Derek Muller
Derek Muller, né en 1982 à Traralgon en Australie, est un vidéaste, chroniqueur et animateur de télévision canadien d'origine australienne spécialisé dans la vulgarisation scientifique.
Genre | Vulgarisation scientifique |
---|---|
Nom de naissance | Derek Alexander Muller |
Naissance |
Traralgon, Australie |
Nationalité | Australien |
Nombre d'abonnés |
13,5 millions (Veritasium) 573 mille (2veritasium) 324 mille (Sciencium) |
Autres activités | Chroniqueur et animateur de télévision |
Site internet | veritasium.com |
Chaîne | Veritasium |
Chaîne(s) secondaire(s) |
2Veritasium Sciencium |
Il est principalement connu pour sa chaîne YouTube Veritasium qui présente des vidéos de vulgarisation sur des sujets scientifiques. Titulaire d'un doctorat en enseignement de la physique et passionné par la réalisation de films, il crée sa chaîne le . Avec plus de 13,5 millions d'abonnés en , il est l'une des figures anglophones de la science sur Internet. Il participe également comme chroniqueur à plusieurs émissions télévisées scientifiques et présente des documentaires télévisés.
Biographie
Enfance et études
Derek Muller est né en 1982 à Traralgon dans le Sud-Est de l'Australie de parents sud-africains venus pour le travail. Sa famille déménage à Vancouver dans l'Ouest du Canada alors qu'il n'est âgé que de deux ans[1].
Il étudie à la West Vancouver Secondary School (en) de 1997 à 2000[2], et obtient en 2004 un baccalauréat ès sciences (BSc) en génie physique à l'université Queen's de Kingston. Passionné par la réalisation de films, il déménage en 2006 à Sydney en Australie avec l'intention d'intégrer l'Australian Film and Television School (en). Mais considérant qu'il n'a pas encore assez d'expérience, il rejoint d'abord l'université de Sydney et obtient en 2008 un doctorat (PhD) en enseignement de la physique avec la thèse Designing Effective Multimedia For Physics Education (Concevoir des contenus multimédias efficaces pour l'enseignement de la physique). En parallèle de ses études, il donne des cours de physique et réalise quelques films pour son université. Mais finalement, il échoue à intégrer l’Australian Film and Television School[1].
Carrière
Derek Muller crée sa chaîne YouTube Veritasium le [3] et poste sa première vidéo Combien de temps faut-il à la Terre pour faire le tour du Soleil ? le [4]. Mais c'est à partir du début de l'année 2011 qu'il se met vraiment à faire des vidéos. Au bout de quelques mois, une première vidéo devient virale et dépasse le demi-million de vues, mais l'audience reste en général assez confidentielle et Muller envisage à plusieurs reprises à mettre fin à l'aventure[5]. Petit à petit, il obtient plus de succès jusqu'à atteindre un point où il peut enfin vivre de l'activité de sa chaîne[6].
Dans le même temps, il est repéré assez rapidement par les producteurs de Catalyst, une émission télévisée scientifique diffusée sur la chaîne australienne ABC, et rejoint en 2011 l'équipe d'animateurs de manière irrégulière[6]. Il participe à l'émission Breakfast sur Network Ten de 2012 à 2013[2]. Il apparaît également dans des programmes de chaînes tels que la BBC, Discovery Channel ou History Channel[7]. En , il donne une conférence TEDx à Sydney sur le sujet de sa thèse[8]. Il n'oublie cependant pas son activité de vidéaste et crée le sa seconde chaîne YouTube 2Veritasium où il montre les coulisses de la chaîne principale et propose des vidéos complémentaires avec une réalisation moins soignée[9].
En 2015, il participe à son premier documentaire télévisé en présentant Uranium, si puissant et si dangereux ? (en) qui retrace l'histoire de l'uranium, son utilisation notamment dans les armes et réacteurs nucléaires et sa nocivité. Le programme est diffusé dans le monde entier, dont en France par la chaîne Arte, et se voit récompensé par de nombreux prix dans les festivals[10]. En 2016, il présente pour CuriosityStream la mini-web-série documentaire Digits racontant l'histoire d'Internet et s'interrogeant sur les risques associés aux dernières innovations technologiques connectées[11].
