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De Roos

De Roos (littéralement : La Rose[8]), également appelé, au niveau local, Roosmolen[9] ou Koren op de Molen[10] - [11] - [12], est un moulin à vent et à plate-forme, situé dans la commune de Delft, province de Hollande-Méridionale, aux Pays-Bas, a été mis en œuvre en deux phases de construction la première datée de 1679 et la seconde aux environs de 1760.

Moulin De Roos
De Roos
De Roosmolen
Koren op de Molen
Le moulin de Roos et sa maison de meunier, sur la Phoenixstraat, à Delft.
Présentation
Type
Moulin à vent à plate-forme
Bâtiment domestique
Destination initiale
Style
Ingénieur
Floris van Mierop
Matériau
Bois, pierre
Construction
1679 (première phase de construction)
Vers 1760 (deuxième phase de construction et aspect général définitif)
Restauration
1929, 1990, 2009, 2013
Commanditaire
Cornelis van Nierop
Hauteur
32 m[1] (12 m (de la galerie jusqu'à la calotte)[2] - [3])
Envergure
25,35 m (diamètre total de la roue formée par les ailes)[3] - [4] - [2]
Poids : 1 100 tonnes[5] - [6] - [7]
Usage
Patrimonialité
Moulin : Monument national (12159) ()
Maison du meunier : Monument national (12158) ()
Site web
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Phoenixstraat 111-112
Coordonnées
52° 00′ 50″ N, 4° 21′ 05″ E
Géolocalisation sur la carte : Hollande-Méridionale
(Voir situation sur carte : Hollande-Méridionale)
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
(Voir situation sur carte : Pays-Bas)
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)

À l'origine élevé sur les vestiges de la portion occidentale du mur d'enceinte médiéval de Delft, le moulin se dresse actuellement au-dessus du tunnel Guillaume d'Orange (nl) (sur le tronçon de ligne ferroviaire reliant la ville à La Haye)[4] - [13] - [14] - [15] - [16] - [17] - [18] - [19] - [20] - [21].

Ce moulin à grain et la maison de meunier qui entoure sa jupe ont été classés au titre de monuments nationaux par l'Agence du patrimoine culturel des Pays-Bas en date du [22] - [23]. L'ouvrage d'art éolien est l'unique et dernier moulin à vent situé dans l'ancienne zone fortifiée de la ville delfienne encore existant parmi les dix-huit ayant autrefois fonctionné[8] - [24] - [25] - [13] - [15] - [26] - [27] - [Note 1].

Localisation et situation

Carte du centre-bourg historique de Delft.
Carte du centre-bourg historique de Delft.

De Roos est situé dans la partie ouest du centre-bourg historique de Delft, commune de la province de Hollande-Méridionale. Le moulin est établi au numéro 112 de la Phoenixstraat[29] l'ensemble du complexe du De Roos, maison et entrepôt compris, étant établi aux 112 et 111 Phoenixstraat, à mi-chemin de cette voie urbaine[30] - [14] - [31] - [32] - [23]. Le bâtiment éolien delftois est encadré au sud par la Dirklangenstraat et au nord par la Dirklangendwarsstraat, ces deux voies urbaines formant chacune un carrefour avec la Phoenixstraat[33] - [29]. Situés sur ce même axe urbain se trouvent, au sud du moulin, une ancienne tour de fortification et l'un des bâtiments du maison communale de Delft, le siège de l'Office des eaux du Delfland[33] - [29] - [34] - [35]. Sur la Phoenixstraat, entre la Dirklangendwarsstraat et la Bagijnestraat, un autre moulin, destiné à la fabrication de l'huile et appelé le « Steckmolen » ou « molen de Otter », s'est dressé jusqu'en 1918[36] - [37] - [38]. Le moulin De Otter était distant de 20 m du De Roos[1].

Le moulin, à l'instar de six autres bâtiments protégés au titre de monuments nationaux de la commune de Delft l'église Maria van Jesse (nl), le château d'eau (nl), la tour de fortification (nl), le Prinsenhof, l'église wallone (nl) et l'Oude Kerk , se trouve dans un isoplèthe d'altitude situé à m au-dessous du niveau de la mer[39]. D'autre part, le bâtiment éolien delftois repose sur un sous-sol formé au Pléistocène, de nature principalement argileuse, et dans une moindre mesure, à caractère sablonneux et tourbeux[40] - [41].

