Cornelio Saavedra RodrĂguez
Cornelio Saavedra RodrĂguez (Santiago, 1821 ― ibidem, 1891) est un militaire et homme politique chilien.
Cornelio Saavedra Cornelio Saavedra RodrĂguez | ||
Naissance | Santiago (Chili) |
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Décès | (à 70 ans) |
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Origine | Chili | |
Allégeance | Chili | |
Arme | Armée de terre | |
Grade | Général | |
Années de service | 1837 – 1883 | |
Commandement | Commandant en chef de l’armée d’occupation au Pérou Commandant en chef de l’armée d’opération en territoire araucan |
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Conflits | Révolution de 1851 (aux côtés des insurgés) Révolution de 1859 Guerre du Pacifique Occupation de l'Araucanie |
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Faits d'armes | Bataille de Loncomilla (1851) Bataille de Chorillos (1881) Bataille de Miraflores (1881) |
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Autres fonctions | Inspecteur général de l’armée Ministre de la Guerre et de la Marine (1878) Commission permanente de la Guerre et de la Marine Sénateur propriétaire (plusieurs mandats) |
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Famille | Petit-fils de Cornelio Saavedra ; épousa Dorotea Rivera Serrano, fille du général Juan de Dios Rivera y Freire de Andrade (es) ; six enfants | |
Après sa formation d’officier et un rapide début de carrière dans l’armée chilienne, suivis d’une mise en disponibilité pour raisons de santé, il participa en 1851, à l’âge de 30 ans, à la révolution (avortée) contre le président Montt. Nommé intendant militaire dans le sud, il lui échut de réprimer la révolution de 1859, et fut autorisé cette même année à réintégrer l’armée. Il fut le concepteur d’un plan de conquête (militaire dans un premier stade, puis administrative et démographique) de l’Araucanie, territoire indien demeuré jusque-là indépendant ; ce plan, d’abord rejeté, fut finalement mis à exécution, en partie par Saavedra lui-même, entre 1861 et 1883. Il prit part en 1879 à la guerre du Pacifique contre le Pérou — Saavedra avait des intérêts personnels dans l’exploitation des nitrates dans l’Atacama —, et assuma en 1881 le commandement des troupes d’occupation de Lima. Il mena parallèlement une carrière politique, comme député et sénateur propriétaire, sous la bannière du Parti national.
Biographie
Cornelio Saavedra RodrĂguez eut pour parents Manuel Saavedra y Saavedra, fils de Cornelio Saavedra, prĂ©sident de la Première Junte (premier gouvernement autonome du RĂo de la Plata instaurĂ© Ă Buenos Aires en 1810), et Josefina RodrĂguez Salcedo. Il Ă©pousa Dorotea Rivera Serrano, fille du gĂ©nĂ©ral chilien Juan de Dios Rivera y Freire de Andrade (es) ; le couple eut six enfants. Il Ă©tait membre actionnaire de la sociĂ©tĂ© britannique CompañĂa de Salitres y Ferrocarril de Antofagasta, laquelle jouera un rĂ´le dans le dĂ©clenchement de la guerre du Pacifique[1].
Carrière militaire
En 1836, Ă l’âge de 15 ans, il s’enrĂ´la comme cadet Ă l’AcadĂ©mie militaire de l’armĂ©e, dont il sortira l’annĂ©e suivante dĂ©tenteur du grade de sous-lieutenant d’infanterie[2]. En 1837, il fut versĂ© dans le bataillon Chillán, oĂą il monta au grade de lieutenant Ă l’âge de 17 ans. En 1847, il fut promu sergent-major, mais se retira du service actif pour raisons de santĂ© en 1849. Deux annĂ©es plus tard, il fut sollicitĂ© de participer Ă la RĂ©volution de 1851, qui visait Ă renverser le prĂ©sident fraĂ®chement Ă©lu Manuel Montt et Ă faire abroger la constitution de 1833[2]. Se plaçant sous l’autoritĂ© du gĂ©nĂ©ral Cruz (es), qui dirigeait la rĂ©volte contre le pouvoir du prĂ©sident Montt, et ayant pris le commandement du bataillon GuĂas, il combattit Ă la tĂŞte de ses troupes Ă la bataille de Loncomilla ; il fut cependant vaincu et dut une nouvelle fois se retirer de l’armĂ©e. En 1857, il fut dĂ©signĂ© intendant et commandant d’armes Ă Arauco, auquel titre il eut Ă Ă©craser le soulèvement des provinces du sud lors de la rĂ©volution de 1859. Cette mĂŞme annĂ©e, il fut rĂ©incorporĂ© dans l’armĂ©e avec le grade de sergent-major[2].
