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Dianne Feinstein

Dianne Berman Feinstein, née Dianne Emiel Goldman le à San Francisco (Californie), est une femme politique américaine, membre du Parti démocrate et sénatrice de la Californie au Congrès des États-Unis depuis 1992, après avoir été maire de San Francisco de 1978 à 1988.

Dianne Feinstein
Illustration.
Dianne Feinstein en 2004.
Fonctions
Sénatrice des États-Unis
En fonction depuis le
(30 ans, 7 mois et 20 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection 8 novembre 1994
7 novembre 2000
7 novembre 2006
6 novembre 2012
6 novembre 2018
Circonscription Californie
LĂ©gislature 102e, 103e, 104e, 105e, 106e, 107e, 108e, 109e, 110e, 111e, 112e, 113e, 114e, 115e, 116e, 117e et 118e
Groupe politique DĂ©mocrate
Prédécesseur John F. Seymour
38e maire de San Francisco
–
(9 ans, 1 mois et 4 jours)
Prédécesseur George Moscone
Successeur Art Agnos
Biographie
Nom de naissance Dianne Emiel Goldman
Date de naissance
Lieu de naissance San Francisco (Californie, États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Diplômée de Université Stanford
Religion JudaĂŻsme

Signature de Dianne Feinstein

Dianne Feinstein
Maires de San Francisco

Biographie

Études, famille et début de carrière

Dianne Emiel Goldman est née le à San Francisco en Californie, de Betty Rosenburg, ancien mannequin et de Leon Goldman, chirurgien nationalement reconnu, premier professeur juif à la faculté de médecine de la ville[1]. Ses grands-parents paternels sont juifs polonais et ses grands-parents maternels sont juifs allemands, originaires de Saint-Pétersbourg, en Russie[2].

Diplômée en histoire de l'université Stanford en 1955, elle épouse Jack K. Berman en 1957 dont elle divorce trois ans plus tard, et avec qui elle a eu une fille, Katherine, qui prendra le nom de son beau-père, Feinstein. En 1962, peu de temps après avoir commencé une carrière politique, elle épouse le neuro-chirurgien Bertram Feinstein, décédé en 1978. En 1980, elle épouse l'homme d'affaire Richard C. Blum, décédé en 2022.

En 1969, Dianne Feinstein est élue en tant que membre du Conseil des superviseurs de San Francisco (Board of Supervisors, dénomination locale du conseil municipal) de San Francisco. En 1971 puis en 1975, elle tente de se faire élire maire mais est battue. Le 9 janvier 1978, elle est élue présidente du Conseil des superviseurs de San Francisco.

Maire de San Francisco

Dianne Feinstein, maire de San Francisco.

Le , le maire George Moscone et le superviseur Harvey Milk, premier homme politique ouvertement homosexuel du pays, sont assassinés par un rival politique, l'ex-superviseur Dan White, opposé à l'ouverture politique et sociale du maire envers les homosexuels. Dianne Feinstein, qui avait croisé White dans un couloir juste auparavant, entend des coups de feu et appelle la police, avant de découvrir Milk face contre terre, touché à cinq reprises, dont deux dans la tête[3] - [Note 1]. Le , par ordre de succession et grâce à la dignité dont elle a fait preuve en annonçant publiquement le drame, Dianne Feinstein, qui préside le conseil municipal, devient alors maire[1].

Réélue en 1979, elle survit à une procédure de destitution en 1984 et reste en fonction jusqu'en . Elle est la première femme à avoir été élue maire de cette ville, une des plus à gauche des États-Unis. Elle est en poste durant une décennie[1].

Après la mort en 1978 de Bertram Feinstein d'un cancer du côlon, Dianne Feinstein se remarie en 1980 à Richard C. Blum, un banquier qui en 1990 finance sa campagne à l'élection au poste de gouverneur de Californie. Elle est alors battue par Pete Wilson, sénateur républicain et ancien maire de San Diego, avec 45,8 % des suffrages en sa faveur et 49,3 % pour son adversaire.

Sénatrice des États-Unis

Premier portrait de Dianne Feinstein au Congrès.

En 1992, Dianne Feinstein est élue au Sénat des États-Unis lors d'une élection spéciale pour vacance du poste, en vue de terminer le mandat du républicain Pete Wilson, dont le siège de sénateur était occupé provisoirement depuis son élection par John F. Seymour, en tant que gouverneur. Elle est réélue en 1994, 2000, 2006 (avec 60 % des voix contre 35 % au républicain Dick Mountjoy), 2012 (avec 62,5 % des voix face à la républicaine Elizabeth Emken) et en 2018.