Historique

Du bas Moyen Âge à la fin de l'époque moderne

La première mention d'un moulin à vent (plus précisément un moulin sur pivot) sur le site du 111-112 Phoenixstraat date de 1352[42] - [43] - [26] - [44] - [45] - [46]. Ce moulin était alors appelé Gathuismolen (ou Bordeelmolen)[42] - [43] - [26] - [44] - [47] - [45] - [46]. L'existence de ce moulin tardo-médiéval est documentée par un acte à caractère fiscal promulgué par le comte de Hollande de l'époque, Guillaume V (Willem van Beieren), mettant en évidence la cession du bâtiment éolien au profit des habitants de Delft[42] - [44] - [47]. Dans ce document administratif, le Gathuismolen apparaît sous les termes moyen néerlandais « Gasthuse molen »[42] - [47]. L'existence du Gasthuismolen est également attestée sur une carte datée de 1561 et réalisée par Jacob van Deventer[42]. Il est ensuite mentionné en 1582, sous les termes de moulin à grains bien qu'il ait été utilisé, au début du XVIIe siècle, pour moudre du malt nécessaire à la fabrication de la bière , puis en , lors de la création d'une place de Delft portant son nom, et enfin en 1601 dans un document rédigé par son meunier Gerrit Stevensz relatant la destruction d'une portion de mur d'enceinte au voisinage du moulin[42]. Cet ancien moulin sur pivot est détruit lors d'une tempête survenue en 1675[31] - [48].

Extrait d'une carte de Delft réalisée par Johannes Verkolje en 1678 sur lequel apparaît le premier emplacement du moulin de Roos au voisinage d'une tour fortifiée.
« Carte » de la ville de Delft avec ses moulins, en 1703.

À l'origine, le De Roos, est, quant à lui, établi depuis le XVIe siècle[49] sur les ruines d'une fortification bastionnée (cette portion de l'enceinte urbaine a été détruite au cours du XVIIe siècle[50]), un site se trouvant sur l'actuelle Zuiderstraat[31] - [51] - [27] une voie située dans la partie sud du centre-bourg historique de Delft[52] - [46]. Le bâtiment se trouve alors à proximité d'une tour fortifiée, connue sous le nom de Oosterijke toren[42] - [53]. La localisation de son premier site de construction est mise en évidence sur une carte datée de 1678 et gravée par le peintre néerlandais Johannes Verkolje et publiée par l'écrivain Dirck van Bleyswijck (nl)[53]. Tout près du moulin, se tient également la Rotterdamse poort (en)[48], une porte fortifiée s'ouvrant sur le mur d'enceinte sud de la ville[54] - [55]. À cette époque, le De Roos présente très probablement le même type d'architecture que celui du Gasthuismolen ; autrement dit, le bâtiment éolien aurait été initialement un moulin sur pivot[42]. Cet élément est attesté par un document daté de 1629 dans lequel il est fait mention d'un accident survenu entre son limon et son pivot[42] - [Note 2].

En , à la demande de Cornelis van Nierop, alors propriétaire du terrain, le moulin de Roos est transféré en lieu et place du soubassement du Gasthuismolen[42] - [45] - [2] - [31] - [27] - [51]. Le site de l'actuel 111-112 Phoenixstraat est choisi en raison d'une meilleure prise face au vent[48] - [42]. Le transfert et la reconstruction du bâtiment sont alors mise en œuvre par l'ingénieur civil et meunier Floris (ou Fons) van Mierop[45] - [2] - [31] - [56]. Le bâtiment éolien est dressé sur les vestiges d'une rondelle établie au niveau du tronçon ouest de la muraille ceignant la ville de Delft[57] - [45]. La fortification semi-circulaire, dont les vestiges ont été mis en évidence lors des opérations d'archéologie préventive des années 2000 et 2010, était constitués de moellons alternés de briques réemployées et datées du XIIIe siècle[57]. Les traces d'un canal un fossé défensif dont le tracé suit l'actuelle Dirklangenstraat, une voie urbaine en boucle présentant deux carrefours successifs avec la Phoenixstraat de m de large et daté du premier quart du XIVe siècle, ont été également identifiées sous les fondations du moulin[57]. Le De Roos, lors de sa réédification sur le site de la Phoenixstraat, est très probablement encore un « moulin à poteaux » : pour toute nouvelle construction d'un moulin en pierre, les autorités delftoises auraient, à cet effet, délivré un permis spécial[42].

