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Commission d'accĂšs aux documents administratifs

Créée en France par la loi no 78-753 du 17 juillet 1978, la Commission d'accÚs aux documents administratifs (Cada) est une autorité administrative indépendante qui a pour objectif de faciliter et contrÎler l'accÚs des particuliers aux documents administratifs.

Commission d'accĂšs aux documents administratifs (CADA)
Histoire
Fondation
Créée en France par la loi no 78-753 du 17 juillet 1978
Cadre
Sigle
CADA
Type
Forme juridique
Autorité administrative ou publique indépendante
Domaine d'activité
Administration publique générale
SiĂšge
Pays
Coordonnées
48° 51â€Č 33″ N, 2° 19â€Č 07″ E
Organisation
Effectif
17 (ETP en 2020)
Président
Budget
1 075 642 €
Site web
Carte

La Cada émet des conseils quand elle est saisie par une administration, mais son activité principale est de fournir des avis aux particuliers qui se heurtent au refus d'une administration de communiquer un ou plusieurs documents qu'elle détient. Depuis 2005 elle dispose aussi de nouvelles compétences en matiÚre de réutilisation des données publiques[1].

Enfin, Ă  partir de 2015, la loi no 78-753 du 17 juillet 1978 a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e au livre III du Code des relations entre le public et l’administration (CRPA)[2].

Historique et contexte

La loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant « diverses mesures d'amĂ©lioration des relations entre l'administration et le public [
] » et octroyant Ă  chaque citoyen la libertĂ© d’accĂ©der aux documents administratifs est une consĂ©quence du droit consacrĂ© par l’article 15 de la DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, qui affirme que « la sociĂ©tĂ© a le droit de demander compte Ă  tout agent public de son administration ». Cette loi de 1978 crĂ©ant la Cada contribue Ă  faire la transparence sur les dĂ©cisions de l’administration et par lĂ  mĂȘme entend amĂ©liorer la confiance dĂ©mocratique.

La Cada connaĂźt en 2015 un nombre record de 7 222 saisines, selon Marc Dandelot, son prĂ©sident de 2014 Ă  2020. Les citoyens expriment un besoin croissant d’accĂšs Ă  de nombreux documents administratifs et « lorsqu’il n’est pas spontanĂ©ment satisfait, ce besoin engendre rapidement impatience et frustration, s’exprimant auprĂšs des services de la commission ». Marc Dandelot dĂ©plore un manque de mobilisation de certaines administrations, qui ne font pas preuve d’assez d’initiative pour garantir le droit d’accĂšs aux documents[3].

À la suite de la loi pour une RĂ©publique numĂ©rique du , la Cada publie un guide pratique en ligne ainsi que sur la rĂ©utilisation des donnĂ©es publiques rĂ©alisĂ© en collaboration avec la Cnil.

2018, voit plusieurs Ă©volutions numĂ©riques, le site internet de la Cada est entiĂšrement refait. L’autoritĂ© indĂ©pendante en profite pour lancer une nouvelle application, un simulateur qui permet de savoir si un document est a priori « communicable », et pour publier une liste de suivi de ses avis favorables mise Ă  jour et crĂ©e un formulaire de saisine en ligne[4] - [5].

En 2019, en vertu de la loi Cada, l'association Open Knowledge France lance un service en ligne en vue de simplifier les demandes d’accĂšs aux documents administratifs, dont l'objectif est d'accompagner les demandeurs dans leurs dĂ©marches et de renforcer la visibilitĂ© des actions individuelles et Ă  des Ă©quivalents dans 25 pays, mettant Ă  disposition une liste d’organisations publiques, un formulaire d’envoi et un rĂ©capitulatif des demandes effectuĂ©es[6] - [7].