En 2016, il donne un discours au World Government Summit (en) à Dubaï sur le futur de l'éducation face aux réseaux sociaux[12]. Le , il co-anime avec le DJ Questlove la série de discours donnés par différentes personnalités lors de la Marche pour les sciences de Washington, D.C. aux États-Unis[13] - [14]. Depuis cette même année, il participe comme chroniqueur au talk-show scientifique Bill Nye sauve le monde (en) présenté par Bill Nye sur Netflix[15]. La même année, il commence à mettre des vidéos sur sa troisième chaîne YouTube Sciencium où il parle des découvertes scientifiques historiques ou récentes[16].
En 2018, il présente un second documentaire intitulé Vitamines, Fantasmes et Vérité où il questionne le rôle des vitamines et la nécessité ou la dangerosité de leur prise en complément alimentaire[17]. Le programme est diffusé dans le monde entier via différentes plateformes sur internet et chaînes de télévision telle qu'Arte en France[18] - [19].
Chaîne YouTube Veritasium
Veritasium est une chaîne YouTube éducative anglophone créée le présentant des vidéos de vulgarisation sur des sujets scientifiques[3]. Ces dernières se déroulent généralement en extérieur et prennent souvent la forme d'expériences, de reconstitutions, de visites de laboratoires, d'entrevues avec des experts et d'échanges avec le public sur des idées reçues. Le nom de la chaîne Veritasium est une combinaison entre le mot latin « Veritas », signifiant vérité, et la fin du nom de plusieurs éléments chimiques « ium ». Ainsi, la chaîne a pour slogan : « Veritasium, un élément de vérité » (« Veritasium, an element of truth »). Le logo de la chaîne reprend la notation des éléments chimiques dans le tableau périodique des éléments : le symbole chimique est « Ve » pour Veritasium, le numéro atomique est « i » pour l'unité imaginaire, et la masse atomique est « 42.0 » en référence à La grande question sur la vie, l'univers et le reste posé dans Le Guide du voyageur galactique.
Veritasium est régulièrement citée parmi les meilleures chaînes éducatives et scientifiques sur YouTube[20] - [21] - [22]. Elle compte au plus de 7,7 millions d'abonnés et totalise plus de 888 millions de vues pour 296 vidéos postées. Près de la moitié des vidéos dépassent le million de vues et quatorze d'entre elles dépassent même les 10 millions de vues : Pourquoi y a-t-il 96 000 000 de balles noires dans ce réservoir ? (62 millions), Les Applications surprenantes de l'effet Magnus (45 millions), L'Objet le plus rond du monde (31 millions), La Roue anti-gravité ? (29 millions), Je me suis imperméabilisé avec de l'aérogel ! (26 millions), Le Silence peut-il vous rendre fou ? (26 millions), Le solide le plus léger du monde ! (23 millions), Pouvez-vous nager dans ces balles sombres ? (20 millions), Les lieux les plus radioctifs sur Terre (15 millions), Plateau Pyro : Tube de Rubens (14 millions), Comment les raisins au micro-ondes produisent du plasma (11 millions), et Pouvez-vous résoudre ceci? (11 millions)[23]. Les vidéos de la chaîne sont parfois reprises par les médias plus traditionnels tels que CBS News[24], Scientific American[25], Toronto Star[26] ou Wired[27].
La chaîne principale Veritasium est complétée par deux chaînes secondaires. 2Veritasium créée le montre les coulisses de la chaîne principale et propose des vidéos complémentaires avec une réalisation moins soignée[9]. Elle compte au plus de 529 000 abonnés et totalise plus de 18 millions de vues pour 50 vidéos postées[9]. La vidéo la plus vue de cette chaîne, Le Problème avec Facebook (2,9 millions), fait parler d'elle dans plusieurs médias comme BBC News[28] ou The Sydney Morning Herald[29]. Sciencium propose depuis 2017 des vidéos sur les découvertes scientifiques historiques ou récentes[16]. Elle compte au plus de 303 000 abonnés et totalise plus de 4,7 millions de vues pour 6 vidéos postées[16].
Des déclinaisons de certaines des vidéos de la chaîne principale sont proposées dans d’autres langues (doublées et/ou sous-titrées), telles que l’espagnol[30] (plus de 120 vidéos avec près de 1 260 000 abonnés), l’arabe[31] (plus de 50 vidéos avec près de 10 000 abonnés) et l’italien[32] (plus de 10 vidéos avec près de 4 200 abonnés).
