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Profanation

La profanation est un acte dit sacrilège, consistant en un mélange réel ou symbolique d'éléments du sacré avec des éléments du profane, d'une façon qui n'est pas prévue par les règles et rituels du sacré, ou qui va à leur encontre.

Une profanation de sépulture : l'affaire Lanthelme (1911)[1].

DĂ©finition

La profanation est une atteinte au respect du sacré.

Il peut s'agir d’une infraction à la loi nationale ou à la loi religieuse dans un lieu consacré.

Il peut aussi s'agir de l'introduction d'éléments profanes dans une enceinte sacrée, dite sanctuaire, ou bien de l'utilisation d'éléments sacrés dans un contexte profane jugé inconvenant.

La profanation d'une tombe est un acte visant à souiller[2] (une sépulture est un lieu volontairement préservé pour évoquer la mémoire d'une personne), dégradant pour le défunt, et commis contre les usages d'une société envers ses morts. La profanation de sépulture peut viser non seulement un individu, mais aussi une communauté : par exemple, certaines profanations dans les cimetières juifs peuvent avoir un caractère antisémite. Cela a notamment été le cas lors de la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990 (cf. affaire de la profanation de Carpentras).

Ces actes sacrilèges, expression de mépris et de haine, seraient par ailleurs parfois un rite d'initiation dans les sectes néo-nazies ou sataniques[3].

Le terme juridique de « profanation » est apparu en France dans les annĂ©es 1990. Auparavant, seule la « violation de sĂ©pulture Â» (dĂ©gradation matĂ©rielle d’une tombe) dĂ©finie par les Articles 225-17 et suivants du Code pĂ©nal Ă©tait punie : jusqu'Ă  cinq ans d'emprisonnement et Ă  75 000 euros d'amende lorsqu'elle a Ă©tĂ© accompagnĂ©e d'atteinte Ă  l'intĂ©gritĂ© du cadavre et a Ă©tĂ© commise Ă  raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposĂ©e, des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es Ă  une ethnie, une nation, une race ou une religion dĂ©terminĂ©e. De plus, l'Article 16-1-1 du Code civil prĂ©cise que « Le respect dĂ» au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es, y compris les cendres de celles dont le corps a donnĂ© lieu Ă  crĂ©mation, doivent ĂŞtre traitĂ©s avec respect, dignitĂ© et dĂ©cence. » La « profanation » relève d'un acte symbolique sur plusieurs tombes[4].

Galerie

Notes et références

  1. En 1911, profanation par des voleurs au cimetière du Père-Lachaise
  2. CNRTL, définition et étymologie "profaner"
  3. Cf. Jean D., « Les profanations de cimetières : rite d’entrée dans des groupuscules satanistes ou néo-nazis », sur Blog Dei, (consulté le ), et Christophe Cornevin, « Une profanation tous les deux jours en France », Le Figaro, no 22 septembre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Arnaud Esquerre, Les os : les cendres et l’État, Paris, Fayard, , 328 p. (ISBN 978-2-213-66227-5)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Arnaud Esquerre, « Une affaire, mais dans quel cadre ? Ă€ propos de la profanation du cimetière juif de Carpentras », in Luc Boltanski, Elisabeth Claverie, Nicolas Offenstadt, StĂ©phane Van Damme (dir.), Affaires, scandales et grandes causes, Stock, Paris, 2007.
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