Vue arrière du moulin sur une gravure de Hendrik Spilman (XVIIIe siècle).
Aan de Wal te Delft, gravure de Hendrik Spilman (en), XVIIIe siècle (entre 1742 et 1784). Œuvre sur laquelle sont représentés le moulin De Roos et l'enceinte de Delft[58].

Van Mierop décède en , avant la fin du chantier de reconstruction[8]. Les travaux se poursuivent et, en , une chape maçonnée est posée sous la structure hexagonale de la jupe du moulin[8]. D'autre part, en raison d'une rotation trop basse des ailes (celles-ci devant tourner à une distance d'au moins 8 pieds du sol), le conseil municipal décide de faire transformer le moulin afin qu'il puisse satisfaire les normes architecturales : le bâtiment est alors incorporé à une maçonnerie de m de haut, tandis qu'une structure charpentée est adjointe pour réguler le fonctionnement de la roue[8].

En 1728, la tour en pierre du moulin De Roos fait l'objet d'une surélévation d'une hauteur de m[31] - [59] - [8].

Dans les années 1760, le de Roos prend un aspect architectural définitif[31]. Aux environs de 1760, une maison d'habitation de forme semi-circulaire, destinée à loger le meunier, est construite autour du moulin[26] - [31]. En , Jan de Bruyn obtient l'autorisation d'aménager une galerie en bois, de forme hexagonale, qui vient ceindre le pourtour de la jupe de pierre du bâtiment éolien[45] - [26] - [60].

Du début du XIXe siècle aux travaux de restauration de 1990

Le moulin en 1885 et la ligne de tramway La Hague-Delft, à l'époque non encore électrifiée.

Au début du XIXe siècle, le soubassement circulaire est remplacé par une structure maçonnée de forme hexagonale[61]. Cette transformation est documentée par une gravure du dessinateur topographe Balthasar Jooss (nl) datée de 1822[61].

De Roos et le canal Oude Delft, en 1915.

En 1829, le meunier Pieter van Rihjn, qui avait précédemment officié sur le moulin à grain ''Niew Leven'' (nl), à Hazerswoude, devient le propiétaire du De Roos[2] - [62]. À partir de , un tronçon de la première ligne de tramway néerlandaise, construite en 1829, côtoie le moulin delftois[63] - [64]. En 1874, le fils de Pieter van Rihjn, Klaas van Rijhn, prend sa succession en tant que meunier[62].

Au début du XXe siècle, dans les années 1920, lors de l'électrification de la ligne de tramway 1 reliant La Haye à Delft, le tracé de la voie ferroviaire est modifié et transféré de la Oude Delft vers la Phoenxistraat[65] - [64] ; le moulin se trouvant sur le nouveau parcours, van Rijhn prend l'initiative de faire soustraire le bâtiment éolien à une probable destruction[7] - [66]. En 1926, à la mort de Klaas van Rihjn, la Hollandsche Molen (en), association pour la préservation des moulins de Hollande fondée en 1923[67] - [68] - [69], rachète le de Roos[66] - [2] - [70] - [26]. Le rachat du moulin par l'association à but non lucratif permet une nouvelle fois de le sauver d'une démolition[26] - [66] - [2] - [70] - [61].

En 1928, la Hollandsche Molen loue le bâtiment éolien et sa dépendance d'habitation aux De Vreede[8] - [71] - [Note 3]. Ils restent locataires du De Roos jusqu'en 2009, Koos de Vreede étant le dernier membre de cette famille de meuniers à faire fonctionner le moulin[73] - [8] - [71] - [74].