Le rapport d’activitĂ© 2019 de la Cada marque le dĂ©part de Marc Dandelot de la prĂ©sidence ; le bilan fait Ă©tat de « bouleversements profonds », notamment le passage d’un droit d’accĂšs Ă  un principe d’open-data, ainsi qu'Ă  la consĂ©cration, par le Conseil constitutionnel, de l’existence d’un droit d’accĂšs aux documents administratifs garanti par la DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen en son article 15[8] - [9].

Entre 2014 et 2020, le nombre de saisines de la Cada par les administrations ne diminue pas malgrĂ© selon Marc Dandelot qui estime qu'une partie des saisine vient « du fait que beaucoup d’administrations ne se sont pas suffisamment bien organisĂ©es pour rĂ©pondre dans les dĂ©lais voulus » et qu'une autre concerne des « questions nouvelles dĂ©licates » et que « L’obligation de mettre en ligne tout document administratif ayant fait l’objet d’une communication rend les administrations prudentes. ». Le rapporteur gĂ©nĂ©ral, Bastien Brillet, estime lui que 2019 confirme une « demande forte de transparence » et que « l’open-data n’a pas eu pour effet de faire baisser les demandes de communication. Il a, au contraire, gĂ©nĂ©rĂ© de nouvelles demandes tendant Ă  vĂ©rifier l’exactitude et la complĂ©tude des documents ou donnĂ©es mises en ligne par l’administration ». Enfin des pistes pour l’avenir sont formulĂ©es, dont une meilleure adaptation de l’administration aux exigences de transparence, favorisĂ©e par la Cada, une simplification du droit en Ă©vitant la multiplication des textes spĂ©ciaux avec une articulation dans un rĂ©gime gĂ©nĂ©ral[8] - [9].

La procĂ©dure de nomination du prĂ©sident de la commission est modifiĂ©e en 2019 Ă  la suite d'une initiative du SĂ©nat et soumet dorĂ©navant la dĂ©cision du PrĂ©sident de la RĂ©publique Ă  l’avis des commissions parlementaires compĂ©tentes, procĂ©dure de nomination, prĂ©vue par l’alinĂ©a 5 de l’article 13 de la Constitution[10]. Jean-Luc Nevache est alors auditionnĂ© par le parlement le dont la nomination dans les fonctions de prĂ©sident de la Cada est proposĂ©e par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, selon lui : « Le rapport d’activitĂ© 2019 dĂ©montre une situation dĂ©gradĂ©e, consĂ©cutive Ă  un « effet ciseaux » dans les flux d’entrĂ©e et de sortie des demandes qui lui ont Ă©tĂ© adressĂ©es. Les demandes d’avis et de conseils se sont stabilisĂ©es Ă  la hausse : jusqu’en 2012, le chiffre des entrĂ©es de demandes n’a jamais dĂ©passĂ© 5 000 ; en 2019, il Ă©tait de 6 900, soit une augmentation de 40 %. À cela s’ajoutent des demandes de renseignements tĂ©lĂ©phoniques – qui permettent sans doute d’éviter quelque 2 000 saisines supplĂ©mentaires. »[11] - [12] - [13].

Jean-Luc NĂ©vache est nommĂ© prĂ©sident de la Cada par dĂ©cret le 3 aoĂ»t 2020[14], la crise sanitaire de la Covid-19 en France permet Ă  l'institution rattraper un stock des 2 000 demandes non traitĂ©es en 2020, son nouveau prĂ©sident souhaite cependant revoir les process de dĂ©cision de la commission dĂšs septembre 2020 avec un audit interne pour d’identifier des axes d’amĂ©lioration de productivitĂ©, la Cada rĂ©duit par ailleurs ses dĂ©lais moyen de traitement de 176 Ă  114 jours[15] - [16].

En octobre 2020, une tribune nommĂ©e'« Transparence : l’administration hors-la-loi » signĂ©e par plusieurs journaliste est publiĂ©e par Dalloz ActualitĂ© appelle Ă  « repenser la Cada »[17] - [18].

