Division d'Oran
La division d'Oran est une division d'infanterie de l'Armée de terre française qui fit notamment partie du 19e corps d'armée basé en Algérie. Elle regroupait les troupes de l'Armée d'Afrique en garnison dans la région d'Oran.
Division d'Oran | |
Tirailleurs algériens de la division d'Oran en 1896. | |
Dissolution | 1957 (1964) |
---|---|
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | division d'infanterie |
RĂŽle | DĂ©fense territoriale |
Fait partie de | 19e corps d'armée |
Garnison | Oran |
Guerres | ConquĂȘte de l'AlgĂ©rie par la France Seconde Guerre mondiale Guerre d'AlgĂ©rie |
Batailles | Opération Torch Campagne de Tunisie |
Création et différentes dénominations
- ? : division d'Oran
- : dissolution, forme des divisions d'infanterie d'Afrique
- : recréé dans l'Armée d'Armistice comme division territoriale d'Oran
- : devient division de marche d'Oran
- : dissolution
- : division territoriale d'Oran
- : prend le nom de division militaire d'Oran
- : prend le nom de corps d'armée d'Oran
- : prend le nom de 24e corps d'armée
- : devient 4e division
- : dissolution de la 4e division
Historique des garnisons, campagnes et batailles
1914 - 1939
En 1914, la division d'Oran est constituée de deux brigades[1] :
- 2e brigade d'Algérie (Oran) :
- 4e brigade d'Algérie (Tlemcen) :
En août 1939, la division est toujours organisée avec deux brigades :
- 2e brigade d'infanterie algérienne (Oran) :
- 2e régiment de zouaves, à Oran et Nemours,
- un bataillon du 13e régiment de tirailleurs sénégalais à Oran,
- 1er régiment étranger d'infanterie, à Sidi Bel AbbÚs,
- 4e brigade d'infanterie algérienne (Tlemcen) :
Seconde Guerre mondiale
Ă la mobilisation, la division est dissoute. Elle met notamment sur pied la 82e division d'infanterie d'Afrique[2].
Elle est recréée en 1940 dans l'Armée d'Armistice. Elle est alors constituée des unités suivantes[2] :
- 2e brigade d'infanterie d'Algérie (Oran) :
- 2e régiment de zouaves, à Oran,
- 2e régiment de tirailleurs algériens, à Mostaganem, Oran et Tiaret ;
- 4e brigade d'infanterie d'Algérie (Tlemcen) :
- 6e régiment de tirailleurs algériens, à Tlemcen, Marnia et Nemours,
- 3e bataillon du 1er régiment étranger d'infanterie, à Aïn Sefra,
- DĂ©pĂŽt de la LĂ©gion Ă©trangĂšre, Ă Sidi Bel AbbĂšs ;
- 2e brigade de cavalerie d'Algérie (Mascara) :
- 2e régiment de spahis algériens, à Tlemcen et Colomb-Béchar,
- 2e régiment de chasseurs d'Afrique, à Oran,
- 9e régiment de chasseurs d'Afrique à Mascara ;
- Artillerie :
- 66e régiment d'artillerie d'Afrique à Oran,
- 68e régiment d'artillerie d'Afrique à Tlemcen, Sidi Bel AbbÚs et Mascara ;
- 28e escadron du train,
- groupe d'escadrons de la 7e légion de la Garde.
La division d'Oran s'oppose au 2e corps d'armée américain pendant l'opération Torch[3] - [4]. Puis ses éléments sont ensuite, à partir du , envoyés à la frontiÚre de la Tunisie envahie par l'Axe. Ses éléments deviennent la division de marche d'Oran le au début de l'offensive alliée en Tunisie[5] - [6]. Elle est alors constituée des unités suivantes[5] - [7] - [8] :
- 6e régiment de tirailleurs algériens,
- 15e régiment de tirailleurs sénégalais,
- 1er régiment étranger d'infanterie,
- Artillerie :
- 1re et 3e groupes du 62e régiment d'artillerie d'Afrique,
- 2e groupe du 66e régiment d'artillerie d'Afrique,
- 1re groupe du 68e régiment d'artillerie d'Afrique,
- 411e groupe antiaérien,
- 412e groupe antiaérien.