Le moulin longé par le viaduc ferroviaire traversant Delft, en 1966.

En 1929, en raison d'un affaissement du sol consécutif aux travaux de construction de la ligne ferroviaire 1 affaissement accentué par le drainage des eaux souterraines par la Société royale néerlandaise de fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques (nl) , une inclinaison du moulin du côté nord est observée et le mécanisme de rotation des ailes détérioré[26] - [66] - [8] - [61]. Ces incidents conduisent la Hollandsche Molen à faire restaurer le de Roos[26] - [66] - [8] - [61].

De Roos, Phoenixstraat, et le viaduc ferroviaire passant par Delft, en 1971.
Le moulin, mis en chantier de restauration et sans sa roue, en 1985.

En 1930, les fondations du moulin sont remaniées : le bâtiment est redressé de 51 cm, grâce à l'utilisation de vérins à pression hydraulique, puis une chape maçonnée, à plan inclinée, est coulée sous sa jupe[8]. Le montant des travaux de réparations s'élèvent à 10 000 florins[8].

En 1942, bien que les circonstances de la seconde guerre mondiale affectent les finances de la Hollandsche Molen, l'association pourvoie à la restauration de la maison d'habitation du De Roos à hauteur de 7 000 florins[8].

En 1961, la roue du bâtiment éolien, en raison de son mécanisme défectueux, est démantelée[31] - [8]. Elle est remise en état et ne tourne de nouveau qu'à partir de 1964[8]. Simultanément, mis en chantier à partir de 1961[75], un viaduc ferroviaire de 800 m de long, remplaçant le tronçon de la ligne de tramway traversant la partie ouest du centre-bourg de Delft, est ouvert dès 1965, en parallèle de la Phoenixstraat, avoisinant ainsi le De Roos[76] - [77] - [78] - [35] - [14] - [79]. Subséquemment, la rotation des ailes du De Roos est à nouveau à l'arrêt les , , , ainsi que les et de cette même année[80].

Le , le moulin, ainsi que la maison destinée à loger le meunier, comme beaucoup d'autres bâtiments de la ville de Delft, sont désignés monuments nationaux par l'Agence du patrimoine culturel des Pays-Bas[81] - [82] - [83] - [23].

En , le moulin delftois fait l'objet d'une émission télévisée dans un programme pédagogique destiné à la jeunesse intitulé Het Programma met de Muis[84]. Le reportage, diffusé par la Nederlandse Omroep Stichting, montre le meunier Niek de Vreede effectuant les différentes opérations de fabrication de la farine et de fonctionnement du moulin, le tout illustré de commentaires indicatifs et explicatifs[84]. De 1975 à 1983, de Vreede, aidé de meuniers bénévoles, fait fonctionner le moulin[8]. Le , à l'occasion des 300 ans de la construction du moulin, le bourgmestre et le collège des échevins de Delft organise un évènement festif dans toute la ville[80].

L'année 1984 marque à nouveau une détérioration du moulin : dans la nuit du au , les ailes cessent de tourner[8] - [85]. Afin de pourvoir financièrement aux travaux de restauration du bâtiment éolien les fonds de l'association Hollandsche molen étant à l'époque insuffisants , une fondation (une Stichting), appelée Stichting Molen de Roos, est créée en 1986[85] - [8] - [86] - [Note 4]. La collecte de fonds recueilli par la fondation, d'un total de 200 000 florins, ajoutée aux 70 000 florins à l'origine alloués par l'association pour la réhabilitation du moulin Dommerholt[87] - [Note 5], dans la ville de Epse, permettent de réaliser les travaux de restauration du de Roos, et, en date du , le moulin, rénové, est inauguré par le prince consort des Pays-Bas Claus von Amsberg[8] - [88] - [89].

Construction du tunnel ferroviaire de Delft, fouilles archéologiques et travaux de réparation (années 2000, 2010 et 2020)

Vidéo externe
Vidéo de la construction d'un tunnel ferroviaire de Delft sous le moulin de Roos sur le compte YouTube du service du patrimoine de la ville de Delft.

