-90 ca. | Danza característica | |||
1890 ca. | Canción árabe | |||
1890 ca. | Moresca | |||
1890 ca. | Capricho español | |||
1890 ca. | Valses sentimentales | Vivo - Andante - Vivo - Dolente - Allegro appasionato - Andantino amoroso - Allegro pastoral en forma de vals - Sentimentale - Dolente - Allegro final | ||
ca. 1890; pub. 1892-1900 | Danzas españolas op. 37 | no 1, Galante - no 2, Oriental - no 3, Fandango - no 4, Villanesca - no 5, Andaluza - no 6, Jota - no 7, Valenciana - no 8, Sardana - no 9, Romántica - no 10, Melancólica - no 11, Arabesca - no 12, Bolero. Une première version orchestrale de trois de ces danses de Joan Lamote de Grignon eut lieu le . | Barcelone, Teatre Líric, . E. Granados, piano | |
1890 ca. | Arabesca | Barcelone, Teatre Líric, | ||
-- | Serenata española | (perdue) | Barcelone, Teatre Líric, | |
1890-95 ca. | Dolora en La mineur | Madrid, | ||
1890-95 ca. | Carezza - Clotilde - La sirena - Marcha real - Soldados de cartón | |||
1891-93 | Apariciones: valses románticos | Introducció: presto - Cadenciós - Vals alemany - Fantasmes - Pastoral - Sensible - Ves-te'n, tristor! - Andantino quasi allegretto - Vals vienès - ?... - Ecos | ||
1892 | Paisaje | |||
1892 | Cartas de amor | Cadencioso - Suspirante - Doliente - Apassionato | ||
1893 | Serenata | |||
1895 ca. | Valses poéticos | Introducció: Vivace molto - Vals melòdic - Vals apassionat - Vals lent - Vals humorístic - Vals brillant - Vals sentimental - Vals papallona - Vals ideal | Madrid, ; Barcelone, Teatre Líric, | |
1895 | Piezas sobre cantos populares españoles | 1. Preludio - 2. Añoranza - 3. Ecos de la parranda - 4. Vascongada - 5. Marcha oriental - 6. Zambra - 7. Zapateado | ||
1895-96 | Parranda-Murcia | |||
1897 | L'himne dels morts | |||
1898 ca. | A la cubana, op. 36 | 1. Allegretto - 2. Un poco vivo | ||
1898 ca. | A la antigua (bourrée) | |||
1898 ca. | La góndola: escena poética | |||
1900 ca. | Exquise: vals-tzigane | |||
1900 ca. | A la pradera, op. 35 | |||
1900-01 | Oriental | |||
1901 | Rapsodia aragonesa | |||
1903 | Allegro de concierto | Madrid?, 1903? | ||
1904 | Escenas románticas | Mazurka - Berceuse - *** (Lento con estasi) - Allegretto - Allegro apasionato - Epílogo | Madrid, Unión Musical, | |
1909-10 | Valse de concert | |||
1909-10 | Azulejos | Œuvre commencée par Isaac Albéniz et terminée par Granados | Barcelone, Palais de la musique catalane, . E. Granados, piano | |
1910-12 ca. | Jácara (danza para cantar y bailar), op. 14 | |||
1911 | Goyescas | Llibre 1: no 1, Los requiebros - no 2, Coloquio en la reja - no 3, El fandango de Candil - no 4, Quejas ó la maja y el ruiseñor
|
Barcelone, Palais de la musique catalane, (Llibre 1); Teatro Principal (Tarrasa), (improvisation sur le thème de '"El pelele"); Barcelone, Palais de la musique catalane, ("El pelele"); Paris, Salle Pleyel, (Llibre 2). E. Granados, piano | |
publicat 1912 | Dos impromptus | 1. Vivo e appasionato - Impromptu de la codorniz | ||
pub. 1912 | Escenas poéticas | 1a sèrie: 1. Berceuse - 2. Eva y Walter - 3. Danza de la rosa—2a sèrie: 1. Recuerdo de países lejanos - 2. El ángel de los claustros - 3. Canción de Margarita - 4. Sueños del poeta | ||
1912 | Fantasía (Cheherezada), op. 34 | Datée du | ||
1912-13 | Libro de horas | 1. En el jardín - 2. En invierno (La muerte del ruiseñor) - 3. Al suplicio | Barcelone, | |
-- | Danza lenta, op. 37 | Barcelone, | ||
