Dorothy Dandridge
Dorothy Dandridge, née le à Cleveland (Ohio) et morte le à West Hollywood (Californie), est une actrice et chanteuse américaine. C'est la première actrice afro-américaine à s'être imposée à Hollywood.
Nom de naissance | Dorothy Jean Dandridge |
---|---|
Naissance |
Cleveland, Ohio (États-Unis) |
Nationalité | Américaine |
Décès |
West Hollywood, Californie (États-Unis) |
Profession | Actrice, chanteuse |
Films notables |
Carmen Jones, Porgy and Bess |
Biographie
Jeunesse et formation
Fille du pasteur Cyril Dandridge et de la comédienne Ruby Butler Dandridge, elle apprend à chanter et danser avec sa mère. Parallèlement, la jeune fille et sa sœur aînée, Vivian, se produisent, sous le nom des « Wonder Kids », dans des spectacles religieux dans des églises baptistes afro-américaines. Sillonnant les États-Unis, les deux sœurs sont toutes deux très vite repérées par un découvreur de talents de la Metro-Goldwyn-Mayer. En 1932, elles s’installent donc à Hollywood[1] - [2] - [3] - [4] - [5].
Carrière
En 1934, les sœurs Dandridge sont rejointes par la jeune chanteuse Etta Jones. Ainsi reformé, le groupe se fait désormais appeler les Dandridge Sisters (en). En 1937, elles apparaissent dans le film It Can't Last Forever (en) aux côtés de Ralph Bellamy. La même année, Dorothy joue seule un petit rôle, dans Un jour aux courses aux côtés des Marx Brothers, et se fait engager au célèbre Cotton Club. Le trio se reforme en 1939 pour présenter, au Central Theatre (New York City) (en) de Broadway, la comédie musicale Swingin' the Dream produite par Erik Charell[2] - [3] - [4] - [6] - [7].
Dans les années 1940, Dorothy Dandridge prête sa voix à plusieurs courts métrages d’animation, et joue des rôles de complément dans plusieurs productions cinématographiques, parmi lesquelles : La Fille du péché (1941) avec John Wayne, Deux nigauds cow-boys (1942) avec Bud Abbott et Lou Costello, Lucky Jordan (en) (1942) avec Alan Ladd et Depuis ton départ (1944) avec Claudette Colbert. Artiste complète, elle chante également, toujours sur les scènes de Broadway, dans Meet the People[8] (1940-1941), un spectacle musical de Danny Dare (en), ainsi que dans l’orchestre de Desi Arnaz[5] - [7].
En 1950, Dorothy Dandridge revient au cinéma dans le rôle de Melmendi, la reine d’Ashuba, dans Tarzan's Peril (en) aux côtés de Lex Barker. Trois ans plus tard, elle joue pour la première fois le rôle principal d'un film dans Bright Road, où elle donne la réplique à Harry Belafonte, qui restera un ami fidèle[9].
En 1954, elle décroche le rôle-titre de Carmen Jones, dirigé par Otto Preminger[10]. Le film est un succès, et son extraordinaire prestation lui vaut une nomination aux Oscars. De ce fait, elle devient la première femme noire à devenir une star du cinéma américain. Elle confirme son talent dans Une île au soleil (1957) avec James Mason, dans la production franco-italienne Tamango avec Curd Jürgens et dans Porgy and Bess (1959) avec Sidney Poitier, toujours de Preminger, devenu entre-temps son amant[3] - [4] - [5] - [7].
Dans les années 1960, Dorothy tourne dans le film The Decks Ran Red (en) (1960) avec Trevor Howard. Elle joue enfin avec James Coburn dans The Murder Men (film) (en) 1961), film qui est repris par la série télévisée Cain's Hundred (en) sous le titre de l’épisode Blues for a Junkman: Arthur Troy. En 1962, Christian-Jaque l’engage avec Alain Delon pour tourner un Marco Polo qui reste inachevé. Cependant, rencontrant de multiples déboires, tant sur le plan professionnel que personnel, elle décide de reprendre sa carrière de chanteuse[4] - [7].
Vie personnelle
Dans sa jeunesse elle a été victime d'abus sexuels commis par Eloïse Matthews, l'amante de sa mère lesbienne[3] - [5] - [11].
Le , Dorothy épouse Harold Nicholas (en), l'un des frères Nicholas, fameux danseurs de claquettes[12] (Gregory Hines interprète son rôle dans le film Cotton Club de Francis Ford Coppola). En naît leur fille Harolyn, qui se révèle autiste[3] - [13] - [14].
Le , quelques jours avant son retour sur scène au Basin Street East (en) de New York, Dorothy Dandridge décède à West Hollywood (Californie) des suites d’un accident vasculaire cérébral à cause d'une overdose de médicaments, sans que l'on sache s'il s'agit d'un accident, ou d'un suicide probablement dû au fait qu'elle était financièrement ruinée, avec seulement 2,14 $ en banque[15] - [16] - [6] - [17] - [11].
