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Contrat urbain de cohésion sociale

Le contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) était un dispositif de la politique de la ville française actif entre 2007 et 2014[1].

Les contrats de ville version 2001-2006 sont arrivés à échéance le 31 décembre 2006. Le gouvernement français a alors décidé de mettre en place un nouveau cadre contractuel de la politique de la ville en faveur des quartiers en difficulté, les contrats urbains de cohésion sociale, dont le cadre général et les orientations ont été définis par le comité interministériel des villes (CIV) du 9 mars 2006[1] - [2].

Les quartiers en CUCS et les ZUS ont Ă©tĂ© supprimĂ©s et remplacĂ©s par 1 500 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) le 1er janvier 2015, conformĂ©ment Ă  une promesse de campagne du prĂ©sident François Hollande[3] - [4].

Principes généraux

Ces nouveaux contrats, d’une durée de 3 ans reconductibles, seront proposés aux villes et aux établissements publics de coopération intercommunale compétents en la matière. Ils sont entrés en vigueur au début de l’année 2007. Alors que le dispositif devait prendre fin en 2009, le gouvernement a décidé de le proroger d'un an.

Les contrats furent prolongés et sont restés en vigueur jusqu'au 31 décembre 2014 (circulaire du 8 novembre 2010 relative à la prolongation des Cucs en 2011).

La philosophie gĂ©nĂ©rale de ces contrats est Ă  double dĂ©tente. Elle vise, en effet, Ă  permettre, dans un premier temps, un glissement des crĂ©dits « politique de la ville Â», qui sont provisoires et expĂ©rimentaux, vers les crĂ©dits de « droit commun Â», qui sont les crĂ©dits dits « normaux Â». Ceci devrait arriver Ă  animer le quartier prioritaire dans la politique de droit commun au mĂŞme titre qu'un autre quartier de la ville dans un deuxième temps, dans un souci d'Ă©viter la pratique discriminatoire qui consisterait Ă  penser la ville sans les quartiers prioritaires et les quartiers prioritaires sans la ville.

Le Cucs prend en compte à la fois les politiques structurelles développées par les communes et/ou EPCI en direction des quartiers et les actions spécifiques conduites au sein même de ces quartiers. Il doit ainsi assurer la cohérence de l'ensemble des dispositifs existant sur le territoire quelle que soit leur échelle d'intervention : PRU, PLH, ZFU, PLIE, PRE, CLAS, ASV, CEL, CLS, VVV, TIC…

Une intervention hiérarchisée

La délégation interministérielle à la ville (DIV) réalise un travail de priorisation en catégorie 1 à 3 avec le concours de l'INSEE qui lui servira de base de calcul pour l'attribution de l'enveloppe budgétaire attribuée aux préfectures de région.

De leur cĂ´tĂ©, les villes souhaitant contracter, effectuent un diagnostic complet des quartiers qui leur semblent dĂ©favorisĂ©s et proposent de leur cĂ´tĂ© une priorisation de 1 Ă  3 argumentĂ©e qui permettra de moduler l'attribution de l'enveloppe perçue par la PrĂ©fecture de RĂ©gion. Ensuite, les villes sont amenĂ©es Ă  rechercher et Ă  analyser ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans leurs quartiers prioritaires, les diffĂ©rents acteurs concernĂ©s et leurs contributions exactes aux actions afin qu'elles puissent, dans le cadre des nĂ©gociations CUCS dĂ©terminer les bonnes actions Ă  pĂ©renniser dans les crĂ©dits de droit commun et les projets qui peuvent ĂŞtre expĂ©rimentĂ©s et subventionnĂ©s dans le cadre des crĂ©dits « politique de la ville Â».

La priorité 1

La DIV s'est attachée à fixer, dans les conditions décrites par la circulaire du 15 septembre 2006, la liste exhaustive des quartiers de priorité 1 au niveau des IRIS qui les composent.

Les indicateurs et critères retenus mettent en avant le constat d'un important dĂ©crochage de ces quartiers au regard du revenu mĂ©dian des mĂ©nages les constituant par rapport Ă  leur unitĂ© urbaine de rĂ©fĂ©rence. Un lissage a pris en compte les disparitĂ©s rĂ©gionales de revenu mĂ©dian. En second lieu, le choix a pris en compte la permanence des politiques engagĂ©es sur ces territories ; ainsi, l'existence d'une opĂ©ration de RĂ©novation urbaine de catĂ©gorie 1 (strict classement ANRU), ou l'appartenance Ă  un pĂ©rimètre ZFU, place les territoires concernĂ©s en prioritĂ© 1. Un recours Ă  l'indice PRV (pacte de relance pour la ville) a Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre pour trancher la situation des cas extrĂŞmes. Enfin, les quartiers de moins de 1 500 habitants ont Ă©tĂ© dĂ©classĂ©s.

Dans l'esprit de la volonté du gouvernement français de concentrer l'action de l'État sur les quartiers les plus prioritaires, il n'a pas été possible de retenir toutes les propositions des préfets de classement en priorité 1.