Missions

DĂ©finitions juridiques

La Cada est « chargée de veiller au respect de la liberté d'accÚs aux documents administratifs et aux archives publiques ainsi qu'à l'application du chapitre II relatif à la réutilisation des informations publiques dans les conditions prévues par le présent titre et par le titre Ier du livre II du code du patrimoine »[19]. Elle « émet des avis lorsqu'elle est saisie par une personne à qui est opposé un refus de communication d'un document administratif en application du chapitre Ier, un refus de consultation ou de communication des documents d'archives publiques, à l'exception des documents mentionnés au c de l'article L. 211-4 du code du patrimoine et des actes et documents produits ou reçus par les assemblées parlementaires, ou une décision défavorable en matiÚre de réutilisation d'informations publiques »[19]. La saisine pour avis de la Cada est « un préalable obligatoire à l'exercice d'un recours contentieux »[19].

Documents communicables ou non

Les documents communicables ne peuvent ĂȘtre que des copies. Une demande de renseignements ne constitue pas un document communicable et un refus est opposĂ© Ă  ces demandes[20]. Toutefois, la notion de « document administratif » est trĂšs large[21], qui comprend :

  • Archives et documents
    • Avis favorable pour des chercheurs et des recherches historiques ou d'intĂ©rĂȘt sĂ©rieux[22].
    • Avis dĂ©favorable pour des demandes de curiositĂ©[23].
      • Des exceptions peuvent ĂȘtre trouvĂ©es au cas par cas[24].
    • Le document est dĂ©jĂ  librement accessible notamment sur le Net : l'administration n'est plus tenue de le communiquer par de nouveaux moyens.
    • Certaines archives ne sont communicables que passĂ© un dĂ©lai allant de 25 Ă  100 ans[25].
  • IdentitĂ© de fonctionnaires mentionnĂ©e dans des documents
    • Avis favorable une fois occultĂ©s les dĂ©tails
  • DonnĂ©es mĂ©dicales
    • Traitement au cas par cas.

Statut et composition

CollĂšge de 11 membres

La commission se compose d’un collùge pluraliste de onze membres[26] :

  1. Un membre du Conseil d'État, d'un grade au moins Ă©gal Ă  celui de conseiller, un magistrat de la Cour de cassation et un magistrat de la Cour des comptes en activitĂ© ou honoraire, dĂ©signĂ©s respectivement par le vice-prĂ©sident du Conseil d'État, le premier prĂ©sident de la Cour de cassation et le premier prĂ©sident de la Cour des comptes ;
  2. Un député et un sénateur, désignés respectivement par le président de l'Assemblée nationale et le président du Sénat ;
  3. Un élu d'une collectivité territoriale, désigné par le président du Sénat ;
  4. Un professeur de l'enseignement supérieur, en activité ou honoraire, proposé par le président de la commission ;
  5. Une personnalité qualifiée en matiÚre d'archives, proposée par le directeur général des patrimoines ;
  6. Le président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, ou son représentant ;
  7. Une personnalité qualifiée en matiÚre de concurrence et de prix, proposée par le président de l'Autorité de la concurrence ;
  8. Une personnalité qualifiée en matiÚre de diffusion publique d'informations.

Un supplĂ©ant est dĂ©signĂ© dans les mĂȘmes conditions pour chacun des membres.

Le président de la commission est nommé par décret du Président de la République parmi les membres, l'actuel titulaire de cette fonction est Jean-Luc Névache, depuis le [14].