En 2004, en raison des désagréments occasionnés par le viaduc de la ligne de chemin de fer no 1, notamment les conséquences de son tracé sur la morphologie et le paysage du centre-bourg de la ville de Delft (dont sur le moulin), coupé en deux, le ministre des Transports et des Eaux, Karla Peijs donne son aval pour le projet de construction d'un tunnel ferroviaire[90] - [91] - [8] - [92] - [Note 6]. Le parcours de l'infrastructure ferroviaire souterraine, de 2,3 km de long, 24 m, située à une profondeur de 10 m et dotée de 4 voies, passant sous le moulin, en les 1,1 tonnes du complexe éolien sont soulevées à un mètre de hauteur afin de permettre la réalisation des travaux[94] - [90] - [92] - [91] - [8] - [3] - [6]. L'opération de vérinage du moulin, assistée par ordinateur, et sous-traitée par la société d'ingénierie CT de Boer[95] - [6], est effectuée par palier de 33 mm[96]. Cette opération de levage du bâtiment national, effectuée à l'aide de 45 vérins[96] - [8] - [92], se déroule en une journée[72]. Pendant que les travaux de construction du tunnel sont réalisés sur la Phoenixstraat, le bâtiment éolien et sa dépendance à usage domestique sont soutenus par une structure en pilotis[96] - [97]. Alors que le De Roos est élevé à m de haut par les vérins, un socle de béton armé est coulé sur le site du 111-112 Phoenixstraat, constituant ainsi une nouvelle assise pour le bâtiment éolien et son logis ; le complexe est reposé sur son emplacement d'origine au mois de [90] - [31] - [3] - [6].

Durant les opérations échus au De Roos, le moulin passe sous l'autorité administrative de ProRail, organisme public chargé des travaux de creusement du tunnel ferroviaire[98] - [8] - [90] - [91] - [31] - [99]. Par ailleurs, budget octroyé par la province de Hollande-Méridionale sur l'ensemble des travaux consacrés au bâtiment éolien (réfections et pose d'une nouvelle dalle bétonnée) s'élève à un coût de 76 000 [100] - [101].

Alors que le moulin à grain et sa maison d'habitation sont élevés à un mètre de hauteur, des fouilles préventives sont menées en parallèle par le service du Patrimoine de la ville de Delft et ses environs (Erfgoed Delft en omstreken) sur le site de la Phoenixstraat[102] - [103] - [104]. Les travaux d'excavation permettent de libérer les restes de l'assise et des fondations d'origine du moulin ainsi que des vestiges des anciennes fortifications de la ville rempart, bastion, rondelle et fossé[104] - [102]. Les fouilles ont permis de dégager deux meules dressées en pierre naturelle volcanique de couleur bleue[105] - [8]. Ces deux meules à grains, mise en évidence dans un état quasiment intact, étaient à l'origine des éléments faisant partie du mécanisme de broyage du moulin delftois[105] - [8]. Des dépôts domestiques, datés du XVIIe siècle et retrouvés dans un état de bonne préservation, ont été également identifiés durant la campagne de fouilles[102].

La réouverture du moulin est effective le [31] - [70] - [13] - [106]. Cette date marque également le retour du de Roos dans le giron des biens immobiliers administrés par l'association Hollandsche Molen ainsi que la publication d'un ouvrage qui est consacré à son histoire[107] - [106] - [13]. Dans nuit la du au , le dernier train en circulation sur viaduc ferroviaire passe devant le moulin[93].

Les années 2020 sont marquées par une nouvelle détérioration de la roue du moulin[108] - [109] - [110]. Des fissures, observées en , sont présentes au sein des deux axes métalliques constituant l'ossature des ailes, ce défaut contrariant la continuité de la rotation de la roue[108] - [110] - [109]. Afin de permettre le remplacement de ces deux tiges métalliques, un financement participatif est alors initié[108] - [110] - [109] - [111]. La collecte de fonds permet de recueillir 15 000 . Le bâtiment éolien delftois est réparé et inauguré par la reine Beatrix en , lors de la journée nationale des moulins (nl)[112] - [111] - [110] - [113].