Récompenses et honneurs
Le travail de Derek Muller, notamment pour Veritasium, est récompensé par plusieurs prix à travers le monde. Il reçoit le Premier prix du Cyberscreen Science Film Festival (États-Unis) en 2012[33], remporte l’Australian Webstream Award de la meilleure série d'éducation (Australie) en 2013 et se voit nommé aux Webby Awards en 2014[2]. Cette même année, il devient membre honoraire de la société honorifique Sigma Xi[2]. En 2016, il se voit décerner le Cogito Prize (de) pour la communication de la science (Suisse)[34] et le Richtmyer Memorial Lecture Award (en) de l'American Association of Physics Teachers (en) (États-Unis)[35]. Il gagne le Streamy Award de la meilleure chaîne de science et d'éducation (États-Unis) en 2017[36].
L'astéroïde (42795) Derekmuller porte son nom.
Notes et références
- (en) Theo Chapman, « Veritasium YouTube scientist Derek Muller takes on the vitamin industry », sur The Australian Financial Review, (consulté le ).
- (en) « About Veritasium », sur veritasium.com (consulté le ).
- « Veritasium - À propos », sur YouTube (consulté le ).
- (en) « How long does it take for the earth to go around the sun? », sur YouTube, (consulté le ).
- (en) Erik Fritts, « Inside Veritasium: An Interview with Dr. Derek Muller », sur youtubermagazine.com, (consulté le ).
- (en) Andrew Masterson, « Derek Muller's Veritasium goes viral », sur cosmosmagazine.com, (consulté le ).
- (en) « Derek Muller Recognized by the American Association of Physics Teachers as 2016 Recipient of the Richtmyer Memorial Lecture Award », sur PR Newswire, (consulté le ).
- (en) « Derek Muller: The key to effective educational science videos », sur tedxsydney.com, (consulté le ).
- « 2Veritasium - À propos », sur YouTube (consulté le ).
- (en) « Uranium – Twisting the Dragon's Tail », sur genepoolproductions.com (consulté le ).
- (en) « Snowden, Internet Pioneers Issue Warnings about Internet of Things & Smart Home Privacy in New CuriosityStream Documentary », sur PR Newswire, (consulté le ).
- (en) « Speaker - Dr. Derek Muller », sur worldgovernmentsummit.org (consulté le ).
- (en) « March for Science Speakers », sur earthday.org (consulté le ).
- (en) Brian Resnick, « The March for Science on Earth Day, explained », sur Vox, (consulté le ).
- (en) Laura Hensley, « Bill Nye is Back! Why We’re So Stoked for His Return », sur flare.com, (consulté le ).
- « Sciencium - À propos », sur YouTube (consulté le ).
- Jean-Luc Nothias, « Les vraies vertus des vitamines », sur Le Figaro, (consulté le ).
- (en) Dan Barrett, « Dr Derek Muller investigates the world’s love affair with vitamins », sur SBS, (consulté le ).
- (en) « Vitamania », sur vitamaniathemovie.com (consulté le ).
- (en) Bob Al-Greene, « 10 YouTube Channels That Will Make You Smarter », sur Mashable, (consulté le ).
- (en) Eliza Sankar-Gorton, « 11 YouTube Channels Every Science Nerd Should Follow », sur The Huffington Post, (consulté le ).
- (en) Karen Hua, « Education as Entertainment: YouTube Sensations Teaching The Future », sur Forbes, (consulté le ).
- (en) « Veritasium », sur YouTube (consulté le ).
- (en) William Goodman, « Guy asks "How far away is the Moon from Earth?" », sur CBS News, (consulté le ).
- (en) Bora Zivkovic, « Mission Possible: Graphene », sur CBS News, (consulté le ).
- (en) Lesley Ciarula Taylor, « Video: The secret truth behind a dropping Slinky », sur Toronto Star, (consulté le ).
- (en) Rhett Allain, « The Bullet-Block Problem With a Twist », sur Wired, (consulté le ).
- (en) Rory Cellan-Jones, « Virtual Bagel, Virtual Cat - who 'likes' you? », sur BBC News, (consulté le ).
- (en) Mahesh Sharma, « Facebook accused of defrauding advertisers by attracting fake 'likes' », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le ).
- (en + es) « Veritasium en español – About », YouTube.
- (en + ar) « Veritasium Arabic - فريتاسيوم بالعربي – About », YouTube.
- (en + it) « Veritasium Italia – About », YouTube.
- (en) Carin Bondar, « Meet Derek Muller - Winner of the Cyberscreen Science Film Festival », sur Scientific American, (consulté le ).
- (en) « Cogito Award 2016 » [PDF], sur cogitofoundation.ch (consulté le ).
- (en) « Richtmyer Memorial Lecture Award », sur aapt.org (consulté le ).
- (en) « 24 Winners Announced at the Streamys Premiere Awards », sur Streamy Awards, (consulté le ).