Présidents

Présidents de la CADA Mandat Décret de nomination
Pierre Ordonneau 1979-1988 DĂ©cret du 30 mars 1979[27]
Dieudonné Mandelkern 1988-1989 Décret du 15 juin 1988[28]
Michel Gentot 1989-1995 DĂ©cret du 18 juillet 1989[29]
Jean-Paul Costa 1995-1998 Décret du 31 août 1995[30]
Michel Gentot 1998-1999 DĂ©cret du 31 mars 1998[31]
MichĂšle Puybasset 1999-2005 DĂ©cret du 4 mars 1999[32]
Jean-Pierre Leclerc 2005-2011 DĂ©cret du 24 mars 2005[33]
Serge Daël 2011-2014 Décret du 14 décembre 2011[34]
Marc Dandelot 2014-2020 Décret du 12 décembre 2014[35]
Décret du 19 décembre 2017[36]
Jean-Luc Névache 2020-2022 Décret du 3 août 2020[14]
Bruno Lasserre 2020-2022 Décret du 31 août 2022 [37]

Présidents suppléants

Présidents suppléants de la Cada Mandat Décret de nomination
Louise Cadoux 1979-1994 DĂ©cret du 30 mars 1979[38]
Jean-Paul Costa 1994-1995 DĂ©cret du 22 juin 1994[39]
Jean-Marie Pauti 1995-1999 Décret du 31 août 1995[40]
Bruno Lasserre 1999-2005 DĂ©cret du 2 avril 1999[41]
Marie-Dominique Hagelsteen 2005-2007 DĂ©cret du 24 mars 2005[42]
Jean-Marie Delarue 2007-2011 Décret du 20 février 2007[43]
Serge Daël 2011-2011 Décret du 11 juillet 2011[44]
Edmond Honorat 2011-2014 Décret du 14 décembre 2011[34]
Catherine de Salins 2014-2016 Décret du 12 décembre 2014[35]
Marie-Françoise Guilhemsans Depuis 2016 Décret du 20 octobre 2016[45]

Son fonctionnement

Procédure de saisine par les particuliers

Une demande d'accÚs à un document administratif doit d'abord avoir été adressée à l'organisme public concerné détenteur des informations recherchées, c'est-à-dire à l'administration ou l'organisme chargé d'une mission de service public. (Cependant, si la demande est mal dirigée, l'autorité saisie à tort est tenue de transmettre à l'autorité administrative compétente la demande d'accÚs aux documents administratifs.) :

  1. Le demandeur, comme il est précédemment rappelé, doit avoir adressé une demande de communication de documents administratifs à l'administration, en prenant soin de préciser les documents, de façon que l'administration soit en mesure de les identifier. La demande peut se faire par courrier ou par courrier électronique[46]. Notons qu'il n'est pas nécessaire d'adresser un courrier avec accusé de réception.
  2. Il faut penser Ă  conserver une copie du courrier ou courriel adressĂ© Ă  l'administration. Pour autant une demande de document administratif peut tout Ă  fait ĂȘtre orale, rien dans la loi n'imposant une demande Ă©crite.
  3. Si, en rĂ©ponse, l'administration refuse, explicitement ou implicitement. Son silence gardĂ© pendant plus d'un mois est considĂ©rĂ© comme un refus implicite. Le demandeur dispose alors de deux mois pour saisir la Cada d'une demande d'avis. Ce dĂ©lai n'est opposable que si l'administration a notifiĂ© au demandeur les voies de recours. Elle se prononce alors sur le caractĂšre communicable ou non des documents demandĂ©s. Par ailleurs, en ce qui concerne les documents mĂ©dicaux, dossier mĂ©dical d'une personne, dĂ©tenus par les hĂŽpitaux publics, le dĂ©lai de rĂ©ponse est rĂ©duit Ă  8 jours. PassĂ© ce dĂ©lai, le demandeur peut ainsi saisir la Cada d'une demande d'avis dirigĂ© contre le refus de l'administration Ă  communiquer son dossier mĂ©dical.

Pour saisir la Cada, il faut Ă©crire une lettre ou un courriel (cada@cada.fr), demandant Ă  la commission de bien vouloir se prononcer sur le refus opposĂ© par l'administration Ă  sa demande de communication de document administratifs. Il faut impĂ©rativement joindre la copie du courrier ou du courriel adressĂ© Ă  l'administration, Ă  dĂ©faut des tĂ©moignages probants en cas de demande orale, afin de prouver qu'il y a bien eu un refus de communication de documents administratif. La saisine de la Cada peut Ă©galement ĂȘtre faite en ligne en complĂ©tant le formulaire disponible sur le site internet de la Cada.

