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Corbeau d'Édith

Corvus edithae

Le Corbeau d'Édith (Corvus edithae) est une espèce d'oiseaux passereaux de la famille des Corvidae, présente dans la corne de l'Afrique où il remplace le Corbeau pie.

RĂ©partition et habitat

Sa zone de rĂ©partition s'Ă©tend en l'Afrique du nord-est, du nord du Kenya et de l'extrĂŞme sud-est du Soudan jusqu'en Somalie, Ă  Djibouti et dans l'est et le sud de l'Éthiopie[1]. Il a Ă©tĂ© observĂ© jusqu'Ă  3 000 m d'altitude dans les plateaux Ă©thiopiens, mais va rarement au-delĂ  de 2 000 m et le plus gros de ses effectifs se trouve en deçà de 1 100 m[1].

Il fréquente les déserts, les plaines semi-désertiques et les savanes sèches et cherche sa nourriture jusque dans les villages et les petites villes[1].

Description

Mesurant 44 Ă  66 cm pour 435–450 g[1], il ressemble au Corbeau brun, en plus petit, avec un bec plus court et plus mince et une queue moins longue et moins Ă©tagĂ©e[2]. Son plumage est noir, sauf la tĂŞte qui est brun foncĂ©, brillant en plumage neuf et terne en plumage usĂ©. L'iris est brun foncĂ©. Le bec et les pattes sont noires.

Les deux sexes sont identiques. Les jeunes sont plus ternes et plus marron que les adultes.

Écologie et comportement

Alimentation

Le Corbeau d'Édith est omnivore et possède probablement le même régime alimentaire que le Corbeau pie[1]. Il comprend des cadavres, de petits animaux, des invertébrés (insectes et leurs larves, notamment des tiques et des puces) et des œufs d'oiseaux. Il a été observé déchirant des sacs de grain pour accéder au contenu ou encore se posant sur des chameaux pour prélever leurs ectoparasites[1].

Il cherche sa nourriture au sol, seul, en couple ou en petits groupes bien espacés et n'hésite pas à approcher des habitations humaines pour fouiller les déchets[1].

Reproduction

Sa saison de reproduction s'étend de février à mai-juin : la ponte a été observée en février en Érythrée, en février et en mai-juin en Éthiopie et en avril au Kenya[1]. Il forme probablement des couples à vie et semble être socialement monogame[1].

C'est un nicheur solitaire. Le nid, bâti par le mâle et la femelle, est un assemblage peu soigné de branchettes, avec une coupe interne formée de laine, de plumes et de fibres végétales. Il est usuellement installé dans un arbre, plus rarement sur un rebord de falaise, dans une grotte ou sur un pylône. Les pontes comptent quatre à cinq œufs (rarement six)[1], de couleur bleu tacheté de brun[3]. Elles peuvent être parasitées par le Coucou geai.

Voix

Sa voix est décrite comme très similaire à celle du Corbeau pie[1]. Son cri typique est un croassement rauque variant en hauteur et devenant plus dur et strident avec l'excitation.

Taxonomie

Il a été décrit par le naturaliste britannique Ethelbert Lort Phillips en 1895. Il forme une super-espèce avec le Corbeau brun et le Corbeau pie ; il était autrefois considéré comme une sous-espèce du premier, bien qu'il soit plus proche du second[1] avec lequel il s'hybride dans certaines zones de Somalie et d'Éthiopie. La descendance de ces hybrides semble fertile, avec un exemple d'hybride en couple avec un Corbeau d'Édith élevant des jeunes avec succès trois années de suite[4]. La situation de ces deux espèces est fréquemment comparée à celle de la Corneille noire et de la Corneille mantelée en Europe de l'Ouest[3].

L'espèce est monotypique[1].

Références

  1. del Hoyo et al. 2009, p. 628.
  2. Redman, Stevenson et Fanshawe, p. 398.
  3. Madge et Burn 1994, p. 177.
  4. Jacques Alamargot, « Pied Crows Corvus albus with atypical plumage », Walia, no 10,‎ , p. 7-12.

Bibliographie

  • (en) Josep del Hoyo, Andrew Elliott, David Christie, Handbook of the Birds of the World, vol. 14: Bush-shrikes to Old World Sparrow, Barcelone, Lynx Edicions, (ISBN 978-84-96553-50-7), p. 637
  • (en) Derek Goodwind, Crows of the World, Ithaca, NY, Cornell University Press, (ISBN 0-8014-1057-6), p. 71-72
  • (en) Steve Madge et Hilary Burn, Crows and Jays. A Guide to the Crows, Jays and Magpies of the World, Londres, Christopher Helm, (rĂ©impr. 2012) (ISBN 978-1-4081-5738-1), pl.30 et p.177
  • (en) Nigel Redman, Terry Stevenson et John Fanshawe, Birds of the Horn of Africa: Ethiopia, Eritrea, Djibouti, Somalia, and Socotra, Princeton et Oxford, Princeton University Press, (rĂ©impr. 2011) (ISBN 978-0-691-17289-7), pl.183

Liens externes

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