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Eau bénite

L’eau bénite[n 1] est un liquide utilisé à des fins cultuelles par certaines confessions chrétiennes comme l’Église anglicane, l’orthodoxie orientale, les Églises catholiques orientales, l’Église catholique romaine et l’Église vieille-catholique.

Réserve d'eau bénite en grès
de Betschdorf, Bas-Rhin.

Origine

Son utilisation provient de la religion romaine, où elle était employée par les pontifes[1].

Types d'eau bénite

Dans la tradition chrétienne, il existe trois types d’eau bénite : elles diffèrent entre elles par leur usage, par la nature des éléments qui la composent, et par la bénédiction spéciale donnée à chacune d'elles.

  • L’eau bĂ©nite est une eau naturelle consacrĂ©e au service divin par un rite de bĂ©nĂ©diction. On peut y ajouter du sel, Ă©galement bĂ©ni (le sel bĂ©nit), qui rappelle le sel jetĂ© dans les eaux par le prophète ÉlisĂ©e pour les guĂ©rir de leur stĂ©rilitĂ©. Elle sert aux aspersions des fidèles et aux diverses bĂ©nĂ©dictions. Elle peut ĂŞtre bĂ©nie Ă  tout moment, mais sa bĂ©nĂ©diction plus solennelle se fait avant l’aspersion dominicale.
  • L’eau baptismale est l'eau servant Ă  l'administration du baptĂŞme. Cette eau est traditionnellement bĂ©nie pendant la vigile pascale et elle sert pendant toute l'annĂ©e. Cependant, lĂ  oĂą l'on ne cĂ©lèbre pas cette vigile, on peut bĂ©nir l'eau avant chaque baptĂŞme. Avant les rĂ©formes liturgiques post-conciliaires, on y infusait l'huile des catĂ©chumènes et le Saint-ChrĂŞme.

Autrefois, on bénissait également de l’eau à diverses occasions, en l’honneur de certains saints. Ces eaux étaient censées apporter certaines protections. Par exemple, on en bénissait en même temps que du pain, du vin, et des fruits pour la fête de saint Blaise, pour protéger contre les maux de gorge ; en l’honneur de saint Hubert, on bénissait de l’eau, du sel et du pain pour se prémunir contre la rage canine.

Eau de Lourdes

Contrairement Ă  une idĂ©e rĂ©pandue, l'eau de Lourdes ne doit pas ĂŞtre confondue avec de l'eau bĂ©nite. C’est une eau commune, lĂ©gèrement calcaire, comparable Ă  celle de toutes les sources voisines. Sa popularitĂ© est due aux « miracles de Lourdes Â» dont elle est le moyen le plus frĂ©quemment constatĂ©[2]. Elle ne fait l'objet d'aucun rite de bĂ©nĂ©diction.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Berger 2009] Bernard Berger, Formidable Puissance de l'Eau BĂ©nite, Neuilly, Ă©d. Cristal, , 144 p. (ISBN 978-2-84895-055-6).
  • [Brugière 1900] L. Brugière, Recherches historiques sur l'eau bĂ©nite (thèse de thĂ©ologie), UniversitĂ© de Lyon, , 82 p..
  • [Collin 1776] Nicolas Collin (R.P.), TraitĂ© de l'eau bĂ©nite, ou l'Église catholique justifiĂ©e sur l'usage de l'eau bĂ©nite, Paris, Demonville, , 371 p..
  • [Fontelle 2009] Marc-Antoine Fontelle, L'eau bĂ©nite, Histoire et spiritualitĂ©, Paris, Ă©d. TĂ©qui, , 168 p. (ISBN 9782740315385).
  • [GastouĂ© 1907] AmĂ©dĂ©e GastouĂ©, L'Eau bĂ©nite, ses origines, son histoire, son usage, Paris, Ă©d. Bloud, , 62 p..
  • [Gaume 1876] Jean-Joseph Gaume, L'Eau bĂ©nite au XIXe siècle, Paris, , 4e Ă©d., sur, p. 424.

