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Elizabeth Milbank Anderson

Elizabeth Milbank Anderson (1850–1921) Ă©tait une riche philanthrope amĂ©ricaine dĂ©vouĂ©e aux causes de la santĂ© publique, de l’éducation fĂ©minine et de la sauvegarde de l'enfance.

Elizabeth Milbank Anderson
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Distinction

Son Ɠuvre (chronologiquement situĂ©e Ă  la fin du Gilded Age et au dĂ©but de la "Progressive Era" , l'Ăšre progressiste amĂ©ricaine) s’étendait dans de multiples domaines : de la lutte contre la tuberculose et l'alcoolisme Ă  l’éradication de la diphtĂ©rie et Ă  la promotion de l'hygiĂšne.

Elizabeth Anderson est l’une des premiĂšres femmes Ă  crĂ©er (en 1905) une fondation : le "Memorial Fund Association" . À la mort de sa prĂ©sidente, la fondation d’Elizabeth Anderson (renommĂ©e "Milbank Memorial Fund" en 1921) avait distribuĂ© en 16 ans $ 9.3 millions de dons[1].

La France lui dĂ©cerna la croix de chevalier de la LĂ©gion d'honneur en 1919 pour son aide aux enfants d’Europe aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale[2].

Biographie

Le pĂšre d’Elizabeth Ă©tait le richissime Jeremiah Milbank (1818–1884) [3], un courtier-Ă©picier en gros devenu magnat de l’industrie, possesseur de laiteries (la "New York Condensed Milk Company" ) et de lignes de chemin de fer (la "Chicago, Milwaukee and St. Paul Railway") , de plus figure notable de la communautĂ© religieuse baptiste[4].

NĂ©e Ă  New York City le , Elizabeth est Ă©duquĂ©e par des prĂ©cepteurs dans une austĂšre famille de baptistes conservateurs Ă©troitement associĂ©e Ă  la "Madison Avenue Baptist Church" [1] : pratique religieuse assidue, abstention d’alcool, non-participation aux manifestations mondaines...

Par la suite, Elizabeth voyage en Europe, s’intĂ©resse aux beaux-arts (son pĂšre collectionne les toiles de l’école de Barbizon).

En 1876 Elizabeth Ă©pouse le peintre Abraham Archibald Anderson (1846–1940), portraitiste et peintre de paysages et de scĂšnes campagnardes.

Une fille leur naĂźt en 1978 : Eleanor, qui sera mĂ©decin et vivra jusqu’en 1959. Eleanor aura une fille, Elizabeth Milbank Anderson II (1905-1930).

Mrs Anderson meurt (apparemment d’anĂ©mie pernicieuse) Ă  New York le . Son corps est dĂ©posĂ© au mausolĂ©e de la famille Milbank, au "Putnam Cemetery" (Greenwich, Connecticut)[5].

Son Ă©poux, A. A. Anderson, artiste peintre, meurt en 1940.

Action dans le domaine de la Santé Publique

  • 1891 : Le 1° bĂ©nĂ©ficiaire connu d’Elizabeth Anderson est le sanatorium anti-tuberculeux du Dr Edward Livingston Trudeau, Ă  Saranac Lake (New York) : pendant une trentaine d’annĂ©es elle soutiendra en particulier son centre de recherches sur le traitement de la tuberculose[6].
  • 1904 : crĂ©ation d’un bain public modĂšle Ă  New York City[7]
  • 1909 : crĂ©ation du "Home pour enfants convalescents" de Chappaqua (New York) [8].
  • 1911 : elle assiste avec son mari Ă  une confĂ©rence de James Anderson Burns, un bĂ»cheron du Kentucky devenu prĂȘcheur baptiste, et qui en 1900 a fondĂ© une Ă©cole, l’Oneida Baptist Institute, afin d’apporter l’instruction et le progrĂšs Ă  une rĂ©gion dĂ©shĂ©ritĂ©e du Kentucky, le Clay County. Le couple Milbank-Anderson offre au rĂ©vĂ©rend Burns une ferme et un grand bĂątiment prĂ©fabriquĂ© : il sera appelĂ© Anderson Hall, et servira de dortoir pour les filles et de salle de classe[9]
  • 1912 : avec le concours de l’épouse de William K. Vanderbilt, crĂ©ation du "Home Hospital" pour Tuberculeux ” (1912)[10].
  • 1913 crĂ©ation du DĂ©partement de Bienfaisance de l’ "Association d’AmĂ©lioration des Conditions de vie des Pauvres" (un prĂ©dĂ©cesseur de l’actuelle "Community Service Society" de New York[11]. Le DĂ©partement institua des cantines scolaires Ă  New York pour 25 000 Ă©coliers, renforça le dĂ©pistage mĂ©dical scolaire, installa des fontaines d’eau potable et amĂ©liora la ventilation des locaux scolaires. Il installa aussi Ă  New York des WC publics, des laveries, et un magasin social d’alimentation vendant des produits de bonne qualitĂ© Ă  prix coĂ»tant[12].

