Conjecture de Mertens
En théorie des nombres, si nous définissons la fonction de Mertens ainsi :
étant la fonction de Möbius, alors la conjecture de Mertens énonce que
Stieltjes prĂ©tendit en 1885 que M(n)âân Ă©tait compris entre deux bornes constantes, qui selon lui pouvaient ĂȘtre â1 et 1. Mertens Ă son tour publia un article en 1897 affirmant, calcul de M(104) Ă l'appui, que l'inĂ©galitĂ© |M(n)| < ân lui semblait trĂšs probable pour tout n > 1.
Or toute inĂ©galitĂ© de la forme |M(n)| < cân, c Ă©tant un rĂ©el positif, implique l'hypothĂšse de Riemann.
Plus précisément, l'hypothÚse de Riemann est équivalente à :
On démontre un sens de cette équivalence ainsi :
oĂč ζ est la fonction zĂȘta de Riemann. La conjecture de Mertens indiquait que cette intĂ©grale converge pour Re(z) > 1/2, ce qui impliquerait que 1âζ est dĂ©finie pour Re(z) > 1/2 et par symĂ©trie pour Re(z) < 1/2. Ainsi, les seuls zĂ©ros non triviaux de ζ vĂ©rifieraient Re(z) = 1/2, ce qui est l'Ă©noncĂ© de l'hypothĂšse de Riemann.
Mais en 1985, Herman te Riele et Andrew Odlyzko ont dĂ©montrĂ© que la conjecture de Mertens est fausse[1]. Plus prĂ©cisĂ©ment, ils ont dĂ©montrĂ© que M(n)âân a des valeurs supĂ©rieures Ă 1,06 et des valeurs infĂ©rieures Ă â1,009[2]. JĂĄnos Pintz a montrĂ© peu aprĂšs qu'il existe au moins un entier infĂ©rieur Ă exp(3,21.1064) rĂ©futant la conjecture[3].
On ignore toujours si M(n)âân est bornĂ©e, mais Te Riele et Odlyzko considĂšrent qu'il est probable que non.
Notes et références
- (en) A. Odlyzko et H. J. J. te Riele, « Disproof of the Mertens conjecture », J. reine angew. Math., vol. 357,â , p. 138-160 (lire en ligne)
- (en) Eric W. Weisstein, « Mertens Conjecture », sur MathWorld
- (en) J. Pintz, « An effective disproof of the Mertens conjecture », AstĂ©risque, nos 147-148,â , p. 325-333