En 1859, il fut nommĂ© intendant de ValparaĂso, et en 1861 se vit une nouvelle fois confier le poste d’intendant Ă Arauco. En 1862, il fut promu lieutenant-colonel, puis colonel en 1864. Il rĂ©ussit Ă rĂ©tablir l’ordre dans la zone de la Frontera et s’appliqua Ă prĂ©parer la conquĂŞte militaire de l’Araucanie et la domination de ce territoire par l’État chilien[2]. En 1867, en pleine guerre d’occupation de l'Araucanie, il fue dĂ©signĂ© commandant en chef de l’armĂ©e d’opĂ©ration en territoire araucan et chargĂ© de sa « pacification ». Ă€ ce titre, il y fit construire de nombreux fortins et convoqua plusieurs « parlements » (rĂ©unions de pourparlers) avec les caciques mapuche de la Frontera. En 1870, ses troupes s’établirent sur la ligne de dĂ©fense le long du ToltĂ©n (limite sud du territoire mapuche), puis Saavedra avança jusqu’à Lumaco, plaçant ainsi deux provinces, Malleco et CautĂn, sous la souverainetĂ© du Chili[2].
Occupation de l’Araucanie
Saavedra proposa au prĂ©sident Manuel Montt Torres un projet de pacification de l’Araucanie qui prĂ©voyait en plusieurs Ă©tapes la mise sous tutelle dĂ©finitive et intĂ©grale par l’État chilien du territoire mapuche indĂ©pendant s’étendant entre les fleuves BiobĂo (limite nord du territoire, dite la Frontera) et ToltĂ©n (limite sud). Ce plan fut repoussĂ© d’abord, cependant par suite de l’action du Français OrĂ©lie Antoine de Tounens, qui s’était proclamĂ© roi d’Araucanie et de Patagonie et placĂ© les territoires de son « royaume » sous la protection de la France, le prĂ©sident JosĂ© JoaquĂn PĂ©rez Mascayano dĂ©cida de procĂ©der Ă l’occupation militaire de la zone et Ă cet effet s’empressa d’approuver le projet de Saavedra.
Les campagnes militaires dirigĂ©es par Saavedra se solderont par la soumission totale des Mapuches. La première phase de la campagne consista en l’édification de fortins et en l’implantation de petites localitĂ©s sur les rives du rĂo Malleco (c’est-Ă -dire en plein territoire mapuche), parmi lesquelles la ville d’Angol, refondĂ©e en 1862. La deuxième phase, qui se prolongea de 1867 Ă 1869, fut dĂ©terminante pour l’avancĂ©e chilienne, au contraire de la troisième (1870), qui se rĂ©vĂ©la plus malaisĂ©e et contraignit l’armĂ©e Ă engager diverses manĹ“uvres diplomatiques, tout en consolidant ses conquĂŞtes.
Guerre du Pacifique et retraite
En aoĂ»t 1878, Saavedra fut nommĂ© ministre de la Guerre et de la Marine au sein du gouvernement du prĂ©sident AnĂbal Pinto Garmendia, et occupa ce poste jusqu’en avril 1879, date Ă laquelle il dĂ©missionna pour exercer comme Inspecteur dĂ©lĂ©guĂ© de l’ArmĂ©e d’opĂ©rations au PĂ©rou pendant la guerre du Pacifique, qui opposait ce pays au Chili. Il sera le premier haut gradĂ© Ă occuper Lima, après s’être battu Ă Chorillos et Ă Miraflores (janvier 1881). Il assura ensuite l’administration politique et militaire de Lima, et lorsque le gĂ©nĂ©ral Baquedano (en) s’en retourna au Chili, il le supplĂ©a Ă la tĂŞte de l’armĂ©e d’occupation[2]. Enfin, cette mission accomplie, il prit dĂ©finitivement congĂ© de l’armĂ©e.
Activité politique
Parallèlement, entre ses tâches militaires, Saavedra participa aussi à la vie politique du Chili et dès 1861 fut élu député au Congrès national, puis encore à différentes périodes, sa dernière élection comme député propriétaire, pour Nacimiento et Angol, datant de 1870. En 1861, il alla siéger pour la première fois dans la Commission permanente de la Guerre et de la Marine, qu’il présida jusque dans les dernières années de son mandat parlementaire. Il sut également se faire élire sénateur propriétaire pour Ñuble en 1885, sous l’étiquette du Parti national, tout en restant membre de la Commission permanente de la Guerre et de la Marine. Son travail de sénateur fut interrompu par sa mort en avril 1891[2].
Notes et références
- (es) CĂ©sar Vásquez Bazán, « MayorĂa de miembros del Consejo de Estado del Presidente AnĂbal Pinto eran accionistas de empresa anglo-chilena "CompañĂa de Salitres y Ferrocarril de Antofagasta" », Blog personnel de l’auteur, (consultĂ© le )
- (es) « Reseña Biográfica Cornelio Saavedra RodrĂguez », Santiago du Chili, Biblioteca del Congreso Nacional de Chile (BCN) (consultĂ© le )