La Cada accuse rĂ©ception de la demande d'avis, et indique la date de la sĂ©ance lors de laquelle elle examinera la demande. Le dĂ©lai thĂ©orique dont elle dispose pour rĂ©pondre est d'un mois (lĂ©gĂšrement plus Ă©levĂ© en pratique, selon la complexitĂ© de l'affaire et l'encombrement de ses services ; En 2006, le dĂ©lai moyen de traitement des demandes Ă©tait de 40,5 jours).

Son avis peut prendre plusieurs formes : favorable à la communication des documents, favorable sous certaines réserves ou défavorable. Elle peut déclarer la demande sans objet, si les documents n'existent pas ou s'ils ont déjà été transmis au demandeur, etc., irrecevable, si la demande tend à obtenir de simples renseignements, n'est pas assez précise, etc. ou se déclarer incompétente, si l'accÚs à ces documents est régi par un régime spécial, par exemple.

Elle peut aussi estimer que la demande est abusive si elle estime que la personne a présenté un nombre trop important de demandes à l'administration concernée.

L'avis de la Cada est ensuite transmis tant au demandeur qu'à l'administration concernée.

Si le demandeur n'est pas satisfait de l'avis rendu par la Cada, si l'administration concernĂ©e ne communique toujours pas le document malgrĂ© un avis favorable de la Cada, ou mĂȘme en l'absence d'avis de la Cada celui-ci peut saisir le Tribunal administratif du lieu de rĂ©sidence de l'administration, Ă  partir d'un dĂ©lai de deux mois Ă  dater de la rĂ©ception de sa demande d'avis par la Cada. Ce recours au tribunal administratif est dirigĂ© contre le refus opposĂ© par l'administration. En effet, les avis de la Cada ne peuvent pas faire l'objet d'un recours auprĂšs du Tribunal administratif. Cependant, le juge administratif, suit en gĂ©nĂ©ral les avis rendu par la Cada.

Autres activités

La Cada dispose d'un rĂ©seau de « Personnes responsables de l’accĂšs aux documents administratifs » (PRADA) dĂ©signĂ© normalement dans chacune des administrations et des communes de plus de 10 000 habitants, des dĂ©partements et des rĂ©gions. Chaque PRADA est chargĂ©e de faire la liaison entre son organisme de rattachement, le public et la Cada[47]. L'effectif des PRADA est de 1 600 fonctionnaires en 2020[48].

Fin 2007, la Cada a mis en ligne un « Guide des personnes responsables de l’accĂšs aux documents administratifs - PRADA - et de la rĂ©utilisation des informations publiques », ce guide consultable et tĂ©lĂ©chargeable, avait vocation Ă  ĂȘtre mis Ă  jour et complĂ©tĂ© des expĂ©riences recueillies sur la pratique de ces personnes responsables qui reçoivent par ailleurs une lettre mensuelle d'information[49]. Depuis janvier 2008, la Cada publie chaque mois une courte lettre mensuelle d'information comprenant un relevĂ© de ses avis (uniquement ses avis « favorables ») et une Ă©tude thĂ©matique[50].

La Cada et la Cnil organisent en dĂ©but d’annĂ©e 2019, une consultation en ligne sur l'open data. Les deux commissions publient le 17 octobre 2019 un « guide pratique de la publication en ligne et de la rĂ©utilisation des donnĂ©es publiques » Ă  destination des administrations et des particuliers, fait une synthĂšse des rĂ©formes impulsĂ©es par la loi pour une RĂ©publique numĂ©rique et le RGPD. Le guide Ă©tait attendu depuis 2016 et sera mis Ă  jour « pour intĂ©grer notamment les Ă©volutions lĂ©gales et jurisprudentielles ainsi que les Ă©lĂ©ments de doctrine dĂ©veloppĂ©s par la Cnil et la Cada »[51] - [52].

