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Dalle Ă  ammonites

La Dalle Ă  ammonites (ou plus communĂ©ment Dalle aux ammonites) de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) est un site naturel remarquable constituĂ© d'une strate rocheuse contenant un très grand nombre d'ammonites fossilisĂ©es. Ce site est situĂ© Ă  environ 1,5 km au nord de la ville de Digne sur la route de Barles. Il fait partie de la rĂ©serve naturelle gĂ©ologique de Haute-Provence.

Dalle Ă  ammonites
Image illustrative de l’article Dalle à ammonites
Vue d'ensemble du site de la dalle (panorama).
CoordonnĂ©es 44° 07′ 10″ nord, 6° 14′ 03″ est
Pays Drapeau de la France France
Région française Drapeau de Provence-Alpes-Côte d'Azur Provence-Alpes-Côte d'Azur
Subdivision Alpes-de-Haute-Provence
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
(Voir situation sur carte : Alpes-de-Haute-Provence)
Dalle Ă  ammonites
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur)
Dalle Ă  ammonites
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dalle Ă  ammonites

Cette dalle, inclinĂ©e Ă  60°, est composĂ©e de calcaire gris. Elle prĂ©sente environ 1 500 ammonites dont 90 % sont de l'espèce Coroniceras multicostatum datant du SinĂ©murien (Jurassique infĂ©rieur). Ces ammonites peuvent atteindre un diamètre de 70 cm.

On peut également apercevoir des nautiles, des bélemnites, des pectens et d'autres bivalves.

On estime l'Ă©paisseur du dĂ©pĂ´t Ă  20 cm, mis en place sur une pĂ©riode d'environ 100 000 ans[1].

Historique de la dalle

Si célèbre soit-elle, la dalle n'est connue que récemment : d'Orbigny, ayant parcouru la région vers le milieu du XIXe siècle, n'en fait pas mention. Les géologues venus étudier, notamment, les fossiles d'ichtyosaures proches, font seulement mention de nombreuses espèces d'ammonites et de mollusques.

On estime que la dalle fut partiellement mise au jour pour la première fois en juin 1941, lors de travaux de voirie sur l'actuelle D 900A. En 1979 (la RĂ©serve gĂ©ologique de Digne n'existe pas encore), des premiers travaux de terrassement sont effectuĂ©s pour dĂ©gager la « dalle », et mettent au jour quelque 600 ammonites sur 160 m2.

Jusqu'en 1994 seulement 200 m2 Ă©taient visibles. Après cette date, la RĂ©serve gĂ©ologique des Alpes-de-Haute-Provence a entrepris de dĂ©gager environ 150 m2 supplĂ©mentaires pour atteindre une surface totale de 350 m2.

Cette dalle a fait l'objet d'un moulage, en 1992, par la RĂ©serve gĂ©ologique, des 160 m2 alors dĂ©gagĂ©s, pour le compte de la ville de Kamaishi, au Japon (qui dĂ©sirait acquĂ©rir l'original). Le moulage a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sous forme de 30 fragments, qui furent expĂ©diĂ©s et assemblĂ©s au Japon.

Aspect géologique

Sites analogues

Une dalle à Ammonoidea presqu'horizontale, triasique ou jurassique, se trouve sous le pont de Fressac sur la rivière Conturby dans le Gard.

Contexte géodynamique

La mise en place de la dalle à ammonites s'inscrit dans le cadre de l'orogenèse alpine. La région de Digne-les-Bains se situe dans les Alpes françaises externes, dans le faciès du Dauphinois. Elle porte les traces de l'océanisation qui a précédé la mise en place de l'orogène.

La chaîne alpine s'est mise en place en plusieurs étapes, à la suite d'une subduction intervenue dans un paléo-océan, la Téthys. La dalle à ammonites, ainsi que les sites proches, sont des témoins des étapes précoces de ce développement, de ce que fut la vie dans cet océan avant la mise en place des montagnes. Ils fournissent des arguments paléontologique à la compréhension des paléo-environnements, et des conditions qui régnaient à cette époque.

Analyse paléontologique

L'aspect des fossiles permet de comprendre les conditions de sédimentation. La très bonne conservation des coquilles renseigne sur le dynamisme marin ayant présidé aux conditions de dépôt : un milieu agité, comme une plage, une côte, où l'action des vagues se fait fortement ressentir, a tendance à briser les coquilles et conduit à une accumulation de fragments, sédimentant sous forme de falun ou de lumachelle. La grande majorité des coquilles de la dalle étant intactes, ou presque, cela a conduit à l'hypothèse d'un milieu de dépôt plus calme, plus profond, et plus préservé. De plus, ce dépôt s'est effectué au-dessus du seuil de compensation des carbonates (CCD), et donc à une profondeur moyenne.

L'analyse de la taphocénose, ainsi que des positions des coquilles, a conduit à conclure que la dalle à ammonites devait constituer un faciès d'accumulation : un grand nombre d'animaux morts ont dû être transportés par des courants marins faibles, vers le site où ils auront sédimenté. On trouve des traces de bioturbations à mettre sur le compte de la faune benthique fouisseuse (vers charognards, notamment), qui a un temps exploité ce biotope.

  • La strate fossilifère
    La strate fossilifère
  • Inclinaison, vue vers le Sud
    Inclinaison, vue vers le Sud
  • Inclinaison, vue vers le Nord
    Inclinaison, vue vers le Nord
  • DĂ©tails
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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Analyse de Georges Henri Ducreux
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