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Dolmen de la Pierre Martine

Le Dolmen de la Pierre Martine est un dolmen situé sur la commune de Livernon dans le département français du Lot. Par ses dimensions, la Pierre Martine est le plus important dolmen du Lot et sans doute le plus célèbre[1].

Dolmen de la Pierre Martine
Image illustrative de l’article Dolmen de la Pierre Martine
Vue générale de l'édifice
Présentation
Type Dolmen
PĂ©riode NĂ©olithique
Fouille oui
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1889)
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 44° 39′ 39″ nord, 1° 49′ 15″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Lot
Commune Livernon
GĂ©olocalisation sur la carte : Lot
(Voir situation sur carte : Lot)
Dolmen de la Pierre Martine
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
(Voir situation sur carte : Midi-Pyrénées)
Dolmen de la Pierre Martine
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen de la Pierre Martine

Cet édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1889[2].

Accès et situation

Le Dolmen de la Pierre Martine se situe dans le dĂ©partement du Lot Ă  2,5 km au Nord-Est du village de Livernon. Il est accessible par la petite route qui mène au lieu-dit Damance. C'est d'ailleurs l'un des rares dolmens du Lot Ă  bĂ©nĂ©ficier d'une signalĂ©tique routière officielle. Un parking a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© pour le stationnement des vĂ©hicules. Un chemin pour les piĂ©tons mène au monument Ă  moins de 280 m[3].

Ce monument a Ă©tĂ© bâti sur une hauteur, Ă  l'altitude 340 m, non loin d'un point haut culminant Ă  355 m. Le prĂ©historien Jean Clottes y voit lĂ  « un Ă©lĂ©ment important de la religion de nos constructeurs de mĂ©galithes »[1].

Non loin du chemin d'accès, Ă  environ 200 m au sud de l'Ă©difice et plus bas en altitude, on peut voir la carrière de calcaire d'oĂą ont Ă©tĂ© extraites les dalles ayant servi Ă  la construction des dolmens. La strate se divise ici en rectangles presque rĂ©guliers. La place qu'occupait la dalle de couverture est entourĂ©e de blocs de la mĂŞme Ă©paisseur et dont les anfractuositĂ©s correspondent Ă  celles du monument[1].

  • FlĂ©chage et accès au parking.
    Fléchage et accès au parking.
  • Le chemin d'accès.
    Le chemin d'accès.
  • Vue de la carrière
    Vue de la carrière
  • Blocs dans la carrière.
    Blocs dans la carrière.

Toponymie

Selon une publication de Jean Lartigaut, la Pierre Martine n'a pas changĂ© de nom depuis plus de 6 siècles[1] - [4] :

Jacques-Antoine Delpon dans sa Statistique du département du Lot propose des origines possibles pour le nom Pierre Martine : du latin Mars : martis ou du gaulois marwith ou encore du celto - scythique mawther[1] - [5].

D'autres monuments mégalithiques portent le nom de Pierre Martine :

Description

Dolmen de la Pierre martine, vue côté sud.

La Pierre Martine faisait partie du groupe des dolmens de Boyme (du nom du hameau voisin). Un autre dolmen, aujourd'hui dĂ©truit, se trouvait Ă  m au Nord. Ses supports mesuraient de 3 Ă  3,5 m de longueur et sa table Ă©tait cassĂ©e en 6 morceaux. Les deux dolmens avaient la mĂŞme orientation[1].

Le dolmen de la Pierre Martine est orientĂ© selon l'azimut 80°. Le tumulus devait ĂŞtre de forme allongĂ©e (30 m x 15 m) probablement en raison de l'adjonction d'un tumulus-satellite[7]. Les deux orthostates mesurent respectivement 4,90 m et 4,25 m de longueur. La chambre est un long rectangle de m de long pour 0,60 m de large[8].

La table, en calcaire bathonien, est dĂ©sormais fracturĂ©e en deux morceaux. Elle mesurait 7,10 m de longueur sur 2,30 m de largeur Ă  l'origine[8], soit un poids approximatif de plus 20 tonnes[9]. Pourtant, cette table oscillait sur ses supports Ă  la moindre pression de la main[10] car elle Ă©tait posĂ©e en porte-Ă -faux. Elle s'Ă©tait cassĂ©e en 1948, a Ă©tĂ© restaurĂ©e en 1966[7] et elle est dĂ©sormais soutenue par deux piliers en bĂ©ton Ă  chaque extrĂ©mitĂ©. Les orthostats monumentaux contrastent avec la fine dalle de chevet qui ferme la chambre sĂ©pulcrale Ă  l'ouest.