  • Le moulin de Roos et les travaux de construction du tunnel ferroviaire sur la Phoenxistraat à Delft

Liste des meuniers du de Roos

La liste suivante, non exhaustive, présente les meuniers et ingénieurs qui se sont succédé au fonctionnement du moulin par ordre chronologique décroissant[31] - [2] :

  • Jan Spruit[114] - [115] - [7] ;
  • Dirk Pereboom[116] ;
  • Herman Polderman[117] ;
  • Andre van der Kraan ;
  • Jelle Faddegon ;
  • Louis Verstraaten ;
  • Evert van Bokhorst ;
  • Mark Stapel ;
  • Marga Scheffen[118] ;
  • Bart Dooren (2010)[119] - [120] ;
  • La famille De Vreede, dont Koos I, Niek et Koos II de Vreede, jusqu'en 2009[71] - [72] - [80] ;
  • La famille van Rhijn, dont Pieter van Rhijn, en 1827 et ses descendants, Klaas van Rhijn jusqu'en 1926 (date d'acquisition du moulin par l'association Hollandsche Molen)[71] - [62] - [121] ;
  • La famille Kouwenboven, vers 1800[1] ;
  • Cornelis van Dijk (milieu du XVIIIe siècle)[71].
  • Floris van Mierop (XVIIe siècle)[8] - [48] - [45] - [42].

Architecture, caractéristiques et description

Description et caractéristiques

Outre le moulin, le complexe du monument classé national comporte une maison d'habitation et un entrepôt[72].

La calotte du moulin est constituée d'une structure charpentée recouverte de bardeaux imperméabilisés au moyen de feutre bitumé[46] - [122]. Sous sa calotte, ornée d'un fronton (barbe (nl)), peint en vert et blanc et sur lequel sont inscrits deux chronogrammes (1679 et 1990) et son nom, le bâtiment éolien comprend sept étages[123] - [46]. Le bâtiment éolien se dresse sur une hauteur de 32 m[1]. Le moulin dispose d'une galerie hexagonale fabriquée en bois et la hauteur comprise entre cette plate-forme et sa partie sommitale (la calotte) est de 12 m[46]. La plate-forme est équipée de projecteurs qui délivrent chacun une puissance de 400 w et qui permettent au meunier d'effectuer un travail nocturne[124].

De sa base jusqu'au niveau de la galerie, la jupe du moulin, faite en pierre, présente une forme circulaire, tandis qu'elle est de forme hexagonale jusqu'au niveau de la calotte[46] - [122].

L'envergure de la roue du bâtiment éolien est de 25,35 m[46] - [2] - [3]. Les voiles des deux couples d'ailes sont supportées par une ossature constituée de barres en acier soudées d'une longueur d'un peu plus de 25 m[46] - [125]. Ces deux tiges métalliques, qui portent respectivement les numéros de production 88 et 89, ont été conçues par la firme Bremer Adorp en 1964[46].

Le moulin est doté d'une capacité de broyage de céréales blé, épeautre et seigle d'environ de 30 000 kg en moyenne par an[126] plus d'une tonne par semaine en 2021[86].

Mécanisme

L'orientation des ailes face au vent est assurée par une calotte rotative dont le mouvement circulaire est réalisé au moyen 48 rouleaux faits en fonte et fixés à une roue en bois[46]. L'arbre principal, l'axe autour duquel les ailes effectuent leur rotation, conçu par la firme LI Enthoven & Co en 1847, est fait en fonte et mesure 5,55 m de long[46]. L'un des collets de l'arbre porte l'inscription « DE OTTER »[46].

Le mécanisme de rotation des ailes est actionné par deux meules verticales faite en pierre naturelle volcanique bleue dont la cote est de 17der[105] - [8], autrement dit elles sont caractérisées par un diamètre d'environ 150 cm[127], des stries en arc de cercle dont le rayon mesure environ 105 cm, un trou central destiné à accueillir l'axe ayant un rayon compris entre 10 à 12 cm, une épaisseur de 10 cm, ainsi qu'un rapport de démultiplication sur la meule horizontale de 1/3:2/3 [128]. Un second couple de meules, également cotées 17der, permet d'entraîner le mouvement des ailes[46].

