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Endosperme

Le tissu albumen est un tissu végétal de réserves nutritives dans la graine des Gymnospermes ou des préspermaphytes, spécialisé dans le transfert des ressources de la mère vers l'embryon. Il s'étend de l'assise protéique (couche à aleurone) jusqu'au cœur du grain. Il provient de l'association de la cellule centrale et un spermatozoïde (gamétophyte male) . Il est donc polyploïde (à 3n).

Selon la théorie du conflit parents-progéniture, c'est ce rôle nourricier vital qui a conduit à l'évolution des gènes soumis à empreinte qui s'expriment dans l'endosperme des plantes à graine et le placenta des mammifères[1] - [2].

Terminologie

Pour les botanistes français, l'endosperme est le tissu nourricier contenu dans les graines des gymnospermes tandis que l'albumen triploïde est le tissu nourricier qui se développe après la double fécondation dans les graines d'Angiospermes. Ils ont donc la même fonction.

L'origine de cette dualité terminologique se situe en 1874, date à laquelle Van Tieghem en France pense qu'il est souhaitable d'utiliser des termes différents pour qualifier des tissus qui ne sont pas homologues. C'est alors qu'il propose les termes d'endosperme et d'albumen avec le sens donné ci-dessus à ces mots. Adoptée d'emblée par tous les botanistes français, cette terminologie ne sera pas retenue par la communauté savante étrangère qui, privilégiant l'analogie fonctionnelle, emploie le même terme, endosperm, pour les deux types de tissus de réserve.

D'ailleurs, dans certains recueils, on peut encore trouver l'utilisation d'endosperme ou endosperme triploïde à la place d'albumen. L'anglais endosperm désigne d'ailleurs l'albumen en français, d'où des confusions fréquentes.

Origine évolutive

Deux hypothèses majeures ont été historiquement proposées concernant les origines de l'endosperme. La première hypothèse suggère qu'il est homologue à un embryon surnuméraire stérile ayant acquis une fonction de nutrition[3] - [4]. La seconde hypothèse suggère que l'endosperme est homologue d'une partie du gamétophyte, et n'a donc pas eu à acquérir de fonction nutritive[5] - [6]. Ces deux hypothèses principales ont des arguments pertinents et l'origine évolutive du tissu endospermique n'est toujours pas claire[7].

Notes et références

  1. (en) David Haig, Mark Westoby, « Parent-specific gene expression and the triploid endosperm », The American Naturalist, vol. 134, no 1, , p. 147-155.
  2. (en) Odd-Arne Olsen, Endosperm. Developmental and Molecular Biology, Springer Science & Business Media, , p. 219
  3. (de) Sergius Nawaschin, « Resultate einer Revision der Befruchtungsvorgänge bei Lilium Martagon und Fritillaria tenella », Bulletin de l'Académie Impériale des Sciences de St Petersburg, vol. 9, no 4, , p. 377–382.
  4. (en) Ethel Sargant, « Recent work on the results of fertilization in angiosperms », Annals of Botany, vol. 14, no 56, , p. 689-712.
  5. (de) E. Strasburger, « Einige Bemerkungen zur Frage nach der “doppelten Befruchtung” bei den Angiospermen », Botanische Zeitung, vol. 58, no 1, , p. 294–315.
  6. (en) John Merle Coulter, « The endosperm of angiosperms », Botanical Gazette, vol. 52, no 5, , p. 380–385.
  7. (en) Ada Linkies, Kai Graeber, Charles Knight, Gerhard Leubner‐Metzger, « The evolution of seeds », New Phytologist, vol. 186, no 4, , p. 817 (DOI 10.1111/j.1469-8137.2010.03249.x).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Odd-Arne Olsen, Endosperm. Developmental and Molecular Biology, Springer Science & Business Media, , 248 p. (lire en ligne)

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