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Commission Salvas

La Commission royale d'enquĂȘte sur la moralitĂ© dans les dĂ©penses publiques[1], aussi connue comme la commission royale d'enquĂȘte sur l'administration de l'Union nationale ou la commission Salvas (du nom de son prĂ©sident), est une commission royale d'enquĂȘte instituĂ©e au QuĂ©bec par le gouvernement de Jean Lesage, le . La commission a Ă©tĂ© instituĂ©e afin de dĂ©terminer si des allĂ©gations de corruption et de favoritisme s'Ă©taient effectivement produites sous le gouvernement de Maurice Duplessis, au pouvoir entre 1944 et 1960.

PortĂ© au pouvoir par un message de changement et d'assainissement des mƓurs politiques au QuĂ©bec, le nouveau gouvernement libĂ©ral de Jean Lesage ne perd pas de temps. À peine au pouvoir depuis 3 mois, il forme, le , une commission royale d'enquĂȘte sur l'administration de l'Union nationale. PrĂ©sidĂ©e par le juge Élie Salvas, de la Cour supĂ©rieure du QuĂ©bec, la commission reçoit le mandat de faire une enquĂȘte sur la corruption et le favoritisme qui avaient eu cours au gouvernement sous le rĂ©gime duplessiste[2], y compris les agissements des proches de l'ancien premier ministre dans le scandale du gaz naturel.

ImmĂ©diatement, Daniel Johnson s'insurge contre l'existence de cette commission, une tactique diffamatoire destinĂ©e Ă  salir l'image de l'Union nationale, soutient le chef de l'Opposition qui accuse les libĂ©raux de faire la mĂȘme chose lorsqu'ils sont au pouvoir[3].

AprĂšs deux ans d'enquĂȘte, le juge remet un premier rapport, le , ainsi qu'un rapport final en . La commission y conclut que les pratiques d'achat du gouvernement Duplessis avaient servi Ă  financer une caisse Ă©lectorale occulte, utilisĂ©e par les organisateurs de l'Union nationale pour rĂ©munĂ©rer les services rendus au Parti dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du QuĂ©bec[4].

Par ailleurs, la commission Salvas blĂąme sĂ©vĂšrement les ministres et fonctionnaires qui ont profitĂ© d'informations privilĂ©giĂ©es pour mettre la main sur des actions de la Corporation du gaz naturel et recommande l'adoption d'une loi empĂȘchant de tels abus[5].

Les rapports dĂ©voilent le fait que des ministres et autres dirigeants de l'administration prĂ©cĂ©dente ont fait des profits de 50 000 CAD, grĂące Ă  leurs transactions sur le titre de la Corporation du gaz naturel du QuĂ©bec. À ce sujet, elle conclut que ces opĂ©rations Ă©taient contraires Ă  « la morale et l'ordre public »[3]. Les rĂ©vĂ©lations de la commission conduiront Ă  la mise en accusation de trois personnes dans l'affaire du gaz naturel, dont deux ex-ministres[6].

Cependant, aucune accusation ne fut portée contre l'ancien premier ministre Antonio Barrette, malgré l'avis favorable des conseillers du premier ministre Lesage. Barrette a démissionné de ses fonctions le , moins de trois mois aprÚs sa défaite lors de l'élection générale de 1960. Moins de trois mois aprÚs le dépÎt du rapport final de la Commission, en , il accepte une nomination au poste d'ambassadeur du Canada en GrÚce, qui lui est offerte par le premier ministre conservateur John Diefenbaker[7].

Notes et références

  1. Michel LĂ©vesque, « Il y a 50 ans, la commission Salvas - Une enquĂȘte sur le gouvernement de Duplessis Â», Le Devoir, 29 octobre 2011
  2. Dale C. Thomson, Jean Lesage et la RĂ©volution tranquille, Saint-Laurent, Éditions du TrĂ©carrĂ©, , 615 p. (ISBN 2-89249-106-1), p. 138.
  3. Dale C. Thomson, op. cit., p. 146.
  4. Dale C. Thomson, op. cit., p. 146-147.
  5. « La Commission Salvas juge sĂ©vĂšrement les profiteurs du gaz naturel », Le Devoir,‎ , p. 1.
  6. Jacques LacoursiÚre, Histoire populaire du Québec, vol. 5 : 1960 à 1970, Québec, Septentrion, , 456 p. (ISBN 978-2-89448-465-4), p. 50
  7. Dale C. Thomson, op. cit., p. 534.

Voir aussi

Bibliographie

  • QuĂ©bec. Commission d'enquĂȘte sur les mĂ©thodes d'achat utilisĂ©es au DĂ©partement de la colonisation et au Service des achats du gouvernement, Rapport des commissaires sur les mĂ©thodes d'achat utilisĂ©es au DĂ©partement de la colonisation et au Service des achats du gouvernement du 1er juillet 1955 au 30 juin 1960, Gouvernement du QuĂ©bec, , 221 p. (lire en ligne)

Articles connexes


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