Soutien de la recherche sur les cellules souches à partir d'embryons humains, Dianne Feinstein est une partisane du contrôle des armes à feu, s'étant attiré les foudres de la National Rifle Association pour avoir déposé un amendement, en 1994, avec le sénateur démocrate de New York Chuck Schumer à ce sujet. Elle réussit en effet à faire passer l'interdiction des fusils d’assaut[1].

Dianne Feinstein est une démocrate progressiste, historiquement parmi les plus à gauche du Sénat. Elle rompt cependant avec de nombreux militants démocrates lorsqu'elle soutient, par son vote, la guerre d'Irak et dépose en 2006 une proposition de loi contre la désacralisation du drapeau américain. Elle est l'une des rédactrices du Animal Enterprise Terrorism Act de 2006. Elle fait notamment partie d'un groupe de quatre élus, sommés de gardés le secret, que le vice-président des États-Unis Dick Cheney informe des techniques d'interrogatoire musclées de la CIA. Par la suite, la gauche du Parti démocrate lui reproche de ne pas s'être insurgée sur le sujet. Elle mène cependant des auditions approfondies et produit un rapport de 525 pages établissant les mensonges de la CIA sur le sujet de la torture. Elle est alors surnommée par les médias « la lionne du Sénat »[1].

En tant que super déléguée du Parti démocrate, elle annonce soutenir Hillary Clinton pour l'élection présidentielle de 2008. Lorsque celle-ci se retire de la course à l'investiture, elle apporte son soutien à Barack Obama. Le , elle est la première femme à présider une cérémonie d'investiture du président des États-Unis[4].

Avec les sénateurs Chuck Schumer et Ed Markey, elle dépose une proposition de loi visant à interdire le bisphénol A pour tout contenant de boisson[5]. Dans un rapport du 11 mars 2014, elle accuse la CIA de torture[6].

Elle est réélue sénatrice lors de l'élection de 2018 avec un score de 54,4 %[1] face à un autre candidat démocrate, Kevin de León (en), qui obtient 45,6 % des voix.

DĂ©but 2020, alors que le Covid-19 commence Ă  se propager dans le monde, Dianne Feinstein et son mari vendent des actions, pour une valeur comprise entre 1,5 et 6 millions de dollars. Un porte-parole citĂ© par le New York Times indique que les biens de l'Ă©lue sont dans une « fiducie aveugle » — une structure hors de son contrĂ´le — et qu'elle n'a « aucun rĂ´le dans les dĂ©cisions financières de son mari »[7].

Dianne Feinstein et Kamala Harris en 2017.

En octobre 2020, lors des auditions au Congrès pour la confirmation à la Cour suprême de la juge ultraconservatrice Amy Coney Barrett, nommée par le président Donald Trump, elle tente sans succès d'obtenir de celle-ci des éclaircissements sur son opposition au droit à l'avortement. Des groupes anti-avortement réclament alors son éviction du Judiciary committee (commission judiciaire)[8]. Critiquée à gauche pour son manque de pugnacité contre la juge, elle est finalement contrainte de laisser Dick Durbin devenir président de la commission des affaires judiciaires en 2021[1].

Âgée de 87 ans en 2020, doyenne du Sénat, elle est le sujet de plusieurs témoignages qui font état de pertes de mémoire. On lui reproche également d'être de la « gauche caviar », sa fortune étant estimée à 58 millions de dollars (soit 47 millions d'euros)[1] - [9].

Après les élections sénatoriales de novembre 2022 où le Parti démocrate et ses alliés obtiennent la majorité, Feinstein, doyenne démocrate du Sénat, annonce son intention de ne pas briguer le poste de présidente pro tempore du Sénat des États-Unis. Le , Patty Murray est élue, succédant au sénateur démocrate Patrick Leahy, et devenant la première femme à occuper cette fonction[10].

En , Dianne Feinstein, toujours l'objet de spéculations quant à l'état de ses capacités intellectuelles, annonce qu'elle n'est pas candidate à sa réélection en 2024[11].

À partir de , Dianne Feinstein est atteinte par un zona et ne peut participer aux votes du Sénat alors que les démocrates n'ont qu'une faible majorité de 51 sénateurs. Plusieurs personnes l'ayant rencontrée pendant sa convalescence constatent son affaiblissement physique. En avril, alors qu'elle n'est toujours pas retournée au Sénat en raison de complications médicales, les représentants démocrates Ro Khanna et Dean Phillips lui demandent de démissionner. De son côté, Dianne Feinstein demande aux démocrates au Sénat de la remplacer temporairement au Judiciary Committee pour permettre de voter sur les nominations de divers hauts-fonctionnaires[9] - [12].

