Accueil🇫🇷Chercher

Dolmen du Coll de la Llosa

Le dolmen du Coll de la Llosa est une construction mégalithique située à la limite des communes de Bouleternère, Casefabre et Saint-Michel-de-Llotes dans le département français des Pyrénées-Orientales en région Occitanie.

Dolmen du Coll de la Llosa
Image illustrative de l’article Dolmen du Coll de la Llosa
Vue générale de l'édifice.
Présentation
Type Dolmen
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 42° 37′ 50″ nord, 2° 36′ 21″ est
Pays France
RĂ©gion Occitanie
Département Pyrénées-Orientales
Commune Bouleternère / Casefabre / Saint-Michel-de-Llotes (limite entre les trois communes)
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen du Coll de la Llosa
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
Dolmen du Coll de la Llosa

Le dolmen à couloir est entouré d'un tumulus de dix mètres de diamètre ; il est couvert d'une dalle portant de nombreuses gravures en forme de croix et de cupules. Sa fonction est vraisemblablement celle d'une sépulture collective de type tombe à chambre ou à couloir ; il daterait du IVe millénaire av. J.-C., ce qui le relierait à la culture néolithique du Chasséen méridional, bien identifiée dans les Pyrénées-Orientales.

Situation

Le dolmen est situĂ© sur un col nommĂ© Coll de la Llosa, Ă  592 m d'altitude[1] - [2], qui se trouve dans la rĂ©gion naturelle des Aspres sur les contreforts orientaux du massif du Canigou, Ă  l'est de la chaĂ®ne des PyrĂ©nĂ©es. Comme tous les autres dolmens de la rĂ©gion, le site archĂ©ologique est placĂ© sur un point en hauteur qui domine les alentours. Le dolmen du Coll de la Llosa possède en plus la particularitĂ© de dominer Ă  l'ouest le vallon profond de la rivière Boulès, juste au dessus d'une de ses sources[1].

D'un point de vue administratif, il est situé dans le département français des Pyrénées-Orientales à la limite des communes de Bouleternère, Casefabre et Saint-Michel-de-Llotes, ayant servi de borne pour la définition des territoires de ces trois villages. Son découvreur Eugène Devaux le situe sur le territoire de Casefabre[3] tandis que les chercheurs catalans Carreras et Tarrús le placent à Saint-Michel-de-Llotes[2].

On y peut accĂ©der Ă  pied par diffĂ©rents sentiers non balisĂ©s, le mĂ©galithe se trouvant au milieu d'une forĂŞt de type mĂ©diterranĂ©en[1]. La route la plus proche, une dĂ©partementale Ă©troite, passe Ă  plusieurs centaines de mètres Ă  l'est, et une piste forestière Ă  200 m Ă  l'ouest. Plusieurs dolmens se trouvent non loin de lĂ , comme le dolmen de les Rieres (Ă  1,5 km au nord), le dolmen de la Creu de la Llosa, ceux situĂ©s sur des communes de Bouleternère et Saint-Michel-de-Llotes, ainsi qu'une pierre Ă  cupules qui pourrait ĂŞtre un vestige de dolmen Ă  seulement 150 m, sur le mĂŞme col[3].

Le mot coll signifie « col », en catalan, la langue traditionnelle des Aspres[4]. Dans cette même langue, une llosa est un large rocher plat[5]. Différentes expressions de ce type désignant des rochers plats concernent en fait des dolmens qui ont ensuite donné leur nom au lieu qui les entoure[6] - [7].

Description

Le dolmen du Coll de la Llosa est un dolmen Ă  couloir rĂ©trĂ©ci : il est constituĂ© d'une chambre dolmĂ©nique trapĂ©zoĂŻdale prolongĂ©e par un couloir de 2,50 m de long pour environ 50 cm de large traversant un tumulus circulaire d'une dizaine de mètres de diamètre[8].

  • Couloir et dolmen.
    Couloir et dolmen.
  • Tumulus.
    Tumulus.

Il est fait de blocs de gneiss et de schiste prélevés sur place. L'axe du dolmen est orienté ouest-est, avec une entrée à l'est. Il suit les mouvements naturels du sol : un creux orienté ouest-est situé au sommet d'une butte, ce qui a facilité la construction en limitant les travaux de creusement d'un sol rocheux et l'apport de matériau pour la constitution du tumulus[8] - [3].

La dalle de couverture, en schiste, est large et Ă©paisse (longueur : 1,50 m, largeur : 2,40 m, Ă©paisseur : 35 cm en moyenne). Seule une des dalles de chevet semble avoir conservĂ© sa position d'origine, les autres Ă©taient inclinĂ©es ou avaient Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es bien avant la restauration du dolmen[3].


  • IntĂ©rieur de la chambre, Ă  gauche...
    Intérieur de la chambre, à gauche...
  • le fond...
    le fond...
  • Ă  droite.
    Ă  droite.
La dalle de couverture.