De plus le Département lança à New York, de 1918 à 1921 la création de centre de santé et de services sociaux comme ceux de Mulberry Street, Columbus Hill, ainsi que le "Judson Health Center"[13].

  • 1916 : Elizabeth Anderson fait don de $100 000 au Henry Street Settlement de Lillian Wald et entre Ă  son conseil d’administration[14]. Elle devient aussi le principal donateur du "Bureau pour l’Enfance" de New York, qui s’occupe de placer dans des familles d’accueil les orphelins vivant en institutions[15].
  • de 1914 Ă  1920, Elizabeth Anderson est le principal donateur du "ComitĂ© National pour l’HygiĂšne Mentale" (aujourd’hui Mental Health America) crĂ©Ă© par les Brasseries Clifford. Elle s’y occupa surtout des vĂ©tĂ©rans de la PremiĂšre Guerre mondiale souffrant des sĂ©quelles du Shell-Shock [16]

Action politique

Milbank Hall, sur le campus du Barnard College, à Morningside Heights (New York) . Mrs Anderson y possédait des terrains, et elle fit don (entre autres) de 3 "blocks" au Barnard College Noter le style architectural fin XIXe siÚcle, à la fois néo-renaissance et néo-colonial[17].

GrĂące Ă  son influence sur Elihu Root, sĂ©nateur de New York, Elizabeth Anderson agit en faveur de l’adoption de la loi Ă©tablissant en 1912 le United States Children's Bureau (“ Bureau AmĂ©ricain des Enfants) , bureau intĂ©grĂ© dans le “ Federal Service Agency ” en 1946[18]

Action pour les femmes et l’éducation des afro-amĂ©ricains

Elizabeth Anderson soutint activement et dÚs le début Clara Spence lorsque cette derniÚre créa la Spence School (New York, 1892) ; parmi les premiers élÚves se trouvait sa propre fille Eleanor Anderson[19].

De 1914 à 1917 Elizabeth Anderson finança aussi la reconstruction de Greenwich Academy (Greenwich, Connecticut)[20].

En 1909, elle offrit le "Milbank Agricultural Hall" Ă  l’UniversitĂ© de Tuskegee (Alabama)[21], et donna (par testament, en 1921) 50 000 $ Ă  la Fisk University, de Nashville (Tennessee), TN (1921)[22]

De 1896 Ă  sa mort Elizabeth Anderson fut le plus important donateur du Barnard College, une prestigieuse universitĂ© pour femmes (elle fait partie des "Sept SƓurs") affiliĂ©e Ă  l'universitĂ© Columbia; elle fit don au College de 3 "blocks" de terrain qui lui appartenaient et fut vice-prĂ©sident de son conseil d’administration de 1899 Ă  1921. Le Milbank Hall (voir illustration) est dĂ©diĂ© Ă  Mrs Anderson[22].

Dans le domaine des droits de l'homme, Elizabeth Anderson offrit 100 000 $ au bureau de la Legal Aid Society lors de son ouverture en 1905[23].

Activités culturelles

Lilian Braithwaite et Noël Coward, qui jouÚrent la mÚre et le fils au Théùtre Henry Miller, dans la piÚce à succÚs "The Vortex", à partir de 1925

En 1918, Elizabeth Anderson s’associa Ă  la firme Klaw & Erlanger pour crĂ©er Ă  Broadway, sur un terrain qui lui appartenait[24], le ThĂ©Ăątre Henry Miller.

Ce thĂ©Ăątre de 950 places, oĂč officie l’acteur et metteur en scĂšne Henry Miller (1859–1926) est inaugurĂ© le avec la reprĂ©sentation de la piĂšce "The Fountain of Youth" . C’est Ă  l'Ă©poque le premier thĂ©Ăątre de Manhattan Ă  ĂȘtre dotĂ© de l’air conditionnĂ© (l’hygiĂšne et la ventilation des locaux Ă©taient une des prĂ©occupations de Mme Anderson).

Le théùtre Henry Miller connut ultérieurement une grande affluence lors de la représentation de la piÚce "The Vortex"[25] de Noël Coward en 1925.

AprÚs la mort d'Henry Miller en 1926, son fils Gilbert lui succéda, et il versa 25 % des recettes du théùtre au Milbank Memorial Fund, le légataire de Mme Anderson[26].

De 1930 à 1960, des piÚces à succÚs furent jouées au Théùtre Henry Miller, avec des acteurs comme Helen Hayes, Leslie Howard, Lillian Gish, Douglas Fairbanks, et Ruth Chatterton.

