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Cryptosporidiose

La cryptosporidiose est une maladie intestinale grave, notamment chez plusieurs animaux comme les bovins et les oiseaux. Elle est transmissible à l'humain. Chez le veau, elle donne lieu à des diarrhées sévÚres et une faiblesse intense. Les sujets atteints sont souvent incapables de se tenir debout. Avec une raideur prononcée des membres, les animaux n'ont pas d'appétit et maigrissent rapidement. Sans soins efficaces, la maladie évolue vers la mort. Chez l'humain immunocompétent, la maladie se résout spontanément en une dizaine de jours. Le traitement, dans ce cas, est symptomatique. Diverses molécules ont été utilisées dans le traitement de cette maladie. La paromomycine semble rester la molécule de référence.

Cryptosporidiose
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Examen au microscope optique révélant une cryptosporidiose : les cryptosporidium sont ces petits corps ronds à l'intérieur de vacuoles apicales à la surface de l'épithélium. Biopsie du cÎlon colorée H & E.
Causes Cryptosporidium parvum, Cryptosporidium, Cryptosporidium hominis (en), Cryptosporidium fragile (en) ou Cryptosporidium muris (en)
Transmission Contamination féco-orale
Incubation min 2 j
Incubation max 10 j
SymptÎmes Diarrhée, ictÚre, fiÚvre, nausée, vomissement, déshydratation et ascite
Classification et ressources externes
CIM-10 A07.2
CIM-9 007.4
DiseasesDB 3221
MedlinePlus 000617
eMedicine 215490
MeSH D003457
Patient UK Cryptosporidiosis

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Description

Agents infectieux

La maladie est causée par des parasites protozoaires du genre Cryptosporidium : Cryptosporidium hominis et Cryptosporidium parvum. Caractéristiques :

  • devient inactif par la congĂ©lation (−22 °C pendant 10 jours ou plus) ou par la chaleur (65 °C pendant deux minutes ou plus) ;
  • rĂ©siste Ă  la majoritĂ© des dĂ©sinfectants. La chloration de l'eau de consommation ou de l'eau des piscines n'est pas suffisante pour dĂ©truire le parasite.

Mode de transmission

Les sources d'infection chez l'humain sont les animaux domestiques (surtout les veaux, les agneaux, les chevreaux, les porcelets, les poulains et les reptiles). L'origine de la transmission se fait alors par les excrĂ©ments, Ă  travers les cours d'eau, les pĂąturages et les jardins, mais aussi par contact direct avec les animaux, leurs sĂ©crĂ©tions ou leurs excrĂ©tions, par voie fĂ©cale-orale. Par exemple, fumer aprĂšs avoir manipulĂ© un animal infectĂ©. À noter : il est Ă©galement possible de s'infecter en consommant un aliment contaminĂ© ou en consommant des lĂ©gumes d'un jardin fertilisĂ© avec du fumier contaminĂ© ou une eau non traitĂ©e.

De personne à personne, la transmission a lieu par voie fécale-orale. Par exemple, oublier de se laver les mains aprÚs avoir changé la couche d'un enfant infecté.

Répartition géographique et impact sur la population

La cryptosporidiose est une maladie cosmopolite, c’est-Ă -dire qu’elle est prĂ©sente partout dans le monde. La maladie peut apparaĂźtre de maniĂšre irrĂ©guliĂšre et Ă©pidĂ©mique[1]. L’eau de consommation, les piscines, les crĂšches et les animaux domestiques (les bovins et les ovins en particulier) sont autant de rĂ©servoirs pour le pathogĂšne. En France, plusieurs Ă©pidĂ©mies ont eu lieu. Elles ont Ă©tĂ© dues Ă  une contamination fĂ©cale des rĂ©seaux de distribution d’eau potable ; l’agent infectieux n’étant pas dĂ©truit par les dĂ©sinfectants habituellement utilisĂ©s pour le traitement de l’eau.

Le taux d’infection varie entre 0,6 % et 2 % dans les pays industrialisĂ©s contre 4 % Ă  32 % de la population dans les pays en dĂ©veloppement. Des taux plus Ă©levĂ©s ont Ă©tĂ© observĂ©s chez les patients atteints du sida qui prĂ©sentent une diarrhĂ©e chronique. En effet, on compte entre 3 % et 20 % de ces patients aux États-Unis et entre 50 % et 60 % en Afrique et en HaĂŻti atteints de la cryptosporidiose[1]. En France, le nombre de cas de cette maladie chez les patients atteints du sida a fortement diminuĂ© depuis les traitements contre le VIH qui leur sont prescrits.

