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Cormoran africain

Microcarbo africanus

Le Cormoran africain (Phalacrocorax africanus) est une espèce d'oiseaux aquatiques de la famille des Phalacrocoracidae. Son aire s'étend à travers l'Afrique subsaharienne. Il est aussi parfois appelé Cormoran à longue queue, Cormoran d'Afrique ou Cormoran pygmée africain.

Description

Cormoran africain juvénile

Mensurations

Il n'y a pas de dimorphisme sexuel chez cette espèce. C'est un petit cormoran de 50 à 60 cm de long[1] - [2] - [3] et d'une envergure de 80 à 90 cm[2].

Plumage nuptial

De plumage noir, cet oiseau présente des plumes de couverture des ailes et des épaules de couleur argentée, ponctuées de noir. Il possède une longue queue et une crête courte. La zone située entre le bec et l'œil est déplumée, montrant une peau faciale jaunâtre ; l'œil est rouge. Le bec, assez long et présentant un petit crochet à son extrémité, est jaune à jaune orangé. Les pattes sont noires.

Plumage inter nuptial et juvénile

Les juvéniles et les adultes non-reproducteurs sont plus bruns, avec un ventre blanc sal, ou taché de marron.

Comportement

Vol et nage

Comme tous les cormorans, le Cormoran africain est un bon nageur et un bon plongeur, mais ses plumes non imperméabilisées ont tendance à s'imbiber d'eau. De fait, alourdi par le poids de l'eau, cet oiseau nage avec le corps immergé (bien souvent, seuls le cou et la tête dépassent à la surface). Pour améliorer sa flottaison (et aussi pour se réchauffer), il sort régulièrement de l'eau afin de faire sécher ses plumes au soleil dans une position caractéristique des cormorans (voir les vidéos correspondantes dans les liens externes). Ceci lui permet aussi de se réchauffer.

Alimentation

Son régime alimentaire est essentiellement piscivore [1], mais il peut de façon opportuniste consommer aussi des grenouilles, des insectes aquatiques, des crustacés voire des oisillons.

Le Cormoran africain pêche généralement durant 5 à 6 heures par jour, surtout à l'aube et au crépuscule. Il est capable de plonger à grande profondeur, mais il se nourrit généralement en eau peu profonde. Les proies sont le plus souvent avalées en surface, tête la première[4].

Comportement social

Le Cormoran africain, moins sociable que les autres espèces de cormoran, est généralement seul ou en petit groupe en dehors de la saison de reproduction, mais il peut y avoir des rassemblements comptant jusqu'à une trentaine d'individus sur certains lieux de pêche riches en poissons. Pour passer la nuit, il se perche sur un arbre qu'il partage volontiers avec d'autres cormorans, voire d'autres espèces d'oiseaux (Cigognes, hérons, ibis, aigrettes...)[4] - [5].

Vocalisations

Généralement silencieux, cet oiseau peut émettre des cris caquetants lorsqu'il est en colonies[4].

Reproduction

Microcarbo africanus - MHNT

Ce cormoran atteint l'âge de se reproduire vers 3 ou 4 ans. Les couples réalisent une parade nuptiale au cours de laquelle ils agitent la tête énergiquement, se toilettent et se caressent le bec et le cou mutuellement.

La période de reproduction est variable selon les zones. Elle se fait au sein de colonies. Le nid, constitué d'un amoncellement de brindilles et mesurant une vingtaine de centimètres de diamètre, est bâti sur un arbre ou au sol. La ponte comprend entre 2 et 4 œufs blancs légèrement teintés de vert ou de bleu.

L'incubation dure 24 jours ; elle est réalisée par les deux parents. Les oisillons sont nidicoles. Ils naissent nus et aveugles puis un duvet noir les recouvre[4].

RĂ©partition et habitat

Long-tailed Cormorant
Cormoran Africain (Botswana).

Habitat

Le Cormoran africain niche près des marécages et plans d'eau douce, ou près des zones côtières abritées (estuaires, baies côtières, mangroves...).

Sous-espèces et répartition

Cette espèce se répartit dans l'Afrique sub-saharienne, mais est rare sur la côte orientale du continent au nord de Madagascar, et absente au niveau du désert de Namibie.

Il existe deux sous-espèces de Cormoran africain[6] - [7] :

Migration

Bien qu'essentiellement sédentaire, cette espèce peut occasionnellement réaliser des déplacements de masse importants en cas de modifications du niveau des eaux où elle se nourrit. Ceci peut amener à la désertion d'une zone et à la colonisation d'une autre par un nombre important d'oiseaux[8] - [6].

Systématique

Étymologie

Le terme « cormoran » vient du vieux français « corp », le corbeau, et « marenc », de mer. L'évolution de ces termes a donné « cormareng » au XIIe siècle, puis « cormaran » au XIIIe siècle.

Taxonomie

L'ancienne espèce Microcarbo africanus (au sens large) a été divisée en deux espèces distinctes[9] :

mais certains auteurs considèrent ce dernier taxon comme une sous-espèce du Cormoran africain (Phalacrocorax africanus coronatus).

Le Cormoran africain et l'Homme

Relation Homme/animal

Comme tous les cormorans, le Cormoran africain est considéré comme un concurrent par les pêcheurs.

Statut et préservation

Du fait de sa grande aire de répartition et de sa population assez importante (de 210 000 à 1 100 000 individus[10], l'UICN a classé cet oiseau dans la catégorie LC (préoccupation mineure)[10].

Philatélie

Plusieurs pays ont Ă©mis des timbres Ă  l'effigie de cet oiseau : la Mauritanie en 1964 et 1994, et le Rwanda en 1965.

Voir aussi

Notes et références

  1. Ron Demey et Benoît. Paepegaey, Oiseaux de l'Afrique de l'Ouest (ISBN 978-2-603-02396-9 et 2-603-02396-9, OCLC 944442325, lire en ligne)
  2. « Cormoran africain Microcarbo africanus - Reed Cormorant », sur https://www.oiseaux.net/ (consulté en )
  3. Georges Bouet, Oiseaux d'Afrique tropicale,
  4. Oiseaux.net.
  5. P. Christy et illustré par W.Clarke, « Cormoran Africain dans Le Guide des oiseaux de São Tomé et Príncipe », sur Ecofac, (consulté le ).
  6. Global Register of Migratory Species (GROMS) 2007
  7. Zoonomen 2007
  8. del Hoyo J Elliott A, Sargatal J 1992
  9. Avibase 2007
  10. UICN, 2004.

Références taxonomiques

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Nelson, J.B., 2005. Pelicans, cormorants, and their relatives - The Pelecaniformes. Oxford University Press, 661 p. (ISBN 0 19 857727 3)
  • Pierre Cabard et Bernard Chauvet, Étymologie des noms d'oiseaux : Origine et sens des noms des oiseaux du PalĂ©arctique occidental (noms scientifiques, noms français et Ă©trangers), Paris, Belin, coll. « Éveil nature », , 589 p. (ISBN 2-7011-3783-7)
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