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Conseil d'État du canton de Genève

Le Conseil d'État[N 1] est le gouvernement du canton suisse de Genève.

Conseil d'État (Genève)
Image illustrative de l’article Conseil d'État du canton de Genève
Armoiries du canton de Genève.

Image illustrative de l’article Conseil d'État du canton de Genève
Titulaire actuel
Antonio Hodgers
(Président)
Nathalie Fontanet
(Vice-présidente)
Thierry Apothéloz
Anne Hiltpold
Carole-Anne Kast
Pierre Maudet
Delphine Bachmann
Création 1848
Titre Conseiller d'État
Conseillère d'État
Mandant Suffrage universel
Durée du mandat 5 ans, renouvelable
Premier titulaire François Jean Moulinié (PRD)
Résidence officielle Tour Baudet
Rémunération 330 000 CHF par an[1]
Site internet ge.ch

Dénomination

La Tour Baudet.

Inspirée par James Fazy, la constitution du [2] fixe le fonctionnement des institutions genevoises. Le pouvoir exécutif, composé de sept membres, y est nommé « Conseil d'État ».

Fonctionnement et prérogatives

Le Conseil d'État est composé de sept départements dirigés par les conseillers d'États élus pour cinq ans (quatre ans jusqu'aux élections de 2013).

Il a notamment pour mission de mettre en œuvre les lois votées par le parlement et de les faire appliquer en prenant les règlements et arrêtés nécessaires. Il possède un droit d'initiative qui lui permet de présenter des projets de lois au Grand Conseil[3].

Les sept départements ainsi que la chancellerie forment l'administration cantonale genevoise. Au , l'administration comptait 15 729 employés pour un nombre de postes total de 13 522,18.

Le Conseil d'État siège à la Tour Baudet[4], à huis clos.

Présidence

Le Conseil d'État nomme chaque année son président pour un mandat d'une année non renouvelable[5].

Le président est responsable de la préparation des séances du Conseil d'État dont il arrête l'ordonnancement des travaux, en collaboration avec les autres membres du gouvernement et le chancelier. Il convoque les séances extraordinaires. Il dispose également du pouvoir provisionnel, c'est-à-dire qu'il peut prendre des décisions exceptionnelles si la situation l'exige qui seront ensuite ratifiées formellement par le Conseil d'État[3].

Entre et , avec l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution de 2012, le président est nommé pour l'ensemble de la législature. À la suite de l'affaire Maudet, le Grand Conseil vote la réintroduction d'une présidence tournante. Acceptée par le peuple genevois le , la modification de la Constitution entre en vigueur en octobre de la même année[6] - [7].

Chancellerie

Le chancelier, dont le devoir est d'assister le Conseil d'État, est nommé par celui-ci et assiste également aux séances du gouvernement, où il dispose d'une voix consultative.

Mode d'élection

Les conseillers d'État, sont élus jusqu'en 2009 par le corps électoral au suffrage universel en fonction du système électoral majoritaire, aussi nommé majorité qualifiée, et exigeant un tiers (33 %) des bulletins valables pour être élu.

Depuis la nouvelle Constitution votée en 2012 et effective pour les élections de 2013, la majorité absolue est nécessaire, y compris les bulletins blancs, ce qui implique de facto un 2e tour[8]. Jusqu'en 1927, les conseillers sont élus pour deux ans puis pour trois jusqu'en 1957, lorsque le mandat est porté à quatre ans. Depuis 2013, la législature dure cinq ans au lieu de quatre[9], conformément à la modification de constitution.

Contrairement à la majorité des cantons suisses, le gouvernement n'est pas élu sur une liste de candidats, mais sur un bulletin unique avec des cases à cocher. Ce système introduit en 2013 réduit l'impact des alliances et incite les électeurs à voter pour sept candidats au lieu des seuls candidats qui figureraient sur leur liste de prédilection[10].

Composition

Composition et évolution du Conseil d'État depuis le .
Identité Étiquette Fonction Département
Antonio Hodgers Les Verts Président depuis le
Département du territoire (DT)
Nathalie Fontanet PLR Vice-présidente depuis le Département des finances et des ressources humaines (DF)
Thierry Apothéloz PS Conseiller d'État Département de la cohésion sociale (DCS)
Anne Hiltpold PLR Conseillère d'État Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP)
Carole-Anne Kast PS Conseillère d'État Département des institutions et du numérique (DIN)
Pierre Maudet LJS Conseiller d'État Département de la santé et des mobilités (DSM)
Delphine Bachmann Le Centre Conseillère d'État Département de l'économie et de l'emploi (DEE)
Michèle Righetti-El Zayadi Sans Chancelière d'État Chancellerie d'État (CHA)

Historique

Les membres du Conseil d'État sont élus par le peuple depuis 1847[11].

De 1924 à 1992, les partis de droite occupent entre cinq et six sièges contre un ou deux pour le parti socialiste (PS). Les années 1933 à 1944 font exception : en 1933, quatre socialistes sont élus ; au cours des trois législatures suivantes (1936-1944), le gouvernement ne compte aucun socialiste, mais un membre du Parti démocrate-chrétien (PDC).

En 1993, le gouvernement est composé dans son intégralité de représentants de la droite, avec trois libéraux, deux radicaux et deux PDC.