-- | Escenas infantiles: miniaturas, op. 38 | 1. Recitando - 2. Pidiendo perdón - 3. El niño duerme - 4. Niño que llora - 5. Séptima melodía | ||
-- | Cuentos de la juventud | |||
-- | Marche militaire | Barcelone, | ||
publ. 1914 | Impromptu (allegro assai), op. 39 | |||
-- | 2 Marxes militars | |||
Œuvres orchestrales | ||||
1899 | Marcha de los Vencidos | Barcelone, Societat Musical de Barcelone, | ||
1899 | Suite sobre cantos gallegos | Barcelone, Societat Musical de Barcelone, | ||
1908 | Dante | Orchestre et mezzosoprano (seulement dans la seconde partie) (Partition) | op. 21 1. L'entrada a l'infern - 2. Paolo e Francesca | Barcelone, Palais de la musique catalane, 6-1908 |
1909 ca. | Concierto para piano y Orchestre | Inachevé: on a au complet le premier mouvement (Lento-Allegro grave ma non molto) et le début du second (Andante). Il a été reconstitué, orchestré et complété par le pianiste, compositeur et chef d'orchestre Melani Mestre. | Perdu, le manuscrit original a été retrouvé en 2009 par Melani Mestre; édité en 2010 par la Editorial Boileau de Barcelone; créé le dans la Salle Philharmonique de Lviv, Ukraine, par Melani Mestre (piano), la Lviv Symphony Orchestra et Alexis Soriano (chef). | |
1910 | Elisenda: suite | Sur un texte de Apel·les Mestres. 1. El jardín de Elisenda - 2. Trova - 3. Elisenda - 4. La vuelta o Final | Barcelone, Sala Granados, | |
1911 | Cant de les estrelles | Barcelone, Palais de la musique catalane, 1911 | ||
1916 | Navidad | À partir de La cieguecita de Betania | Madrid, Sociedad Nacional de Música, | |
1916 | Danza de los ojos verdes | À partir de La cieguecita de Betania | Nueva York, Maxine Elliot Theater, | |
? | Danza gitana | |||
? | La nit del mort (Poème desolación) | |||
? | Suite oriental | Incomplet | ||
Musique de chambre | ||||
1888 ca. | Canto (Melodía) | De l'Álbum París 1888 | ||
1895 ca. | Quinteto para piano en Sol menor, op. 49 | Allegro - Allegretto quasi andantino - Molto presto | Madrid, Salón Romero, | |
1895 ca. | Trio, op. 50 | 1.Poco allegro con espressione - 2.Scherzetto - 3.Duetto - 4.Finale | Madrid, Salón Romero, | |
1903 | Melodía | Barcelone, Teatre Eldorado, | ||
1914 | Serenata | Paris, Salle Pleyel, | ||
1915 | Madrigal | Barcelone, Sala Granados, | ||
1915 | Trova | Arrangement du second mouvement de Elisenda | Barcelone, Sala Granados, | |
-- | Danza gallega | |||
-- | Sonata para violoncelle et piano | |||
-- | Romanza | |||
-- | Sonata | Seul le premier mouvement; il y a des esquisses pour les trois autres | ||
-- | Tres preludios | 1. La góndola - 2. El toque de guerra - 3. Elevación | ||
-- | Trio | |||
-- | Escena religiosa | |||
-- | Intermedios para la misa de casamiento de Dionisio Conde | Marcha - Meditación | ||
-- | Pequeña romanza | |||
Musique vocale | ||||
1900 | La boira | Barcelone, Sala Chaissagne, . Marina Cañizares, sop. | ||
-- | Canto gitano | |||
1902 | Cançó d'amor | Poème de J. M. Roviralta | ||
1910 | Colección de tonadillas escritas en estilo antiguo sur des textes de F. Periquet | Amor y odio – Callejeo - El majo discreto - El majo tímido - El mirar de la maja - El tra-la-la y el punteado - La maja de Goya - La Maja Dolorosa I, II y III, ¡Ay majo de mi vida!, ¡Oh muerte cruel!, De aquel majo amante - Las currutacas modestas - Si al retiro me llevas - El majo olvidado | Barcelone, Palais de la musique catalane, | |
