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Criminalité en Suisse

En Suisse, la lutte contre la criminalité est une tâche dévolue aux cantons, qui l'exécutent par leur police cantonale. La Confédération, via l'Office fédéral de la police et le Ministère public de la Confédération se chargent de la criminalité organisée, du blanchiment d'argent et du terrorisme.

VĂ©hicule de police en intervention.

Statistiques criminelles

En Suisse, la police a enregistrĂ© un total de 526 066 infractions au Code pĂ©nal en 2014 (-9 % par rapport Ă  l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente), dont 186 708 cas de vols (hors vĂ©hicules, -14 %), et 47 762 cas de vols de vĂ©hicules (dont vĂ©los, +8 %), 41 homicides (-28 %) et 132 tentatives de meurtre (-13 %). Il y a eu 556 cas de viol (-3 %). Les infractions Ă  la loi sur les stupĂ©fiants ont diminuĂ© de 16,8 % pour s'Ă©tablir Ă  80 986. Les infractions Ă  la loi fĂ©dĂ©rale sur les Ă©trangers ont diminuĂ© de 4,7 % pour atteindre 39 544 infractions[1].

En 2014, 110 124 adultes ont Ă©tĂ© condamnĂ©s, dont 55 240 (50 %) pour des infractions au code de la route, 6 540 (+1,6 %) pour trafic de stupĂ©fiants et 17 882 (-7,2 %) pour infractions Ă  la loi fĂ©dĂ©rale sur les Ă©trangers[2]. Au cours de la mĂŞme annĂ©e, 11 484 mineurs (78 % d'hommes, 68 % de nationalitĂ© suisse, 64,2 % de jeunes de 16 ou 17 ans) ont Ă©tĂ© condamnĂ©s[3].

Le nombre de condamnations pour lĂ©sions corporelles n'a cessĂ© d'augmenter au cours des annĂ©es 1990 et 2000, avec 23 condamnations pour blessures graves et 831 pour blessures lĂ©gères en 1990, comparativement Ă  78 et 2 342, respectivement, en 2005. Les condamnations pour viol ont Ă©galement lĂ©gèrement augmentĂ©, oscillant entre 61 et 100 cas par an pendant la pĂ©riode 1985-1995, mais entre 100 et 113 cas pendant la pĂ©riode 2000-2005. ConformĂ©ment Ă  ces tendances, le nombre de condamnations pour menaces ou actes de violence dirigĂ©s contre des fonctionnaires a constamment augmentĂ© au cours de la mĂŞme pĂ©riode, passant de 348 en 1990 Ă  891 en 2003[4] - [5].

Les autorités suisses publient régulièrement les données statistiques en fonction des pays d'origine des criminels[6] - [7] - [8]. La population carcérale en Suisse est composée à 71,5 % d’étrangers[9].

Pourcentage de condamnés pour mille
Origine 2014
Afrique du Sud Ouest 34,4 ‰
Afrique de l'Ouest 30,9 ‰
République dominicaine 22,5 ‰
Afrique du Nord 21,7 ‰
Moyen-orient 12,2 ‰
Turquie 12 ‰
Afrique de l'Est 10,9 ‰
Brésil 10,5 ‰
Ex Yougoslavie 9,4 ‰
Roumanie 9,2 ‰
Sri Lanka 8 ‰
Portugal 6,1 ‰
Espagne 4,4 ‰
Italie 4,3 ‰
France 4,2 ‰
Autriche 2,8 ‰
Suisse 2,7 ‰
Allemagne 2,6 ‰

Comparaisons européennes

Bénéficiant d'une réputation de sécurité, la Suisse connaît une évolution et se trouve dans les années 2010 au-dessus de la moyenne européenne en matière de cambriolages et d'actes de violence. La moitié des États européens enregistrerait pour ces délits un taux plus bas que la Suisse, alors qu'en 1984, celle-ci se trouvait encore en dernière position au niveau européen[10]. Le pays est également touché par un banditisme international. Des bandes spécialisées choisissent souvent la Suisse comme cible, encouragées en cela, selon le criminologue Martin Killias, par la clémence du droit pénal suisse[10].

Observatoire tessinois de la criminalité organisée (O-TiCO)

En 2021 a vu le jour dans le canton du Tessin, l'Observatoire tessinois de la criminalité organisée (O-TiCO), qui fait partie de l’Institut de droit de l’Université de la Suisse italienne, développé en collaboration avec la Radio télévision Suisse de langue italienne (RSI). Constatant qu’en Suisse on parle trop peu du phénomène mafieux, l’O-TiCO permet d’étudier le crime organisé de façon approfondie avec une rigueur scientifique. La cheffe de l'Office fédéral de la police (fedpol), Nicoletta della Valle, lors de la présentation au mois de mai à Lugano de cet observatoire du crime organisé, voit une occasion de collaboration avec l'Office fédéral de la police[11]. Au mois de juillet 2020, le journal alémanique NZZ am Sonntag rapporte que selon des experts italiens, il y a une vingtaine de cellules mafieuses comptant en tout 400 membres en Suisse. Interpellé à ce sujet, l'Office fédéral de la police indique que cela pourrait même être en deçà de la réalité, soulignant « qu'on ne voit pas tout ». Dans son rapport annuel 2019, fedpol indique avoir connaissance d'une centaine de membres se trouvant en Suisse, principalement de la 'Ndrangheta calabraise, mais aussi de la Cosa Nostra sicilienne et de la Camorra napolitaine[12].

Notes et références

  1. Office fédéral de la statistique, Statistique policière de la criminalité (SPC) : Rapport annuel 2016, Neuchâtel, , 83 p., PDF (ISBN 978-3-303-19066-1, lire en ligne), p. 13, 36–38
  2. (de + fr) « Kriminalität, Strafvollzug – Daten, Indikatoren; Verurteilungen: Jugendliche und Erwachsene; Verurteilungen 2013 - 2014 », Neuchâtel, Switzerland, Swiss Federal Statistical Office, (consultĂ© le )
  3. (de + fr) « Kriminalität, Strafvollzug – Daten, Indikatoren; Verurteilungen: Jugendliche und Erwachsene; Verurteilte Personen 2014 », Neuchâtel, Switzerland, Swiss Federal Statistical Office, (consultĂ© le )
  4. Swiss Federal Statistics Office
  5. « Swiss Federal Statistics Office » [archive du ] (consulté le )
  6. Daniel Riedel, « Zahlen des Bundes zeigen, welche Staatsangehörigen am häufigsten verurteilt werden: Wie kriminell sind welche Ausländer? », sur Blick, (consulté le )
  7. (de) « Neue Statistik: Tamilen sind krimineller als Ex-Jugoslawen », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne, consulté le )
  8. (de) « Die Afrikaner sind die kriminellsten Ausländer », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  9. Sabine Pirolt, « Étrangers dans les prisons suisses, pourquoi ils sont si nombreux », Allez savoir!,‎ (lire en ligne)
  10. Renat Kuenzi, Criminalité: la Suisse n’est plus un modèle, swissinfo.ch.
  11. Un observatoire au Tessin pour lutter contre la criminalité organisée, Le Temps, 12 mai 2021
  12. Au moins 400 membres de la mafia italienne sont établis en Suisse, Radio télévision suisse, 27 juillet 2020

Voir aussi

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