À partir de 1997, le Conseil d’État compte trois représentants de la gauche, avec l’arrivée des Verts au gouvernement. La gauche est brièvement majoritaire avec quatre représentants en 2005-2008 et 2021-2022. Le Mouvement citoyens genevois (MCG) prend place parmi les représentants de la droite de 2013 à 2023, avec la présence de Mauro Poggia.

Le gouvernement a pour la première fois une majorité féminine à la suite des élections de 2023[12].

Parti socialiste
[p 1]
Parti écologiste
[p 2]
Parti radical
[p 3]
Parti libéral
[p 4]
PDC /
Le Centre
[p 5]
Autres partis Hors partis Hommes Femmes
1924 2 3 2 7 0
1927 1 3 1 2 (UDE)[p 6]
193043
1933421
1936421
1939421
1942421
19451321
19481321
19511321
19541411
19571411
1961[h 1]2122
19652212
19692212
19732212
19772221
1980[h 2]1221 1
19812221
19852122
19892122
1993232 61
199721211 52
20012122 43
2003[h 3]2122 52
20052211170
Parti libéral-radical[p 7]
2009123152
2012[h 4]1231 52
201311221 (MCG)[p 8] 61
2018[h 5]21/22/1[p 9]11 (MCG)1[p 9] 5/42/3
202321211 (LJS)[p 10]34

Source : Chancellerie d'État / Office cantonal de la statistique

Notes historiques :

  1. Introduction du suffrage féminin en 1960 dans le canton de Genève, en 1971 au niveau suisse. En 1989 se présentent les deux premières candidates au Conseil d'État.
  2. Élection complémentaire : un candidat hors parti remplace un conseiller d'État socialiste démissionnaire.
  3. Élection complémentaire : un candidat socialiste remplace une conseillère d'État socialiste démissionnaire.
  4. Élection complémentaire : un candidat du Parti libéral-radical remplace un conseiller d'État du Parti libéral-radical.
  5. Élection complémentaire du : le Parti libéral-radical perd un siège, repris par les Vert-e-s. Il y a dès lors trois femmes au gouvernement.

Notes concernant l’évolution des partis :

  1. Le « Parti socialiste genevois » est fondé en 1892, membre du Parti socialiste suisse créé en 1888. Il est nommé « Parti socialiste de Genève » de 1939 à 1942.
  2. Le Parti écologiste genevois est fondé en 1983, le Parti écologiste suisse (Les Verts) peu après. Devient « Les Vert-e-s suisses » en 2021
  3. Parti radical-démocratique. À partir de 2009, fusion au sein du Parti libéral-radical.
  4. Parti libéral. Jusqu'en 1933 : Parti démocratique ; de 1934 jusqu'à fin 1957 : Parti national démocratique ; à partir de 2009, fusion au sein du Parti libéral-radical.
  5. Parti démocrate-chrétien. Jusqu'au printemps 1971 : Parti indépendant chrétien-social. Depuis 2021 : Le Centre.
  6. L'Union de défense économique, fondée en 1923, fusionne en 1932 avec l'Ordre politique national pour former l'Union nationale.
  7. Parti libéral-radical. À partir de 2009, regroupe l'ancien Parti radical-démocratique et l'ancien Parti libéral.
  8. Mouvement citoyens genevois. Fondé en 2005 par des personnalités de l'Union démocratique du centre, et du Parti libéral.
  9. Le Parti libéral-radical ne compte officiellement plus qu'un seul membre au Conseil d'État à partir d'août 2020, à la suite de l'exclusion de Pierre Maudet.
  10. Libertés et justice sociale, parti de Pierre Maudet.

Notes et références

Notes

  1. Souvent typographié « Conseil d'Etat » sans accent, car le guide typographique de référence en Suisse romande recommandait jusqu’à son édition de 2000 de ne pas accentuer les majuscules, sauf dans les mots écrits entièrement en capitales (cf. Groupe de Lausanne de l'Association suisse des typographes (AST), Guide du typographe, Lausanne, Association suisse des typographes, , 260 p. (ISBN 1805900013), § 252) avant de changer sa recommandation à partir de l’édition suivante et de préconiser l’accentuation systématique.

Références

  1. « Les conseillers d’Etat genevois seront augmentés de 17% », sur rts.ch (consulté le )
  2. Constitution de la République et canton de Genève (État de Genève).
  3. Feuille d'avis officielle de la République et canton de Genève, 4 novembre 2009, p. 1.
  4. « Voir Genève - La tour Baudet, siège du gouvernement », sur ge.ch, Canton de Genève (consulté le ).
  5. CH, GE. « Constitution du 14 octobre 2012 de la République et canton de Genève », art. 105. (version en vigueur : 21 septembre 2021) [lire en ligne]
  6. ATS, « Vers un retour à une présidence tournante du Conseil d'État genevois », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Votations cantonales : Les Genevois ont voté cinq fois oui », sur Tribune de Genève, .
  8. Extrait de la constitution http://www.ge.ch/conseil_etat/pouvoir_executif.asp.
  9. « Résultats de l'élection du 6 octobre 2013 », sur ge.ch (consulté le ).
  10. Sami Zaïbi, « Comment les électeurs genevois ont ressuscité l’Entente », Le Temps, , p. 3 (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  11. Adrian Vatter (trad. Pierre-G. Martin), « Gouvernements cantonaux » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  12. Émilien Ghidoni, « Une première à Genève – Historique: les femmes prennent la majorité au Conseil d’État » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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