Historique Ă©lectoral

SĂ©nat

Résultats pour le poste de sénateur de classe 1 de Californie[13]
Année Dianne Feinstein Républicain PFP AIP Libertarien Vert RPUSA NLP
1992 54,3 % 38,0 % 2,8 % 2,6 % 2,3 % – – –
1994 46,7 % 44,8 % 3,0 % 1,7 % 2,1 % 1,7 % – –
2000 55,8 % 36,6 % – 1,3 % 1,8 % 3,1 % 0,9 % 0,9 %
2006 59,4 % 35,0 % 1,4 % 0,9 % 1,6 % 1,7 % – –
2012 62,5 % 37,5 % – – – – – –
2018 54,4 % – – – – – – –

Gouvernorat de Californie

RĂ©sultats pour le poste de gouverneur de Californie[13]
Année Dianne Feinstein Républicain Libertarien AIP PFP
1990 45,79 % 49,25 % 1,89 % 1,81 % 1,26 %

Controverse

En 2021, le conseil des Ă©coles de San Francisco chargĂ© d’éliminer « la glorification de personnalitĂ©s liĂ©es Ă  l’esclavage, au racisme ou aux violations des droits de l’homme Â» dĂ©cide de dĂ©baptiser un tiers des Ă©coles, soit quarante-quatre Ă©tablissements. Parmi les Ă©tablissements qui devront changer de nom se trouvent ceux qui portent des noms illustres comme George Washington, Thomas Jefferson, James Madison, Francis Scott Key, auteur de l'hymne national amĂ©ricain, et mĂŞme Abraham Lincoln, voire, selon Le Monde, « des figures contemporaines comme la vĂ©nĂ©rable sĂ©natrice dĂ©mocrate Dianne Feinstein... Â». La commission reproche Ă  cette dernière d'avoir fait remettre un drapeau confĂ©dĂ©rĂ© qui faisait partie d'une vingtaine d'autres Ă©tendards flottant traditionnellement devant l'hĂ´tel de ville et qui avait Ă©tĂ© vandalisĂ© lorsqu'elle Ă©tait maire de San Francisco, en 1986. La commission Ă©tait composĂ©e de douze personnes, Ă©ducateurs, Ă©lèves, parents, mais d'aucun historien[14] - [15].

Notes et références

Notes

  1. Bien que Feinstein était connue pour porter une arme de poing dans son sac à main, elle est ensuite devenue une partisane du contrôle des armes à feu. En 1994, Feinstein a échangé des mots avec Larry Craig, membre de la National Rifle Association (NRA) et sénateur de l'Idaho, qui a suggéré lors d'un débat sur l'interdiction des armes d'assaut que « la dame de Californie » devrait être « un peu plus familière avec les armes à feu et leurs caractéristiques mortelles ». Elle a rappelé à Craig qu'elle avait en effet fait l'expérience des effets des armes à feu lorsqu'elle a mis son doigt dans un trou de balle dans le cou de Milk tout en cherchant un pouls.

Références

  1. Corine Lesnes, « À 87 ans, pas de retraite pour la doyenne du Sénat américain Dianne Feinstein », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. (en) Robert Slater, Great Jewish Women, Jonathan David Publishers, , 353 p. (ISBN 978-0-8246-0370-0, lire en ligne).
  3. (en) Wallace Turner, « Suspect sought job », sur nytimes.com, (consulté le ).
  4. (en) « Dianne Feinstein », sur igs.berkeley.edu, (consulté le )
  5. (en) Lyndsey Layton, « Reversing itself, FDA expresses concerns over health risks from BPA », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Maya Rhodan, « Torture Report: Here's What Dianne Feinstein Said in Senate Speech », sur time.com, (consulté le ).
  7. Paris Match, « Coronavirus : des sénateurs américains ont vendu leurs actions... dès février », sur parismatch.com,
  8. (en) Seung Min Kim, « Abortion rights group calls for ouster of Sen.Feinstein from top Democratic post on Judiciary Committee », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  9. (en) Al Weaver, « Feinstein asks for Judiciary replacement after calls for resignation », The Hill, .
  10. (en) « Sen. Patty Murray becomes first female president pro tempore », sur NBC News (consulté le )
  11. (en) Jeremy B. White et Marianne LeVine, « Feinstein passes on Senate reelection in 2024 », Politico,
  12. (en) Christopher Cadelago, Jennifer Haberkorn et Katherine Tully-McManus, « Feinstein’s condition sparks concern she won’t return to the Senate », Politico,
  13. (en) « Our Campaigns - Candidate - Dianne Feinstein », sur www.ourcampaigns.com (consulté le ).
  14. Corine Lesnes, San Francisco va débaptiser un tiers de ses écoles, aux noms désormais controversés, lemonde.fr, 1er février 2021
  15. Passé esclavagiste ou colonial: San Francisco débaptise 44 écoles, lefigaro.fr, 28 janvier 2021

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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