-- | Elegía eterna | Poème d'Apel·les Mestres | Barcelone, Palais de la musique catalane, | |
-- | L'ocell profeta | Poème de la comtesse de Castellà | Barcelone, | |
1914-15 | Canciones amatorias | Mañanica era - Mira que soy niña - Serranas de Cuenca (letra de Luis de Góngora) - Lloraba la niña (Poème de Góngora)- No lloréis, ojuelos (Poème de Lope de Vega) - Descúbrase el pensamiento - Gracia mía | Barcelone, Sala Granados, | |
-- | Cançoneta, op. 51 | Poème d'Apel·les Mestres | ||
-- | L'herba de l'amor | |||
-- | Balada | |||
-- | Canción | |||
publ. 1916 | Canción del postillón | |||
Œuvres lyriques | ||||
1895 | Miel de la Alcarria, op. 54 | Musique de scène pour le drame en 3 actes de Josep Feliu i Codina | 1895 | |
1897-98 | Ovillejos | Saynète lyrique en 2 actes de Josep Feliu i Codina | ||
1898 | María del Carmen | Opéra sur un livret de Josep Feliu i Codina[2] | Madrid, Teatro Parish, ; Barcelone, Teatre Tívoli, | |
1899 | Blancaflor | Drame lyrique en un acte de Adrià Gual | Barcelone, Teatre Líric, | |
1899-1900 | Petrarca | Drame lyrique en un acte sur un livret de Apel·les Mestres | (n'a pas été créé) | |
1901 | Picarol | Pièce lyrique en un acto de Apel·les Mestres | Barcelone, Teatre Tívoli, | |
1903 | Follet | Opéra en trois actes sur un livret de Apel·les Mestres | Barcelone, audition privée au Grand théâtre du Liceu, (n'a pas eu de succès et n'a pas été créé publiquement) | |
1906 | Gaziel | Poème en trois scènes sur un livret de Apel·les Mestres | Barcelone, Teatre Principal, . Jaume Pahissa, dir. | |
1911 | Liliana | Poème en une scène sur un livret de Apel·les Mestres | Barcelone, Palau de les Belles Arts, | |
1915 | La cieguecita de Betania (El portalico de Belén) | Opéra pour enfants sur un livret de Gabriel Miró. Pour voix d’enfants et ensemble de chambre. | Barcelone, maison de Granados à Vallcarca, 1-1916. Interprété par les enfants de Granados et Miró | |
1916 | Goyescas | Opéra en 2 actes sur un livret de Fernando Periquet y Zuaznabar | New York, Metropolitan Opera, | |
? | Torrijos | Musique de scène | ||
Enregistrements par Granados
Outre des gravures sur disque en système acoustique Granados a réalisé des enregistrements de ses propres compositions sur système Welte-mignon en 1913 et chez Aeolian sur système Duo-Art en 1916 dont :
Hommages
- Est nommé en son honneur (24681) Granados, un astéroïde de la ceinture principale découvert en 1989[3];
- Une des rues principales de la ville de Barcelone, dans le district de l'Eixample (carrer d'Enric Granados), porte son nom[4].
Notes et références
- (es) Mery Varona, « Elisabeth Mulder, escritora », sur Nombres de mujer,
- inspiré d'une pièce de théâtre de 1896 écrite par José Feliú y Codina (es) : Aux jardins de Murcie (María del Carmen)
- « (24681) Granados », sur www.minorplanetcenter.net (consulté le )
- (es) « Carrer d'Enric Granados - Callejero de Barcelona - Callejero.net », sur barcelona.callejero.net
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) International Music Score Library Project
- (en) AllMusic
- (he) Bait La Zemer Ha-Ivri
- (en) Carnegie Hall
- (en) Discography of American Historical Recordings
- (en) Grove Music Online
- (en) MusicBrainz
- (en) Musopen
- (en) Muziekweb
- (en + de) Répertoire international des sources musicales
- (en) Songkick
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Enric Granados i Campiña Une large vue sur Granados et son œuvre