Les priorités 2 et 3

La liste des priorités 2 a été établie sur la base des quartiers (ZUS, agrégats d'IRIS, IRIS isolés pour un total de 3500 IRIS) présentant un décrochage de 30 à 50 % du revenu médian des ménages par rapport à l'unité urbaine de référence et des ZUS proches du seuil de décrochages présentant un indice de risque élevé.

Les quartiers classés en catégorie 3 par la DIV sont le résultat du complément d'analyse effectué par la DIV et ne constituent donc qu'un élément partiel et indicatif des choix locaux à opérer.

Conséquences de la hiérarchisation

La priorisation des quartiers de 1 Ă  3 est importante car elle conditionne la rĂ©partition de l'enveloppe perçue par la PrĂ©fecture de RĂ©gion. Par exemple, l'ensemble des quartiers prioritĂ© 1 bĂ©nĂ©ficient des crĂ©dits politique de la ville sur une part importante de l'enveloppe rĂ©gionale. Les quartiers prioritĂ© 2 bĂ©nĂ©ficient d'un panachage entre les crĂ©dits « politique de la ville Â» et les crĂ©dits de droit commun, alors que les quartiers prioritĂ© 3 ne sont concernĂ©s que par des orientations de crĂ©dits de droit commun et peuvent bĂ©nĂ©ficier jusqu'Ă  10 % de l'enveloppe rĂ©gionale en subvention de fonctionnement.

C'est lĂ  qu'il conviendra d'ĂŞtre très vigilant sur la priorisation des quartiers proposĂ©e par les villes après l'avis de la DIV. En effet, la DIV distribue son enveloppe financière Ă  partir de ses propres Ă©tudes. C'est ainsi que, si elle a considĂ©rĂ© qu'une rĂ©gion ne disposait que de quatre quartiers prioritĂ© 1, elle donnera des financements pour l'Ă©quivalent de quatre quartiers prioritĂ© 1. En conclusion, si les dĂ©cideurs publics dĂ©cident de passer d'autres quartiers en prioritĂ© 1, l'enveloppe restera la mĂŞme, sauf qu'il faudra la rĂ©partir entre plus de quartiers. Ce qui fait que si la nouvelle rĂ©partition des quartiers n'est pas compensĂ©e dans un sens comme dans un autre, nous pourrons très facilement rencontrer des cas oĂą des quartiers de prioritĂ© 1 (en forte difficultĂ©) reçoivent moins de subvention dans le cadre des CUCS, parce qu'il doit partager la part de l'enveloppe « prioritĂ© 1 » avec trop de quartiers, qu'un quartier de prioritĂ© 3 qui serait seul Ă  se partager les 10 % de l'enveloppe rĂ©gionale rĂ©servĂ© aux quartiers « prioritĂ© 3 ».

Évaluation quantitative

Fin juin 2007, 490 CUCS ont été signés par les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

292 ont été signés par les communes uniquement, 196 par les EPCI (avec ou sans les communes de ces EPCI). 18 % d'entre eux ont été signés par les conseils régionaux et 33 % par les conseils généraux, 26 % par les bailleurs sociaux et 41 % par les Caisses d'allocations familiales.

Ces nouveaux contrats concernent au total 2 200 quartiers. Il s'agit d'une Ă©volution importante au regard des quartiers ciblĂ©s par les prĂ©cĂ©dents contrats de ville (environ 1 500 dont 751 ZUS). 364 d'entre eux prennent le relais des prĂ©cĂ©dents 247 contrats de ville.

Lors de la suppression des CUCS et de leur remplacement, partiel, par les quartiers prioritaires de la politique de la ville il existait 2 492 quartiers couverts par un Cucs[5] lesquels couvraient 741 des 751 ZUS ; les nouveaux quartiers prioritaires retenus sont au nombre de 1 514 quartiers prioritaires[6]

Les CUCS bénéficient d'une enveloppe globale pour 2007, de près de 400 millions d'euros[7].

Notes et références

  1. « Contrat urbain de cohésion sociale - data.gouv.fr », sur www.data.gouv.fr (consulté le )
  2. « Les délégués de l'Etat pour la politique de la ville : un essai réussi, une transformation toujours en attente », sur www.senat.fr (consulté le )
  3. « Politique de la ville : publication de la liste des quartiers prioritaires », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  4. « La nouvelle géographie prioritaire », sur Gouvernement.fr (consulté le )
  5. Annie GUILLEMOT et Valérie LÉTARD Politique de la ville : une réforme bien engagée mais fragilisée par un manque de moyens Rapport d'information au Sénat ait au nom de la commission des affaires économiquesn° 662 (2016-2017) - 19 juillet 2017 http://www.senat.fr/notice-rapport/2016/r16-662-notice.html
  6. La liste de ces quartiers prioritaires a été arrêtée par le décret n° 2014-1750 du 30 décembre 2014 fixant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains et le décret n° 2014-1751 du 30 décembre 2014 fixant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements d'outre-mer, à Saint-Martin et en Polynésie française.
  7. Source : Ministère de la Ville - Lettre d'information bimensuelle N°136 - 14 juin 2007.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • « Gestion urbaine de proximitĂ© », Verdun avenir : ma ville change, le journal de l'opĂ©ration de rĂ©novation urbaine n° 4 (fĂ©vrier 2011) - p. 1)


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