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Gouvernement Jean Lesage

Le mandat du gouvernement de Jean Lesage, devenu premier ministre du Québec à la suite de la victoire du parti libéral du Québec à l'élection générale du 22 juin 1960, s'étendit du au . Ce gouvernement a été l'initiateur de ce qui sera appelé plus tard, la révolution tranquille.

Gouvernement Barrette Gouvernement Lesage Gouvernement Johnson
25e législature 26e législature 27e législature 28e législature
1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966

Composition en 1960

Formation le :

Nomination le :

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Composition en 1962

Après le remaniement du

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Remaniement le : Jean Lesage : premier ministre, ministre des Finances, ministre des Affaires fédérales-provinciales, ministre du Revenu (Remplace à ce dernier ministère Paul Earl, décédé le .)

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  • Claude Wagner : procureur gĂ©nĂ©ral (Succède Ă  RenĂ© Hamel, qui dĂ©missionne pour devenir juge.)

Remaniement en :

  • Pierre Laporte : ministre des Affaires municipales, ministre des Affaires culturelles (Succède Ă  ce dernier poste Ă  G.-É. Lapalme, qui a annoncĂ© sa dĂ©mission le .)
  • Claire Kirkland-Casgrain : ministre des Transports et des Communications
  • GĂ©rard Cournoyer : ministre du Tourisme, de la Chasse et de la PĂŞche (Succède Ă  Lionel Bertrand, qui dĂ©missionne et est nommĂ© membre du conseil lĂ©gislatif.)

Remaniement du :

Modification le :

  • Le poste de procureur gĂ©nĂ©ral, occupĂ© par Claude Wagner, devient celui de ministre de la Justice.

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Chronologie

  • - : deuxième session de la 26e LĂ©gislature, qui met en marche la première phase de la RĂ©volution tranquille. Le discours du TrĂ´ne annonce la mise en place de l'assurance-hospitalisation et de la gratuitĂ© scolaire jusqu'Ă  la fin de l'Ă©cole secondaire. On crĂ©e les ministères des Affaires culturelles (loi du 1er avril), des Affaires fĂ©dĂ©rales-provinciales, des Richesses naturelles et de la Famille et du Bien-ĂŞtre social.
  • 1961 : instauration du programme des arts Ă  l’architecture (1 % du budget quĂ©bĂ©cois des infrastructures publiques sera investi dans une Ĺ“uvre d’art)[1].
  • : la Commission Salvas dĂ©pose son rapport, condamnant les politiciens et les fonctionnaires qui ont trempĂ© dans le scandale du gaz naturel et recommandant l'adoption d'une loi empĂŞchant de tels abus.
  • : les libĂ©raux remportent une victoire plus dĂ©cisive qu'en 1960 avec 63 candidats Ă©lus contre 31 unionistes et 1 indĂ©pendant. 56 % de la population a votĂ© pour le Parti libĂ©ral et 42 % pour l'Union nationale.
  • : une manifestation d'Ă©tudiants de l'UniversitĂ© de MontrĂ©al tourne Ă  la violence. Les participants protestent contre les propos de Donald Gordon, prĂ©sident du Canadien National, qui a dĂ©clarĂ© que les Canadiens-français n'ont pas les compĂ©tences requises pour siĂ©ger au conseil d'administration.
  • 15 janvier- : première session de la 27e LĂ©gislature. La nationalisation de l'Ă©lectricitĂ© coĂ»te 604 millions de $. Le sous-ministre Jacques Parizeau va Ă  New York pour en emprunter la moitiĂ©, contournant les banques canadiennes qui voulaient bloquer le projet de nationalisation. CrĂ©ation d'un nouveau Code du travail.
  • : Pearson annonce l'Ă©tablissement d'une commission d'enquĂŞte, prĂ©sidĂ©e par AndrĂ© Laurendeau et Davidson Dunton, dont le but sera de faire un rapport sur l'Ă©tat du bilinguisme et du biculturalisme au pays.
  • 1963 : CrĂ©ation des Obligations d'Ă©pargne du QuĂ©bec, donc bris de l'oligopole bancaire sur la dette du QuĂ©bec.
  • 1963 : loi Ă©lectorale : on rĂ©introduit le concept d'agent officiel des dĂ©penses, et pour la première fois, il y a une limite de dĂ©penses et un remboursement des dĂ©penses Ă©lectorales aux candidats ayant eu d'assez bons rĂ©sultats (20 % Ă  ce moment)[2].
  • : l'âge minimal du droit de vote passe de 21 Ă  18 ans, selon une loi votĂ©e en 1963.
  • : dĂ©but de la quatrième session de la 27e LĂ©gislature. Le discours du TrĂ´ne annonce l'intention du gouvernement d'Ă©tablir un rĂ©gime de retraite permanent proprement quĂ©bĂ©cois et l'institution d'un comitĂ© parlementaire chargĂ© d'examiner les conditions de travail des fonctionnaires, des enseignants et des employĂ©s d'hĂ´pitaux.
  • : Pierre Bourgault devient le nouveau chef du Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale (RIN) et transforme ce mouvement en parti politique.
  • : Jean Lesage reconnaĂ®t le droit de grève aux employĂ©s du secteur public.
  • : lors d'une confĂ©rence fĂ©dĂ©rale-provinciale, Ottawa et les provinces parviennent Ă  s'entendre sur la Formule Fulton-Favreau: les changements fondamentaux Ă  la constitution devront obtenir l'appui unanime des gouvernements, les changements rĂ©gionaux celui des provinces concernĂ©es et tout autre changement celui de 7 des 10 provinces reprĂ©sentant la moitiĂ© de la population canadienne.
  • : fin de la publication du rapport de la Commission Parent, lequel remet en cause la conception de l'Ă©ducation au QuĂ©bec et prĂ©conise une rĂ©forme en profondeur.
  • : Première rĂ©vision majeure de la carte Ă©lectorale depuis 1853. Le nombre de circonscriptions est augmentĂ© de 95 Ă  108. L'ajout de nouvelles circonscriptions se fait surtout sur l'Ă®le de MontrĂ©al. La rĂ©vision permet de rĂ©Ă©quilibrer les circonscriptions par rapport Ă  la population.
  • : Daniel Johnson lance son livre ÉgalitĂ© ou indĂ©pendance.
  • Printemps 1965 : première grève dans la fonction publique.
  • : une entente de coopĂ©ration culturelle est signĂ©e avec la France.
  • : Annonce de la division du QuĂ©bec en 10 rĂ©gions administratives[3].
  • : le pourcentage du vote est de 40,9 % pour l'Union nationale, 47,6 % pour le Parti libĂ©ral, 5,6 % pour le Rassemblement pour l'indĂ©pendance nationale et 3,2 % pour le Ralliement national. Bien que le Parti libĂ©ral obtienne l'appui populaire le plus Ă©levĂ©, l'Union nationale remporte les Ă©lections avec 56 candidats Ă©lus contre 50 libĂ©raux et 2 indĂ©pendants.