Le Théùtre Henry Miller, autrefois "legitimate" (sérieux) était devenu en 1969 un show porno, puis en 1978 une discothÚque, quand il fut démoli et reconstruit sous la tour de la Bank of America Tower (New York)... Renommée alors " Théùtre Stephen Sondheim", la salle est actuellement gérée par la Roundabout Theatre Company[27].

RĂ©sidences californiennes

Elizabeth Anderson fit de fréquents séjours en Californie à partir de 1906, en particulier à Pasadena, puis à Los Angeles.

Sa maison de vacances à partir de 1912 , 2300 East Ocean Beach Boulevard, a été bùtie face à l'Océan Pacifique, sur une colline (l'actuel "Historical Bluff Park") dans le style "Craftsman Bungalow" alors à la mode pour les maisons de campagne. Elle est devenue le Long Beach Museum of Art[28].

Notes

  1. "The Milbank Memorial Fund: Its Leaders and Its Work" by Clyde V. Kiser, Milbank Memorial Fund, New York 1975.
  2. Notable American Women Vol I
  3. "Notable American Women 1607-1950 A Biographical Dictionary", Edward T. James, ed., Belknap Press of Harvard University 1971 Vol. I p. 42
  4. voir l’article de WP english : "Jeremiah Milbank"
  5. New York Times, February 22, 1921; The Greenwich Press, Feb. 24, 1921
  6. "An Autobiography" by Edward Livingston Trudeau, Garden City, New York, Doubleday, Doran and Co. 1944 copywrite 1915
  7. New York Evening Post June 21, 1902
  8. New York Times March 26, 1909
  9. voir la photo de Claude C. Matlack sur http://digital.library.louisville.edu/cdm4/item_viewer.php?CISOROOT=/matlack&CISOPTR=167&CISOBOX=1&REC=10 . La légende se traduit ainsi : "Anderson Hall, ou "Le bùtiment de la Domestic Science" ou "La maison Jaune" était un bùtiment préfabriqué qui portait le nom de la philanthrope qui en avait fait don à l'OBI, Elizabeth Millbank Anderson (de New York) , épouse du peintre Abraham Archibald Anderson. Leur fille Eleanor enseigna la "domestic science" (éducation ménagÚre) à l'OBI pendant quelque temps. Anderson Hall ouvrit en 1912, les étudiantes les plus ùgées avaient leur chambre à l'étage. Autour des années '20, Anderson Hall devint le "home" du Pr Burns, et servit aussi de salon de réception"
  10. Annual Report New York Association for Improving the Condition of the Poor, 1912, Rare Book and Manuscript Collection, Columbia University
  11. New York Times March 21, 1913
  12. le décret fédéral "Pure Food and Drug Act", tendant à controler la qualité de l'alimentation et à limiter les abus des manufacturiers, date de 1906
  13. "Confidential Memorandum on the Work of the Department of Social Welfare" 1916 John A. Kingsbury Papers, Library of Congress I-1; Kingsbury to Albert Milbank, Feb. 13, 1919 JAKP, II-38
  14. New York Times May 25, 1916
  15. "A Brief Outline for the Children's Home Bureau" JAKP I-2
  16. Third Convention of Societies for Mental Hygiene, February 4th and 5th, 1920, Lillian Wald Papers, Rare Books And Manuscript Library, Columbia University
  17. cf article de WP english "Milbank, Brinckerhoff, and Fiske Halls"
  18. Lillian Wald to Owen Lovejoy, February 1, 1912, Edith and Grace Abbott Papers, Special Collections Research Center, University of Chicago Library
  19. Spence Alumnae Bulletin 1896
  20. "Academy Days: A History of Greenwich Academy from 1826 to 1986" by Nanette Grant Burrows et al., Phoenix Publishing, Canaan, NH 1987
  21. "collections.alabamamosaic.org/cdm4/item_viewer.php
  22. Notable American Women
  23. (en) « The Legal Aid Society », sur The Legal Aid Society (consulté le ).
  24. The New York Times June 30, 1921, p.7; The New Yorker, June 5, 1943, p.30
  25. "The Vortex" : le scĂ©nario (selon l'article de WP english : "The Vortex") dĂ©crit un jeune Ă©crivain cocaĂŻnomane et homosexuel honteux (jouĂ© par NoĂ«l Coward), qui souffre d'avoir pour mĂšre une dame de la haute sociĂ©tĂ© alcoolique et nymphomane (jouĂ©e par la grande actrice Lilian Braithwaite). Elizabeth Anderson (morte depuis 4 ans lorsque la piĂšce fut jouĂ©e...) aurait-elle apprĂ©ciĂ© cette Ɠuvre jugĂ©e alors scabreuse ?
  26. The New Yorker June 5, 1943
  27. selon l’article de WP english "Henry Miller Theater"
  28. voir : http://www.beachcalifornia.com/lbart.html http://www.lbma.org/visit.html http://wn.com/Elizabeth_Milbank_Anderson

Liens externes

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