La division de marche d'Oran piétine devant Pont-du-Fahs, qu'elle prend le [9]. Elle est ensuite créditée de l'encerclement du djebel Oust le et du djebel Zaghouan le [8] - [10]. Elle est dissoute le , une partie de ses éléments rejoignant la 8e division d'infanterie algérienne[5].
LâaprĂšs Seconde Guerre mondiale
En 1946, le 19e corps d'armée devient la 10e région militaire. La division territoriale d'Oran lui reste attachée. Elle recoupe les arrondissements d'Oran, de Sidi Bel AbbÚs, de Mascara, de Mostaganem, de Tiaret et de Tlemcen[11]. DÚs janvier 1949, la division d'Alger est réorganisée : son état-major est déplacé d'Oran à Tlemcen pour se rapprocher des zones de potentiels troubles[12].
Le , la division territoriale d'Oran prend le nom de division militaire d'Oran[13]. à la fin de l'été 1956, la division est organisée comme suit[14] :
- secteur opérationnel d'Aïn-Témouchet (SOAT), avec la 29e division d'infanterie,
- zone opérationnelle de Tlemcen (ZOT), avec la 12e division d'infanterie et la 5e division blindée,
- secteur opérationnel Centre Oranie (SOCO), avec la 13e division d'infanterie,
- secteur opérationnel Est Oranie avec la 4e division d'infanterie motorisée.
Ces secteurs et zones opérationnels ne recoupaient pas les subdivisions territoriales.
La division militaire, ne correspond plus à une division au sens tactique du terme, pris le nom de corps d'armée le [15]. Fin 1958, le corps d'armée d'Oran est divisé en quatre zones[16] :
- zone Ouest Oranais (ZOO), avec la 12e division d'infanterie (PC Ă Tlemcen),
- zone Centre Oranais (ZCO), avec la 29e division d'infanterie (PC Ă Misserghin) et la 13e division d'infanterie (PC Ă Sidi Bel AbbĂšs),
- zone Nord Oranais (ZNO), avec la 5e division blindée (PC à Mostaganem),
- zone Sud Oranais (ZSO), avec la 4e division d'infanterie motorisée (PC à Tiaret),
- subdivision autonome de MĂ©cheria (SAM),
- groupe aérien tactique (GATAC) no 2 de l'armée de l'Air[17].
AprĂšs la putsch des gĂ©nĂ©raux, la 1re brigade d'intervention est crĂ©Ă©e le pour ĂȘtre rattachĂ©e au corps d'armĂ©e[18].
En , le corps d'armée d'Alger (12e, 13e et 29e DI, 4e DIM et groupement autonome d'Oran) prend le nom de 24e corps d'armée[19]. Le 24e corps d'armée devient le la 2e division, PC à Oran puis Arzew et trois brigades, 41e à Mostaganem, 42e à Oran et 43e à Mers el-Kébir[20]. La 51e brigade, de Colomb-Béchar, lui est rattachée du à sa dissolution le [21]. La 20e division est dissoute le [20].
Chefs de corps
Division d'Oran
- 1838 : général Guéhéneuc
- .
- 1897 ; général de Ganay
- .
- 1901 : général Risbourg
- .
- 1908 : général Lyautey
- .