Articles connexes

Notes et références

Notes
  1. Note sur l'emploi de l'expression « bĂ©nite Â» au lieu de « bĂ©nie Â» : Selon le dictionnaire de l'AcadĂ©mie française (9e Ă©dition), les deux mots ont la mĂŞme origine, le verbe bĂ©nir :
    • BĂ©nir : v. tr. (participe passĂ© : bĂ©ni). XIIe siècle, beneĂŻr. Du latin benedicere, « dire du bien de quelqu'un », « louer », et, en latin chrĂ©tien, « louer Dieu », puis « rĂ©pandre ses bienfaits », « invoquer l'assistance divine sur quelqu'un ».
      • 1. En parlant de Dieu. Combler de faveurs, faire prospĂ©rer. Dieu avait bĂ©ni la race d'Abraham. Dieu a bĂ©ni nos efforts. Que Dieu bĂ©nisse vos projets. SpĂ©cialt. Dieu bĂ©nira, a bĂ©ni votre union, vous aurez, vous avez beaucoup d'enfants. Vieilli ou rĂ©gional. Fam. Dieu vous bĂ©nisse ! souhait adressĂ© plaisamment Ă  quelqu'un qui vient d'Ă©ternuer.
      • 2. En parlant d'un prĂŞtre. Appeler par un acte religieux la protection de Dieu sur une personne, des personnes. BĂ©nir les fidèles, faire sur eux le signe de la croix en leur souhaitant la grâce divine. BĂ©nir la foule assemblĂ©e. Le prĂŞtre a bĂ©ni l'assistance. SpĂ©cialt. BĂ©nir des Ă©poux, consacrer leur mariage suivant le rite religieux. Par mĂ©ton. BĂ©nir un mariage. BĂ©nir un abbĂ©, une abbesse, les installer dans leur dignitĂ©. C'est aux Ă©vĂŞques de bĂ©nir les abbĂ©s et les abbesses.
      • 3. En parlant d'un laĂŻc vĂ©nĂ©rable ou particulièrement respectĂ©. Formuler solennellement des vĹ“ux de bonheur et de prospĂ©ritĂ© Ă  l'adresse d'un tiers, le plus souvent en invoquant Dieu. NoĂ© bĂ©nit Sem et Japhet, mais maudit Cham. Jean Calas bĂ©nit ses enfants avant d'aller au supplice.
      • 4. Louer, glorifier, remercier avec des sentiments de vĂ©nĂ©ration et de reconnaissance. BĂ©ni soit Dieu ! Le ciel en soit bĂ©ni ! BĂ©nissons Dieu de la grâce qu'il nous a faite. Par analogie : Tout le monde vous bĂ©nit pour votre dĂ©vouement. BĂ©nir la mĂ©moire de quelqu'un. Par ext. « Je bĂ©nis le lieu, l'heure, le moment oĂą je vous ai vu Â».
      • Par extension du 2. :
        • Appeler la grâce de Dieu sur certaines choses, certains ĂŞtres, par des prières et d'autres actes religieux. BĂ©nir la table. BĂ©nir les drapeaux, les rĂ©coltes. BĂ©nir une meute.
        • SpĂ©cialement : Consacrer au service divin un objet relatif au culte, par une cĂ©rĂ©monie rituelle. BĂ©nir une chapelle. BĂ©nir des fonts baptismaux. BĂ©nir des cierges, l'eau, le sel.
    Ce qui donne l'adjectif bénit :
    • BĂ©nit, ite : adjectif XVIe siècle, bĂ©nit. Issu de beneit, participe passĂ© de benĂ«ir, forme ancienne de bĂ©nir. La distinction entre bĂ©ni, participe passĂ©, et bĂ©nit, adjectif, date du XIXe siècle.
      • En parlant des choses. Qui a Ă©tĂ© l'objet d'un rite liturgique de bĂ©nĂ©diction. Eau bĂ©nite. Le cierge, le buis, le pain bĂ©nit sont des sacramentaux. Cette mĂ©daille est bĂ©nite.
      • Expression figurĂ©e et familière : De l'eau bĂ©nite de cour : des compliments, des dĂ©clarations mondaines de dĂ©vouement et d'amitiĂ©. Donneur d'eau bĂ©nite. C'est pain bĂ©nit : cela tombe Ă  point, c'est bien mĂ©ritĂ©.
Références
  1. [Rich 1883] Anthony Rich, Dictionnaire des Antiquités romaines et grecques, , 3e éd., sur mediterranees.net (lire en ligne).
  2. « Site des sanctuaires de Lourdes : L'eau », sur lourdes-france.org.

Liens externes

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