Afin de suppléer aux aléas du vent, l'énergie éolienne constituant la force motrice principale du moulin[31] - [129], le De Roos est équipé d'un moteur électrique[113] - [114] d'une puissance de 20 chevaux-vapeur conçu par la firme Heemaf[130]. La partie motorisée du dispositif de rotation consiste également en deux broyeurs à marteaux, chacun pourvu d'une puissance de 25 chevaux-vapeur, et d'un tire-sac électrique[46]. Deux treuils à engrenage permettent de réguler le travail du tire-sac[46]. Un élévateur à grain et une cuve ou une sorte de bouilloire destinée à mélanger les grains (mengketel (nl)) viennent compléter le dispositif de mise en œuvre de la farine[46].

Le dispositif de transmission est constitué d'une grande roue supérieure emmortaisée de 72 alluchons d'un pas de 12 cm de long, d'un disque supérieur emmortaisé de 33 alluchons d'un pas de 12 cm, d'une grande roue inférieure (spoorwiel (nl)) emmortaisée de 80 alluchons d'un pas 8,5 de long, d'un disque inférieur emmortaisé de 24 alluchons d'un pas de 8,5 cm[46]. Le rapport de démultiplication de la grande roue supérieure avec le disque supérieur est de 1/6,46, tandis que celui de la grande roue inférieure couplée au disque inférieur est de 1/7,27[46].

Notes et références

Notes

  1. Le De Roos est également le seul moulin restant parmi les quinze bâtiments éoliens qui ont été établis sur les remparts de Delft[28].
  2. Le document met en lumière la chute mortelle de la femme de Pieter Hubrechtsen, à l'époque meunier du De Roos[42].
  3. Le premier membre de cette famille de meuniers ayant travailler sur le moulin aurait déclaré « Als ik De Roos laat gaan zoals De Groen en De Papegaaimolen gaan dan maal ik hem de vest in! » (« Si je laisse aller De Roos comme De Groen (nl) et De Papegaaimolen (nl) et je vais moudre dans un vestige ! »)[72].
  4. La collecte de fonds s'appuient en partie sur la vente de sérigraphies représentant le moulin et réalisées par le graveur Sees Vlag[85]. Chaque exemplaire sérigraphié, intitulé "Stichting Molen De Roos" (Fondation Moulin de Roos), est alors vendu pour un montant de 195 florins[85].
  5. Le montant total des frais de réparation s'élève alors à 500 000 florins dont 350 000 sont consacrés au moulin et 150 000 au logis du meunier[85].
  6. En regard du passage régulier de train circulant sur le viaduc ferroviaire faisant face au De Roos, l'un des meuniers ayant œuvré dans le bâtiment éolien delftois a commenté : « Un moulin n'est pas une tour de guet » (« Een molen is geen uitkijktoren »)[93].

Références

  1. Groetend 1965, p. 1.
  2. (nl) « Delft, Zuid-Holland - De Roos », sur molendatabase.nl (consulté le ).
  3. (nl) O. E. Otten et R. J. W. M. Mulders, « Molen De Roos te Delft : Invloed bebouwingshoogte Bacinol op windvang mol », Rapport de la société d'ingénieur consultant Peutz (nl), no O 16417-1-RA-001, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  4. (nl) « de Roos », sur Westlandsmolen.nl (consulté le ).
  5. (nl) « Delfste Molen De Roos », sur Molen.nl (consulté le ).
  6. « Delft, moulin De Roos », sur ct De Boer (consulté le ).
  7. (nl) Esther Luijk, « In gesprek met de molenaar bij Molen de Roos », Delft op Zontag, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (nl) Aart Struijk, Van stadswal naar tunneldak. De geschiedenis van molen De Roos in Delft, Département d'archéologie de la ville de Delft, (présentation en ligne).
  9. (nl) C. Visser, « De Roos te Delft », dans Onze Hollandsche Molens : Bijdragen tot de kennis en de geschiedenis van de windmolens in Nederland., De Spieghel, (lire en ligne).
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Articles connexes

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