La dépouille de Dorothy Dandridge est incinérée, ses cendres sont déposées à la niche n° 32269 du Freedom Mausoleum, Columbarium of Victory , dans le Forest Lawn Memorial Park, à Glendale (Californie)[18].
Filmographie
Cinéma
- 1935 : Teacher’s Beau (en) de Gus Meins : Dorothy
- 1936 : Symphonie burlesque (The Big Broadcast of 1936) : Une membre des Dandridge Sisters
- 1936 : Easy to Take (en) : Une membre des Dandridge Sisters
- 1937 : It Can't Last Forever (en) de Hamilton MacFadden : Dandridge Sisters
- 1937 : Un jour aux courses (A Day at the Races) de Sam Wood : la chanteuse noire
- 1938 : Le Cavalier errant (Going places) de Ray Enright : une des Dandridge Sisters
- 1940 : Irene de Herbert Wilcox : Dandridge Sisters
- 1940 : Four Shall Die (en) de William Beaudine Helen Fielding
- 1941 : La Fille du péché (Lady from Louisiana) de Bernard Vorhaus : Felice
- 1941 : Crépuscule (Sundown) de Henry Hathaway : La fiancée de Kipsang
- 1941 : Tu seras mon mari (Sun Valley Serenade) de H. Bruce Humberstone : Specialty act
- 1941 : Sous le ciel de Polynésie (Bahama Passage) d'Edward H. Griffith : Thalia
- 1942 : Deux nigauds cow-boys (Ride’em Cowboy) d'Arthur Lubin : une danseuse
- 1942 : Lucky Jordan (en) de Frank Tuttle : Hollyhock School Maid
- 1942 : La Jungle rugit (Drums of the Congo) de Christy Cabanne : Princesse Malimi
- 1943 : Hit Parade of 1943 d'Albert S. Rogell : la chanteuse du Count Basie Band
- 1943 : Happy Go Lucky (en) de Curtis Bernhardt: une showgirl
- 1944 : Depuis ton départ (Since you went away) de John Cromwell : la femme de l'officier dans la gare
- 1944 : Atlantic City de Ray McCarey : une chanteuse
- 1945 : Pillow to Post de Vincent Sherman : elle-mĂŞme
- 1951 : Tarzan's Peril (en) de Byron Haskin : Melmendi, reine d'Ashuba
- 1951 : The Harlem Globetrotters (en) de Phil Brown : Ann Carpenter
- 1953 : Bright Road de Gerald Mayer : Jane Richards
- 1954 : Carmen Jones d'Otto Preminger : Carmen Jones
- 1957 : Une île au soleil (Island in the Sun) de Robert Rossen : Margot Seaton
- 1958 : Tamango (La Rivolta dell’Esperanza) de John Berry : Aiché, la maîtresse de Reiker
- 1958 : The Decks Ran Red (en) d'Andrew L. Stone : Mahia
- 1959 : Porgy and Bess d'Otto Preminger : Bess
- 1960 : Moment of Danger (en) de Laslo Benedek : Gianna
Distinctions
- Oscars 1955 : nomination Ă l'Oscar de la meilleure actrice pour Carmen Jones[20],
- BAFTA Awards 1956 : nomination au BAFTA de la meilleure actrice pour Carmen Jones[21],
- Golden Globes 1960 : nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Porgy and Bess[22],
- Laurel Awards 1960 : 4e place dans la catégorie « Meilleure performance musicale féminine » (« Top Female Musical Performance ») pour Porgy and Bess[23]
- Étoile sur le Hollywood Walk of Fame dans la catégorie « Cinéma », inaugurée le (située au 6719 Hollywood Boulevard)[24],
Autobiographie
- Dorothy Dandridge & Earl Conrad, Everything and Nothing: The Dorothy Dandridge Tragedy, HarperCollins Publishers (réimpr. 26 avril 2000) (1re éd. 31 décembre 1970) (ISBN 9780060956752, lire en ligne),
Documentaire et téléfilm biographique
Deux films Ă©voquent son histoire :
- Dorothy Dandridge: An American Beauty (2003), documentaire américain réalisé par Ruth Adkins Robinson[25].
- Introducing Dorothy Dandridge (en) (1999), téléfilm biographique de Martha Coolidge avec Halle Berry (Dorothy Dandridge), Klaus Maria Brandauer (Otto Preminger).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Notices dans des encyclopédies et manuels de références
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Essais
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- (en-US) Donald Bogle, Dorothy Dandridge, Amistad (réimpr. 2021) (1re éd. 1997), 678 p. (ISBN 9780063079328, lire en ligne)[26] - [27],
- (en-US) Deann Herringshaw, Dorothy Dandridge: Singer & Actress, Edina, Minnesota, Abdo Publishing Company, , 120 p. (ISBN 9781617147791, lire en ligne)
Articles
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Notes et références
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- (en-US) Ed Guerrero, « Reviewed Work: Dorothy Dandridge: A Biography by Donald Bogle », Cinéaste, Vol. 23, No. 4,‎ , p. 60-61 (2 pages) (lire en ligne )
Liens externes
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