Activité

Selon le rapport d'activitĂ© pour l'annĂ©e 2007, 44,8 % des avis rendus ont Ă©tĂ© « favorables Ă  la communication », 36,3 % ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s « sans objet (dĂ©sistement, doc. perdu ou inexistant) » alors que 9 % Ă©taient « dĂ©favorables ». Les avis de la Cada n'ont cependant Ă©tĂ© suivis que dans 60,2 % des cas, « non suivis (ou ne pouvant pas l’ĂȘtre) » pour 20,1 % des cas et « sans rĂ©ponse » pour les 19,7 % restants.

Les demandes concernant l'urbanisme et l'environnement sont[53] :

Années2012201320142015
Urbanisme16,80 %5,30 %12,40 %11,90 %
Environnement6,50 %8,50 %6,60 %7,60 %

L'activitĂ© 2016 : 6 606 affaires traitĂ©es dont 5214 avis et 273 conseils rendus. La commission a rendu 56,8 % d’avis favorables Ă  la communication de documents administratifs[54].

Remises en cause

Fonctionnement de l'institution

En 2019, le fonctionnement mĂȘme de l'institution est remis en cause, sur de plusieurs points[55] - [56] :

  • ayant rendu plus de 5 000 avis en 2018, soit 10 % de moins qu’en 2017, l’autoritĂ© n’arrivant pas Ă  faire face Ă  toutes les demandes au nombre de 7 053 pour l'ensemble de l’annĂ©e 2018,
  • le dĂ©lai moyen de traitement des dossiers, en forte augmentation, 90 jours en 2017 et atteignant 130 jours en 2018 au lieu des 30 jours thĂ©oriques,
  • la non-mise en ligne de la mise Ă  jour de la liste des avis favorables,
  • un stock de dossiers non traitĂ©s qui continue Ă  croĂźtre, faute de moyens suffisants, crĂ©Ă© au fil des annĂ©es et qui s'ajoute Ă  l'augmentation du nombre de saisines qui se stabilise Ă  la hausse avec un nombre d'avis rendus infĂ©rieurs au nombre de saisines.

Par dĂ©cret en date du 31 aoĂ»t 2019, le Premier ministre officialise le remplacement de plusieurs membres de la commission dont l’archiviste Jean-Charles Bedague, ayant travaillĂ© sur l’application @docs, remplace son Bruno Ricard. Carole Champalaune et Umberto Berkani, de l’AutoritĂ© de la concurrence, sont Ă©galement nommĂ©s.

AccĂšs Ă  l'information en matiĂšre d'environnement

La commission des pĂ©titions du parlement europĂ©en est saisie en 2019 concernant notamment l’accĂšs du public Ă  l’information en matiĂšre d’environnement. La consultation prĂ©alable, expressĂ©ment obligatoire, de la Cada, y est vu comme un obstacle, l'organe ne disposant pas des ressources nĂ©cessaires, donnant lieu Ă  des retards dans l’émission des avis ainsi que dans l’ensemble de la procĂ©dure administrative[57].

La Commission europĂ©enne instruit en 2020 une procĂ©dure d’infraction, adresse une lettre de mise en demeure Ă  la France et « demande instamment Ă  la France de se conformer Ă  la directive 2003/4 concernant l'accĂšs du public Ă  l'information en matiĂšre d'environnement [
] le dĂ©lai d'un mois accordĂ© Ă  l'organe indĂ©pendant pour fournir son avis a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© Ă  maintes reprises ». Toujours selon ses constats, un demandeur doit plutĂŽt attendre 4 mois depuis quelques annĂ©es[58] - [59].

Transparence

DĂ©but 2019, l’association Regards Citoyens lance un appel Ă  tĂ©moignages face aux dĂ©cisions qu'elle trouve « absurdes anti-transparence » de la part de la Cada. L’institution affirmant elle que ses avis sont « suffisamment motivĂ©s en droit »[60].

