AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Contenu (médias)

Dans l'Ă©dition, l'art et la communication, le contenu est l'information, ou la proposition d'une expĂ©rience, qui est destinĂ©e au public, ou Ă  un utilisateur final [1]. Le contenu « doit ĂȘtre exprimĂ© par l'intermĂ©diaire d'un mĂ©dium[2], comme la parole, l'Ă©criture, ou une forme artistique »[3]. Il est dĂ©livrĂ© via de nombreux mĂ©dias : l'Internet, la presse imprimĂ©e, le cinĂ©ma, la tĂ©lĂ©vision, la radio, les tĂ©lĂ©phones mobiles, les CD audio, les livres, les livres numĂ©riques, les Ă©vĂ©nements en direct (discours, confĂ©rences, reprĂ©sentations scĂ©niques), etc.

Valeur du contenu

« Contenu » renvoie aux informations fournies par le biais du médium et au support sur lequel il est délivré. Mais cependant le support n'apporte pas ou peu de valeur à l'utilisateur final sans les informations qui composent ce contenu.

L'auteur, le producteur ou l'Ă©diteur d'une source originale d'informations (ou d'une expĂ©rience) est directement crĂ©ditĂ© ou non de la valeur totale qu'atteint ce contenu dans un contexte spĂ©cifique. Par exemple, une partie d'un article original (tel que son titre) peut s'afficher comme rĂ©sultat dans un moteur de recherche Ă  la suite de la requĂȘte d'un utilisateur, ou elle est associĂ©e avec des titres d'autres publications, informations ou publicitĂ©s. La valeur que le titre acquiert au sein de ce groupe peut ĂȘtre trĂšs diffĂ©rente de la valeur qu'il avait en tant que contenu dans son article d'origine.

Le contenu peut influencer d'autres auteurs qui crĂ©ent leur propre contenu, parfois d'une maniĂšre dont l'auteur premier ne pouvait imaginer. Cette opportunitĂ© conduit les utilisateurs Ă  dĂ©velopper leur propres contenus Ă  partir de contenus dĂ©jĂ  existant. Une grande partie des contenus des mĂ©dias sociaux est dĂ©rivĂ©e de cette maniĂšre, en recyclant efficacement ces mĂȘmes contenus sous une forme lĂ©gĂšrement diffĂ©rente, complĂ©tĂ©s par les options offertes aux utilisateurs en tant que mĂ©diums (« user innovation » : contenu gĂ©nĂ©rĂ© par les utilisateurs ou user-generated content, production participative ou crowdsourcing, appropriation d’outils technologiques ou domestication etc.)

Marshall McLuhan, philosophe de la communication, annonçait dans son essai Pour comprendre les mĂ©dias : les prolongements technologiques de l'homme en 1964 que le mĂ©dium est une « extension de l’homme ». Par sa cĂ©lĂšbre citation « le mĂ©dium est le message »[4], il soulignait que le canal par lequel l'information est dĂ©livrĂ©e affecte la façon dont l'utilisateur final perçoit ce contenu, et que l'important est finalement moins sa signification que son impact sur le corps social.

Le contenu est la base de stratĂ©gies marketing digitales, oĂč l'idĂ©e de valeur apportĂ©e par le contenu est une notion fondamentale : moins le contenu a d'utilitĂ© pour les lecteurs, moins il en aura pour la marque.

De façon trÚs schématique, un contenu de valeur bénéficie d'une bonne optimisation dans les moteurs de recherche (SEO) et un gain de notoriété pour sa source (par exemple le site qui le publie), en plus des possibilités traditionnelles de monétisation. Ce triple avantage (pour l'utilisateur, pour les moteurs de recherche, pour la marque) est à la base du marketing de contenu (Content Marketing). Cela peut affecter les choix éditoriaux des médias et favoriser certaines pratiques, comme la culture des liens-retour (linkbaiting[5]), le marketing « entrant » (Inbound Marketing), le ciblage géographique (geotargeting), etc.