- 1934 - 1936 : général Giraud
- 1936 - 1939 : général Poupinel
- 1940 : général Gibert
- 1940 - 1942 : général Charbonneau
- 1942 - 1943 : général Robert Boisseau[6]
- 1948 : général CherriÚre[22]
- 1951 : général Lorillot[23]
- 1956 : général Gambiez[24]
Corps d'armée d'Oran
- 1959 : général Gambiez[25]
- 1960 : général de Pouilly[26]
- 1961 : général Perotat (nommé par les putschistes pendant l'arrestation du général de Pouilly)[27]
- 1961 : général Cantarel[28]
- 1961 - 1962 : général Ginestet[28]
- 1962 : général Katz (intérim)[29]
- 1962 : général de Belenet[29]
Notes et références
- « D'une guerre Ă l'autre 1871-1939 », Historama, no HS 10 « Les Africains 1830-1960 »,â
- « Les troupes d'Afrique dans la guerre 39-40 », Historama, no HS 10 « Les Africains 1830-1960 »,â
- « Soixante-dix heures de combat autour d'Oran », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « LES FOLLES JOURNĂES DE L'OPĂRATION " TORCH " », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Stone & Stone, « UNIT HISTORY: Free French Oran Infantry », sur books.stonebooks.com
- Marie-Anne Corvisier de VillÚle, « Division de marche d'Oran », dans Inventaire des archives de la guerre, Série P 1940 - 1946, Chùteau de Vincennes, Service historique de l'Armée de terre, (lire en ligne), p. 183
- « De la Tunisie Ă Rome, en Alsace, au Rhin et au Danube 1942-1945 », Historama, no HS 10 « Les Africains 1830-1960 »,â
- « DATES Il y a cinquante ans La fin de la campagne d'Afrique du Nord », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « COMMENT, IL Y A VINGT ANS, LA VICTOIRE DE TUNISIE annonçait le renversement de la situation stratĂ©gique », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « COMMENT, IL Y A VINGT ANS, LA VICTOIRE DE TUNISIE annonçait le renversement de la situation stratĂ©gique », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 13.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 14.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 39.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 40.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 41.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 46.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 47.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 82.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 105.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 106.
- Sarmant, Schillinger et Hardy 2000, p. 107.
- « LE GĂNĂRAL LECHĂRES chef d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e de l'air », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Promotions et affectations dans l'armĂ©e », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Le gouvernement doit encore examiner une centaine de projets avant de se retirer le 8 janvier », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « âą Le gĂ©nĂ©ral OliĂ©, chef d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de la dĂ©fense nationale âą Le gĂ©nĂ©ral Gambiez, commandant en chef en AlgĂ©rie âą Le gĂ©nĂ©ral CrĂ©pin, commandant en chef en Allemagne », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « âą Le gĂ©nĂ©ral Gambiez, inspecteur de l'infanterie âą Le gĂ©nĂ©ral de Pouilly nommĂ© Ă Oran âą Le gĂ©nĂ©ral de BollardiĂšre affectĂ© en Allemagne », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « L'ASSEMBLĂE NATIONALE ENTEND UNE DĂCLARATION DE M. DEBRĂ âą Occuper le cĆur de Paris Ă©tait un des objectifs des insurgĂ©s âą La marine a tirĂ© pour ralentir leur entrĂ©e dans Mers-El-KĂ©bir DES TROUPES ET DES BLINDĂS STATIONNĂS EN ALLEMAGNE FONT MOUVEMENT VERS LA CAPITALE LA FLOTTE DE LA MĂDITERRANĂE A REĂU L'ORDRE D'APPAREILLER », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « LE GĂNĂRAL CANTAREL SUCCĂDE AU GĂNĂRAL LE PULOC'H comme chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e de terre », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « LE GĂNĂRAL KATZ QUITTE ORAN et devient l'adjoint du gĂ©nĂ©ral Cantarel commandant du 2e corps en Allemagne », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
Sources et bibliographie
- Thierry Sarmant, Philippe Schillinger et Michel Hardy, Inventaire de la série H, sous-série 1 H1091-4881 : Algérie 1945-1967, t. I : Introduction générale, Chùteau de Vincennes, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 2-86323-129-4, ISSN 1269-7397, lire en ligne).