Cryptoténie du Canada
Cryptotaenia canadensis[1], la cryptoténie du Canada est une petite plante des sous-bois du nord-est américain (présente au centre du Québec) où elle est employée comme aromatique potagère en guise de cerfeuil. Elle a été signalée (2021) à l'état sauvage en Colombie[2]. Son cultivar asiatique est connu sous son nom japonais: mitsuba.
Dénomination
En anglais: wild chervil (cerfeuil sauvage), canadian honewort[3].
Phylogénie
Le nom accepté et usuel est Cryptotaenia canadensis (L.) DC De Cadolle l'a publié dans Coll. Mem. 5: 42, et Prod. 4: 119. en 1829[4]. Elle est considérée comme une espèce synonyme de Cryptotaenia japonica Hassk. 1856[5]. Cryptotaenia du grec κρυπτός (kryptós) caché et ταινία (tainía) lanière, à cause de ses tubes oléifères cachés dans les fruits[6] est un genre présent dans des refuges écologiques sub-arctiques et tempérés. C. canadensis et C. japonica (tribu des Oenantheae), sont des populations qui ont été isolées pendant les âges géologiques entre l'est de l'Amérique du Nord et l'est de l'Asie sans donner lieu à une spéciation, elles sont qualifiées d'espèces sœurs (par K. Spalik et S. R. Downie (2007)[7]. Les auteurs trouvent une proximité génétique avec Tiedemannia filiformis subsp. greenmanii[8] présente aux sud des USA[9] après une divergence qui a donné la Ciguë aquatique.
Ces deux plantes (ou cette même plante) sont les seules du genre utilisées en cuisine et en ethnopharmacie. Une analyse de la valeur nutritive de C. japonica Hassk., C. japonica var. atropurpurea et C. canadensis (2014) ne montre pas de différences de composition au-delà des dispersions statistiques normales, les auteurs notent que la valeur nutritive des 3 plantes, tiges et feuilles, est supérieure aux légumes courants[10].
Utilisation
Culinaire
En Amérique du Nord il était consommé par les peuples premiers, le naturaliste suédois Peter Kalm écrit que «les Canadiens français en raffolaient démesurément dans la soupe»[11]. Elle est toujours récoltée en Amérique du Nord en 1997 au printemps pour la soupe, les tiges, les feuilles et les fleurs cuites s'utilisent en fines herbes, dans les salades[12], la racine bouillie 20 min se mange comme le panais. Les graines parfument le pain, les gâteaux et les tiges confites au sucre[13].
Valeur décorative
La beauté de cette grande plante élancée, le long des ruisseaux, est décrite dès 1859[14]. E. J. Hill (1891) est attiré par le bruit que font le graines de C. canadensis en tombant sur des feuilles mortes lors d'un de ses promenades autour de Chicago, il publie une étude montrant la violence et le mécanisme de l'expulsion des graines - à plus d'un mètre - sous l'effet d'un choc et la singularité de ce mode de dispersion chez les ombellifères[15]. La singularité des parois carpellaires avait été notée en 1887[16].
C. canadensis f. atropurpurea (Makino) Yonek. synonyme de C. japanensis atropurpurea, Mitsuba pourpre, ムラザキ ミツバ (Murasaki-mitsuba)[17] est une ornementale appréciée pour sa belle couleur pourpre[18]. Elle est comestible, sont gout comparable à la verte, elle est rustique mais a besoin d'eau[19].
Notes et références
- « cryptoténie du Canada - Base de données des plantes vasculaires du Canada (VASCAN) », sur data.canadensys.net (consulté le )
- Andrés Fonseca-Cortés, Jairo A. Peña-Torres, Andrés Fonseca-Cortés et Jairo A. Peña-Torres, « FIRST RECORD OF THE GENUS CRYPTOTAENIA (APIACEAE, OENANTHEAE) IN COLOMBIA », Darwiniana, nueva serie, vol. 9, no 1, , p. 63–71 (ISSN 0011-6793, DOI 10.14522/darwiniana.2021.91.942, lire en ligne, consulté le )
- « USDA Plants Database », sur plants.sc.egov.usda.gov (consulté le )
- « Cryptotaenia canadensis (L.) DC. », sur www.gbif.org (consulté le )
- « Cryptotaenia japonica Hassk. », sur www.gbif.org (consulté le )
- « Cryptotaenia canadensis f. atropurpurea | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
- (en) Krzysztof Spalik et Stephen R. Downie, « Intercontinental disjunctions in Cryptotaenia (Apiaceae, Oenantheae): an appraisal using molecular data », Journal of Biogeography, vol. 34, no 12, , p. 2039–2054 (ISSN 0305-0270 et 1365-2699, DOI 10.1111/j.1365-2699.2007.01752.x, lire en ligne, consulté le )
- taxonomy, « Taxonomy browser (Tiedemannia filiformis subsp. greenmannii) », sur www.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
- « Tiedemannia filiformis subsp. greenmanii - Species Details », sur Atlas of Florida Plants (consulté le )
- « How to access research remotely », sur www.cabdirect.org (consulté le )
- Joy Internet Archive, Oriental vegetables : the complete guide for garden and kitchen, Tokyo ; New York : Kodansha International, (ISBN 978-4-7700-1619-5, lire en ligne), p 98
- Smithsonian Libraries, United States National Museum. Report of the U.S. National Museum et Smithsonian Institution. Report of the Secretary, Annual report of the Board of Regents of the Smithsonian Institution, Washington : Smithsonian Institution, (lire en ligne)
- Ernest Internet Archive, Culinary herbs, Ottawa : NRC Research Press, (ISBN 978-0-660-16668-1, lire en ligne)
- Henry David Internet Archive, July 2, 1858 - February 28, 1859, New York, NY : AMS Press, (ISBN 978-0-404-59597-5, lire en ligne)
- (en) Internet Archive, Botanical Gazette 1891-11: Vol 16 Iss 11, University of Chicago, acting through its Press, (lire en ligne)
- (en) Internet Archive, Botanical Gazette 1887-01: Vol 12 Iss 1, University of Chicago, acting through its Press, (lire en ligne)
- (en) P. N. Ravindran, The Encyclopedia of Herbs and Spices, CABI, (ISBN 978-1-78064-315-1, lire en ligne), p 640
- (en) Beth Hanson, Designing an Herb Garden, Brooklyn Botanic Garden, (ISBN 978-1-889538-63-1, lire en ligne)
- (en) Ernest Small, Top 100 Exotic Food Plants, CRC Press, (ISBN 978-1-4398-5688-8, lire en ligne)
Articles connexes
- Ne pas confondre avec le cerfeuil sauvage, anthrisque sauvage, ou cerfeuil des bois (Anthriscus sylvestris), plante classée invasive dans de nombreux états d'Amérique du Nord