Les effets de la technologie sur le contenu

Traditionnellement le contenu est Ă©ditĂ© et adaptĂ© Ă  un public ciblĂ© par des rĂ©dacteurs, des auteurs ou tous types de crĂ©ateurs de contenus. Cependant tous les contenus d'information ne nĂ©cessitent pas d'Ă©laboration ou de rĂ©vision crĂ©atives. GrĂące aux dĂ©veloppements technologiques, le mouvement instantanĂ© des informations venues de chaque coin du globe contracte toujours un peu plus le village planĂ©taire, cher Ă  McLuhan [6]. L'omniprĂ©sence des smartphones, l'Ă©mergence de tous types de capteurs automatisĂ©s (automated sensors) permettent aux nouvelles technologies nourries par Ă©nergie Ă©lectrique d'enregistrer des Ă©vĂ©nements n'importe oĂč [7], de les convertir et de les publier via les pure players de l'Internet et les mĂ©dias sociaux, afin d'atteindre un public potentiellement mondial.

Ces informations enregistrĂ©es et transmises peuvent ĂȘtre appelĂ©es « contenus ». Le contenu n'est donc plus seulement le produit d'une source connue ; Les nouvelles technologies ont rendu les sources primaires plus facilement accessibles Ă  tous. On comparera Ă  titre d'exemple les diffĂ©rences entre un article sur un discours prononcĂ© par un politicien Ă©crit par un journaliste qui y a assistĂ©, et la vidĂ©o du mĂȘme discours.

Les technologies de production et de diffusion des mĂ©dias peuvent potentiellement amĂ©liorer la valeur du contenu en le formatant, en filtrant et combinant des sources originales, pour le destiner Ă  diffĂ©rents publics, dans de diffĂ©rents contextes. La plus grande valeur s'obtient gĂ©nĂ©ralement Ă  travers une telle refonte dynamique du contenu, en temps rĂ©el, pour un public spĂ©cifique, en prenant compte des tendances qui alimentent son intĂ©rĂȘt. Moins l'accent est mis sur la valeur de la forme originale du contenu en stock, plus sera soulignĂ©e la nĂ©cessitĂ© de sa rĂ©affectation, sa rĂ©utilisation et son redĂ©ploiement rapide.

De nombreux éditeurs et producteurs de médias sont ainsi amener à reconsidérer leur fonction principale, moins comme concepteurs que comme des transformateurs de contenus. Il apparait que des médias qui travaillaient historiquement dans publication d'imprimés s'attachent maintenant à utiliser des bases de données et des solutions logicielles pour combiner des contenus issues de sources diverses en vue de toucher une plus grande variété d'audiences.

Critiques

Si le mot « contenu » est largement entrĂ© dans le vocabulaire professionnel du monde du marketing et des mĂ©dias, il peut ĂȘtre vu comme rĂ©ducteur voire pĂ©joratif, surtout dans les univers de la presse et des arts (on se souviendra du grand intĂ©rĂȘt de McLuhan pour les arts comme mĂ©diums de la communication). Des auteurs soulignent l'ambiguĂŻtĂ© entre information de presse et contenu[8], se mĂ©fient de son implication marketing, dĂ©noncent une mauvaise concurrence et un nivellement par le bas[9] - [10].

Articles connexes

Références

  1. What is Content? Learn from 40+ Definitions. Odden, Lee (2013). Traduit de l'anglais.
  2. En anglais, « media » est le pluriel de « medium » (« mediums » est aussi accepté). Il est également l'abréviation de « mass media ». Dans la théorie de l'information, le média est le support du message (un écran), et le médium est le moyen par lequel il a été produit (l'écriture).
  3. Définition : 'Content', Dictionary.com. Traduit de l'anglais. Version d'origine archivée le 8 mars 2016. Retirée le 3 mai 2018.
  4. McLuhan, Understanding Media: The Extensions of Man (MIT Press, 1964, 1994) p. 7.
  5. Linkbaiting, définition par B. Bathelot, 2017. definitions-marketing.com.
  6. McLuhan, Marshall. Letters of Marshall McLuhan. (Oxford University Press, 1987) p254.
  7. McLuhan, Marshall. Understanding Media. (Gingko Press, 1964, 2003) p6.
  8. You See, This Is Why I Hate The Word "Content". Bowie, Adam, 22 nov. 2009. adambowie.com.
  9. Mot à eviter : « contenu ». gnu.org, Philosophy.
  10. I Hate the Word "Content". dimbulb.net. Jonathan Salem Baskin, 10 mai 2010.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.