Généalogie

La Cada fait face depuis de nombreuses années à des saisines de généalogistes, tant sur la communicabilité des documents d'archives que sur les modalités de communication. L'argumentation juridique de certains refus est souvent perçue comme infondée ou étrange[61]. Les justifications de la Cada pour un refus en matiÚre d'état civil sont perçues par la Revue française de généalogie comme une « énormité » lorsqu'elle suppose que les mairies ne disposent pas d'autres moyens techniques pour effectuer des reproductions sans nuire à la conservation des originaux[62].

A la suite d'une publication de la Revue française de généalogie en 2019 qui relevait diverses incohérences dans la communication des tables décennales, un avis corrigé de la Cada est établi à la demande du service interministériel des Archives de France, les tables décennales étant bel et bien communicables, elle ne font pas partie de la catégorie des actes d'état civil[63] - [64].

Application de la loi sur le secret des affaires

Le quotidien Le Monde estime en novembre 2018 que « la non-transparence au nom du secret commercial a Ă©tĂ© l’un des principaux obstacles aux 1 500 demandes d’accĂšs aux documents publics effectuĂ©es au cours de l’enquĂȘte internationale » portant sur les Implant Files. La Commission d’accĂšs aux documents administratifs, notamment, invoque le secret des affaires pour donner un avis dĂ©favorable Ă  la communication de documents du Laboratoire national de mĂ©trologie et d'essais, un Ă©tablissement public Ă  caractĂšre industriel et commercial (EPIC) rattachĂ© au ministĂšre chargĂ© de l’industrie[65]. Le quotidien dĂ©pose un recours contre le refus de communication du Laboratoire national de mĂ©trologie et d'essais devant le tribunal administratif de Paris, et rappelle que la loi exclut le recours au secret des affaires quand il s'agit d'« exercer le droit Ă  la libertĂ© d’expression et de communication, y compris le respect de la libertĂ© de la presse, et Ă  la libertĂ© d’information telle que proclamĂ©e dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union europĂ©enne »[66]. En octobre 2020, le tribunal administratif donne en partie raison au quotidien, en obligeant le Laboratoire national de mĂ©trologie et d'essais Ă  fournir certaines informations, mais en maintenant l'interdiction de communication pour une autre partie des informations[67].