DalleLongueurÉpaisseurLargeur
Table7,10 m0,55 m2,30 m
Orthostate droit4,85 m0,25 m0,90 m
Orthostate gauche4,25 m0,45 m0,90 m
Chevet1,30 m0,15 m0,45 m
Données : Inventaire des mégalithes de la France, 5-Lot[7]

Fouilles et mobilier funéraire

L'abbé de Foulhac mentionne au XVIIe siècle avoir «eu la curiosité de faire creuser au-dessous et aux environs où j'ai trouvé des ossements»[7]. Delpon rapporte que selon la tradition on y aurait trouvé un poignard en cuivre[11].

Légende et folklore associés

Une légende locale rapporte que les jours de pleine lune, tous les diables des environs s'y retrouvaient pour leur sabbat et effrayaient les habitants des environs. À la demande de Saint Martin, Saint Eutrope fit pleuvoir sur les diables une pluie d'eau bénite et ceux-ci se réfugièrent en enfer d’où ils ne sortirent plus[11].

Selon Glück, «on rapporte qu'à la fin du XVIIe siècle, la Pierre Martine était encore en grande vénération parmi les paysans du voisinage. Ils s'imaginaient que, s'ils pouvaient la couvrir de fleurs sans être vus, ils seraient préservés de la fièvre pour toute l'année»[12]. Une autre tradition mentionne que le dolmen avait la réputation de pouvoir guérir les fièvres si le malade s'allongeait sur la dalle de couverture[13].

Selon le radiesthésiste local Louis Merle, les deux dolmens de Boyme seraient situés à la jonction de deux cours d'eau souterrains : les ruisseaux qui se perdent sous terre à Thémines et à Théminettes. Cette affirmation est contredite par les connaissances hydrogéologiques actuelles : Livernon ne fait pas partie du même bassin versant que les ruisseaux précédents qui font partie de l'Ouysse[1] - [14].

Bibliographie

  • Jean Clottes, Inventaires des mĂ©galithes de la France, 5-Lot,SupplĂ©ment Ă  Gallia prĂ©histoire, Éditions du CNRS, , 552 p. (ISBN 978-2-222-01945-9). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. « Le Dolmen de la Pierre Martine », Quercy-Recherche, nos 41/42,‎ , p. 74-75 (ISSN 0335-3958).
  2. Notice no PA00095143, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Carte topographique IGN 2237 O de mars 2011.
  4. Jean Lartigaut, bulletin de la Société des Études du Lot (SEL), 1979/1
  5. Jacques-Antoine Delpon, Statistique du département du Lot, t. 1, Cahors, Bachelier, (réimpr. 1979), 554 p. (ISBN 2-902422-00-8)
  6. « Béduer : Le dolmen de Martignes », sur http://www.lot-46.com (consulté le ).
  7. Clottes 1977, p. 141 op. cit.
  8. Frédéric Lontcho, Dolmens et menhirs de France, Lacapelle-Marival, Editions Archéologie Nouvelle, coll. « Archéologie Vivante », , 216 p. (ISBN 979-10-91458-09-2), p. 149
  9. Masse Pierre Martine (kg) = volume (m3) * masse volumique du calcaire (kg/m3) = (7,1*2*0,6) * 2 750 = 23 430 kg
  10. Victor Adolphe Malte-Brun, Lot : Géographie - Histoire - Statistique - Administration, Les éditions du Bastion, (réimpr. 1980), 58 p., p. 12
  11. Jacques-Antoine Delpon, Statistiques du département du lot, Cahors, Bachelier et Fils, , p. 383
  12. J-B Glück, Album historique du département du Lot, Paris, MM. Glück frères, , 192 p., p. 153
  13. Bruno Marc, Dolmens et menhirs du Quercy : 25 circuits de découverte préhistorique, Sète, Nouvelles Presses du Languedoc, , 165 p. (ISBN 978-2-35414-036-6), p. 26
  14. Louis Merle - Radiesthésie et Préhistoire - 1933.
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