SymptĂŽmes

SymptĂŽmes chez l'humain

La cryptosporidiose entraĂźne une perturbation de la fonction des cellules intestinales ce qui mĂšne Ă  une mauvaise absorption des nutriments au cours de la digestion. Un ralentissement de la croissance chez l’enfant et un affaiblissement important de l’organisme chez les patients immunodĂ©primĂ©s peuvent alors apparaĂźtre[1].

Chez les personnes dont le systĂšme immunitaire fonctionne normalement, les symptĂŽmes sont :

  • diarrhĂ©es abondantes rarement mĂ©langĂ©es avec du sang (trois Ă  dix fois par jour) (forme classique : diarrhĂ©e aqueuse non sanglante) ;
  • douleurs abdominales : coliques ;
  • nausĂ©es ;
  • fiĂšvre lĂ©gĂšre (38 Ă  38,5 °C)[2].

La durée de la maladie est de trois à quatorze jours.

Chez les personnes ùgées et les enfants, les diarrhées sont plus longues.

Chez les immunodĂ©primĂ©s, comme les personnes greffĂ©es ou les patients atteints du sida, les diarrhĂ©es sont prolongĂ©es et peuvent devenir chroniques. Elles peuvent ĂȘtre associĂ©es directement ou indirectement au dĂ©cĂšs du patient. La cryptosporidiose peut Ă©galement toucher les poumons mais cela reste exceptionnel[2].

SymptĂŽmes chez l'animal

Les symptĂŽmes s'observent surtout chez les jeunes animaux :

  • Porcelets de moins de 15 jours : diarrhĂ©e liquide jaunĂątre et abondante, perte de poids et vomissements ;
  • Veaux : diarrhĂ©e sĂ©vĂšre et une faiblesse intense ;
  • Dindonneaux et poussins : signes d'infection respiratoire ;
  • Reptiles : rĂ©gurgitation aprĂšs les repas.

Diagnostic

Le diagnostic de cryptosporidiose par mĂ©thode PCR (« polymerase chain reaction ») reste tout de mĂȘme la mĂ©thode de rĂ©fĂ©rence. Le diagnostic par examen parasitologique des selles mettant en Ă©vidence le cryptosporidium est de moins en moins pratiquĂ© en raison d'une complexitĂ© accrue par rapport Ă  la PCR.

Traitement et prévention

À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement curatif, c'est-Ă -dire qui Ă©limine l'agent pathogĂšne. Cependant, il est possible de diminuer les symptĂŽmes de la maladie grĂące Ă  des antibiotiques de la classe des rifamycines. Il n'existe pas de vaccin contre la cryptosporidiose[1]. Des essais en mĂ©decine vĂ©tĂ©rinaire de l'utilisation d'un charbon activĂ© et d'un mĂ©lange d'acides organiques ont dĂ©montrĂ© une diminution de 67 % de l'excrĂ©tion, une amĂ©lioration de la clinique et une amĂ©lioration de la croissance des animaux.

La prĂ©vention est la mĂ©thode la plus efficace pour diminuer l'impact de cette maladie sur la population. Il s'agit de suivre des rĂšgles d'hygiĂšne alimentaire en Ă©vitant l'ingestion d'eau ou d'aliments pouvant ĂȘtre souillĂ©s par des matiĂšres fĂ©cales contenant le pathogĂšne. Chez les patients immunodĂ©primĂ©s, la prĂ©vention peut passer par la consommation d'eau en bouteille uniquement. La prĂ©vention collective est Ă©galement mise en place en protĂ©geant les ressources naturelles d'eau, ainsi que les rĂ©seaux de distribution d'eau, des sources de contamination[1] - [2].

Notes et références

  1. C. Chabasse, M. Danis, C. Guiguen, D. Richard-Lenoble, F. Botterel, M.Miégeville ; ANOFEL, Parasitoses et mycoses des régions tempérées et tropicales, Elsevier Masson, 2e édition, 2010, p. 30 à 33
  2. P. BourrĂ©, Aide-mĂ©moire de parasitologie et de pathologie tropicale, Flammarion, collection “MĂ©decine et sciences”, 4e Ă©dition, 2008, p. 170 Ă  172.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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