La dalle de couverture comporte de nombreuses gravures. Jean Abélanet a recensé au moins 82 cupules (creux gravés en forme de petites coupes) dont certaines sont reliées par de courts sillons également gravés dans la roche, ainsi que 34 croix. Deux gravures plus grandes que les autres se distinguent : une croix au centre de la dalle et un creux ovale près de son sommet[3]. L'usage exact de ces gravures est inconnu[8].

Histoire

Plan type d'un dolmen à couloir ancien, avec chambre trapézoïdale[9].

Pour Carreras et Tarrús, le dolmen du Coll de la Llosa fait probablement partie du groupe des dolmens à couloir anciens, avec chambres polygonales ou trapézoïdales[10], ce qui le daterait du IVe millénaire av. J.-C.[11]. Selon Jean Guilaine, « rien ne s'oppose » à cette ancienneté remontant au IVe millénaire av. J.-C. pour des dolmens des Pyrénées-Orientales, mais la preuve archéologique n'en est pas faite[12]. Selon l'archéologue et préhistorien Jean-Paul Demoule et ses collaborateurs, il serait relié à la culture néolithique du Chasséen méridional[13].

Ce dolmen est utilisé depuis la nuit des temps comme borne entre les territoires de Bouleternère, Casefabre et Saint-Michel-de-Llotes. Un texte de 1828 dit ainsi que la limite entre Casefabre et Saint-Michel-de-Llotes « va se terminer par une autre ligne droite au col de la Llauze, à une grande pierre plate sur laquelle il y a plusieurs trous et quelques croix artistiquement gravées »[3]. La chambre a été pillée dans des temps très anciens, le sol creusé au point de menacer la stabilité de l'édifice[8] et la plupart des dalles déplacées[3].

La première publication sur le dolmen est due à Eugène Devaux en 1934[3] - [14]. Il est ensuite étudié par Pierre Ponsich et Maurice Iché (publications en 1949), puis par Jean-Philippe Bocquenet en 1994[8] qui l'étudie et le restaure ensuite[3]. Il ne découvre aucun mobilier dans la chambre, vidée depuis longtemps. Le tumulus lui livre essentiellement des fragments d'objets de l'époque contemporaine ou non caractéristiques, avec également une dizaine de fragments de céramique campaniforme[8].

Notes et références

  1. « Dolmen du Coll de la Llosa » sur Géoportail..
  2. Carreras et TarrĂşs 2013, p. 169.
  3. Abélanet 2011, p. 131-134.
  4. Basseda 1990, p. 117.
  5. Basseda 1990, p. 97.
  6. Abélanet 2011, p. 27-29.
  7. Abélanet 2011, p. 121.
  8. Bocquenet 1995.
  9. Carreras et TarrĂşs 2013, p. 41.
  10. Carreras et TarrĂşs 2013, p. 40.
  11. Carreras et TarrĂşs 2013, p. 35-36.
  12. Préface, dans Abélanet 2011, p. 10-11.
  13. Jean-Paul Demoule (dir.), Richard Cottiaux, Jean-Paul Demoule, Jérôme Dubouloz, François Giligny, Luc Jallot, Laurence Manolakakis, Grégor Marchand, Ingrid Sénépart, Vincent Blouet (encart), Laure Pecqueur (encart), Thomas Perrin (encart), Marie-Pierre Petitdidier (encart), Ivan Praud (encart) et Laurent Thomashausen (encart), La Révolution néolithique en France, La Découverte, coll. « Archéologies de la France », , 180 p. (EAN 9782707151384, présentation en ligne), p. 121-140.
  14. Devaux 1934.

Annexes

Bibliographie

  • Jean AbĂ©lanet, ItinĂ©raires mĂ©galithiques : dolmens et rites funĂ©raires en Roussillon et PyrĂ©nĂ©es nord-catalanes, Canet, Trabucaire, , 350 p. (ISBN 9782849741245)
  • LluĂ­s Basseda, Toponymie historique de Catalunya Nord, t. 1, Prades, Revista Terra Nostra, , 796 p.
  • Jean-Philippe Bocquenet, « Casefabre. Dolmen du Coll de la Llosa », Bilan Scientifique RĂ©gional Languedoc-Roussillon 1994,‎ , p. 165
  • Jean-Philippe Bocquenet, « Casefabre. Dolmen du Coll de la Llosa », Bilan Scientifique RĂ©gional Languedoc-Roussillon 1995,‎ , p. 138
  • (ca) Enric Carreras VigorĂłs et Josep TarrĂşs Galter, « 181 anys de recerca megalĂ­tica a la Catalunya Nord (1832-2012) », Annals de l'Institut d'Estudis Gironins, no 54,‎ , p. 31-184 (lire en ligne)
  • Eugène Devaux, « Dolmens Ă  gravures en Roussillon », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Agricole, Scientifique et LittĂ©raire des PyrĂ©nĂ©es-Orientales, vol. 58,‎ , p. 225-239

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.