Caractéristiques

Le gouvernement Lesage, parfois appelé l'équipe du tonnerre, a inauguré une nouvelle façon de gouverner qui est sans précédent dans l'histoire du Québec. Composé de plusieurs membres dynamiques (René Lévesque, Paul Gérin-Lajoie, Georges-Émile Lapalme et, plus tard, Pierre Laporte et Eric Kierans), il s'est distingué par un mouvement de réformes spectaculaires, appelé la Révolution tranquille, qui influence toujours les gouvernements actuels. C'est le début de l'État interventionniste, de l'État-providence.

Ses relations avec Ottawa deviennent beaucoup plus revendicatives. L'autonomie provinciale se transforme petit Ă  petit en un vĂ©ritable nationalisme quĂ©bĂ©cois. Des mouvements plus radicaux, le RIN et le RN, commencent mĂŞme Ă  promouvoir l'indĂ©pendance du QuĂ©bec. Lesage ne va pas jusque-lĂ  mais rĂ©ussit tout de mĂŞme Ă  nĂ©gocier avec le fĂ©dĂ©ral un opting out, c'est-Ă -dire un droit de retrait avec compensation (lequel correspond Ă  l'abattement actuel de 16½ % d'impĂ´t fĂ©dĂ©ral, spĂ©cifique au QuĂ©bec). Les nĂ©gociations pour amender la Constitution sont cependant dans l'impasse lorsque Lesage refuse d'adhĂ©rer Ă  la formule Fulton-Favreau.

La fonction publique s'agrandit en consĂ©quence, ses effectifs passant de 29 000 Ă  43 000 employĂ©s entre 1960 et 1966. DĂ©sormais, ce n'est plus l'allĂ©geance politique mais la compĂ©tence qui est le critère d'embauche. En 1965, les fonctionnaires obtiennent le droit de se syndiquer (en 1966, 75 % d'entre eux sont membres d'un syndicat affiliĂ© Ă  la C.S.N.).

L'État québécois commence également à rayonner ailleurs dans le monde. Des délégations du Québec sont inaugurées à Paris et à Londres, et une entente de coopération culturelle est signée avec la France.

Ces réformes indisposent cependant plusieurs personnes. Elles coûtent cher, les déficits atteignent des niveaux assez élevés et les taxes augmentent en conséquence.

Notes et références

Sources

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