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Comité de défense de la démocratie

Le Comité de défense de la démocratie (en polonais : Komitet Obrony Demokracji, KOD) est une association civique polonaise fondée en , et enregistré par le Registre judiciaire national (en polonais : Krajowy Rejestr Sądowy, KRS) le sous le numéro 0000604562[1].

Comité de défense de la démocratie
Komitet Obrony Demokracji (KOD)
Logo de l'organisation
Logo du KOD

Devise : « Liberté, égalité, démocratie »

Situation
Création
Type Association
Siège Varsovie
Organisation
Personnes clés Mateusz Kijowski

Site web ruchkod.pl
La manifestation du KOD le 19 décembre 2015 à Varsovie.

Historique

Les élections parlementaires polonaises de 2015 voient la victoire du parti Droit et justice, qui obtient pour la première fois depuis le début des années 1990 la majorité absolue au Parlement. Le scrutin voit aussi la défaite des partis de gauche, qui n'obtiennent aucun élu.

Le comité s'est constitué, initialement le sous la forme d'un groupe Facebook[2], notamment autour de Mateusz Kijowski[3], citoyen non encarté [4], pour protester contre les décisions prises par la présidente du Conseil des ministres Beata Szydło, son gouvernement, le président de la République Andrzej Duda et le leader du parti majoritaire au parlement PiS Jarosław Kaczyński notamment à l'égard du Tribunal constitutionnel[5] en annulant la nomination des juges faite avant la fin de la législature précédente par l'ancienne majorité constituée par la Plateforme civique (PO) et le parti paysan polonais (PSL)[6].

Le , les membres du Comité ont adressé au président de la République Andrzej Duda une lettre ouverte l'appelant à recevoir la prestation de serment des trois nouveaux juges du Tribunal constitutionnel élus par la précédente Diète de la République de Pologne[7].

Le comité initie ensuite des manifestations[7] qui rassemblent des dizaines de milliers de personnes à Varsovie et dans de nombreuses autres villes de Pologne sous le slogan « liberté, égalité, démocratie », pour dénoncer un coup d'État[8] notamment le 12[9] et le [10], puis le [11]. Le [12] la manifestation de 80 000 participants à Varsovie a, de plus, pris la défense de Lech Wałęsa, accusé de collaboration avec le régime communiste entre 1970 et 1976.

Le comité est également soutenu par les Polonais à l'étranger : les manifestations ont eu lieu aux mêmes dates, dans plusieurs capitales européennes, mais aussi aux États-Unis, au Canada et en Australie, devant les ambassades de Pologne. En France, les sympathisants du KOD se mobilisent sur Facebook[13], mais ont également fondé une association loi 1901 « Association Défense de la démocratie en Pologne » (ADDP), regroupant plus de 200 adhérents et sympathisants. Ils ont organisé deux manifestations devant l'ambassade de Pologne à Paris le et le . Le , ils ont manifesté Place Igor-Stravinsky (à côté du Centre Beaubourg et de la fontaine de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely), en même temps que dans toutes les grandes villes de Pologne[14].

KOD - Kielce, 2022.

Les fondateurs du Comité se réfèrent à la tradition des Comités de défense des travailleurs fondés en 1976 pour combattre le pouvoir communiste polonais ou dans un article de Krzysztof Łoziński (pl)[15] aux luttes des opposants tchèques comme Václav Havel qui a développé à la même époque le concept de « pouvoir des sans-pouvoir »[16].

Le comité se veut indépendant de tout parti politique même si ses membres viennent notamment des électeurs et des militants des partis du centre et de gauche, notamment de .Nowoczesna, de la Plateforme civique (PO), du parti paysan polonais (PSL), du Parti démocrate - demokraci.pl, de Twój Ruch, des Verts, voire du SLD, mais comptent également des acteurs ou réalisateurs et des journalistes très connus comme Agnieszka Holland, Krystyna Janda, Maja Komorowska, Marek Kondrat, Daniel Olbrychski, Tomasz Lis, etc.

Le parti de gauche alternative Razem a une position réservée sur le comité, même si certains militants participent à titre personnel aux manifestations du KOD[17]. Il dénonce clairement la position du parti au pouvoir et du gouvernement sur le Tribunal constitutionnel et organise ses propres actions pour défendre l'État de droit[18].

Participants aux manifestations

Notes et références

  1. acte d'enregistrement officiel (format : PDF)
  2. « Komitet Obrony Demokracji », sur facebook.com (consulté le ).
  3. Maja Zoltowska, « En Pologne, la société craint le PIS », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Obywatel, nie polityk. Krótka historia twórcy KOD-u », sur tvn24.pl, (consulté le ).
  5. NATHALIE LACUBE (avec AFP), « En Pologne, grande manifestation contre le gouvernement », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Ewa Dwernicki, « Les Polonais se mobilisent pour défendre la démocratie », sur euronews, (consulté le ).
  7. Ewa Dwernicki, « La dérive autoritaire des pouvoirs polonais », sur euronews, (consulté le ).
  8. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  9. Le Monde avec AFP, « 50 000 manifestants à Varsovie pour « défendre la démocratie » », Le Monde, (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  10. (pl) « Moc się rodzi - chodźcie z nami - Krakowski Rynek Główny pełen był manifestantów - Kraków - Wiadomości - Radio Kraków », sur radiokrakow.pl (consulté le ).
  11. « Manifestations en Pologne pour « préserver notre démocratie et notre liberté » », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  12. Jakub Iwaniuk, « 80 000 personnes manifestent en Pologne contre le gouvernement », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  13. « KOD Polonia - Francja », forum Facebook ouvert et public, sur www.facebook.com (consulté le )
  14. (pl) Michał Wilgocki, Michał Szaflarski, « Wielka manifestacja KOD w Warszawie, pikniki w całym kraju. KOD świętuje rocznicę wyborów 4 czerwca 1989 », Gazeta Wyborcza, (lire en ligne)
  15. (en) Krzysztof Łoziński, « Trzeba założyć KOD » [« Necessity to establish KOD »], Studio Opinii, Varsovie, (lire en ligne [PDF], consulté le )
  16. (cs) Václav Havel, Moc bezmocných, 1978 — (fr) Le Pouvoir des sans-pouvoir, Calmann-Lévy, recueil "Essais politiques", Collection Liberté de l'esprit, 1989 - édition 1994 (ISBN 978-2-7021-1827-6)
  17. (pl) Uparte Razem wciąż osobno (« Razem s'obstine à faire bande à part ») le 12 janvier 2016 sur le site de Gazeta Wyborcza
  18. (pl) « Partia Razem: Razem siedzimy i czekamy na wyrok », sur Razem,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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