Notes et références

  1. Page de la CADA consacrée à la réutilisation des informations publiques
  2. Mes droits sur le site de la CADA.
  3. Syrine Attia, « Les demandes d’accĂšs Ă  des documents administratifs en forte hausse auprĂšs de la CADA », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Xavier Berne, « Avec @docs, le ministĂšre de la Culture entend faciliter le droit d’accĂšs aux documents publics », sur www.nextinpact, (consultĂ© le )
  5. Xavier Berne, « La Cada ouvre une liste de suivi de ses avis favorables ainsi qu’un « simulateur » », sur www.nextinpact, (consultĂ© le )
  6. « Une association veut bousculer l’accĂšs aux documents administratifs », sur acteurspublics.fr, (consultĂ© le )
  7. « Madada.fr – Ma demande d’accĂšs Ă  un document administratif », sur Open Knowledge France, (consultĂ© le )
  8. Léna Jabre, « Pour la Cada, les administrations ont encore des efforts à fournir », sur La Gazette des Communes, (consulté le )
  9. Marc Dandelot, Marie-Françoise Guilhemsan, Bastien Brillet et Christelle Guichard, Commission d'accĂšs aux documents administratifs (ill. Caroline Dreze, photogr. Freepik), Rapport d’activitĂ© 2019, Paris, DSAF/DPSG/PGFI, , 156 p. (lire en ligne [PDF])
  10. Xavier Berne, « Nomination du président de la CADA : le gouvernement perd le bras de fer engagé par le Parlement », sur nextinpact, (consulté le )
  11. « Commission des lois : audition de M. Jean-Luc Nevache (compte-rendu) », sur senat.fr, (consulté le ).
  12. « Commission des lois : audition de M. Jean-Luc Nevache (vidéo) », sur senat.fr, (consulté le )
  13. « Commission des lois : audition de M. Jean-Luc Nevache (compte-rendu) », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
  14. Décret du 3 août 2020 portant nomination à la présidence de la Commission d'accÚs aux documents administratifs
  15. « Les chantiers de la CADA accélérés par la crise sanitaire - 30/07/2020 », sur La Lettre A, (consulté le )
  16. « Covid-19 : la Cada réduit le délai moyen de traitement de 176 à 114 jours « seulement » », sur nextinpact.com, (consulté le )
  17. « Il faut repenser la CADA », sur Next INpact, (consulté le )
  18. « Transparence : l’administration hors-la-loi - Administratif », sur dalloz-actualite.fr (consultĂ© le )
  19. Art 20 de la Loi no 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration des relations entre l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif, social et fiscal (sur Légifrance)
  20. Simulateur de la CADA : .
  21. Le document est-il administratif ?, CADA.
  22. Avis CADA du 24 août 2000 no 2000-3005.
  23. CADA du 19 décembre 2002.
  24. Demande relative aux frais de coiffure de la Présidence de la République, avis 20164625 du 17 novembre 2016
  25. Page Archives publiques sur le site de la CADA.
  26. Code des relations entre le public et l'administration, Livre 3 Titre IV : LA COMMISSION D'ACCÈS AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS chapitre 1 Composition et fonctionnement de la Commission d'accÚs aux documents administratifs art. 341-1
  27. DĂ©cret du 30 mars 1979 relatif Ă  la composition de la Commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
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  30. Décret du 31 août 1995 portant nomination à la commission d'accÚs aux documents administratifs (lire en ligne)
  31. DĂ©cret du 31 mars 1998 portant nomination Ă  la commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
  32. DĂ©cret du 4 mars 1999 portant nomination Ă  la commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
  33. DĂ©cret du 24 mars 2005 portant nomination Ă  la commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
  34. Décret du 14 décembre 2011 portant nomination à la Commission d'accÚs aux documents administratifs (lire en ligne)
  35. Décret du 12 décembre 2014 portant nomination à la Commission d'accÚs aux documents administratifs (lire en ligne)
  36. Décret du 19 décembre 2017 portant nomination du président de la Commission d'accÚs aux documents administratifs - M. DANDELOT (Marc)
  37. Décret du 31 août 2022 portant nomination du président de la Commission d'accÚs aux documents administratifs - M. LASSERRE (Bruno)
  38. DĂ©cret du 30 mars 1979 COMMISSION D'ACCES AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS (lire en ligne)
  39. DĂ©cret du 22 juin 1994 portant nomination Ă  la commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
  40. Décret du 31 août 1995 portant nomination à la commission d'accÚs aux documents administratifs (lire en ligne)
  41. DĂ©cret du 2 avril 1999 portant nomination Ă  la commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
  42. DĂ©cret du 24 mars 2005 portant nomination Ă  la commission d'accĂšs aux documents administratifs (lire en ligne)
  43. Décret du 20 février 2007 portant nomination à la commission d'accÚs aux documents administratifs - M. Delarue (Jean-Marie) (lire en ligne)
  44. Décret du 11 juillet 2011 portant nomination à la commission d'accÚs aux documents administratifs - M. Daël (Serge) (lire en ligne)
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Voir aussi

Bibliographie

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Guides

  • Guide des personnes responsables de l’accĂšs aux documents administratifs - PRADA - et de la rĂ©utilisation des informations publiques, , 80 p. (lire en ligne)
  • CADA et CNIL, Guide pratique de la publication en ligne et de la rĂ©utilisation des donnĂ©es publiques (« Open Data »), 28 p. (lire en ligne)

Rapports

Articles connexes

Liens externes

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